
“L’ALGERIE D’HIER SE MEURT, ET LA NOUVELLE LUTTE POUR NAITRE, MAINTENANT C’EST LE TEMPS DES MONSTRES”
20eme vendredi, d’un éveil national qui défit l’Histoire. Cette Algérie est en train de faire école.
Terre d’une révolution qui libera le continent Africain dans son sillage ; l’Algérie rata son départ post-indépendance.
Dans leur certitude révolutionnaire, les tenants du pouvoir crurent construire un pays sans l’adhésion de leur peuple.
Personne n’est à blâmer. Ceux qui ont conduit la révolution ont reconduit les mêmes mécanismes (guerriers) pour élaborer un ordre social post-indépendance.
Toute révolution (religieuse ou laïque) a pour but le bonheur de l’être humain dans sa plénitude avec ou sans vouloir, et l’Algérie n’y échappa pas.
Notre glorieuse révolution fut happée dans sa grande crédulité d’être une référence pour le reste de l’humanité.
Signe prémonitoire, le Che donna son discours à Alger où il déjà fustigea le camp socialiste des compromissions à petits pas avec les élites des ténèbres.
Pour une grande partie des Algériens, Algérie reste un rêve non réalisé, un exil, et un amour contrarié pour cette terre dont le socle imaginaire reste à parfaire.
Du déchirement, entre arabophones et francophones lorsque s’amplifia la Guerre d’indépendance, laissant deviner une issue de séparation.
De l’exil, intérieur, et extérieur quand Algérie indépendante arriva et qui soufra cruellement d’une l’intelligentsia éclairée, pouvant lui donner avant toute autre chose un projet societal.
De cet amour contrarié, les Algériens reproche au pouvoir d’avoir vu en eux qu’une masse sans voix et sans dire dans leur destin – relégués comme étrangers dans leur propre pays.
Une grande ambivalence persiste donc à propos de Algérie.
D’un côté, il y a un pouvoir qui sait évoquer l’Algérie que lui seul prétend connaître sa singularité et sa sensualité ; de l’autre, il y a l’Algérien dépositaire de l’imaginaire national et dépourvu de liberté d’expression sur son devenir.
Enfin une élite intellectuelle polarisée et qui diverge grandement sur les modalités des grilles de lecture des strates sociales du pays. Car elle-même est incapable de s’émanciper des résidus historiques et idéologiques.
Si l’histoire n’est plus vue comme un processus continu, mais plus plutôt comme un ensemble de discontinuités, l’élite doit accepter l’héritage historique telle qu’il est.
Le mouvement émancipateur d’aujourd’hui ne doit surtout pas occulter même maintenant cet aspect et surtout de ne pas reconduire l’unanimité béate et sourde de l’élan révolutionnaire national.
En tout état de cause, l’Algérie fut un destin empêché, mais sa jeunesse d’aujourd’hui, vibrante et pétillante est en train de défaire les vicissitudes des temps et de cette résignation au malheur des choses.
Sans prétention à ce grand vouloir de s’inscrire dans les légendes immortelles, cette jeunesse doit en premier lieu répandre le vivre ensemble sur cette terre meurtrie et monter aux extrémistes de tout bord la futilité de se prétendre à une vérité.
Vérité qui n’est en faite que mensonge, si elle ne s’inscrit pas dans la préservation de la vie humaine et de son bonheur, ultime effort de toute lutte sincère, c’est mon Grand Appel à la Jeunesse Algérienne d’auhourd’hui.
Khaled Boulaziz