Pour que la date du 20 avril 1980 ne soit plus exploitée

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Ait Benali Boubekeur

 Depuis l’avènement du hirak, la question culturelle n’est plus réduite à la région de Kabylie. Et même lorsque le général Gaid Salah a voulu, en juin 2019, interdire l’emblème culturel amazigh, la réponse des Algériens a été à la hauteur des enjeux. En effet, ils savaient que cette question a toujours été utilisée par le régime pour les diviser. Du coup, bien que la date du 20 avril ne soit pas célébrée partout en Algérie, il n’en reste pas moins que son message politique et sa philosophie ne cessent de gagner du terrain. En tout cas, depuis le 22 février 2019, les Algériens savent que leur union dans la diversité –quelles soient culturelles ou politiques –est la condition sine qua non de leur victoire sur un régime qui ne cherche que les intérêts de son clan.

Les règlements de compte après le départ de Bouteflika en sont la preuve tangible. Ainsi, sur ses trois derniers premiers ministres, deux sont en prison et le troisième est à El Mouradia. Toutefois, dans sa logique de survie, le nouveau régime –qui n’a rien à voir avec la nouvelle Algérie –continuera à agiter les facteurs de division. En s’appuyant sur ses alliés naturels et d’autres alliés contre-nature, il tentera de semer la division en tentant de réduire le message politique du 20 avril à une seule région du pays, alors que les revendications de ce mouvement, à ce moment-là, étaient nationales.

Le premier à réagir à cette stratégie du régime, c’est Ferhat Mehenni. A quelques jours du 41eme anniversaire du printemps algérien, il a accordé une interview à un journal officiel marocain pour verser tout son venin sur la révolution du sourire. « C’est le clan Nezzar-Toufik qui instrumentalise le hirak en Kabylie où, chaque vendredi, ils envoient leur pléthore d’agents par dizaines de bus, encadrant les marches à Vgayet et Tizi-Ouzou en scandant des slogans pro algériens », dit-il toute honte bue. Même l’entourage de Tebboune n’aurait pas trouvé une meilleure formulation. Dans le fond, le hirak ne peut pas s’arrêter à ces déclarations d’une personne qui est en déphasage total avec la société.

Et qui plus est, la question du MAK a été résolue dès février 2019. Lorsque les quelques partisans de ferhat Mehenni ont tenté d’intégrer les rassemblements avec leur tissu les distinguant, les manifestants les ont renvoyés, car les causes défendues par les uns et les autres étaient diamétralement opposées. D’ailleurs, même sur la question des détenus –il faut avouer que le régime emprisonne davantage de hirakistes que de séparatistes –, chaque bord défend les siens.

Mais, pour le moment, le principal enjeu est le départ des responsables politiques de la crise algérienne. Fidèle à son caractère inclusif, le hirak poursuivra son combat dans l’union et le respect des différences, pour peu que celles-ci soient exclusivement algériennes.

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