Communiqué: Pour Sami Dernouni et toutes les victimes de l’arbitraire et de la torture

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PAR AW · PUBLIÉ MARS 2, 2021 · MIS À JOUR MARS 3, 2021

Algeria-Watch, 2 mars 2021

Sami Dernouni, chômeur de la ville de Batna et sympathisant du Hirak a été placé lundi 7 Décembre 2020 sous mandat de dépôt, en même temps que l’enseignante Namia Abdelkader, par le juge d’instruction (1ère chambre) du tribunal de Tipaza. Ce placement sous écrou a été effectué sans que cela soit porté à la connaissance des familles des détenus. C’est par le site TST, « Tout Sur Tipaza », que les proches et les familles ont été informés. Auditionné par le juge d’instruction Sami Dernouni a refusé de répondre hors de la présence d’avocats.

Sami se savait menacé par la police politique, il avait informé ses amis et sympathisants sur les réseaux sociaux du fait qu’il avait échappé à une tentative d’enlèvement, annonçant sa décision de ne plus apparaitre publiquement.

Sami Dernouni et Naima Abdelkader, très actifs lors des marches du Hirak et sur la toile, n’ont donné aucun signe de vie DEPUIS le 2 Décembre 2020. Au cours du procès tenu ce jour 2 mars 2021 à Tipaza la défense a révélé que Sami Dernouni a passé cinq jours à la caserne Antar où il a été torturé. Sami Dernouni vraisemblablement enlevé par des éléments de la DGSI relevant de la caserne Antar affirme avoir été déshabillé, battu, torturé au pistolet électrique Taser et subi des atteintes sexuelles.

Selon des sources dignes de foi qui ont assisté à leur entrée dans les locaux du tribunal, les individus qui se sont livrés à ces actes sur Sami Dernouni étaient ostensiblement présents dans la salle d’audience ou s’est tenu le procès. Il semble que cette pratique soit systématique pour intimider les prévenus, les convaincre de la toute-puissance du DRS et leur interdire de s’exprimer sur les atteintes très graves dont ils ont été les objets. C’est ce climat de peur qui a probablement empêché les avocats de déposer plainte pour tortures et traitements dégradants contre les agents de la DGSI de la Caserne Antar.

Poursuivi aujourd’hui pour incitation à attroupement, atteinte à l’unité nationale, atteinte à la sécurité nationale, Sami Dernouni qui est accusé d’avoir géré des sites contestataires très suivis est particulièrement visé par le ex-DRS. Dix ans de prison ont été requis par l’accusation. Sami Dernouni est en danger :  ses amis et proches craignent le pire pour son intégrité physique, une fois transféré à la sinistre prison de Koléa.

Le récit du cas de Sami Dernouni montre qu’il ne s’agit pas de cas isolé, mais bien d’une pratique qui se répéte à l’encontre de militants du Hirak.

Mais, l’Algérie n’est plus dans le contexte des années 1990 et de la somme de toutes les atrocités.

Le temps de l’impunité est révolu. les agents des services de sécurité qui se livrent à des actes de violence ou portant atteinte à l’intégrité ou à l’honneur d’activistes pacifiques doivent comprendre qu’ils sont, autant que les commanditaires et leurs hiérarchies, pénalement responsables de ces crimes.

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