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بشير عمري

En tant que chirurgien orthopédiste, j’ai eu à vivre de très près ces tragiques événements. Outre les nombreux cas de blessures par balles que nous avons eu à traiter, je fus particulièrement marqué par la sanglante répression bestiale qui s’est abattue sur les participants de la manifestation pacifique du 10 octobre 88 à Alger. Ce jour-là, un confrère traumatologue de garde à l’hôpital Mustapha, débordé par l’afflux des blessés, m’appela pour lui prêter main forte. Je fus bouleversé par le spectacle désolant qui s’offrait à mes yeux. J’ai eu à opérer plus particulièrement deux patients, l’un de 19 ans, lycéen demeurant à Alger qui avait participé à la marche qui avait démarré du quartier de Belouizdad pour rejoindre Bab El Oued. Il fut fauché devant le siège de la direction nationale de la police (DGSN) par des tirs venant d’un blindé selon ses dires. Sa cuisse était réduite à une véritable bouillie cutanée, musculaire et osseuse. La peau et les muscles étaient totalement calcinés et son fémur totalement éclaté. Aucun traitement conservateur n’était possible devant cette importante perte de substance. Je fus contraint de pratiquer une amputation au niveau de la cuisse pour sauver ce jeune citoyen qui perdait énormément de sang. Le 2e patient était âgé de 32 ans, manœuvre, originaire de Jijel et travaillant dans un chantier de la capitale. Lui aussi fut grièvement blessé par balles lors de la même manifestation. Les importants dégâts provoqués au niveau de sa jambe m’amenèrent là aussi à pratiquer une amputation. Je me suis interrogé avec mon confrère de garde sur le type de balles utilisées, car nous n’avions retrouvé aucune trace des projectiles. Seulement des pertes importantes de substance, des brûlures et une bouillie osseuse. Alors que les jours précédents, nous avions eu à opérer des blessés par balles et on retrouvait toujours un orifice d’entrée, parfois de sortie de la balle sur le membre, quand cette balle ne se logeait pas dans le muscle ou l’os. J’avais conclu ce jour-là que les balles utilisées n’étaient pas des balles conventionnelles. Il s’agissait bel et bien de balles explosives. D’autres confrères chirurgiens me rapportèrent les mêmes constatations. J’ai eu à relater ces cas à la presse internationale présente à l’époque à Alger et à quelques journalistes nationaux courageux qui venaient s’enquérir de la situation des blessés. J’apprendrais, suite à une enquête que j’avais réalisé avec une poignée de confrères au sein du Comité médical de lutte permanente contre la répression et la torture que nous avions créé après la tragédie d’octobre, que ce jour-là huit citoyens avaient subi des amputations dans les différents hôpitaux d’Alger suite à des blessures par ces balles ravageuses.
Je fus également bouleversé d’apprendre qu’un enfant de 11 ans fut froidement abattu d’une balle dans la tête et à bout portant par un policier en civil à Belfort, quartier d’El Harrach.
Je fus troublé en lisant le témoignage du père d’une victime demeurant à Annaba qu’avait mis à notre disposition Me Brahimi, président de la ligue des droits de l’Homme de l’époque (LADH) et d’apprendre comment fut assassiné froidement son fils avant d’être jeté dans un dumper de la voierie municipale.
Tout comme j’ai eu à présenter à la délégation d’Amnesty International, un citoyen de Bab El Oued, atrocement torturé au commissariat central d’Alger et dont ses organes génitaux furent écrasés dans l’épreuve du tiroir, épreuve si chère à nos tortionnaires névrosés.
Ces crimes odieux contre l’Humanité seront effacés quelque temps plus tard sans que justice ne soit faite. Cette dernière sera par contre « sollicitée » de jour et de nuit pour condamner les jeunes manifestants victimes de cette criminelle manipulation.
Plus grave encore, ces crimes contre l’Humanité seront officiellement considérés comme des accidents du travail, indemnisables par…… la caisse nationale de sécurité sociale.
Une tragi-comédie !
Salah-Eddine SIDHOUM.
Depuis l’indépendance en 1962, le pouvoir a dirigé le pays selon une logique qui ne vise à construire ni un État ni une économie sérieuse et digne de ce nom, mais qui obéit à un double objectif : établir une économie de rente au bénéfice des décideurs et de leurs réseaux clientélistes et marginaliser le peuple, le diviser et le réduire au silence par la répression et la propagande.
Sous le prétexte de la lutte contre des prétendus complots visant la stabilité et l’unité du pays, la police politique a toujours œuvré pour empêcher l’émergence de tout espace de discussion, d’échanges et de débat contradictoire générant ainsi une sécheresse démocratique et une dépolitisation rampante de la société.
Pour combler ce vide sidéral, le pouvoir a cherché continuellement à réduire la vie politique à un interminable spectacle autour de la lutte de clans mafieux (rumeurs, fuites organisées ou pas…).
Pour le pouvoir, il faut distraire le citoyen par toutes sortes de rumeurs et de vraies fausses informations pour occuper son esprit et l’empêcher de penser et de réfléchir.
La guerre des clans a toujours squatté l’espace public, elle n’est donc pas nouvelle, mais ces dernières années elle a atteint un niveau d’intensité impensable auparavant, comme peuvent l’illustrer l’arrestation de dizaines de généraux dont deux anciens responsables de la police politique (Bachir Tartag et Bouazza Ouacini).
LA GUERRE DES CLANS N’EST PAS NOUVELLE, ELLE EST CONSUBSTANTIELLE AU SYSTEME POLITIQUE.
La guerre des clans au sein du système n’est pas nouvelle, elle fait partie de son fonctionnement depuis 1962. Les enjeux de cette guerre sans fin ne sont ni idéologiques, ni politiques, elles concernent essentiellement le partage des postes stratégiques au sein de l’état, de la rente pétrolière et les chasses gardées commerciales.
La guerre des clans marquée par un cynisme absolu est faite de complots, d’intrigues et de trahisons. Le but recherché est de trouver un équilibre entre les différentes factions. Un équilibre précaire que vient fragiliser chaque crise politique ou économique.
Pour sortir de chaque crise, le pouvoir est contraint de chercher un nouvel équilibre en n’hésitant pas, au besoin, à sacrifier un de ses membres ou un groupe de ses membres.
LE RÔLE DU PRESIDENT DANS UNE DICTATURE MILITAIRE A FAÇADE CIVILE
Le président est investi par « les décideurs du moment » au sein de la hiérarchie militaire, il occupe le rôle de l’expression publique et le sommet de la façade civile.
Qu’il soit issu de l’institution militaire (Boumediene, Chadli, Zeroual) ou pas, le Président est tenu de porter le costume civil et ne jamais s’afficher en uniforme militaire.
Une pratique qui ne trompe plus personne sur la nature d’une dictature militaire qui ne s’assume pas.
De Ben Bella à Tebboune, chaque président désigné par le haut commandement militaire arrive avec les promesses vaseuses qui ne seront jamais tenues : rupture avec le passé, moralisation de la vie politique, lutte contre la corruption, être au service du peuple, assurer son bonheur, élever l’Algérie au rang des grandes puissances …
Chaque président cherche à présenter son règne comme une étape nouvelle, dissociée des autres étapes et de leur continuité historique. Il cherchera à faire oublier qu’elles appartiennent toutes au même système autoritaire en place depuis 1962.
Le pouvoir s’attèle à donner à chaque étape un habillage politique, pas toujours bien inspiré : « l’Algérie nouvelle » de Tebboune a succédé à « la Badissia novembaria » de Gaid Salah, qui, elle-même, a succédé à la « famille révolutionnaire »…
DE PLUS EN PLUS DIFFICILE POUR TROUVER UN PRESIDENT CONSENSUEL
Après la mort du dictateur Boumediene, les différents clans n’étaient pas arrivés à trouver un successeur consensuel, ce qui les a obligé à désigner le colonel Chadli Bendjedid sur la base d’un argument saugrenu, en sa qualité : « d’officier le plus ancien dans le rang le plus élevé ».
Ce genre d’arguments était courant dans les dictatures latino-américaines dans les années 1970. Ce n’est pas tant les qualités de tel ou tel général ou colonel qui importent, mais ce qu’il représente : la hiérarchie de l’institution militaire.
Depuis la démission forcée de Chadli, le 11 janvier 1992, les présidents qui lui ont succédé n’ont pas bénéficié d’un consensus large et solide de la part des clans du pouvoir, y compris Bouteflika.
En effet, après l’avoir installé à El Mouradia en 1999, les « clans » ne sont pas parvenus à s’entendre pour lui trouver un successeur, d’où sa reconduction au fil d’élections fabriquées, alors même qu’il était devenu aphasique et totalement inapte, physiquement et mentalement, à l’exercice de toute responsabilité, suite à un accident cardiovasculaire en 2013.
UNE AGGRAVATION DE LA LUTTE DES CLANS
Depuis l’avènement du Hirak, les rivalités féroces entre les clans apparaissent au grand jour. Sortie de l’ombre et des labyrinthes souterrains, la guerre des clans est devenue publique, bruyante et retentissante.
Arrestations, limogeages, règlements de comptes, fuites à l’étranger, trahisons, alliances et désalliances entre clans et factions sont devenus fréquents et connus de tous.
De façon régulière et discontinue, les révélations et condamnations se succèdent, elles semblent être le signe d’une aggravation de la guerre impitoyable que se livrent les généraux les plus influents au sein de l’armée.
Une guerre aux conséquences irrémédiables et irréparables pour le système. Vraisemblablement !
En outre, les échecs accumulés par le pouvoir sur les plans diplomatiques, économiques et politiques vont continuer à souffler sur les braises des rivalités et des règlements de comptes au sein du système.
C’est un système devenu totalement bloqué et déboussolé car ne pouvant offrir aucune perspective crédible.
Avec la prétendue « Algérie nouvelle » plutôt qu’à une recomposition, nous assistons à une décomposition d’un système politique archaïque et désuet.
LES FUITES D’INFORMATION : UN DANGER POUR LA PERENITE DU SYSTEME
La fuite d’information est définie comme une révélation non-autorisée d’information classifiée par le pouvoir ou relevant de la sphère privée des dirigeants ou de leurs représentants.
Les fuites divulguées ces dernières années dans les réseaux sociaux se multiplient et se propagent à une vitesse jamais atteinte.
Leur contenu concernent des domaines divers (dénonciations d’affaires de corruption, de trafics, de détournements, de liquidations physiques, de scandales liées à la vie privée…).
Ces fuites circulent sur les réseaux sociaux sous forme d’écoutes téléphoniques, de rapports, de documents et pièces à conviction.
Loin de viser la moralisation de la vie politique dans le pays, elles s’inscrivent essentiellement dans une logique de règlements de comptes entre groupes mafieux.
Ces fuites organisées n’auraient jamais été possibles sans la complicité d’éléments issus du sommet du sérail sécuritaire, cela prouve l’érosion de la discipline et l’effondrement de la culture du secret qui a toujours fait la force du système.
En effet, le système a traditionnellement travaillé dans le secret et l’opacité afin d’assurer un avantage sur tous ceux qui le contestent et de protéger les privilèges de ses représentants.
La culture du secret a pu faciliter les abus de tous genres en couvrant les pratiques les plus illicites (corruption, blanchiment d’argent, dilapidation des richesses du pays…).
Nous assistons donc ces dernières années à la plus ample circulation de l’information secrète, une situation sans précédent qui jette un discrédit total sur la dite puissance des services de renseignements et endommage gravement la crédibilité du pouvoir sur le plan international.
Le rejet humiliant des BRICS de la candidature de l’Algérie en est la dernière illustration.
PAR AW · AOÛT 28, 2023
Omar Benderra, Algeria-Watch, 28 août 2023
Les dimensions politiques n’auraient pas pesé d’un poids décisif quant à la sélection des pays admis au sein du Brics. C’est surtout au regard de critères économiques et stratégiques que six pays sur plus d’une vingtaine de candidats auraient été retenus par les fondateurs de ce groupe géopolitique « émergent ». Le choix des impétrants aurait été basé, selon les échos de presse, sur leurs capacités financières, leurs ressources naturelles et leurs situations géographiques propices à l’extension des flux commerciaux et des mouvements de capitaux, souhaitée par la Chine et l’Inde, deux des principaux moteurs de l’économie mondiale. On pourrait estimer ainsi que la candidature de l’Algérie, éloignée des zones stratégiques privilégiées par ces acteurs, est simplement reportée pour des raisons d’opportunité. Dans ce narratif, le conditionnel est de mise…
Car le propos de Serguei Lavrov, ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie lors de sa conférence de presse le 25 aout 2023 à Johannesburg nuance quelque peu cette démarche « objective ». « Les discussions sur l’expansion des BRICS ont été intenses. Cela n’a pas été sans problèmes, (…) mais les considérations les plus importantes pour accepter l’adhésion d’un pays candidat étaient son prestige et son poids (politique), et bien sûr, sa position sur la scène internationale (1).»
Dans l’ambiance algérienne déjà plombée par la rebuffade, la déclaration du diplomate d’un des principaux alliés du pays est ressentie par beaucoup comme une gifle supplémentaire qui souligne le discrédit du régime. Comment l’Algérie, animateur historique du mouvement des Non-Alignés peut-elle être traitée de la sorte ? Alger ci-devant Mecque des Révolutions et capitale du Tiers-Monde ne serait plus qu’une étape comme une autre dans la longue liste des cités d’un Sud bloqué dans ses régressions.
Le régime dont les figures de proue avaient fait de l’intégration au Brics l’un des axes majeurs de politique étrangère est renvoyé vers sa réalité. Car il peut être déduit, en toute rationalité, du propos, explicatif ou justificatif, du diplomate russe que la candidature de l’Algérie a été retoquée, même provisoirement, en raison du déficit de « prestige » du pays, de l’insuffisance de son « poids politique » et de sa faible « influence » sur la scène internationale.
Certes, si la pilule est amère, il faut bien l’avaler mais alors quid du « prestige » des Emirats Arabes Unis ou de l’Arabie Saoudite ? Au plan historique, il ne s’agit que de féodalités pétrolières créées de toutes pièces au XIXème siècle par l’Intelligence Service transférées dans le giron américain au crépuscule de l’empire Britannique. Faudrait-il voir des éléments de « prestige » dans les actions criminelles de déstabilisation à travers toute la région arabo-africaine de ces deux pays par la propagation du wahhabisme et l’alimentation de conflits ? L’atroce guerre menée contre le peuple yéménite aurait-elle renforcé le « poids politique » de ces deux pays aux yeux du ministre russe ?
Sans aller plus avant dans l’évaluation des « considérations » de Serguei Lavrov, il serait certainement intéressant d’évaluer le « poids politique » et « l’influence » sur la scène internationale de l’Argentine, en route vers le fascisme et dont l’opposition, majoritaire, refuse l’adhésion aux Brics. Il aurait été plus compréhensible de justifier les adhésions golfiques au nom d’une realpolitik fondée sur l’influence sur les marchés financiers et pétroliers, et, pour celle de l’Argentine, par la recherche d’un certain équilibre géopolitique.
On peut déplorer la déclaration russe, mais pour être déplaisantes les conclusions susceptibles d’être tirées de la mise en attente de la candidature algérienne n’en sont pas moins édifiantes. Même si les performances économiques, en net retrait par rapport au potentiel et aux moyens humains du pays, ne sont, bien sûr, pas seules en cause. Certes des progrès partiels et limités sont enregistrés, en termes statistiques surtout, mais le bilan de trente ans de (non)gestion autoritaire et erratique de l’économie nationale est peu élogieux. Mais autant que la refondation du mode, fondamentalement rentier, de conduite de la politique économique, la restauration de l’image du pays est un vaste chantier qui questionne en effet l’exercice de l’autorité politique et la qualité de son administration.
La non prise en compte de la candidature de l’Algérie par le groupe des Brics pour sa première extension corrobore l’impact très relatif de l’action extérieure du régime. Qu’on le veuille ou non, la décision de Johannesburg est, substantiellement, l’expression d’un jugement de valeur politique émis par une assemblée internationale plutôt favorable au pays. De cette péripétie sud-africaine et des mouvements qui l’ont précédé, il ressort en définitive que le régime d’Alger est perçu par les fondateurs du Brics comme un partenaire de deuxième rang.
En dépit de ce contretemps lourdement symbolique et riche d’enseignements, il est évident que l’Algérie intégrera le Brics dans un avenir rapproché. Il est inconcevable, à tous égards, que le pays soit durablement confiné dans l’antichambre d’une dynamique de constitution d’une alternative aux structures de domination d’un Occident déterminé à maintenir sa suprématie. Il ne fait guère de doute cependant que les blocages du régime devront donc être surmontés pour que l’Algérie puisse jouer pleinement son rôle au sein du mouvement de modernisation démocratique des relations internationales, pour un ordre économique moins injuste et la paix mondiale porté par les Brics.
Une révolution est en cours quand ceux d’en bas n’obéissent plus à ceux d’en haut.
Le Hirak en Algérie, vaste contestation populaire entre 2019 et 2021, a révélé les aspects de son échec lorsqu’il est analysé méthodiquement. Les outils analytiques apportent un éclairage essentiel sur les mécanismes de pouvoir et les dynamiques idéologiques qui ont façonné ce mouvement, sans toutefois aboutir à une révolution complète.
Les sciences sociales se sont intéressées à l’étude du pouvoir et ont révélé comment il opère de manière diffuse et insidieuse, traversant les institutions et les discours pour maintenir l’ordre établi. Dans le cas du Hirak, malgré son élan populaire massif, le régime totalitaire en place a résisté et a réussi à préserver son contrôle sur les appareils étatiques. La caste dirigeante a utilisé des tactiques de désinformation pour discréditer le Hirak et semer la confusion parmi les activistes. Elle a également tenté de diviser le mouvement en mettant en avant des factions divergentes et en exacerbant les différences internes.
L’idéologie dominante du régime, appuyée par les médias et les institutions, a joué un rôle clé dans la construction d’un discours légitimant le statu quo. Ce discours a cherché à dépeindre le Hirak comme une menace pour la stabilité du pays et a tenté de marginaliser ses revendications. En érigeant un discours autoritaire, le régime a cherché à imposer une vision unifiée de la réalité et à étouffer les voix dissidentes.
Utilisant le concept de l’hégémonie pour expliquer comment les élites dominantes maintiennent leur pouvoir en influençant la culture, les valeurs et les idées de la société, le Hirak a réussi à créer certes une mobilisation intersectorielle et intergénérationnelle, unissant divers groupes sociaux autour d’un objectif commun de changement politique. Cependant, malgré ses aspirations révolutionnaires, le Hirak reste orphelin d’un projet politique clair et d’une alternative institutionnelle à la domination du régime.
Par il faut souligner l’importance pour les mouvements sociaux à développer une contre-hégémonie, c’est-à-dire une vision alternative de la société qui puisse rivaliser avec l’idéologie dominante. En l’absence d’une telle contre-hégémonie solide et d’une organisation politique cohérente, le Hirak n’a pu surmonter les obstacles posés par le régime en place.
La fragmentation du mouvement et l’absence d’une direction politique unifiée ont affaibli sa capacité à mobiliser efficacement et à canaliser ses revendications vers des changements concrets.
Le régime a également utilisé son pouvoir économique pour apaiser certaines franges de la population en leur offrant des concessions, tandis que la répression et les arrestations ciblées ont cherché à intimider les leaders du Hirak et à décourager la mobilisation. Cette répression a été un outil important pour maintenir l’ordre social existant et préserver l’hégémonie du régime.
Les élites dominantes ont également exploité les divisions internes au sein du Hirak pour affaiblir le mouvement. En mettant en avant les différences idéologiques ou en instrumentalisant les clivages régionaux, le régime a cherché à créer des dissensions et à miner l’unité du Hirak.
Cependant, malgré son échec à réaliser une révolution complète, il est important de souligner son impact significatif. Ce mouvement de contestation a été une réplique majeure à la crise de représentation et de légitimité en Algérie et a suscité un sentiment de patriotisme et de civisme qui semblait avoir déserté la sphère politique.
Il a également contribué à éveiller une prise de conscience collective, remettant en question l’idéologie dominante et mettant en lumière les problèmes structurels profonds de la société algérienne. Il a inspiré de nombreux Algériens et Algériennes à revendiquer leur droit à un changement politique réel et substantiel.
La situation en Algérie présente tous les signes d’une situation révolutionnaire, mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de révolution au sens traditionnel du terme. Cependant, cela ne signifie pas que rien ne se passe en Algérie. Le pays est animé par un élan populaire massif et pacifique, qui aspire à un renouveau et demande de véritables mutations politiques et sociales.
L’échec du Hirak réside peut-être dans son incapacité à créer une contre-hégémonie puissante pour déstabiliser l’idéologie dominante et à s’organiser de manière plus cohérente pour résister efficacement aux stratégies du régime.
Cependant, il est essentiel de reconnaître que les révolutions ne se produisent pas du jour au lendemain. Elles sont historiquement le résultat d’un processus complexe et prolongé de lutte et de négociation entre les différentes forces en présence. Dans le cas de l’Algérie, la situation est toujours en évolution, et il est difficile d’anticiper ce qui adviendra postérieurement.
Le Hirak a semé les graines d’une prise de conscience collective qui pourrait continuer à germer dans le futur, ouvrant la voie à de nouvelles formes de lutte et de mobilisation pour une transformation citoyenne durable. Il a révélé les fissures le régime en place, a éveillé et inspiré de nombreux Algériens et Algériennes à exiger la nécessité d’une mutation réelle et substantielle dans la gouvernance du pays.
Dans le tumulte fiévreux d’une jeunesse algérienne qui piaffe, l’impérieux appel au changement et à la justice sociale s’inscrit résolument dans une dynamique historique inéluctable, qui de sa force implacable, ne cessera de façonner l’horizon politique de notre nation dans les mois et les années à venir, en dépit des manœuvres ténébreuses ourdies par les gardiens occultes du pouvoir.
Khaled Boulaziz
في بداية حكمه حدث أن نهر بوتفليقة وزير الموارد المائية بعد أن بدأ في تقديم عرضه أمام مجلس الوزراء حيث ضمنه أرقاما عن نسبة امتلاء السدود.
قال بوتفليقة للوزير هذه نتائج الأمطار فماذا فعلت أنت؟
بعدها بسنوات تم تدشين محطة تحلية مياه البحر بالحامة التي أضيفت إلى مصادر أخرى لتوفير حاجات العاصمة من الماء.
الشاهد في القصة أن الوزير أراد أن يقدم ارتفاع نسبة امتلاء السدود كإنجاز وأراد بوتفليقة أن يسحب منه هذه الورقة لأنه لم يكن يطيق أن يغطي على حضوره أحد، لكنه لم يكن يمتعض من جحافل المتملقين والمتزلفين الذين كانوا يبالغون في مدحه حتى أن أحدهم ربط سقوط الأمطار بمجيء بوتفليقة إلى الحكم وكتب « جا وجاب الخير معاه ».
مع بداية موجة الحر الحالية سارع الرئيس المدير العام لسونلغاز إلى التصريح بأنه رغم بلوغ الاستهلاك معدلات قياسية فإن التيار لم ينقطع أبدا.
كان هذا الادعاء تسويقا لإنجاز ينسب إلى « الجديدة » ومعه يستفيد المسؤول بتحصين كرسيه، غير أن الجميع بات يعرف أن سونلغاز فشلت في تسيير هذه الفترة الحرجة، وأن قطع الكهرباء بالتناوب بين الأحياء أصبح الحل الوحيد كما كان يحدث قبل سنوات، ولم تستطع الشركة التي يصب عليها الزبائن المتذمرون لعناتهم، خداع الناس بخفض التوتر الكهربائي الذي لا تختلف آثاره عن القطع الكلي إلا بإبقاء المصابيح مشتعلة.
استعجال الإعلان عن الإنجازات جزء من أسلوب الحكم القائم على الاستعمال المضلل للأرقام وتجزئة الحقائق، وسرعان ما يتحول الأمر إلى دعاية تكون نتائجها عكسية تكرس أزمة الثقة بين السلطة والمجتمع.
كان واضحا أن مدير سونلغاز حين إدلائه بالتصريح كان يعتقد بأن موجة الحرارة مرت ولذلك وجب الاحتفال، غير أن الذي حصل هو أن هذه الموجة مستمرة ولا أحد يعرف متى ستنتهي.
سونلغاز ومن يحكمون البلد يجب أن يتعاملوا مع هذا التحول في مناخ البلاد كقاعدة وليس كاستثناء، وهذا يتطلب وضع خطط محكمة لمواجهة الآثار التي ستمس كل القطاعات دون استثناء.
الحكم هو التوقع والاستعداد وليس التمتع بامتياز المنصب وإطلاق الاحتفالات قبل أوانها.
15/06/2023
Tahar est né le 5 du mois béni de Moharam 1335, correspondant au 7 février 1917, à Tamokra (Béjaïa). Il y a grandi et apprit intégralement Le Coran à l’âge de 12 ans.
Il a pu accéder par la suite à l’enseignement de la théologie, l’arabe, l’histoire, les mathématiques, prodigués par son maître Aït Djer, un proche de Ben Badis, ainsi que par les cheikhs Mohamed Ali Taïbi, El Khiari, Hannachi, Mesbah, Tounsi et El Ghezouani. Le parcours de Tahar Aït Aldjet est une très belle histoire d’élévation intellectuelle, spirituelle et patriotique.
Homme discret, presque effacé, c’est la télévision qui l’a fait découvrir à travers ses interventions avisées, lors des célébrations des fêtes religieuses, où il officie en sa qualité de membre de la commission des fatwas. Ses sourires d’enfant illuminent régulièrement son visage angélique avec sa barbe blanche, qui lui donne l’air d’un vieil ermite mystique.
Toujours égal à lui-même, fidèle à ses principes, cheikh Tahar, comme l’a souligné un de ses amis, «est de ces chênes qui ne tombent que foudroyés». Homme paisible, plongé dans ses méditations, Tahar manie aussi bien le verbe que le pistolet. Il a fait le coup de feu, pendant la Guerre de Libération, tout en s’érigeant en médiateur pour régler les différends, en s’appuyant sur sa large culture en théologie.
Chez lui, sur les hauteurs d’Alger, où il nous avait courtoisement reçus, Si Tahar nous avait conté son enfance à Tamokra, près d’Akbou, l’influence sur son parcours de son père, cheikh Mokrane, un imam qui dispensait son enseignement à la zaouïa Sidi Yahia et à celle d’Amalou.
Tahar avait assumé, bien volontiers, la transmission du savoir en commençant par psalmodier les versets du Coran, en faisant son nid petit à petit, aux côtés d’un penseur émérite et un des fondateurs de l’Association des oulémas, qui a eu le quitus du maître cheikh Abdelhamid Ben Badis en personne. «Ce cheikh, Saïd Aït Djer, nous a enseigné la réthorique, le fikh, l’arabe aux côtés des matières courantes.»
Sa besace de connaissances bien remplie, Tahar part à Mila où il complète ses études à la zaouïa Hamlaouia, dont le rayonnement avait dépassé les frontières locales grâce à l’apport d’érudits, comme Sidi Khaled, issu de l’université de Karaouiyine, Benchelika Ahmed ou encore Benmalek diplômés de la célèbre Zitouna, qui y avait délégué trois de ses professeurs, Mesbah, Mizouni et Gribaâ. Tahar y restera 3 ans. En 1937, il retourne à Tamokra, où il s’évertue, avec les sages du village, à relancer la zaouïa détruite par l’occupant français.
A 20 ans, Tahar est déjà sûr de son art et entre de plain-pied dans l’enseignement. Il y restera de 1937 jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Lors des élections qui s’ensuivirent, Tahar allait, sous la bannière du PPA, focaliser la colère et les revendications de la population, mais la suite des événements allait contrarier tout le monde.
«Dès lors, il était clair qu’on ne pouvait arracher nos droits que par des voies moins pacifiques», assène-t-il. Le caïd Si Cherif Ouelhad, lui en tiendra rigueur et l’isolera. Tahar se retrouve à la zaouïa Sidi Saïd Imsisen de Sedouk, avec ses étudiants qui n’ont pas hésité un instant à le suivre. Lorsqu’il retourne chez lui à Tamokra, la zaouïa qu’il avait laissée en ruines et délaissée était devenue prospère, l’une des plus réputées de la région, sinon du territoire, avec un effectif dépassant les 500 étudiants en régime d’internat.
Quelque temps après le déclenchement de la guerre, la zaouïa s’était transformée en PC des moudjahidine. Krim, Amirouche, Abane et Mohamedi Saïd (Si Nacer), notamment, y ont fait plusieurs passages. «Lorsqu’en 1956, l’ennemi s’en est rendu compte, il n’a pas hésité à bombarder la zaouïa et ses alentours, même les fûts d’huile ne furent pas épargnés», s’était rappelé le vieux sage un sourire en coin.
«… Amirouche, commandant de la Zone 1 de la Wilaya III, compte tenu de ma fonction de cadi, m’a chargé d’appliquer le droit et de veiller à ce que la justice et l’équité règnent dans mes verdicts. Grâce à Allah, j’ai modestement contribué à régler tous les différends, liés généralement à la propriété et à l’héritage, qui ont souvent divisé les familles.
Le colonel Amirouche avait le mérite d’encourager l’envoi à l’étranger de jeunes Algériens pour acquérir le savoir. Il savait que tôt ou tard, l’Algérie allait accéder à l’indépendance et que pour se construire, elle avait besoin de ses forces vives éclairées», témoignait Tahar, qui a approché le chef militaire de la Wilaya III, dont il était l’un des conseillers en matière de droit musulman. «Ma fonction de cadi me permettait de trancher les conflits, que ce soit au maquis ou en matière de différends familiaux.
Je loue Dieu qui m’a guidé, car j’ai réussi à aplanir toutes les difficultés. Comme ce volet était important, le Congrès de la Soummam l’a pris en compte.» «Au printemps 1956 et lors de la grève des 8 jours, on a vécu un véritable dilemme. Sortir ou ne pas sortir. Le peuple était entre le marteau et l’enclume. S’il ne sortait pas, il pouvait s’attendre au pire.
Alors certains villageois sont allés voir le commandant Hmimi, Fadel de son nom, pour lui dire que la grève a surtout ses effets dans les villes et qu’ils devaient protéger leurs champs. Il n’a rien voulu entendre en appliquant strictement les ordres du FLN. J’ai fini par le persuader, en prenant la responsabilité de mon acte. J’ai appris par la suite que le colonel Amirouche, pour lequel j’ai une grande estime, me rejoignait dans cette démarche. A la fin de l’année 1957, une rencontre a eu lieu à Benthouab, près de Tamokra, qui a réuni Amirouche, Amokrane Abdelhafid et Hmimi. C’est à cette occasion qu’Amirouche m’ordonna d’aller à Tunis pour organiser les études des jeunes.»
«L’Algérie va être indépendante et elle aura besoin de cadres. Tu compléteras la formation des étudiants algériens qui y résident.» Sitôt dit, sitôt fait. «Le lendemain, avec un groupe d’étudiants et le cheikh Arezki Chibani, on prend la direction de Tunis, qu’on gagnera à pied, au bout de 31 jours. Le périple n’a pas été simple. On a failli être les victimes du conflit, qui opposait les dirigeants de la Wilaya I. A Tunis, où Amirouche nous avait précédés, nous avions mis en place toute la logistique, ainsi que le départ des étudiants algériens vers la Syrie, l’Egypte, l’Irak. Parmi les jeunes étudiants de l’époque, Kamel Abderrahim, Hocine Benmaâlem, Mohamed Tahar Bouzeghoub, Boubekeur Zerouk, Gaher.»
Tahar sera désigné en Libye, où il restera du début des années 1960 jusqu’en 1963 aux côtés de Mohamed Salah Seddik, Hacène Yami et bien d’autres. «J’étais attaché culturel, je dépendais du ministère des Affaires étrangères. Mais en rentrant en Algérie en juillet 1963, la fonction que j’exerçais ne me disait plus rien et je retournais à ma vocation première, l’enseignement.
C’est ainsi que je fus nommé professeur d’enseignement secondaire au lycée Okba d’Alger, de 1964 à 1972, puis de 1973 à 1978 au lycée Amara Rachid, j’ai pu accéder à la retraite en 1979.» «Vous savez, je fais des invocations à Allah et il me comble toujours», avait-il concédé non sans préciser que Saïd Aït Djer, son mentor, qu’il cite toujours avec respect et déférence l’a beaucoup aidé au départ. «Le cheikh m’avait donné deux conseils : rester soi et ne pas utiliser cette fonction pour faire fortune. Et là j’ouvre une parenthèse pour démentir les propos diffusés dans un journal, selon lesquels j’avais vendu mes oliviers pour aller terminer mes études en Tunisie.
Il n’en est rien. En fait, c’est mon père qui, vu le statut qui était le mien au village, et pour une question d’équité, avait vendu sa parcelle de terre pour qu’il n’y ait pas d’amalgame, qu’il ne fallait pas que je m’attarde sur les choses matérielles et temporelles, en recevant les gens. La retraite du cheikh sera interrompue par l’appel de son ancien élève à Tamokra, Mouloud Kacem, alors ministre des Affaires religieuses, qui, par un subtil jeu de mots, le fera venir dans son département pour faire des prêches dans les mosquées.» De moutakaâid, il devient moutaâkid et fera bénéficier les fidèles de son précieux savoir de longues années durant.
Pour Mohamed Salah Seddik, son ami de toujours, théologien et auteur de 150 livres traitant pour la plupart de religion, «Tahar est un homme généreux d’une extrême modestie, c’est un moudjahid sincère, qui a mis sa vie au service du savoir et de la patrie. Il aide les gens, spontanément, sans calculs ni contrepartie. On a passé des moments inoubliables en Libye où on représentait le FLN».
Par-delà sa fonction au service de Dieu et de la propagation de l’islam, Si Tahar a contribué à la mobilisation de dizaines de jeunes de la zaouïa et de sa région, au profit de la Révolution. L’histoire retiendra qu’il est à l’origine de la formation de jeunes, qui sont devenus par la suite des cadres supérieurs de la nation. Amirouche ne s’est pas trompé en le considérant comme l’un des cheikhs émérites qu’il a eus à côtoyer.
Le cheikh Cherifi Belhadj, qui a côtoyé Tahar lors des halakate de cheikh Sahnoun, témoigne que Tahar a activé, sans discontinuer, à la Ligue islamique de prédiction où il s’est toujours imprégné du sens authentique du message porté par le Prophète (QSSSL). Evoquant sa passion, la transmission du savoir, Tahar déplorait l’état de l’école algérienne, qu’il connaissait parfaitement pour y avoir laissé une partie de sa vie. «Le niveau de l’enseignement a substantiellement baissé. J’ai vécu de longues étapes de l’école algérienne et je peux dire qu’elle est en deçà des attentes. La mixité a fait régresser le niveau, bien que je trouve que les filles réussissent mieux que les garçons. Le problème réside dans la formation des formateurs», nous avait-il déclaré.
Pour Tahar, l’islam politique est une hérésie, source de discorde. L’apparition de nouveaux prophètes, qui font des prêches et donnent même des fatwas, est à l’origine de la fitna, qui a ébranlé le pays lors de la décennie noire. Comme Allah est Un, l’islam est Un, fait-il remarquer. «Il y a plus de 30 années, cheikh Tahar était mon prof d’arabe au lycée Amara Rachid. Je ne savais pas que c’était un grand homme. A l’époque, on avait peur de nos profs. Enfin c’était beaucoup plus du respect que de la peur ! Lui, toute la classe l’aimait et il était bon. Il était indulgent envers les élèves. Avec un visage angélique, il était plein de tendresse», nous a relaté le Dr Touati Abdelhakim.
Tahar, qui devait fêter ses 106 ans en février prochain, est père de 4 filles et 3 garçons, dont l’aîné Mohamed Salah est décédé au début du mois de mai dernier à l’âge de 82 ans. Qu’Allah Le Tout Puissant les accueille en Son Vaste Paradis et les couvre de Sa sainte Miséricorde. «A Allah nous appartenons et à Lui nous retournons.»
De cette honorable tribune, plusieurs collègues ainsi que l’auteur et avec une plume mordante n’ont cessé tout le long des semaines, des mois et des années passées, d’endiguer le flot torrentiel de mensonges, contre-vérités ainsi que toutes les conjurations à l’encontre de la nation algérienne.
Les auteurs de ces articles et au-delàs de leurs différentes sensibilités hypothétiques ; les chapelles politiques existent, ainsi est faite la nature humaine ; n’ont qu’un seul parti politique : l’Algérie libre dans la pensée et dans l’acte.
Écrire est une passion ; mais écrire pour défendre l’Algérie est une passion subjuguant l’âme de tout patriote. Sans verser dans les jérémiades chères à l’ennemi de toujours, l’auteur et plusieurs de ses collègues contribuables à cet vénérable journal ont souffert les lynchages médiatiques d’officines bien connues dans le sillage de la guerre de la désinformation aux niveaux médiatique et académique qui est menée contre le peuple algérien et ses constantes.
L’Algérie est dans l’œil du cyclone plus que jamais. Une armée de scribouillards à la solde d’une France dont les horloges ont cessé de fonctionner en 1962, ses valets sous influence, d’historiens de la dernière heure et de politiciens obséquieux de bas caniveaux, vassaux de père en fils, conspirent jusqu’à l’heure où ces lignes sont rédigés à nuire à notre pays.
Certes même si une seule plume, acérée qu’elle soit, héritière dans l’âme de celle d’un Abane et d’un Ben M’Hidi , mais surtout signataire dans le cœur de la déclaration du Congrès de la Soummam peut conjurer quelques destins et méfaits et si les efforts des uns et des autres sont plus que louable avec quelques résultats inscrits dans le temps, les terribles anathèmes endurants de toutes les conclaves maléfiques et de leurs Think-tanks assassins dans toutes les langues, et sur tous les fuseaux horaires, le moment et la cause demandent une toute autre attitude.
A cet effet l’urgence et la nécessité d’une convergence des élites politiques nationalistes dans ce contexte international belliqueux actuel se font sentir de plus en plus.
Cet effort militant qui repose sur les élites politiques algériennes, toute chapelle politique confondue, scellera son acte de naissance autour de la seule et unique déclaration du 1er Nov. 54, et aura pour objectif de défendre en premier les valeurs ancestrales qui cimentent l’intégrité nationale face à l’ennemi de toujours, avec abnégation et probité.
Mais avec prépondérance, il aura surtout la lourde tâche de déconstruire les thèses fallacieuses et autres manipulations des faits de l’actualité et de l’histoire, échaudées pernicieusement par les officines connues aux buts bellicistes.
La tâche est immense au vu de l’acharnement médiatique, académique et mémoriel dont la nation algérienne en est la cible. Mais la vérité et la justesse de toute noble cause n’ont point besoin d’une armada de journaleux pour que leur éclat apparaisse.
Ainsi et à l’instar d’autres pays, les plumes des nationalistes seront une digue et un rempart qui doteront l’Algérie d’une cuirasse intellectuelle, renforçant ainsi l’arsenal des moyens de défense nationale.
La liberté de cet alignement lui assurera toutes les latitudes et toutes le coudées franches pour aborder avec incision et sans détours tous les sujets pertinent à la cause nationale sans se soucier de froisser les convenances hypocrites et autres formes du politiquement correcte.
Les bouleversements observées aujourd’hui, font que le vieux monde se meurt irrémédiablement, mais le nouveau tant espéré par les damnés de la terre tarde à apparaître, au moment fatidique et dans les recoins de ce clair-obscur surgissent les monstres destructeurs de toutes les espérances.
Face à ce désordre programmé et ses corollaires, la convergence des élites politiques nationalistes prêtes à donner le meilleur d’elles-mêmes pour la défense de la patrie, contribuera sans le moindre doute avec d’autres forces citoyennes à renforcer la cohésion nationale et à l’émergence d’une Algérie véritablement souveraine, celle pour laquelle nos martyrs ont consenti l’ultime sacrifice.
Khaled Boulaziz
L »Algérie de Tebboune est devenue l’un des pires endroits au monde pour exercer librement le métier de journaliste.
l’Algérie se situe aujourd’hui à la 136e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF (reporters sans frontières) en 2022.
QUE RESTE T-IL DU CHAMP MÉDIATIQUE EN ALGÉRIE ?
Interpellations, intimidations, poursuites, harcèlement, censure, chantage financier, condamnations sont le lot quotidien des journalistes qui veulent exercer librement leur noble profession en Algérie.
À cela s’ajoute un code de l’information qui peut être assimilé à un code pénal Bis !
En condamnant le mois dernier à 3 ans de prison ferme le journaliste emblématique El Kadi Ihsane , le pouvoir a cherché à faire taire l’une des dernières voix libres de la presse algérienne.
Que reste t-il donc, du champ médiatique dans notre pays ? Un marécage boueux dans lequel pataugent des agents de propagande aux ordres, soumis, obséquieux et médiocres.
Des agents toujours prêts à devancer les désirs de leurs maîtres, capables de calomnier une personne, vénérée la veille et glorifier une personne traînée dans la boue l’avant-veille. Ils ne connaissent ni l’honneur, ni la dignité.
AGENTS DE PROPAGANDE COMME À L’ÉPOQUE DE L’ADMINISTRATION COLONIALE
Le pouvoir, comme à l’époque de l’administration coloniale, considère qu’il existe parmi la population, une part d’Algériens « influençables » et « façonnables » sur lesquels, la propagande peut continuer d’avoir de l’influence.
L’une des sales missions des médias du pouvoir est de jouer le rôle de machine de propagande, ciblant cette partie de la population pour « la fabrique du consentement », selon le mot de Chomsky.
Jour après jour, ces médias récitent de vraies-fausses informations, réinterprètent les faits, les tordent et les présentent de façon à se conformer à la commande et aux besoins du pouvoir.
Jouissant d’une totale impunité, ces médias de caniveau déroulent de façon obsessive et sans aucune retenue des campagnes de calomnies contre les cibles que leur désignent leurs parrains militaires ou civils.
Les médias algériens ont abandonné toute éthique journalistique au point où il ne serait guère exagéré de les considérer comme une parfaite synthèse entre le quotidien national nord-coréen « Rodong Sinmhun » et le quotidien fasciste de Mussolini « Il Popolo D’Italia ».
Liesse SI-CHAÏB
Architecte
Il faut dire que « Haouch Er Rih » n’est pas la première horreur de cet « urbanisme des pouvoir publics » et ne sera sûrement pas la dernière , tant que durera cette gestion autoritaire et militaire de la chose politique qui exclut les compétences et ignore le recours aux avis des experts avant les prises de décisions.
« Haouch Er Rih » nous rappelle juste que cette « réalisation » reproduit sur un même site toutes les erreurs commises dans la construction des grands ensembles et toutes les erreurs qu’il ne faut plus faire dans la conception de ce genre de projet.
Je me rappelle que pendant mes études déjà ,nous étions sensibilisés sur ce genre de projet et les profs. avec leurs étudiants discutaient et se moquaient de ce qui se faisait à Bab Ezouar.
On parlait de « Cités dortoirs » , de ces villes qui étaient des « enfers climatisés » pour les habitants , et on prenait connaissance des études faites sur la sociologie de l’habitation et où des experts français remettaient en cause les solutions proposées pour régler le problème de la crise du logement et exprimaient leurs « inquiétudes des conséquences lointaines des plans élaborés trop hâtivement.. ».
Nous étions donc , très tôt sensibilisés sur les « développements des troubles psychologiques et sociaux » dans ces types habitations.
Logiquement , normalement , ces expériences catastrophiques auraient dûs être depuis longtemps banni du paysage urbain , malheureusement quarante plus tard nous reproduisons les mêmes désastres.
Pourquoi?
Tout simplement, d’abord à cause d’un système de gouvernance qui considère que nous ne sommes qu’un peuple « te3 matrag » qui ne comprend pas les choses sérieuses , et qui engage le pays sur des choix et des options (politiques, économiques, urbanistiques,…) écartant les compétences et les avis contraires émanant des experts concernés préférant s’entourer « d’experts » dociles et obéissant dans l’exécution des ordres venant d’en haut.
Est-ce qu’on crée des structures de recherche à qui on a confié un travail critique sur ce qui se fait et dont on exige des propositions innovatrices pour la résorption des ces problèmes ? NON
Est-ce qu’on implique l’Université ,les enseignants et les professionnels indépendants dans ces questions? NON.
Bien sur , il ne s’agit pas ici d’écarter la responsabilité des architectes , des profs d’université , et avant tout des « ordres » des architectes qui ne sont pas à la hauteur de leur responsabilité professionnelle et intellectuelle ne contribuant pas à une lecture critique de la situation et n’ayant pas le courage d’interpeller les pouvoirs publics sur ce genre de question.
Ici , la préoccupation est à la gestion des carrières et à l’ascension sociale.
Mais cet état d’effacement des différents « ordres » des architectes » est aussi la conséquence justement de la gestion autoritaire des « décideurs » qui excluent l’émergence de structures professionnelles indépendantes et préfèrent placer les plus obéissants et les moins récalcitrants à la tête de ses organisations.
Quand un Wali , un directeur d’OPGI ou n’importe quel Maître d’Ouvrage te demande un nombre de logements n, choisit le site et qu’il te donne une surface de terrain x , il a déjà décidé de la typologie du bâti et a pratiquement arrêté le plan de masse , laissant très peu de place à une quelconque liberté de conception.
La crise du logement ne se règle pas en « casant » les gens ni en justifiant ces choix par l’urgence.
Or la qualité d’un Maitre d’Ouvrage est très très importante dans la production architecturale car « Pour faire un bon projet il faut avoir un bon Maitre d’Ouvrage » (Renzo Piano).
La responsabilité des choix portés sur les lauréats des concours incombe aux maitres d’Ouvrage ce qui pose des questions sur les critères qui motivent ces choix .
Liesse SI-CHAIB (Architecte).
Tribune de l’Algérie libre