L’ALGÉRIE, UN MONDE À L’ENVERS.

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    Abdellah CHEBBAH                                     Sept.2020

L’Algérie est un pays très nuancé, ambivalent. On peut faire tout et rien du tout en même temps. On peut rire et pleurer. On peut être ici et là-bas. On peut être juge et parti. On peut être la victime et le bourreau. On peut dire quelque chose et son contraire. On peut être, sembler et paraître et finalement, demeurer et rester. Enfin tout et son opposé en même temps. Un équilibre qui vous retient dans l’immobilisme, la neutralité et l’impuissance attendant une lueur pour se positionner dans l’immobilisme à nouveau alors que tout nous pousse à évoluer.

Il y a de cela plus de 20 ans on se demandait ‘’qui tuait qui’’. Aujourd’hui, je me demande ‘’qui juge qui’’. Voilà encore un immobilisme qui glace.

Actuellement, le peuple Algérien assiste à une virevoltante corrida au sommet de l’état. Un règlement de comptes en coulisse avec comme seul ennemi le peuple.

Le pouvoir apeuré et aux aguets est affolé. Ce qui explique d’ailleurs l’utilisation de la violence. Il emprisonne, il bastonne, il torture, il réprime, uniquement pour faire taire des voix qui expriment la vérité.

Le peuple de son côté, dénonce, écrit, manifeste, rejette, inscrit, mais rien ne vient bousculer l’obstination du pouvoir à aller de l’avant avec les mêmes manœuvres et les mêmes agendas que ses prédécesseurs qui ont ruiné le pays. Tout le monde sait, même à l’internationale, que l’Algérie est gérée par une mafia depuis bien longtemps. Ce n’est plus un secret pour personne. Elle a réussi le casse du siècle en prenant en otage tout un peuple en l’immobilisant par des mensonges et la répression.

On regarde alors l’Algérie de loin comme un bateau qui coule tout doucement. Le décor est criant. L’ennemi du peuple est ce pouvoir et l’ennemi de ce pouvoir est ce peuple. Dans les deux camps il y a la peur. La peur du lendemain. Qu’arrivera-t-il aux uns et aux autres si on sortait de l’immobilisme?

La peur est un sentiment humain qu’il faut vaincre. Il est viscéral pour le peuple qui l’a longtemps endurée et tracassant pour le pouvoir qui l’a longtemps imposée pour se maintenir.

La crainte de sortir de cet immobilisme donne des sueurs froides aux uns comme aux autres. Par conséquent il est constamment entretenu.

Pour le peuple dans son ensemble, sortir de cet immobilisme ne sera pas une victoire mais un rétablissement de l’Algérie à l’endroit mais pour le pouvoir c’est tout à fait le contraire, il faut le maintenir. Et c’est dans ce sens qu’il faut envisager le changement.

Si ce pouvoir entrevoit des représailles, personnellement, je ne lui demanderai qu’une seule chose, qu’il restitue tout l’argent volé au peuple et il pourra disposer. Enclencher des procès qui n’en finiront plus c’est remonter une histoire d’un demi-siècle. C’est trop long, harassant et lourd. On ne peut plus sacrifier d’autres générations sur le portillon d’une justice, même honnête.  Les pleurs et les cris de colère seront assourdissants.

Il ne s’agit plus de dénoncer ce pouvoir. Il a montré toutes ses saletés. Rien de réjouissant. Plus de la moitié est en prison à se morfondre et à se culpabiliser, regrettant leurs actes., d’autres adoubés encore au système, se rendront compte lorsqu’ils se verront lâcher. Pour le reste, la porte est grande ouverte. Sortez et déposez vos armes, votre argent et vos biens à la réception. La violence n’a jamais réussi à régler un conflit. Bien au contraire, elle ruine tout le monde. Laissez place à la mobilité, aux libertés et aux droits de millions de citoyens pour rebâtir ce pays sur de vraies bases, loin de la horde de malfaiteurs, de bandits et d’assassins que vous êtes. Ayez un peu de dignité et d’empathie pour vos proches et surtout vos enfants élevés dans l’opulence. Réduits à la misère, à la fugue, ils viendront crachés sur vos tombes.

Vous avez immobilisé tout un pays pendant plus d’un demi-siècle. Vous l’avez anesthésié de mensonges et de promesses non tenues. Vous l’avez méprisé et repoussé dans les fins fonds de l’absurdité, de la délinquance et de l’inconscience, à votre image. Comment un pays comme l’Algérie, si riche et si beau, a pu enfanter de la pauvreté, de la misère, de la démence et de la bestialité. Comment se fait-il que ce pays se retrouve à la dernière place de tous les classements mondiaux et plus aberrant encore, derrière nos frères Africains et Arabes? Ne sommes-nous pas le plus grand et le plus riche d’Afrique? Pendant que certains avançaient, nous, nous reculions parce que vous nous aviez figé dans le temps et l’espace.

Il est temps pour vous de partir. Vous avez trop leurré et menti. Aucun ne pourra plus vous croire. Partez, avant qu’une grande colère ne s’empare de ce peuple comme un tsunami.

La patience et l’absorption ont des limites.

1 COMMENTAIRE

  1. Quand une institution voit ses derniers présidents démissionner parce qu’ils sont cernés par des affaires de corruption, c’est qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark, comme dirait William Shakespeare -Hamlet, I, 4, Marcellus
    Tout va bien, puisque rien bouge depuis 50 ans …!!…

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