ABANE, BEN M’HIDI PROPHÈTES D’UNE ALGÉRIE.

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« Algérie ; beauté inscrite dans l’absolu ; terre convoitée de toute éternité; elle est là ; fougueuse au-delàs de toute mesure. Debout et rebelle, au mépris du temps et de ses révères, de tous ses révères ; elle se cherche.»

55éme Vendredi, et la protesta continue. Cette nation avec ses différences ; ses ennemis n’ont pu lui créée un différent.

Qu’il est beau le récit de mon père de haut de ses 90 ans, vaillant lui-même, ayant connu deux révolutions, mais surtout deux emblématiques figures : Abane Ramdane et Larbi Ben M’hidi.

Il les a fréquentés, partagés avec eux l’exaltation de la lutte, les doutes, les peurs, les angoisses, mais surtout l’espérance.

Il les a aimés comme on aime deux frères, non plus que des frères, car les liens tissés au combat sont plus forts que ceux de la consanguinité.

Abane, Ben M’hidi deux immortels princes dans un engagement prophétique pour la cause de nationale, restent l’arrimage pour notre conscience moderne ; conscience d’une Algérie d’abord UNIE et JEUNE mais éternellement REBELLE.

Initiateurs du Congrès du même nom, la plateforme de la Soummam vota deux principes fondamentaux : primauté du politique sur le militaire, et primauté de l’intérieur sur l’extérieur.

La non-reconnaissance de ces deux principes par certains « chefs » fut dans une grande mesure fatale à la jeune nation algérienne, avec un cortège de pleurs et de sang.

Mais sans ce duo, le congrès aurait été un échec, car si Abane était connu par certains, Ben M’hidi, en tant qu’historique, l’était par tous les chefs. Il était la caution d’Abane et son plus sûr soutien.

Leur fait d’armes fut UN EDITCT REVOLUTIONNAIRE, inscrit à jamais dans l’âme de cette nation à devenir, Abane et les congressistes de la Soummam dans une lettre adressée à la Fédération de France du FLN en pleine guerre ont condamné les éléments qui au-delàs d’une certaine frontière idéologique continuent leur travail de sape et de division au sein de la nation algérienne.

Abane est un rassembleur au-dessus de tout soupçon, mais aussi, bien que francophone, un partisan de l’identité algérienne de culture arabo-islamique. A aucun moment, dans ses attitudes ou dans ses prises de position, il ne remit en cause de quelque façon que ce fût, les valeurs islamiques contenues dans la Proclamation du 1er Novembre 1954.

Abane n’était pas pratiquant, beaucoup de dirigeants ne l’étaient pas, ce qui ne l’empêchait pas d’être tolérant et respectueux de ses autres compagnons qui observaient scrupuleusement le dogme.

Loin des aspérités d’Abane, Ben M’hidi était un homme de consensus qui veillait à ne jamais blesser ou même froissé quelqu’un. Mais il ne laisse personne lui marcher sur les pieds. D’ailleurs, il s’éleva d’une façon polie mais très ferme contre de l’immixtion des « frères égyptiens ».

Abane et Ben M’hidi étaient deux cœurs qui battaient que pour la Révolution. Dans leur combat, ils ne se quitteront plus. Dans une totale unité de vue, ils ont fini par imposer la même conception de la lutte dans ses aspects politique et militaire, la même appréhension de voir la Révolution instrumentalisée de l’extérieur, les mêmes urgences ; enveloppées dans une impérieuse ferveur, dont l’impératif absolu reste l’unité patriotique du peuple algérien.

Dans une vision prophétique Abane et Ben M’hidi ont su rassembler toutes les couches du peuple algérien, toutes générations et régions confondues. Avec cette capacité de rassembler – qu’on ne retrouve que chez les chefs sûrs d’eux-mêmes qui n’ont pas besoin de diviser pour régner.

Pour eux, l’indépendance demeurerait une chimère sans l’unité effective du peuple. Tous les soulèvements et autres mouvements de résistance contre le système colonial avaient qu’une succession d’échecs y compris du temps de l’Emir Abdelkader, et cela, faute d’unité dans le combat collectif et faute de direction nationale.

La paire Abane-Ben M’hidi, une paire soudée par la passion de l’Algérie, une paire visionnaire, une paire unique dans l’histoire de notre pays, elle a consolidé le mouvement de libération et a géré avec fougue et abnégation , son passage du stade insurrectionnel initial à la phase révolutionnaire proprement dite.

L’Eveil National qui boucle son 55éme vendredi, s’il est porteur d’un espoir pour cette nation, se doit de marcher dans les pas de ces deux prophètes, ABANE et BEN M’HIDI, les SEULS et UNIQUES prophètes d’une Algérie à devenir.

Khaled BOULAZIZ

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