LE CHOC DES CIVILISATIONS N’AURA PAS LIEU

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‘’ Le problème central pour l’Occident n’est pas le fondamentalisme islamique. C’est l’Islam, civilisation différente dont les représentants sont convaincus de la supériorité de leur culture et obsédés par l’infériorité de leur puissance.’’ 
Samuel Huntington – Théoricien du Choc des Civilisation (1927-2008)
La connaissance a été inventée, mais la vérité (imaginaire collectif et postures sociales) créée par des rituels, des procédures et des techniques historiquement datées; cette vérité est venue bien plus tard.
De ce fait, la trame qui noue connaissance et vérité est ténébreuse. Elle est sur laquelle des équivoques ont pris racines, construits des mythes, et avec assombris l’Histoire Humaine.
L’à dénouer, c’est trouver une esquisse de réponses à un foisonnement d’interrogations :
• Qu’est-ce qu’une connaissance qui ne serait pas d’entrée de jeu ; connaissance de la vérité ou connaissance s’adressant à la vérité ou connaissance voulant la vérité ?
• Qu’est-ce qu’une connaissance qui serait non pas suspens ou mise hors circuit de la vérité, mais lieu d’où la vérité émergerait de façon seconde, aléatoire, non essentielle ?
• Faut-il analyser la vérité comme une illusion ou comme une volonté ou comme une structure ? Autrement dit, le rapport de la connaissance à la vérité est-il de l’ordre de l’erreur, du vouloir ou de la loi ?
• Qu’est-ce que la connaissance du jour où elle est devenue la connaissance de la vérité?
Peut-on imaginer ou penser une nouvelle connaissance qui serait à nouveau connaissance sans vérité?
Ainsi donc, la vérité, contrairement à ce que l’on croit, n’est ni absolue, ni stable, ni univoque. « La vérité a une histoire, qui en Occident, se divise en deux périodes : l’âge de la vérité-ciel et celui de la vérité-raison »
La vérité-ciel est celle qui est dévoilée à une date précise, sur un lieu déterminé et par une personne élue des dieux comme, par exemple, la prédiction de Delphes, les prophètes bibliques ou, encore aujourd’hui, le pape parlant ex cathedra.
La vérité-raison, en revanche, est établie pour tous, toujours et partout ; c’est celle de Copernic, de Newton et d’Einstein.
Le premier âge a duré des millénaires ; et la passion de la vérité révélée a suscité des lignées de zélateurs, fléaux des hérésiarques, et inlassables bâtisseurs d’inquisitions.
Le second âge, celui de la vérité fondée sur la raison scientifique, commence en Occident au dix-huitième siècle mais possède également ses « grands prêtres » ; et il ne faudrait pas exclure qu’un jour ceux-ci ne défendent leur propre vision des choses, et leurs prérogatives, en ayant recours à des arguments peu différents de ceux des adeptes des âges obscurs.
Si telle est l’existence, on ne peut que conclure ; si l’Occident peut prétendre de détenir la connaissance, il ne peut s’ériger certainement en maitre de la vérité dans sa portée critique et éthique.
Et si l’Orient ; pensé comme l’origine, rêvé comme le point vertigineux d’où naissent les nostalgies et les promesses du retour, nuit du commencement en quoi l’Occident s’est formé, mais dans laquelle il a tracé une ligne de partage ; revendique lui aussi la possession de la seule vérité, il (l’orient) est assujetti à y penser sa connaissance (celle liée à sa vérité) en s’appuyant uniquement sur la raison, seul dominateur commun entre les êtres humains.
Se hasarder à entreprendre cette tâche, c’est lever toutes les ambiguïtés serties dans l’Histoire Humaine pour éclairer les consciences normalisées afin de décrier l’oracle du choc des civilisations et ses prophètes, obstacles à la paix et à la bonne volonté innée entre les nations.
Khaled Boulaziz

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