ALGER (AP) — Quatre syndicats de l’éducation ont appelé dimanche à une grève ouverte dans les écoles primaires, collèges et lycées à partir de lundi, pour réclamer des hausses de salaires et de meilleures conditions pédagogiques.
Cette grève « est un mal nécessaire », a expliqué Larbi Nouar, président du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique(CNAPEST), dans une déclaration à l’Associated Press. « C’est notre ultime recours face à l’attitude de l’administration, qui cherche à manipuler l’opinion en donnant des fausses informations sur les augmentations dérisoires, et aujourd’hui dépassées, qu’on a obtenues », a-t-il ajouté.
Si la question salariale reste au cour des revendications des syndicats enseignants, ils réclament également de meilleures conditions pédagogiques.
« Comment voulez qu’un enseignant puisse assurer pleinement sa mission avec des classes de 50 élèves? », s’est interrogé Sadek Dziri, président du bureau national de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF), dans une autre déclaration à l’Associated Press.
La décision ministérielle de réduire les rythmes scolaires à partir de cette année, à la demande des parents d’élèves et de spécialistes, n’est pas non plus étrangère à la grogne des syndicats.
Certes, « la tendance dans les systèmes d’éducation modernes, c’est de laisser à l’enfant du temps pour des activités péri pédagogiques », note Sadek Dziri. « Mais le ministère aurait dû penser à former des encadreurs pour prendre en charge ces activités, ce n’est pas le rôle des enseignants. Leurs emplois du temps sont surchargés et ils n’ont aucune compétence pour cela », ajoute-t-il.
Le ministre de l’éducation, Abou Bakr Benbouzid, évite pour le moment la confrontation frontale avec les syndicats, préférant communiquer sur les « augmentations conséquentes accordées par le gouvernement à l’ensemble des enseignants ». Manière de chercher à désolidariser l’opinion publique et les organisations des parents d’élèves contre la grève ouverte des enseignants, d’autant plus redoutée des pouvoirs publics qu’elle intervient sur fond de climat politique et social tendus. AP