Un changement dans une université algérienne est forcément un changement pour le pire de nature.
Je m’adresse à monsieur le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique : « Monsieur le ministre, quand on aspire à une université prospère, on commence d’abord par éradiquer une gestion mafieuse avant d’envisager à changer de langue d’enseignement. Les rouages infectés de l’université entravent naturellement toute émancipation. Ce qui revient à réfléchir sur l’opacité des critères de nomination des responsables dans les universités qui semblent basés sur le degré d’allégeance à un système au prix de la prévalence de la science. En effet, certains pseudo-scientifiques mettent leurs diplômes au service des intérêts mafieux à l’image de l’éloge de l’exploitation du gaz du schiste par les spécialistes en ignorant les conséquences désastreuses sur la nappe phréatique et la santé de la population du sud. Nous proposons la refonte des valeurs de l’université en priorité avant la refonte pédagogique :
- L’échelle de nominations des responsables dans les universités doit être reconsidérée. La communauté universitaire doit être impliquée, on ne doit plus de parachutages des présidents d’universités et des secrétaires généraux, ces derniers à l’origine de toutes formes de malversations.
L’université fonctionne selon des critères occultes mais en principe évidents en observant le degré d’allégeance à un système.
Toutes les universités algériennes gémissent et agonisent de ce mode de fonctionnement à leur tête l’université d’Alger1. Ceci a conduit nos universités au bas de l’échelle du classement mondial, néanmoins, major de promo à l’échelle de la médiocrité.
On comprend mieux l’attitude hautaine et méprisante de ces responsables, les universitaires sont exclus de toute décision.
Le manque de transparence induit forcément au manque de performance.
- Mettre fin aux différentes formes de malversations dans les universités, dilapidation de l’argent public avec un silence majestueux des autorités
- Certains bureaux au sein de l’université sont transformés en dortoirs, les responsables ont attribué des locaux de l’université à titre de Logement social
- Mettre fin aux faux diplômes délivrés par l’UFC de certains employés qui ont le niveau primaire, pour une éligibilité aux critères d’attribution des bourses « diplôme universitaire » sans autre précision. Les diplômes sont en pile dans le bureau du vice-rectorat des relations extérieures et que dire encore quand un secrétaire général sans diplôme universitaire se fait octroyer des bourses je dirai plutôt des allocations touristiques.
Est-ce cela la promotion du savoir monsieur le ministre ?
Avant de penser à changer de langue, monsieur le ministre, penser à changer de méthode de gestion des universités et par excellence de l’université d’Alger1. Il y a une exigence de transparence qui s’impose, la liberté de penser, l’honnêteté intellectuelle, la droiture morale, l’intégrité éthique constituent le socle de l’identité de l’enseignement supérieur : « les crises de demain sont souvent le refus des questions d’aujourd’hui »
En Algérie il ya une manière détournée pour poser les problèmes. Dans nos universités, la gangrène est dans la gestion administrative et financière et non dans la langue d’enseignement.
La substitution du français par l’anglais immerge d’un amateurisme basé sur un soit disant sondage sur les réseaux sociaux. Est-ce cela le vrai sondage ?
Pas de sondage sans, a priori, de débat ouvert sur la question auprès des étudiants et des enseignants sinon le sondage est biaisé. L’université devrait s’ouvrir au débat sur les langues avec des spécialistes pour éclairer la communauté universitaire sur l’urgence des décisions à prendre. Il faut s’instruire des expériences passées comme l’échec de l’expérience de l’anglais à l’école, les parents avaient opté pour le français ( 1999 -2000)
L’université reçoit un produit défaillant linguistiquement. Il faudrait s’inspirer des autres systèmes comme celui du royaume uni qui s’émeut d’un déficit linguistique qui s’exprime dans l’incapacité relative des Anglais à parler les langues étrangères. Ils ont établi des outils adaptés pour améliorer la situation. Les activités du programme « routes into languages »
Qui s’efforce de faire progresser l’apprentissage des langues dans un contexte social et économique peu favorable. Malgré l’austérité économique, des financements lui ont été accordés. Les universités, les lycées et les collèges britanniques collaborent pour encourager l’apprentissage des langues.
En Algérie, ce qui fait défaut, c’est la transition entre l’université et le secteur de l’éducation et un plan pédagogique élaboré par des spécialistes, éloigné de la politique, Max weber disait « la politique n’a pas de place dans les salles de cours d’une université » et Churchill disait « mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge »
Le silence des pseudo-intellectuels dans le combat du peuple pour la liberté et la démocratie est significatif. Hormis certains scientifiques et penseurs qui ont marqué la presse par leurs discours édifiants. L’exemplarité du professeur Tessa qui a pris position en Intellectuel en refusant la semaine des vacances supplémentaires pour son université, il a fait passer son titre de professeur avant son poste de recteur, la pédagogie avant des calculs politiques. Il s’est fait remplacer en novembre 2019. Beaucoup de positions dérangent …..
Quel recteur s’est il exprimé sur le combat du peuple ? Quel syndicat de l’enseignement supérieur a pris position vis-à-vis du Hirak ?
Ça donne à réfléchir……………
R. Messaoudi