
«Quand le sens d’un peuple s’endurcit tellement,
Quand l’histoire sert le passé au point qu’elle mine le présent,
Quand le sens historique ne conserve plus la vie, mais qu’il la momifie,
Alors, l’arbre se meurt,
La mort descend des branches pour rejoindre les racines,
Et la racine finit elle-même par périr. »
Éloquente introduction pour une épitaphe sur la situation algérienne ; une jeunesse qui veut la vie et entend la construire, et un système moribond expiant ses fautes immémoriales.
Un duel historique devant les cameras du monde dont personne ne peut prédire l’issue. Mais rien de nouveau sous le soleil.
Issue incertaine, certes, elle l’est, pour tous de peuples dont l’imaginaire humain ne peut se souvenir.
Mais, il est illusoire de prétendre à l’exception du peuple algérien, sauf dans sa facette unique, celle de son pacifisme.
Mais ce pacifisme révolutionnaire peut-il engendrer la paix? Oui il le peut. Que vaille les nostalgiques.
C’est une première des temps des modernes, ce peuple réécrit l’Histoire, son l’histoire, en premier mais surtout celle de 1789.
Ce pays immense a un dilemme. Il réside dans la prétention d’un courant porteur de valeurs pseudo-universelles sous la bannière d’une colonisation meurtrière, se voulant à la fois moderne et moderniste.
Leur maitre fut et reste, Jules Ferry, qui ne pouvait se défaire d’une ornière réductrice d’un courant émancipateur et humaniste certes, mais qui déjà donnait des signes d’un particularisme sous adjacent à d’une irrationalité prétendument élue.
On ne peut que reproduire les mots con-textualisés d’un anonyme « Cette Algérie est aux Algériens et Algériennes, pas à vous ! »
Empire mourant dans les idéaux, se voulant rénovateur et émancipateur, ne pouvant se résigner à son inéducable crépuscule, largement inscrit dans les premiers Commandements déformés des tenants et adorateurs du veau d’or ; manigance sous les apparences d’institutions dument élues d’un ordre mondial régentant l’humanité sous la bannière d’une économie financière et tentaculaire ; se déclarant être la seul et unique représentation de la création.
L’Algérie, son peuple et ceux qui ont l’idéal de Novembre dans le cœur ; arabophones et francophones à la fois ; ne peuvent se souscrire à cette prétendue vérité. Et cet éveil national ne peut accepter cette forfaiture.
Mais ceux d’entre nous qui pensent autrement sont condamnés à une errance intellectuelle d’abord, mais surtout à suivisme qui feront de nous les briques d’un monde avoué, ou l’esclavagisme de l’humanité est érigée en un model de création.
Eveil national, partie d’un éveil international ; il ne peut que s’inscrire dans l’espoir d’une immense alternative mondiale plus juste et plus humaine, ou les damnés de cette terre auront le dessus.
Cette Algérie fut et reste la Mecque des révolutionnaires.
Khaled Boulaziz