Home Droits de l’Homme GISELLE HALIMI : LA MORT D’UNE JUSTE

GISELLE HALIMI : LA MORT D’UNE JUSTE

by Redaction LQA
Abbes Hamadene

Gisèle Halimi vient de nous quitter à l’âge de 93 ans. Juive Franco-tunisienne,, elle a toujours prôné l’indépendance de l’Algérie et la fin du colonialisme dans le monde.
Avocate, elle s’est mise au service des militantes et militants algériens pendant la guerre d’Algérie. Son engagement s’inscrivait dans le prolongement d’un combat mené par des avocats français anticolonialistes qui a commencé dès la naissance du mouvement national.

LES AVOCATS FRANÇAIS ANTICOLONIALISTES

La défense des nationalistes algériens par des avocats français anticolonialistes a commencé bien avant le déclenchement de la guerre de libération. Le premier de ces collectifs remonte au moins à 1937 lors du Procès des dirigeants du PPA dissout. Ce collectif fut fondé par Maîtres André Berthon et Yves Dechézelles, deux avocats issus de la gauche française anticolonialsite.
Dans les années qui suivirent le 8 mai 1945, des dizaines de militants indépendantistes algériens sont envoyés en prison. Outre les quelques avocats algériens à leur tête Maître Ougouag, un collectif d’avocats français est mis en place pour la défense des militants algériens . À la tête de ce collectif on trouve Pierre Braun, Henri Douzon, Yves Dechezelles.

GISÈLE HALIMI : UNE BRILLANTE AVOCATE MEMBRE DU COLLECTIF D’AVOCATS DU FLN

En 1955, la Fédération FLN de France decide de créer un collectif d’avocats pour défendre les militants algériens engagés dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Le premier noyau était constitué de trois avocats algériens : Maître Oussedik, Maître Aoudia et Maître Ben Abdallah.
Le bureau de presse du collectif est confié au célèbre Maître Vergès.
De grands avocats français allaient rejoindre ce collectif ( Mireille Glayma, Henri Fenaux, Maurice Courrégé, Jacques De Félice…). Leur engagement aux côtés des militants algériens était remarquable et déterminant, notamment dans l’internationalisation de la question algérienne. Deux noms allaient émerger du lot : Maître Vergès et maître Gisèle Halimi.

GISÈLE HALIMI : AVOCATE DE DJAMILA BOUPACHA
En 1960, Djamila Boupacha militante du FLN est arrêtée par la police française, accusée d’avoir posée une bombe. Elle est sauvagement torturée par les militaires français durant plusieurs semaines.
Maître Gisèle Halimi décide de la défendre, s’engage alors l’une des batailles les plus médiatisées de la guerre d’Algérie.
En plus de son travail d’avocate et de ses brillantes plaidoiries, elle crée un comité de soutien à Djamila Boupacha, constitué de grandes personnalités et d’intellectuels mondialement connus (Jean Paul Sartre, Pierre Vidal-Naquet, Louis Aragon, Germaine Tillon, Simone de Beauvoir…).
Grâce au travail acharné de Maître Gisèle Halimi et la notoriété des personnalités constituant ce comité, l’affaire Boupacha avait connu un retentissement international.
Dans les plus grandes villes du monde, des manifestations et rassemblements étaient organisées devant les ambassades françaises pour demander la libération de Djamila Boupacha et dénoncer la torture institutionnalisée par l’armée française.
Cette mobilisation internationale constitue une victoire médiatique et politique d’une grande importance pour la question algérienne.
Je m’incline devant la mémoire de cette grande résistante. l’Algérie lui doit énormément.

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1 comment

Salim Metref 1 août 2020 - 13h36

Merci pour ce texte.
Gisèle Halimi était une grande Dame.
Cet hommage est amplement mérité.
Ces femmes et ces hommes ont défendu le droit et ont pour beaucoup d’entre eux prondemenent aimé l’Algerie.
N’oublions pas aussi de rendre hommage à Maitre Nicole Dreyfus

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