HAMID TAHRI. El Watan 05 AOÛT 2019
Tous les conclaves, toutes les initiatives, organisés ici et là, jettent une lumière crue sur la manière, inaboutie, de tenter de sortir de l’impasse.
Le constat est que toutes ces tentatives n’offrent pas les assurances requises à même de tranquilliser l’opinion qui a longtemps enduré, en silence, sous le mépris affiché ostensiblement par les décideurs déchus, qui se présentaient comme les plus indiqués à diriger le pays, alors que l’histoire a démontré jusqu’à l’horreur qu’il n’y avait pas de systèmes «idéaux» qui ne deviennent tyranniques et monstrueux.
Les millions de personnes qui manifestent périodiquement le font malgré tous les aléas, avec courage, vertu politique par excellence, qui permet à la cité de résister et de défendre ses droits. C’est-à-dire la société, la démocratie, l’ordre, les idées, le rêve, le beau, le bien, la vie…
Le mot courage est un dérivé du mot cœur qui, selon Larousse, est une passion «avec quelque chose de plus» qui permet de mépriser le danger ou faire face à l’adversité. Pourquoi cet engouement ?
Parce que les gens ont perdu la sérénité mentale qui assurait un équilibre à une vie normale, réglée par un pouvoir juste et équitable pour son service et non pour son asservissement. Pour son bonheur, cette masse, protestataire, le relâchement des ressorts sociaux s’est de nouveau soudé, même si ce que l’on voit sous nos yeux réunit tous les ingrédients d’un psychodrame.
Les masses, vieux, jeunes, handicapés, femmes et hommes, qui sortent en criant leur colère en lui donnant une certaine idée de leur avenir, revendiquent une souveraineté du peuple théorique, jamais exercée. La terrible plaie béante laissée par le pouvoir déchu nourrit l’essentiel de la détresse constatée que les millions de révoltés veulent surpasser, en envisageant un monde et un ordre nouveaux à reconstruire après tant de dégâts.
A commencer par les codes sociaux et moraux qui réhabilitent les solidarités, le vivre-ensemble, le goût du travail… bref, l’arsenal d’une communauté citoyenne. Tout cela ne peut se réaliser sans un engagement résolu pour la défense de la nation. Rien à voir avec les positions conjoncturelles, limitées dans le temps et dans l’espace ! Alors que la raison engage à aller dans le sens de l’histoire, on ne peut se suffire d’expédients !
Aujourd’hui, notre pays est face à son destin. Et son peuple meurtri sublime ses ambitions nationales mutilées. Il ne faut pas dans ce monde de la vitesse que l’instantané gagne sur la durée, le caprice sur la réflexion et l’émotion sur la raison.
La spirale récessionniste n’est pas loin et la bulle financière rétrécit comme une peau de chagrin. Comment remonter cette pente vertigineuse ? Comment répondre au sort des travailleurs, dont l’outil de travail est menacé, impactés qu’ils sont par la paralysie de leurs entreprises dont les patrons sont emprisonnés ?
Que dire aussi de notre jeunesse bardée de diplômes qui se cognait aux murs et qui cherche d’improbables vérités, après avoir maudit celles du chômage et des mers agitées, mangeuses d’hommes ! Que dire aussi des médias publics, qui s’installent carrément dans la désinformation, ou pire, détournent leur regard et leurs caméras de la réalité nationale.
L’image des millions de manifestants a été zappée au profit de milliers de moutons (de Panurge !) et de leur prix prohibitif à la veille de l’Aïd. A travers ce procédé indigne, la fabrique du consentement du téléspectateur qui est aussi contribuable par la propagande est criant et scandaleux ! Et se décline à mille lieues de la démocratie et d’un Etat de droit.
H.T
1 comment
CONCEPTS
pouvoir & état
Question: es ce que le citoyen Algérien comprend le sens des mots qu’ils utilisent
Peut il saisir le sens du concept pouvoir et état pour se faire une opinion juste de la situation politique en Algérie ?
Pour comprendre la situation politique faisant cet exercice tres simple de questions VS réponses.
Qui ont le pouvoir, comment ils ont eu la légitimité de l’exercer et comment ils exercent leur pouvoir.
Le pouvoir depuis la destitution de l’ex président est entre les mains de Gaid salah et une poignée de généraux.
Par un coup de force, les généraux ont destitué le president à quelques jours de la fin de son mandat pour éviter que les revolutionaires du 22 fevrier s’0organisent et s’enparent ( el hirak a en ce moment commis l’erreur de faire confiance aux militiares, de croire que le GCA etait un allié contre el issaba et surtout el hirak a encourager le conseil zétat l’application de l’article 102 et accepter un élément central du gang de prendre la presidence 90 jours Bensalah ) du pouvoir.
Le commendement militaire exerce le pouvoir depuis la destitution du président sous le prétexte de l’application de l’article 102 de ce fait il s’est doté d’une légitimité constitutionnel, un bon pretxte pour usurper pouvoir au hirak et le privé par la ruse et la force de la légitimité revolutionaire du 22 février qui permettait au peuple de recouvrir sa souveraineté perdu dans les mêmes conditions en été 1962. Depuis le 09 juillet le comendement militaire exerce le pouvoir en dehors de toute légitimité et en totale illégalité, et el hirak continu à cumuler les erreurs.
La suite ….. l’Etat ou absence de l’Etat.