https://www.raialyoum.com/
بشير عمري



ما قاله تبون أمام الولاة بخصوص التهرب من اتخاذ القرار هو تكرار لتصريحات مماثلة في اجتماع مماثل عقد قبل 26 شهرا، حتى المبررات التي نقلها عن أولئك المتهربين من مسؤولية القرار تكررت وتتلخص في نقطتين:
– توقع تجد نفسك في سجن الحراش
– هؤلاء( يقصد من يملكون السلطة) سيذهبون بعد فترة أشهر.
هذه المرة ازداد استغراب تبون من تخوف الولاة من اتخاذ القرار بالنظر إلى الضمانات التي قدمت لهم سابقا وأهمها الأوامر التي أعطيت للقضاء والأجهزة الأمنية بعدم فتح أي تحقيق بناء على الرسائل المجهولة.
المشكلة التي يتحدث عنها تبون قائمة منذ توليه المنصب، وهذا يعني أن الضمانات التي قدمت لم تكن كافية في نظر الولاة، وهذه المشكلة تعكس أزمة ثقة عميقة داخل النظام جعلت الجسم البيروقراطي فيه، وهو الأكثر ولاء وانصياعا للأوامر، يشعر بانعدام الحماية التي كانت توفرها السلطة، باسم الدولة، لأولئك الذين كانوا يوصفون ب « خدام الدولة »، وانعدام الشعور بالحماية وانعدام الثقة يتقاطعان مع الاعتقاد بأن الذهاب إلى السجن قد يكون بسبب ممارسة المهام، وهذا يعني أن هؤلاء يشعرون بهذا التداخل بين ممارسة الوظيفة العمومية والتورط في الصراعات السياسية على السلطة التي يفترض أن الولاة غير معنيين بها.
يكشف لنا هذا التوجس القناعة العميقة التي ترسخت لدى الولاة من خلال الممارسة، بأنهم في خدمة السلطة القائمة، وهي سلطة زائلة، بدل أن يكونوا في خدمة الدولة التي تستمر مهما تغير الأشخاص الذين يمسكون بالسلطة، وهذا التحول في المهمة الفعلية للولاة هو الذي يجعلهم مرشحين للسجن دون مقدمات، وتلقي هذه الاستنتاجات بثقلها على نظرة هؤلاء للقضاء وكيفية تعامله مع هذه الملفات حتى أن تبون نفسه تساءل معلقا : « هل صرنا نسجن الناس ظلما؟ » وحتى يذهب بعيدا في تقديم الضمانات تعهد بأن القرارات الخاطئة لن تؤدي إلى سجن من اتخذها حتى وإن تسببت في إلحاق الضرر بمصالح الدولة معتبرا ذلك من صنف الأخطاء المرتكبة بحسن نية.
الأمل المعقود على هذا الخطاب هو تحفيز الولاة ومن خلالهم المسؤولين المحليين، على اتخاذ القرارات لمواجهة المشكلات التي تواجه المواطن في حياته اليومية بالسرعة والفعالية المطلوبة، ويقوم هذا التصور على اعتبار التعثر في تجسيد الوعود مرتبطا بعدم اتخاذ القرارات المناسبة بما يغفل المسائل الجوهرية الأخرى المتعلقة بالحكم مثل غياب تصورات وأهداف واضحة، وعدم وضع سياسات لبلوغ تلك الأهداف,،فضلا عن تجاهل معايير التعيين وكفاءة المسؤولين وهي كلها قضايا تشير إليها التغييرات المتكررة والتي لا تنتهي دوما بمحاسبة أو سجن من يتم التخلي عنهم.
لقد بات واضحا أن السؤال الذي يؤرق من بيدهم السلطة هو : « لماذا لا يتغير أي شيء رغم كل ما نفعله ونقوله؟ » الإجابة قد تكون في الجزء الذي تصر السلطة على إغفاله وتركز بدلا عنه على المسائل التقنية التفصيلية، والمفارقة أن كل ما قاله تبون بخصوص هذه القضية يحيل على أزمة عميقة لمنظومة الحكم، الأزمة التي ينكرها هو شخصيا.

Le voyage de Macron en Algérie à la fin du mois d’août dernier a été largement commenté, donnant des lectures divergentes. Lors de cette visite, le Président français a été accueilli en grande pompe et avec tous les honneurs.
De tout le programme de cette visite, un point mérite d’être souligné : pour la première fois depuis l’indépendance s’est déroulée une rencontre réunissant les plus hauts responsables militaires et du renseignement, en présence des deux chefs d’État.
Tractations et marchandages ont certainement fait l’objet de ces discussions secrètes. Connaissant l’envie obsessionnelle des dirigeants algériens pour museler la diaspora, il est évident qu’ils n’avaient pas omis de demander l’extradition de quelques « bêtes noires » du régime.
Macron sait qu’il ne peut pas répondre à une telle demande, puisque l’extradition est une décision qui relève d’une justice indépendante. Comme vient de le montrer le refus de la justice française d’extrader Amir DZ.
Macron aurait t-il promis de rendre service par d’autres moyens ?
HARCÈLEMENT ET PROVOCATIONS CONTRE LE HIRAK DE PARIS
Intimidations, harcèlements et provocations policières envers les organisateurs des rassemblements hebdomadaires à la place de la République (Paris) s’intensifient de semaine en semaine.
Aujourd’hui un cap a été franchi : les policiers français sont passés à l’acte : arrachage de panneaux et violences physiques sur des militants pacifiques.
Tout ce remue-ménage de la part des flics pour empêcher le déroulement tranquille d’un rassemblement pourtant déclaré à la préfecture.
FACE À LA RÉPRESSION DE LA POLICE FRANÇAISE, LE HIRAK DE PARIS RÉSISTE
Les provocations policières visent à décourager et à provoquer désordre et démobilisation de l’un des derniers bastions du Hirak, encore debout.
Peine perdue car le rassemblement s’est poursuivi, des groupes de militants habituellement séparés ont décidé d’oublier « leurs divergences » . Ils ont fait preuve de sens de responsabilité et d’une salutaire lucidité en faisant bloc à la grande satisfaction de nos compatriotes aujourd’hui présents à la République.
Plusieurs militants et citoyens ont à pris la parole pour s’élever contre cette intolérable provocation, tout en appelant à la mobilisation de la diaspora, toujours dans le respect des valeurs portées par le Hirak : Union et voie pacifique.
Le retour de 789 bovins partis de Sète en cargo bétailler, en raison d’un différend sanitaire entre les deux pays, témoigne des difficultés d’encadrement du secteur du transport d’animaux.
https://www.lemonde.fr/planete/article
Par Mathilde Gérard
Publié le 21 septembre 2022

« C’est un nouveau fiasco dans le transport maritime d’animaux, qui illustre les limites de la législation encadrant ce secteur. Partis de Sète (Hérault) le 3 septembre, à bord du cargo Nader A, pour être exportés vers l’Algérie, 789 taurillons ont été refusés au débarquement à leur arrivée au port d’Alger, le 5 septembre, et devront revenir en France pour y être… euthanasiés. Au cœur de cet imbroglio : un soupçon, par Alger, d’infection de trois de ces bovins à la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR), une maladie respiratoire virale, fortement contagieuse.
Pour le ministère de l’agriculture français, le blocage provient « d’une différence d’interprétation par les autorités algériennes sur le statut sanitaire de ces animaux ». Le ministère assure que si trois de ces taurillons présentaient un document stipulant une positivité à l’IBR, c’est parce qu’ils avaient justement été vaccinés contre cette maladie. Les échanges entre autorités françaises et algériennes n’ont toutefois pas convaincu ces dernières, qui ont refusé que les bovins soient déchargés au port d’Alger.
Après deux semaines où le navire est resté à quai, il a donc dû rebrousser chemin pour revenir vers la France. Le ministère de l’agriculture n’a pas confirmé le lieu de retour prévu, mais le Nader A devrait, selon les informations de l’ONG de protection animale Welfarm, revenir au port de Sète jeudi 22 septembre. Mercredi en fin d’après-midi, le cargo se trouvait au large de la Catalogne, d’après les données de géolocalisation du site MarineTraffic. L’issue pour les taurillons ne fait en revanche pas de doute : en raison de la circulation de la fièvre aphteuse en Algérie, une maladie dont est exempte la France, « les animaux seront éliminés à leur retour », explique le ministère de l’agriculture.
« Insuffisances réglementaires »
En effet, durant leur stationnement au port d’Alger, les bovins ont été affouragés avec du foin algérien, pour lequel un risque de contamination à la fièvre aphteuse ne peut être exclu. Si la France nie tout manquement dans ce dossier et assure que les animaux au départ de Sète étaient « sains » et que les certificats sanitaires avaient été « correctement transmis », ce différend avec l’Algérie témoigne des difficultés d’encadrement du secteur des transports d’animaux et rappelle un autre épisode : l’errance en mer de milliers de bovins, fin 2020 et début 2021, à bord de deux cargos, l’Elbeik et le Karim Allah, interdits d’accoster par plusieurs ports méditerranéens et contraints, au bout de plusieurs semaines, à revenir en Espagne, où les animaux avaient été euthanasiés.
Pour Adrienne Bonnet, responsable de campagnes de Welfarm, le sort des taurillons partis de Sète « est une nouvelle illustration des souffrances importantes endurées par les animaux durant les transports, notamment lorsqu’ils sont exportés vers des pays tiers [hors de l’Union européenne (UE)]. C’est un secteur pour lequel les insuffisances réglementaires sont manifestes ». En mai 2020, la Commission européenne reconnaissait dans un rapport qu’elle manquait d’informations sur l’état de santé des animaux et leur traitement à bord des navires de transport, la présence d’un vétérinaire à bord des cargos n’étant pas obligatoire.
« Actuellement, ni les Etats membres ni la Commission ne disposent d’informations ou de statistiques sur l’état de santé et le bien-être des animaux pendant les voyages en mer », écrivait-elle. Interrogé mercredi sur l’état de santé des taurillons, le ministère de l’agriculture n’était pas en mesure de répondre, indiquant simplement que « les animaux ont été abreuvés et nourris ». En revanche, ils n’ont pu être examinés par des services vétérinaires à Alger, et ne le seront qu’à leur retour en France, juste avant d’être abattus. Les autorités françaises ne pouvaient pas non plus préciser si des bovins étaient morts à bord du navire.
Cargos d’âge avancé
Le cas de ces taurillons témoigne d’une autre caractéristique du transport maritime de bétail : l’âge avancé des cargos affrétés pour ce commerce. Le Nader A est un navire âgé de 46 ans, quand les navires de marchandise commencent à être déclassés à partir de 20 ans en moyenne. Il bat par ailleurs pavillon du Togo, un pays classé noir par le « Memorandum de Paris » – MoU, un accord entre 27 pays pour le contrôle de la sécurité maritime. Un cas loin d’être isolé.
Le Togo détient le record de pavillons de navires agréés pour le transport de bétail par l’UE (18 pavillons), devant d’autres pays classés noir, comme le Panama ou la Tanzanie, selon une étude des associations Robin des Bois, Animal Welfare Foundation et Tierschutzbund Zürich. La dernière inspection du Nader A, dans le cadre du MoU, date de mars, et avait mis en évidence seize déficiences, portant notamment sur les dispositifs anti-incendie et la ventilation. Si on ignore si ces manquements spécifiques ont été corrigés, le ministère de l’agriculture indique qu’avant son départ le 3 septembre, le Nader A a été contrôlé : « On n’a pas eu d’indication de problème particulier lors de cette inspection. »
Au vu des limites réglementaires et de l’impossibilité de suivre et garantir le traitement des animaux durant les trajets en mer, de nombreuses associations plaident pour remplacer le transport d’animaux vivants par le commerce de carcasses, en particulier lorsqu’il s’agit d’exportations vers des pays tiers. Mais cette demande n’a jusqu’à présent pas rencontré d’écho favorable auprès des institutions européennes et a été écartée par le Parlement européen lors de discussions sur le sujet en janvier. La Commission européenne s’est toutefois engagée à proposer d’ici à la fin 2023 une révision de la législation sur le transport d’animaux. »

لا يكاد عدد معتقلي الرأي ينزل تحت ثلاثمائة رغم استنفاذ بعضهم عقوبة السجن المسلطة, وثبوت براءة آخرين بعد فترات طويلة من الحبس المؤقت الذي يكاد يتحول إلى قاعدة, فالذين يغادرون السجن يعوضهم معتقلون جدد ليصل عدد من طالتهم المتابعات القضائية وزاروا السجون بسبب آرائهم ونشاطهم السياسي منذ انطلاق السلمية الآلاف.
بالأرقام يقول ممثلو السلطة من شاغلي المناصب الحكومية الرفيعة, والمتحدثون غير الرسميين باسمها, إن ثلاثمائة سجين رقم لا يمثل شيئا عند مقارنته بعدد سكان البلاد الذي تجاوز 45 مليونا, ويمعن بعض المعارضين الحريصين على علاقة ودية مع السلطة في تمييع القضية بالقول « ليسوا جميعا سجناء رأي » هكذا دون تدقيق أو تحديد تماهيا مع الخطاب الرسمي الذي ينكر بالمطلق وجود سجناء رأي, ويلتقي جميع هؤلاء في الاعتقاد بأن هذه المحاججة ستحمي سمعة الدولة في الخارج وتدفع عن نظامها السياسي صفة الاستبداد وقمع الحريات.
ما يجب أن تنتبه إليه السلطة هو أن المبالغة في التخويف تقتل الشعور بالخوف, وأن القصص الصغيرة المتداولة حول المعتقلين, وتفاصيل محاكماتهم, والتهم التي يتابعون بها, والفترات الطويلة غير المبررة من الحبس المؤقت التي يخضعون لها, كلها عناصر تتراكم في تقارير المنظمات الدولية غير الحكومية والهيئات الرسمية الأجنبية والتي ستتحول يوما إلى ورقة ضغط تستعمل ضد النظام أو ضد الدولة ولا فرق عندما يكون تحريك الأوراق في سياق تجاذبات دولية خدمة لمصالح لا علاقة لها بالدفاع عن حقوق الإنسان.
يغلق القمع والتخويف آخر فتحات التنفس, ويحرم نظام الحكم, قبل غيره, من ميزة المرونة وهوامش المناورة, ويشيع حالة من الغضب واليأس تحبط الآمال في الإصلاح, وهذا وحده يجب أن يدفع إلى مراجعة هذه الخيارات التي وصلت إلى حدودها وبدأت تنذر بنتائج عكسية.
Une nouvelle fois la Banque mondiale tire la sonnette d’alarme pour la Tunisie. Mais qui écoute, alors que les élections législatives sont programmées pour le mois de décembre ?
ÉCONOMIE > JEAN-PIERRE SERENI > 21 SEPTEMBRE 2022
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Observateurs et consommateurs sont pour une fois d’accord : la machine se dégrade à grande vitesse. Lundi 13 septembre 2022, l’Institut national de la statistique, qui publie les résultats du commerce extérieur pour les huit premiers mois de 2022 indique que le déficit augmente des deux tiers en un an. Le lendemain, la Banque centrale de Tunisie affiche le poids de la dette extérieure, toujours sur les huit premiers mois de l’année : 1,7 milliard d‘euros. Le calcul est vite fait. Le commerce et l’endettement extérieur sont déficitaires de 7 milliards d’euros, le tourisme et les revenus des émigrés excédentaires de 2,6 milliards d’euros. Il manque donc 4,4 milliards d’euros. Sur la totalité de l’année, le chiffre dépasse, au mieux, les 6 milliards d’euros et approche dangereusement la quasi-totalité des réserves de change qui oscille selon les mois entre 6,5 et 7 milliards d’euros.
Dans les rues de Tunis, un mot revient dans toutes les conversations : pénuries ! On manque surtout de sucre, de lait, de beurre, de café, de riz, d’aliments pour bétail, de certaines pièces détachées, de médicaments, de boissons gazeuses… Chaque jour, ou presque, la liste des produits disparus, pas seulement alimentaires, s’allonge. En dehors de Tunis, la situation est encore pire. Les rumeurs incriminent monopoles, spéculateurs, trafiquants, saboteurs, contrebandiers, politiciens et ajoutent à l’angoisse des Tunisiens qui prennent de plus en plus le chemin de l’Italie. La dernière semaine d’août, 75 % des fuyards interpellés par la Garde nationale étaient de nationalité tunisienne. Les hôpitaux parisiens croulent sous l’avalanche des candidatures de médecins tunisiens à la recherche d’un emploi, loin derrière les ingénieurs encore plus nombreux à l’extérieur.
La réalité vécue par la population est l’exacte traduction de la dégradation de l’économie nationale. En dehors de quelques rares institutions publiques étrangères, plus personne ne prête un dollar à la Tunisie. Pire, les fournisseurs étrangers réclament de plus en plus d’être payés comptant avant d’expédier la marchandise commandée. Le crédit commercial à court terme disparait peu à peu. La pénurie alimente la pénurie. Les éleveurs de vaches ne peuvent supporter le coût des aliments du bétail largement importés, leurs bêtes dépérissent. Ils ont moins de lait à vendre et pour s’en sortir ils vendent tout ou partie de leur cheptel, réduisant un peu plus l’offre. D’autres quittent le secteur pour trouver un job dans la construction ou le commerce. Les boulangers, corporation influente, disposaient depuis le protectorat français d’un système de « compensation » avantageux destiné à alimenter le peuple des villes à bon compte et à faire vivre les artisans.
Mais, avec la flambée des prix des céréales, l’État n’y arrive plus. Les subventions, qui passent par une tuyauterie complexe de monopoles publics à tous les stades, ajoutées à un prix au détail qui n’a pas bougé depuis bientôt quinze ans, ne couvrent plus les coûts de production. Résultat, le Tunisien a du mal à trouver du pain alors que le gouvernement dépense plus d’un milliard d’euros en subventions. La Banque mondiale, dans un rapport récent qui a fait du bruit à Tunis1, plaide pour un nouvel arrangement plus ciblé, des versements directs aux plus pauvres. On en parle depuis au moins vingt ans sans que le dossier progresse, sous la dictature de Zine El-Abidine Ben Ali comme sous ses successeurs.
Visiblement, cette marche vers l’abime de l’économie tunisienne n’intéresse guère les milieux politiques ou médiatiques. La loi électorale passionne plus que le double déficit du budget (- 9,7 % attendus cette année) et du compte courant avec l’extérieur, l’inflation (+ 8,6 % sur un an) ou le taux de chômage de la population active (18 %). Recevant dernièrement le gouverneur de la Banque centrale venu lui remettre le rapport annuel de l’institution et le pressant d’accélérer les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), le président Kaïs Sayed l’a proprement rembarré et s’est livré à un panégyrique des « ressources locales », de leur richesse et de l’obligation de compter d’abord sur ses propres forces avant de recourir à l’étranger. Le message est limpide, le Raïs n’est pas pressé de conclure. Après tout, Tunis finance sur ses propres moyens son déficit budgétaire. Les banques locales y contribuent largement en prêtant de l’argent à l’État à des taux intéressants. Bien sûr, les clients privés sont de plus en plus exclus du financement bancaire, ce qui fragilise les entreprises et la création de valeur.
Reste que le président semble oublier un détail : la Tunisie n’imprime pas les dollars ou les euros indispensables pour nourrir, transporter, occuper ses concitoyens. Où les trouver, sinon auprès du FMI] avec lequel des négociations sont officiellement entamées depuis juin 2022 ? Fin juillet, une mission du Fonds a passé une semaine à Tunis. Officiellement pour négocier le prêt qui doit accompagner le programme de réformes adopté par le gouvernement il y a près d’un an. « Il faut un agenda clair », a conclu le chef de mission avant de quitter l’aéroport. En clair, une date pour chaque réforme (masse salariale publique, entreprises d’État, subventions…).
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), d’abord farouchement opposée à toute concession sur les traitements de la fonction publique, a finalement signé un accord avec le gouvernement. Est-ce un pas vers la solution ? Ministres et syndicalistes ont-ils découvert la manière « socialement acceptable » de relever les déséquilibres de toutes sortes qui accablent son économie, comme le suggérait le 19 juillet le chef de la mission, Björn Rother ? Deux mois après la visite des experts du Fonds, on attend toujours…
Jean-Pierre Sereni
Journaliste, ancien directeur du Nouvel Économiste et ex-rédacteur en chef de l’Express. Auteur de plusieurs ouvrages sur le Maghreb, le Golfe, l’énergie, les grands patrons et la Ve République.
La visite du président français Emmanuel Macron en Algérie a suscité beaucoup de spéculations, notamment sur la capacité à remplacer le gaz russe. Mais il y a très loin du rêve à la réalité.
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CRISE ÉNERGÉTIQUE
ÉCONOMIE >
JEAN-PIERRE SERENI >
14 SEPTEMBRE 2022
Début septembre, à la télévision, un jeune journaliste du Parisien a dressé un parallèle entre la production gazière algérienne (90 milliards de m3) et les besoins de l’Union européenne (UE) en gaz russe (115 milliards de m3), suggérant que l’ordre de grandeur était comparable et que la solution à la défaillance russe était l’Algérie. Évidemment, c’est largement illusoire. La production gazière totale de l’Algérie s’établit à environ 130/140 milliards de m3, dont une partie (30 à 40 milliards), non commercialisée, est réinjectée pour maintenir la pression dans des gisements qui vieillissent. Hassi Messaoud, qui assure une bonne moitié de la production de brut, a dépassé 65 ans. Une autre partie est brûlée sur place, un taux parmi les plus élevés dans le monde selon la Banque mondiale.
Reste à peine une centaine de milliards de m3 qui sont commercialisés. Quarante-neuf milliards vont à la consommation intérieure très dynamique, notamment pour la production d’électricité, en raison des tarifs très bas facturés aux usagers. Les tentatives n’ont pas manqué depuis une bonne dizaine d’années pour les relever, en vain. À chaque fois, le pouvoir a reculé et Abdelmadjid Tebboune, l’actuel président de la République « politico-militaire », semble devoir imiter ses prédécesseurs. L’inflation bat des records (plus de 10 % attendus en 2022), il serait socialement dangereux d’y ajouter une hausse des prix supplémentaire alors que le chômage frôle les 15 % de la population active.
Restent entre 50 et 60 milliards disponibles pour l’exportation. L’Italie et l’Espagne, les deux seuls pays européens reliés à l’Algérie par des gazoducs, en accaparent les deux tiers avec 27,26 milliards pour Rome et 10,5 pour Madrid. Une autre partie est exportée par méthaniers sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL), environ 17 milliards de m3 destinés à la Turquie (48 %) et à cinq autres pays, dont la France (20 %). Au cours de la visite du président Emmanuel Macron en Algérie fin août, il a été beaucoup question dans l’entourage et parmi les journalistes d’une hausse de 50 % des volumes à destination de l’Hexagone. Le chiffre est spectaculaire, mais compte tenu de la base de départ (3 milliards de m3), il correspond à une augmentation d’1,5 milliard de m3, un chiffre dérisoire par rapport aux besoins (41 milliards).
À court terme donc, l’Algérie ne peut jouer les roues de secours, mais à moyen terme, il lui serait possible d’augmenter ses exportations en augmentant sa production d’hydrocarbures. La compagnie nationale Sonatrach ne dispose pas des capitaux nécessaires pour investir, et le partenariat avec des sociétés étrangères est inévitable. Mais à quelles conditions ? Depuis 2006 et la réforme libérale ratée du ministre de l’énergie de l’époque, Chakib Khelil, condamné aujourd’hui à 20 ans de prison par contumace, les partenaires étrangers se font rares. Ce n’est qu’en décembre 2019, quelques mois après la démission du président de la République Abdelaziz Bouteflika, en pleine crise politique, qu’une nouvelle loi pétrolière a été adoptée, plus accommodante au plan fiscal, domaine où Alger détenait un record mondial : celui de la plus forte taxation du monde. De plus, la compagnie nationale détient obligatoirement 51 % du permis et la majorité dans le Management Committee (MC) qui en pilote la gestion. Le partenaire et Sonatrach financent chacun sa part de l’investissement et la récupèrent sur les ventes, une fois la découverte réalisée.
Seule différence — mais de taille —, la compagnie étrangère assume la totalité des dépenses et ne récupère sa mise qu’en cas de succès des recherches. Les désaccords fréquents, longs et difficiles à surmonter portent surtout sur les comptes et sur l’interprétation de l’accord de partage de la production initial. Trois contrats ont été signés depuis 2019, l’un avec la société chinoise China Petroleum and Chemical Corporation (Sinopec), un autre avec ENI qui investira 4 milliards de dollars (3,95 milliards d’euros) dans le permis de Sud Berkine et une extension sur 25 ans d’un autre contrat entre ENI, TotalÉnergies et l’américain OXY.
Face à ENI qui cumule exploration-production et distribution au moins partielle du gaz, les compagnies françaises sont handicapées. Total débute dans la distribution et n’a qu’un réseau modeste à alimenter, surtout hors de France. Engie, dont la directrice générale Catherine Mac Gregor était la seule représentante du monde pétrolier dans la délégation officielle accompagnant le président Emmanuel Macron à Alger, n’est plus qu’un distributeur depuis la vente de sa branche exploration-production en 2017 à la société britannique Neptune Energy. Il lui faut donc trouver un opérateur prêt à assumer le risque d’un investissement en Algérie. Le pays est affecté d’une mauvaise réputation dans le métier pour le contrôle tatillon de ses associés, cause du départ de nombreuses sociétés étrangères. Deux sociétés britanniques, BP racheté par ENI et Petroceltic en litige avec Sonatrach, en sont les deux derniers exemples.
L’entreprise est d’autant plus difficile pour les Français que Mario Draghi, président du Conseil italien, les a pris de vitesse et a obtenu la promesse d’une livraison (hypothétique) de 9 milliards de m3 à partir de 2023-2024. Les recherches et le développement de nouveaux gisements prennent forcément du temps et peuvent aller jusqu’à 10 ans, voire plus. Les mauvaises relations entre l’Algérie et l’Espagne à la suite d’un revirement de la position de Madrid sur la question du Sahara occidental offrent peut-être une opportunité à plus court terme. Un grave différend oppose les deux parties sur les prix contractuels indexés sur le pétrole brut et des produits raffinés. En cas de rupture, la presse algérienne fait état de la volonté de son gouvernement d’interrompre ses livraisons. Si cela devait advenir, 10 milliards de m3 seraient disponibles pour d’autres acheteurs… L’UE revivra-t-elle à l’occasion de la crise gazière les désordres et les rivalités entre États membres survenus au début d’une autre crise, celle de la Covid-19 en 2020 ?
Jean-Pierre Sereni
Journaliste, ancien directeur du Nouvel Économiste et ex-rédacteur en chef de l’Express. Auteur de plusieurs ouvrages sur le Maghreb, le Golfe, l’énergie, les grands patrons et la Ve République.
Par Nour-Eddine Boukrouh

Le journal arabophone « Echourouk » a publié à la une de son édition du 15 septembre 2022 une « information » selon laquelle mes enfants sont l’objet de poursuites judiciaires pour « corruption et transferts de devises » devant le pôle économique et financier du tribunal de Sidi M’hammed, et qu’ils encourent de « lourdes peines ».
Effectivement, mes enfants sont poursuivis par ce pôle mais : 1) sans que nous sachions si c’est à la suite d’une plainte, d’une « action publique » déclenchée par le Parquet ou à l‘instigation d’une « partie occulte » ; 2) sous des chefs d’accusation ahurissants, fallacieux et ridicules qu’aucun tribunal digne de ce nom ne prendrait en considération une seule minute car ne reposant sur aucune base juridique ou preuve factuelle. Sans parler des délais de prescription si ces faits avaient existé. Et bien sûr, s’il y a encore une justice en Algérie.
Les accusations portées contre eux sont liées à une SARL privée où ils étaient actionnaires entre 2002 et 2005, époque à laquelle ils étaient mineurs pour trois d’entre eux. Ils n’ont jamais investi au Liban ou ailleurs, ils n’ont jamais transféré un sou en dinars ou en devises provenant de cette SARL ou d’une autre activité économique publique ou privée, et ma famille (à l’exception d’un membre) et moi n’avons jamais vécu au Qatar comme l’a écrit le journal.
Il s’agit d’une machination contre moi dont mes enfants sont le prétexte. Des mandats d’arrêt internationaux ont été préparés contre eux pour les accusations citées, et contre moi pour « trafic d’influence » dans la création de cette SARL il y a 20 ans. Mon épouse et mon fils sont pris en otage depuis juin dernier (sous ISTN puis sous contrôle judiciaire à ce jour), et « on » me promet une destruction de ma famille et un bannissement qui a commencé en septembre 2017 avec mon exil forcé après mon « Appel à une Révolution citoyenne pacifique » et que, par ces procédés de voyous, « on » veut rendre éternel.
Je me souviens avoir lu il y a deux mois sur les réseaux sociaux un document fuité par un youtubeur selon lequel de hauts responsables sécuritaires avaient adopté au mois de mars un plan visant les familles des opposants à l’intérieur et à l’extérieur du pays pour les « exploser avec une affaire ou une autre », vraie ou fausse, l’essentiel étant de les enfermer dans des procédures judiciaires où il leur est demandé d’apporter les preuves non pas de leur innocence, mais de leur culpabilité. Il est facile de retrouver ce document où j’étais peut-être le premier sur la liste.
Cette odieuse opération de représailles contre moi pour mes écrits sur la politique algérienne a été fomentée par un clan que je ne situe pas pour le moment, mais j’ai informé par écrit il y a près d’un mois qui de droit. Je reviendrai sur cette cabale avec plus de détails le moment venu ».
Par Célia Zouaoui(Alger, correspondance)
https://www.lemonde.fr/afrique

« Syndicats et parents d’élèves sont sceptiques quant à la bonne préparation et l’application sur le terrain de cette réforme, menée tambour battant.
Cette année, la rentrée scolaire en Algérie, même reportée au 21 septembre, prend des airs de course contre-la-montre. L’apprentissage de l’anglais, jusqu’ici enseigné à partir du collège, sera désormais introduit dès la troisième année du cycle primaire (l’équivalent du CE2 en France), à raison de deux séances de 45 minutes par semaine.
Pour répondre à cette instruction présidentielle, annoncée en conseil des ministres le 19 juin, le ministère de l’éducation nationale met les bouchées doubles. Le département dirigé par Abdelhakim Belabed a eu seulement deux mois pour concevoir, imprimer et distribuer un nouveau manuel scolaire d’anglais ainsi que recruter et former une nouvelle équipe pédagogique.
Fin août, 5 000 enseignants ont été embauchés via une plateforme numérique. Avec pour seul critère, la détention d’une licence de langue anglaise ou de traduction. « Le niveau d’expérience n’est pas pris en compte. Ce qui est important, c’est l’ancienneté du diplôme et, en cas d’égalité, les candidats plus âgés ont été favorisés », explique Nadjet Arezki, nouvelle recrue de 41 ans. Une méthode de sélection qui interroge. « On se retrouve avec de futurs enseignants qui pour la plupart n’ont ni de connaissance dans la transmission du savoir au jeune public ni utilisé l’anglais de manière professionnelle », s’inquiète Nabil Ferguenis, consultant en pédagogie.
Pour combler leur manque d’expérience, les tout nouveaux enseignants se préparent au pas de charge. Ils suivent une formation de 60 heures, dispensée par des inspecteurs d’anglais du moyen et secondaire, jusqu’au 19 septembre, soit deux jours avant la date de la rentrée. « On a plusieurs modules, comme la didactique, la pédopsychologie, les techniques de gestion de classe et la législation scolaire. C’est intéressant mais express », confie Nadjet Arezki, une courte expérience de vacataire en poche.
« On n’apprend pas ce métier en dix jours »
Cependant, « on nous a rassurés en nous disant qu’il y aura un accompagnement tout au long de l’année ». Pour Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, un syndicat de professeurs, la « formation continue de ces enseignants est la seule solution pour éviter un échec de cette réforme. On n’apprend pas ce métier en dix jours ».
Bien que le ministère de l’éducation nationale se dise « prêt » pour l’échéance, au sein du personnel éducatif et parmi les parents d’élèves, ils sont nombreux à s’interroger. Car, dans un pays qui compte près d’un million d’enfants en troisième année de cycle primaire et 20 000 écoles, le nombre de postes créés semble insuffisant. D’autant plus que des académies font déjà face à des désistements. La faute notamment à des conditions de travail précaires.
« Au moment du recrutement, on ne savait pas que c’était pour un poste de contractuel et qu’il nous était interdit de poursuivre une activité entrepreneuriale en parallèle. Certains ont démissionné avant même d’avoir commencé, raconte Nadjet Arezki. On ne sait toujours pas ce qu’on va devenir à la fin de l’année scolaire, si l’on va être titularisé. C’est encore flou. »
En sous-effectif, les enseignants vacataires vont devoir exercer dans plusieurs établissements, parfois éloignés les uns des autres de plusieurs dizaines de kilomètres. « J’ai des trajets de 30 à 45 minutes entre les classes. C’est une contrainte. J’en ai parlé avec la responsable du planning, elle a conscience du problème », souffle Nadjet Arezki, assignée à quatre écoles dans la commune de Tichy, en petite Kabylie.
« C’est du bricolage »
« La majorité sont des femmes, mères de famille, sans véhicule. Certaines doivent jongler entre sept écoles. Faire autant de déplacements va leur être pénible », alerte Nabil Ferguenis. « La réforme est peut-être faisable dans les grandes villes mais, ailleurs, dans les régions rurales, montagneuses ou sahariennes, où les déplacements peuvent aller jusqu’à une centaine de kilomètres, ça sera une gymnastique difficile », abonde Meziane Meriane, pédagogue.
L’exécutif a-t-il bâclé sa copie ? Chez les syndicats, on conteste une réforme élaborée dans la précipitation, sans consulter les acteurs du secteur. « C’est du bricolage », assène Boualem Amoura, président du Satef, une organisation syndicale de travailleurs de l’éducation et de la formation.
« Une telle réforme nécessite entre 12 et 24 mois de réflexion et de préparation. Or, cette nouvelle mesure n’a fait l’objet d’aucune étude ni de coordination avec le personnel éducatif. Pourquoi introduire l’anglais à ce niveau plutôt qu’un autre ? Quel est l’objectif ? », questionne le syndicaliste, qui milite, comme une grande partie du corps enseignant et des parents d’élèves, pour un allègement des programmes scolaires. « On enseigne déjà onze matières au primaire. On vient d’en ajouter une nouvelle, une langue étrangère de surcroît. C’est trop pour des enfants », lance-t-il.
Lors de son dernier entretien télévisé, en juin, le président Abdelmadjid Tebboune a justifié cette directive en déclarant que le « français est un butin de guerre, mais l’anglais reste la langue internationale ». Beaucoup y voient surtout une « décision politique », voire « populiste », sur fond de bataille idéologique. Depuis longtemps, l’anglais est instrumentalisé par la mouvance conservatrice dans son opposition au courant démocrate et laïc, plutôt francophone.
« On aura des classes de 60 élèves »
« Il s’agit certainement d’un compromis politique qui sert à calmer ceux qui veulent de longue date remplacer le français », analyse Meziane Meriane. « L’idéologie plombe le savoir alors que nous avons besoin d’une refonte radicale du système scolaire », renchérit Boualem Amoura.
L’introduction de l’anglais dès le primaire perturbe un système scolaire déjà plombé par une pénurie de professeurs, des travaux de réhabilitation inachevés, de nouvelles infrastructures encore en chantier, des coupures d’eau… Une absence de moyens qui se répercute directement sur le nombre d’élèves par classe. « On aura des classes de 60 élèves alors que nos salles ne sont pas conçues pour recevoir plus de 40 élèves », souligne le président du Satef. Autre signe de ces dysfonctionnements : la date de rentrée a été communiquée fin août seulement, prenant de court tous les parents qui s’attendaient à voir leurs enfants reprendre le chemin de l’école début septembre.
« La qualité de l’enseignement va prendre un coup à cause de ce retard, prévoit Meziane Meriane. Il est impossible de réaliser en 30 semaines un programme scolaire conçu pour 45 semaines sauf à bâcler la transmission des connaissances. »

لم نعد نسمع في وسائل الإعلام عن « مناطق الظل »، تبخرت الوعود بعد سنتين من إطلاقها وكل ما تحقق هو مزيد من زحف هذا « الظل ».
عندما جئت إلى جيجل لقضاء عطلة الصيف لم أتفاجأ من تدهور حالة الطرقات، والفوضى العارمة والأوساخ التي تنتشر في كل مكان، ومن الحالة المزرية التي آل إليها الشريط الساحلي ولم تسلم منها الغابات أيضا، كل شيء متطابق تماما مع ما نراه فيما نسميه تجاوزا « المدن »، فالجزائر صارت كلها « منطقة ظل ».
شيء واحد لم أفهمه وهو أن هذه الولاية التي تسجل أعلى معدل لتساقط الأمطار في البلاد ما زالت تعاني من مشكلة توزيع المياه، لم أفهم، رغم أنني سألت وحاولت بجد، كيف لحي في عاصمة الولاية ينقطع عنه الماء بشكل دوري ولفترات تصل إلى أربعة أيام في حين أن حيا مجاورا لا يفصله عنه إلا الطريق لا ينقطع عنه الماء على مدار الساعة؟ كيف يضطر سكان أحياء إلى نصب خزانات الماء على أسطح العمارات أو في شرفتاهم حتى يضمنون ما يحتاجون من ماء ومنهم من يتفاجأ يوما بأن الخزان فارغ لأنه قضى أياما يستهلك ما فيه في حين كان الماء مقطوعا؟
زرت حي أبلوط على مشارف تاكسنة فلاحظت أن سكان العمارات التي بنيت حديثا يحملون الدلاء بحثا عن الماء، سألت شابين هل لديكم مشكلة؟ قالا لي يتم تزويد الحي بالماء مرة كل ثلاثة أيام، قلت ما السبب قال : يقولون إنه الجفاف ! الجفاف في ولاية سدودها في مستويات امتلاء هي الأعلى وطنيا، قلت: وما حكاية ذلك الحاجز المائي القريب من الحي؟ قال لي أحدهما ربما لديهم مشكلة في الضخ.
لا أحد يعطيك إجابة واضحة، لكن المؤكد أن الطبيعة بريئة من هذه المعاناة، طريقة التسيير توحي بكثير من الاحتقار للناس والاستخفاف بهم، فقد روى لي أحد المتضررين من هذا الوضع أن أحد العاملين في الجزائرية للمياه قال له نحن نقلل من تدفق الماء وننتظر رد فعل السكان حتى نضبط التوزيع، النتيجة هي أنه من المستحيل أن يصل الماء إلى الطابق الخامس في العمارات.
هذا هو وضع توزيع المياه بعد سنتين من إطلاق حملة تنمية « مناطق الظل » في ولاية لا تعاني من أي شح في مصادر المياه، وأعيد تأهيل شبكة التوزيع في عاصمتها قبل سنوات من طرف شركة صينية، وهذا الوضع عينة عن واقع مأساوي تجري التغطية عليه بالتصريحات والمهرجانات.
لا أشعر بأي استغراب من هذا الوضع، فقبل أن أذهب إلى جيجل كنت قد تركت مصعد العمارة في العاصمة معطلا والناس يعيشون معلقين في أبراج أريد لها أن تكون مفخرة عهد بوتفليقة فتحولت إلى معلم للفشل.
أقطع مئات الكيلومترات متنقلا بين منطقة وأخرى فلا أعبر إلا « مناطق ظل » لم تعد تراها وسائل إعلام تفرغت للتسويق لوعود أخرى وبيع أوهام أخرى.
Tribune de l’Algérie libre