La profondeur géostratégique de l’Algérie, la Libye, la zone sahélo-saharienne et l’Afrique de l’ouest, est balayée par des vents mauvais.
2020-06-07
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Omar Benderra
Economiste, d’Algérie. Membre d’Algeria-Watch
L’Algérie au coeur d’une zone confrontée à plusieurs défis et enjeux sécuritaires.
La pandémie provoquée par la Covid-19 est un répit inespéré pour les autorités d’Alger confrontées à un mouvement populaire de protestation massif et généralisé. Au rythme de deux manifestations hebdomadaires depuis le 22 février 2019, les Algériennes et les Algériens réclament inlassablement la fin de la dictature militaro-policière (Dawla Madaniya machi Askariya !), l’État de droit et les libertés publiques, l’instauration d’une justice souveraine et le départ des personnels politiques du régime, accusés de corruption et de mauvaise gestion. Le régime reste sourd à ces revendications et entend très clairement revenir au statu quo ante moyennant quelques changements cosmétiques.
La principale inconnue dans ces circonstances pandémiques réside entièrement dans la capacité du régime à convaincre une partie de l’opinion et mettre un terme définitif au Hirak du peuple Algérien.
Les rituels bureaucratiques du régime
L’étincelle qui a mis le feu aux poudres du Hirak, il y a à peine plus d’un an, a été l’invraisemblable candidature à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Un dirigeant absent depuis des années, quasi-grabataire, et au nom duquel un niveau effarant de corruption a été atteint – des dizaines de milliards de dollars détournés entre 2003 et 2018 – dans l’impunité la plus totale. Dans un contexte de crise économique sourde, ponctuée de scandales, cette candidature a été perçue comme l’outrage de trop. Au-delà de l’indignation, c’est bien la dictature militaro-policière qui a considérablement affaibli le pays que le peuple condamne sans appel. L’irruption pacifique sur l’ensemble du territoire de centaines de milliers, de millions, de citoyens dans l’espace public a pris de court un régime habitué à réprimer sans états d’âme des émeutes locales, à étouffer dans l’œuf toute velléité d’organisation et à en corrompre les meneurs selon des modalités éprouvées.
Profitant du temps suspendu de la crise sanitaire, entre répression et censure des médias, le régime a annoncé une réforme constitutionnelle destinée selon lui à marquer une « rupture avec les pratiques du passé », inaugurant ainsi une « ère politique nouvelle » aux contours toujours très imprécis.
Le pouvoir n’est pas dans les institutions et le régime ne respecte jamais les règles qu’il fixe lui-même. In fine, ces lois et les débats très formels qu’elles induisent dans les médias contrôlés ne sont que des leurres destinés à présenter des formes juridiques acceptables aux partenaires étrangers.
Le régime ébranlé dans ses bases a cru possible de calmer le mécontentement populaire en faisant le dos rond, évitant de réprimer des manifestants non-violents, et en guise de sacrifice propitiatoire, en embastillant quelques oligarques et généraux honnis par la population. Sans rien céder sur le fond, les généraux ont déployé une stratégie de pourrissement et de gain de temps, estimant sans doute que la fatigue et l’usure finiraient par user la détermination des contestataires. A l’inverse de ces prédictions et en dépit de toutes les circonstances peu favorables aux manifestations de rues (canicule, mois de Ramadan, intempéries…) le Hirak a continué imperturbablement à mobiliser tous les mardis et vendredis, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes à travers tout le pays jusqu’à l’arrivée de la pandémie en Algérie et le confinement des populations.Articles similaires
Algérie: Le Hirak et l’Armée
Profitant du temps suspendu de la crise sanitaire, entre répression et censure des médias, le régime a annoncé une réforme constitutionnelle destinée selon lui à marquer une « rupture avec les pratiques du passé », inaugurant ainsi une « ère politique nouvelle » aux contours toujours très imprécis… sans rencontrer le moindre écho, personne n’accordant le moindre crédit aux porte-paroles d’un régime majoritairement désavoué qui n’a jamais manifesté le moindre respect pour le droit. De fait, à l’exception de la brève période d’ouverture démocratique durant le gouvernement réformateur de Mouloud Hamrouche (septembre 1989/juin 1991), l’Algérie indépendante a toujours vécu sous la férule illégale d’un régime autoritaire et répressif, ignorant totalement la volonté populaire.
La première Constitution de la République Algérienne adoptée par acclamation dans une salle de cinéma d’Alger en septembre 1963 par des représentants non élus, abrogée par le coup d’État du colonel Boumediène en 1965, est l’expression inaugurale du mépris de la volonté populaire. Depuis, à l’exception de la constitution de 1989 qui a ouvert la voie au pluripartisme et aux libertés publiques, ce cadre juridique fondamental réduit à un texte purement symbolique est renouvelé ou amendé en fonction des circonstances. L’Algérie a connu quatre lois fondamentales, fortement remaniées à plusieurs reprises, depuis son indépendance le 5 juillet 1962.
D’une constitution l’autre, la dictature immobile
Cette tradition est prolongée par l’actuel occupant du fauteuil présidentiel, Abdelmadjid Tebboune, désigné par les généraux à l’issue d’un énième scrutin frauduleux en décembre 2019. L’annonce d’une « nouvelle » constitution destinée à jeter les bases d’une « nouvelle » république fort éloignée de l’État de droit revendiqué par le Hirak, répond avant tout au rituel de la dictature. Ce texte fondamental sous d’autres cieux n’est ici qu’un inventaire de bonnes intentions qui n’engage que ceux qui veulent y croire. Le pouvoir n’est pas dans les institutions et le régime ne respecte jamais les règles qu’il fixe lui-même. In fine, ces lois et les débats très formels qu’elles induisent dans les médias contrôlés ne sont que des leurres destinés à présenter des formes juridiques acceptables aux partenaires étrangers.
Depuis le coup d’état militaire du 11 janvier 1992 et l’interruption sanglante d’un processus démocratique par les chefs de l’armée et des moukhabarate, la réalité du pouvoir est concentrée dans un cercle restreint de généraux à la tête de groupes d’intérêts financiers. Ainsi que l’on a pu l’observer lors de la phase de règlements de comptes qui a suivi l’éviction d’Abdelaziz Bouteflika, ces groupes fonctionnent comme des réseaux associés pour la pérennité de leur emprise politique mais à qui il arrive d’entrer violemment en concurrence sur le terrain de la prédation économique.
La discussion et l’adoption d’une nouvelle constitution n’est donc qu’une étape du processus bureaucratique de stabilisation du sommet du régime dans sa nouvelle composante. Ce texte ne reflète même pas un rapport de forces politiques, les jeux de pouvoir se déroulant loin du regard de l’opinion dans le secret du sérail. Les formulations juridiques élaborées par des experts désignés par les services n’ont d’autre finalité que de marquer une étape et d’occuper le landerneau d’une scène politique artificielle chargée d’animer, autant que faire se peut, un débat de façade.
Interventions extérieures de l’armée : doctrine et tabou?
Devant l’absence de propositions réellement originales, si ce n’est la possibilité d’inclure une fonction de vice-président de la République, et le caractère purement cosmétique des énoncés « démocratiques », l’élément qui retient l’attention est la possibilité pour l’Armée nationale Populaire (ANP) d’intervenir hors des frontières du pays sur ordre de l’autorité politique et après un vote majoritaire du parlement. Cette innovation a suscité l’intérêt des observateurs, même si l’un des préposés à la rédaction du texte en a rapidement minimisé la portée, réduisant les interventions extérieures à la seule participation à des opérations onusiennes. Il reste que l’inclusion dans la loi fondamentale de cette possibilité est inédite, suscitant de nombreux commentaires. Ceux qui n’attendent rien du régime, les plus nombreux, suspectent des intentions mercenaires, l’ANP envoyant des troupes dans des pays voisins à la demande de ses tutelles occidentales, en tant que force supplétive des « gendarmes » coloniaux de la région. D’autre, moins méfiants, annoncent doctement « la fin d’un tabou » ou un « changement de doctrine » de l’armée algérienne.
Il s’agirait de la réactivation d’un rôle que l’Algérie a abandonné depuis fort longtemps. L’Algérie a en effet perdu beaucoup d’influence diplomatique au cours de ces trente dernières années. Le règne ubuesque de Bouteflika a parachevé l’effacement du pays de la scène régionale.
La marginalisation du pays a pris une tournure particulièrement cinglante lors de la convocation par l’Allemagne en janvier 2020 d’un sommet sur la Libye où l’Algérie non invitée, malgré une frontière de près de mille kilomètres avec ce pays, n’a été appelée à participer in-extremis que sur insistance de la Turquie .
Or, l’armée algérienne n’a jamais fait état d’une quelconque doctrine régissant ses principes stratégiques et leurs modalités opérationnelles à l’intérieur ou à l’extérieur du territoire. Dans les différents textes produits par l’armée et les constitutions successives (sauf celles de l’ère du parti unique où le rôle politique des « militants en uniforme » comme Houari Boumediene appelait ses militaires, s’étendait à la protection de la « Révolution Socialiste »), la mission de l’armée consiste, très classiquement, en la défense des frontières et de l’intégrité territoriale. La posture traditionnelle de la diplomatie algérienne, fondée sur la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays et le respect de leur souveraineté, est antinomique avec une politique interventionniste. C’est sur la base de ce principe qu’Alger a toujours refusé d’impliquer ses militaires au Mali.
Il n’est pas non plus question de briser un quelconque tabou. Même si dans une organisation qui veille à maintenir un mur de secret avec son opinion, le non-dit est la règle. Depuis juin 1967, l’ANP est intervenue à de nombreuses reprises sur des théâtres étrangers, au Moyen-Orient (y compris au Liban) [1], en Afrique et en Asie [2] . Ces interventions multiformes, moins rares qu’il n’y parait, ont été parfois publiques et parfois non annoncées, dans un cadre bilatéral, interarabe ou sous l’égide des Nations-Unies en lien avec diverses opérations de maintien de la paix. Il faut ajouter à cela le fait que les interventions extérieures de l’ANP ont été jusqu’à ce jour souverainement décidées en fonction des options politiques et stratégiques du pays. L’Algérie a refusé de participer – c’est tout à son honneur – à la coalition contre l’Irak en 1990 et, plus récemment, aux criminelles aventures wahhabites au Yémen. Il n’y a donc rien de particulièrement novateur dans cette disposition si ce n’est le fait qu’elle devrait être inscrite dans la loi fondamentale du régime.
Un message aux multiples destinataires ?
Il faudrait donc rechercher la cause de cette annonce ailleurs que dans une prétendue révision des orientations programmatiques de l’armée. Pour beaucoup, le message serait politique avant tout et signerait le réveil diplomatique de l’Algérie et la reprise en main de son autonomie en matière d’options politiques dans sa sphère d’influence géostratégique. Il s’agirait donc de la réactivation d’un rôle que l’Algérie a abandonné depuis fort longtemps. L’Algérie a en effet perdu beaucoup d’influence diplomatique au cours de ces trente dernières années. Le règne ubuesque de Bouteflika a parachevé l’effacement du pays de la scène régionale. Jusque dans les années 1980, l’Algérie était un passage obligé pour toutes les transactions stratégiques régionales, son poids politique, ses réseaux régionaux mais également ses diverses capacités de nuisance en faisaient un interlocuteur inévitable. Ce n’est plus le cas.
Les anciennes puissances coloniales qui craignent manifestement de perdre leur hégémonie dans leur ancien pré-carré n’ont plus à leur disposition que les seules options militaires. En Afrique, la Chine n’est plus l’unique adversaire stratégique des occidentaux.
La destruction de la Libye et les expéditions néocoloniales au nord Mali témoignent d’un énorme recul diplomatique de l’Algérie et de l’évident mépris des intérêts nationaux algériens par des acteurs extracontinentaux. La marginalisation du pays a pris une tournure particulièrement cinglante lors de la convocation par l’Allemagne en janvier 2020 d’un sommet sur la Libye où l’Algérie non invitée (malgré une frontière de près de mille kilomètres avec ce pays !) n’a été appelée à participer in-extremis que sur insistance de la Turquie… L’Algérie n’est plus qu’un partenaire secondaire, un pion sur un échiquier que des puissances essaient d’intégrer à leurs jeux.
Depuis les aventures néocoloniales de l’Otan contre le régime du colonel Kadhafi en 2011 et françaises au Sahel en 2013 contre la « menace djihadiste », les confins méridionaux et sud-orientaux de l’Algérie sont au contact de zones grises où prolifèrent des organisations armées plus ou moins séditieuses bénéficiant pour certaines de l’appui de puissances extrarégionales. La situation libyenne est la plus préoccupante, autrefois prospère, ce pays aux structures socio-politiques complexes est en proie à une interminable guerre civile qui se métamorphose, par glissements successifs, en affrontement global.
La guerre par procuration de la France, de l’Italie, des Émirats Arabes Unis, de la Russie et de la Turquie tend déjà à évoluer en affrontement direct entre certains de ces protagonistes avec de durables conséquences déstructurantes sur un très vaste territoire. Le conflit qui oppose les deux principales forces libyennes en présence, le Gouvernement d’Union Nationale de Fayez El-Serradj et l’Armée Nationale Libyenne du maréchal Khalifa Haftar, pourrait aboutir à terme à la scission du pays, qui semble d’ailleurs être l’objectif inavoué des puissances occidentales.
La définition de nouvelles règles générales d’engagement de l’armée Algérienne pourrait aussi être adressée à des acteurs régionaux tentés par un certain bellicisme, comme le maréchal Haftar qui a publiquement menacé l’Algérie, ainsi que leurs parrains et sponsors tentés, eux, par l’élargissement du conflit et la volonté d’affaiblir des acteurs qui, peu ou prou, pourraient gêner leurs desseins. Les anciennes puissances coloniales qui craignent manifestement de perdre leur hégémonie dans leur ancien pré-carré n’ont plus à leur disposition que les seules options militaires. En Afrique, la Chine n’est plus l’unique adversaire stratégique des occidentaux, la Russie et la Turquie font valoir leurs intérêts et accentuent leur présence sur le terrain. Les perspectives d’un « grand jeu » continental autour des ressources fossiles ne concernent plus seulement l’Afrique centrale. La profondeur géostratégique de l’Algérie, la Libye, la zone sahélo-saharienne et l’Afrique de l’ouest, est balayée par des vents mauvais.
Le risque est à court terme. De vastes portions du territoire libyen abandonnées, « somalisées » selon la formule éloquente d’un expert africain, peuvent servir de sanctuaires ou de bases arrière à des forces diverses puissamment armées et susceptibles d’être actionnées contre la Tunisie et/ou l’Algérie. Sous cet angle, la possibilité de projections préventives de forces de l’ANP, sous casque bleu ou non, prendrait tout son sens…
Le peuple garant ultime de la sécurité nationale
Ainsi la discussion très bureaucratique sur la nouvelle constitution d’un régime incapable de s’ouvrir vers son peuple est peut-être l’occasion d’envoyer un message urbi et orbi à ceux qui misent sur l’affaiblissement continu de l’Algérie. Même si la possibilité d’un réveil diplomatique effectif reste un vœu pieux tant que le régime est à ce point politiquement isolé au plan interne. L’histoire tourmentée du pays plaide pour une armée puissante aux capacités de dissuasion effectives et sur ce point le consensus est sans équivoque. Les Algériennes et les Algériens l’ont proclamé sur tous les tons depuis le début du Hirak il y a plus d’un an : ils ne supportent plus l’autoritarisme de généraux corrompus mais restent attachés à leur armée. La dénonciation audible du rôle des puissances coloniales et de leurs supplétifs du Golfe Persique par le Hirak exprime la conviction que la dictature, avec ses alliances douteuses et ses compromissions, est l’alliée objective de ceux qui voudraient remodeler la région. Il ne fait guère de doute que le peuple Algérien, parfaitement conscient et informé des agissements néocoloniaux dans la région, ne tolérera pas la moindre agression. Le mouvement né le 22 février 2019 l’affirme avec force : la première ligne de défense du pays est l’unité du peuple. Les politiques étrangères et de sécurité découlent des orientations fondatrices de la Révolution Algérienne et reposent sur la souveraineté nationale, le refus du colonialisme et le soutien aux luttes de libération. Le Hirak est aussi de ce point de vue le continuateur du mouvement populaire de libération anticolonial.
Les conflits de puissances pour le contrôle des ressources peuvent détruire des Etats, comme en Libye, ou les démanteler, comme en Somalie ou au Soudan. L’histoire récente démontre que ce sont bien les dictatures qui offrent toutes les justifications aux immixtions étrangères.
Le Hirak a montré, le drapeau de la Palestine en représentant le puissant symbole, son engagement aux côtés des peuples en lutte et de la résistance anti-impérialiste. L’adhésion du peuple aux principes énoncés par l’Appel du 1er Novembre 1954 est la garantie politique fondamentale de l’indépendance dans un contexte d’aggravation des menaces au Maghreb et au Sahel. Les conflits de puissances pour le contrôle des ressources peuvent détruire des Etats, comme en Libye, ou les démanteler, comme en Somalie ou au Soudan. L’histoire récente démontre que ce sont bien les dictatures qui offrent toutes les justifications aux immixtions étrangères, comme l’attestent l’Irak et, sur un registre proche, la Syrie dont le régime a été sauvé par ses alliés. La vulnérabilité des dictatures est un fait d’évidence, celles qui ne peuvent espérer le soutien stratégique d’une grande puissance restent naturellement les plus exposées.Articles similaires
L’Algérie, dernier pays « intact » du défunt Front du Refus, doit retrouver sa place et le rôle qui lui incombe dans un environnement géopolitique critique. Ses capacités militaires sont considérables et largement dissuasives mais l’illégitimité de son régime constitue son point aveugle et handicape grandement sa politique étrangère. La sécurité de tous, de l’Algérie comme celle de ses voisins, n’est pas seulement dans les ressources des arsenaux, elle est d’abord et avant tout assurée par le peuple souverain et des institutions légales et reconnues. La reconstruction d’une diplomatie active mobilisée autour d’objectifs nationaux est possible pour autant que ceux chargés de la conduire bénéficient de la confiance et de l’approbation de la majorité. Les dirigeants effectifs du pays finiront-ils par en prendre acte et en tireront-ils les conclusions politiques qui s’imposent ? C’est la condition pour que l’Algérie retrouve enfin la place qu’elle mérite dans le concert des nations.
1-https://www.menadefense.net/algerie/algerie-vers-la-constitutionnalisation-des-interventions-militaires-a-letranger/
2-https://algeria-watch.org/?p=23708
2 comments
C’est bien un roi numide, le plus illustre parmi eux, Massinissa, qui avait dit » l’Afrique aux Africains ». Il a réussi à faire de l’Afrique du Nord, un seul royaume bien prospère malgré l’adversité et les guerres dites puniques entre deux puissances militaires de l’époque : Rome et Carthage. Qu’avons-nous 22 siècles après ? Une Afrique du Nord, décomposée en plusieurs entités, chacune ennemie de l’autre mais toutes ces entités ne conçoivent d’avenir que dans leur alliance et dépendance avec des forces étrangères, extra-africaines.
Vous ferez bien de revoir vos connaissances en Histoire sur le rôle de Massinissa dans la bataille de Zama, la mort de Massipsa et la défaite de l’invincible Hannibal mettant ainsi fin à la troisième guerre punique et la destruction de Carthage. Débuta alors la colonisation romaine d’une grande partie de l’Afrique du Nord, y compris la Numidie – royaume de Massinissa!