TOUTE DICTATURE A UNE FIN.

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Abbes Hamadene


(25 avril : 46 ème anniversaire de la révolution des œillets rouges au Portugal)

En 1932, Salazar est nommé au poste de Premier Ministre du Portugal. Proche du fasciste italien Mussolini, il consolide le régime dictatorial déjà en place et impose une constitution qui lui confère les pleins pouvoirs. Le règne de Salazar va durer 50 ans !

LE REGNE DE SALAZAR ET DE SA POLICE POLITIQUE
Connu sous le nom de Estado Novo (Etat nouveau), la politique imposée par Salazar a transformé les institutions politiques héritées de la République parlementaire et a fondé de nouveaux organismes destinés au contrôle totalitaire de la population. Une politique qui se traduit par une institutionnalisation de la répression et une criminalisation de toute parole d’opposition.
La politique de Salazar est inaugurée par la création de la police politique, la PVDE (Policia de Vigilância e Defesa do Estado) chargée du contrôle de la population et de son endoctrinement. Cette police politique est fortement inspirée par la police secrète du fascisme italien (l’OVRA).
Le délire autarcique et du tout répressif de Salazar va faire du Portugal l’un des pays les plus pauvres d’Europe.

LES GUERRES DE DECOLONISATION ACCELERENT LA FIN DE LA DICTATURE
Dès 1961, le Portugal perd sa première colonie de Goa Damao récupérée par l’Union indienne. La même année, un puissant mouvement de libération est engagé en Angola conduit par Agostinho Neto, suivi par un soulèvement au Cap Vert conduit par Amilcar Cabral, et un autre mouvement indépendantiste au Mozambique dirigé par Marcelino Dos Santos (homme politique et poète)
Pour le Portugal, petit pays de 9 millions d’habitants, le maintien de ses colonies en Afrique Australe constitue un poids financier insupportable (35 % du budget national). Le coût humain est aussi énorme, 800 000 hommes participent à ces guerres et 8 000 y trouvent la mort. Beaucoup de jeunes fuient le pays clandestinement (vers la France essentiellement) pour échapper aux quatre années de service militaire.

LA REVOLUTION DES ŒILLETS ROUGES
En 1973, un groupe de jeunes capitaines entame un mouvement de protestations et de revendications corporatistes, dans un climat de luttes sociales : grève des ouvriers industriels, des étudiants et d’autres secteurs de vie économique et sociale.
Dépassant les revendications corporatistes du début, ces jeunes officiers ont créé le MFA (Mouvement des Forces Armées qui s’est fixé 3 objectifs se résumant dans les 3 D : (Décolonisation, Développement et Démocratie). Ce sont des jeunes officiers qui ont pris le pouvoir dans la nuit du 24 au 25 avril 1974. Des dizaines de milliers de citoyens sortent dans les rues pour exprimer leur soutien aux jeunes officiers : c’est la révolution des œillets rouges !
Le Général Spinola, opposé aux autres généraux, est nommé à la tête de l’Etat, mais ne se montre pas enthousiaste pour engager des réformes, il tenta même de dissoudre le MFA, sans succès. Des comités autonomes s’organisent dans les usines, les universités, les quartiers et, en soutien au MFA, exercent une inlassable et héroïque pression sur le Général Spinola qui finit par fuir à Madrid.
Le 25 avril 1975 est élue une assemblée constituante pour un mandat d’un an. Cette assemblée provisoire adopta une succession d’actes à valeur constitutionnelle qui, réunis en vertu de leurs contenus, forment bien un bloc constitutionnel provisoire.
Le 2 avril 1976 se déroula l’élection d’une nouvelle constitution qui jeta les fondements de la démocratie au Portugal.
Sans effusion de sang, ces officiers ont joué un rôle primordial dans le processus de transition après 50 ans de dictature Salazar (1926-1974). Plusieurs dirigeants salazaristes font le choix de l’exil, certains sont jugés et emprisonnés, mais il n’y a pas eu une épuration massive comme c’était le cas en Grèce à la fin de la dictature des colonels, la même année.

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