Abbes Hamadene
L’Algérie des généraux est devenue, aux yeux du monde, un pays moqué et une caricature de par la médiocrité de ses représentants, sa politique intérieure défaillante et sa politique extérieure extravagante, incohérente et contre-productive. La corruption est partout, irréparable, omniprésente, elle a gangrené ou plutôt métastasé toutes les institutions. L’Algérie des généraux donne l’impression qu’elle est perdue et vit en dehors du monde et du siècle.
DES DIRIGEANTS OU DES NOUVEAUX COLONS ?
L’Algérie semble plus que jamais livrée aux escrocs qui contrôlent le pays par la force. L’accaparement de toutes les décisions politiques par l’état-major de l’armée a atteint son apogée ces derniers mois. Leur politique chaotique et autoritariste a conduit à une dégradation alarmante et brutale de la situation politique, économique et sociale, sans qu’aucune perspective crédible de sortie de crise ne soit proposée. Pénuries d’eau et de produits de première nécessité, incendies criminels, inondations, répression sauvage, emprisonnements arbitraires, misère sociale galopante et détresse psychologique sont devenus le lot quotidien de millions de familles algériennes. Pendant ce temps là, les membres de la junte militaire, leurs familles et leurs serviteurs civils continuent de mener leur train de vie dans une indécente opulence. Ils apparaissent aux yeux des Algériens comme une caste de nouveaux colons. Une caste qui s’est attribuée d’immenses et inaliénables privilèges (villas somptueuses, biens immobiliers et comptes bancaires à l’étranger, voitures blindées avec chauffeur, voyages, shopping de luxe dans les capitales européennes…).Une caste au-dessus des lois et dépourvue de toute éthique humaine ignorant tout le mal et les souffrances infligés au peuple algérien depuis trop longtemps.
L’INSTITUTION MILITAIRE : OTAGE D’UNE POIGNÉE DE GÉNÉRAUX CORROMPUS ET VIEILLISSANTS
L’institution militaire est un bien commun à tous les Algériens, elle ne peut pas continuer à être instrumentalisée pour défendre les privilèges d’une minorité clanique. Aujourd’hui, elle est dirigée par une poignée de généraux, souvent inaptes aussi bien physiquement que mentalement. Des généraux accrochés à leurs postes comme une moule à son rocher. Non contents de mener la guerre contre les aspirations du peuple, ils se livrent sans répit une guerre clanique féroce. Une guerre entre clans sortis du même ventre qui ternit l’image de l’institution et menace sa stabilité. Notre armée mérite d’être dirigée par des chefs dont le profil est en adéquation avec le 21e siècle. Des chefs qui doivent se soumettre à un devoir d’exemplarité sans faille en sachant garder un comportement digne et honorable. Des chefs qui savent garder leur place pour assurer la sécurité du pays et du peuple et ne jamais s’ingérer dans le processus politique. Et de façon indispensable, des chefs ayant des âges raisonnables.
PRIMAUTÉ DU CIVIL SUR LE MILITAIRE : TEL ÉTAIT LE SERMON DE ABANE, BEN M’HIDI ET LES DIRIGEANTS DE LA RÉVOLUTION ALGÉRIENNE.