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Les cancéreux du CPMC sans soins pendant deux jours

by Redaction LQA

Alerte sur la pénurie des médicaments

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le 06.09.11 |

Le Centre anticancéreux Pierre et Marie Curie (CPMC) à Alger a vécu une grande «fronde» des patients depuis deux jours (dimanche et lundi). L’arrêt de tous les traitements médicaux oncologiques décidé par le chef de service, le professeur Bouzid, en est la raison de ce mécontentement. Une décision motivée par les graves ruptures de médicaments.

La direction a été prise d’assaut, hier matin, par de nombreux malades qui réclamaient leur traitement dans l’immédiat. «Nous vivons une situation lamentable. Je suis venue jeudi, on me demande de revenir dimanche pour me renvoyer une deuxième fois. Ce n’est plus possible de continuer à vivre ce calvaire. Nous demandons au président de la République de prendre en charge notre problème. Le ministère de la Santé n’a rien fait et pourtant il connaît notre situation. La direction du CPMC n’a rien fait non plus, et ce, depuis des mois», se lamente une jeune dame atteinte d’un cancer du sein. D’autres malades tentaient de forcer la porte de la direction pour exprimer directement leur mécontentement au premier responsable du centre.
En vain. La décision d’arrêter tous les traitements a sérieusement effrayé les nombreux patients atteints de tous types de cancer.
Les enfants sont également concernés. «Comment voulez-vous que les malades ne rechutent pas, si leur traitement est interrompu durant déjà des mois. Nous avons sans cesse lancé des appels aux différents responsables du secteur pour se pencher sérieusement sur cette question, mais les choses sont toujours à la case départ», regrette la présidente de l’association des malades cancéreux El Amel, chez laquelle de nombreuses personnes se sont rendues pour se plaindre. «Nous ne savons plus à qui nous adresser. Personne n’est sensible à notre douleur qui, pourtant, est à son paroxysme», nous confie une malade inquiète.
Dans une lettre adressée à toutes les autorités du pays au nom des 300 malades de Bordj Menaïel, une dame ne manque pas de signaler que la situation est catastrophique pour les patients de la région. «A chaque visite au service d’oncologie à l’établissement de Bordj Menaïel, on s’entend répondre : ‘Désolé, il n’y a pas de médicaments, peut-être la semaine prochaine.’ Et on repart bredouille. Cela dure depuis des mois et personne ne s’inquiète pour nous. Cette situation est révoltante, avilissante, dévalorisante, indigne et inhumaine. On nous laisse mourir à petit feu.» La même humiliation est également vécue dans les villes du Sud.
Une jeune dame venue de Touggourt, renvoyée hier pour la troisième fois, illustre bien la situation que vivent les malades cancéreux dans les différentes régions du pays. Ils sont orientés vers le CPMC dans l’espoir de voir leur douleur apaisée.
Malheureusement, le problème reste non résolu. «On ne peut plus continuer à administrer aux patients la moitié du traitement. La chimiothérapie, le traitement de base en oncologie, constitue un cocktail de produits qui sont pour la majorité en rupture. Les prévisions sont pourtant claires pour le nombre de malades pris en charge à notre niveau et les commandes doivent suivre, puisque le budget nécessaire a été débloqué, selon le ministère de la Santé. Il n’est plus possible de continuer à travailler dans de telles conditions», se révolte le professeur Bouzid, chef de service d’oncologie au CPMC. «J’ai effectivement donné l’ordre d’arrêter tous les traitement médicaux du cancer depuis dimanche, car il n’est pas question de traiter certains malades et non pas d’autres ou bien administrer un demi-traitement. Les consultations et les urgences ont été assurées. La notion de nouveaux et anciens malades (traiter uniquement les anciens patients) imposée par la pharmacie du CPMC est une ineptie du point de vue médical et éthique.

On ne choisit pas de tomber malade au mois de mars ou en août. J’ai moi-même saisi les autorités compétentes à ce sujet, à savoir le ministère de la Santé et la direction du CPMC depuis dix jours, mais la situation est toujours pareille», regrette-t-il. Pour la pharmacienne de l’établissement, Mme Nebchi, il n’y a aucune rupture au niveau du CPMC. Vous pouvez venir photographier les stocks de médicaments dont nous disposons. Elle tient à rappeler que ce centre est à vocation régionale et qu’il ne peut répondre à la demande nationale. Mais elle ne nie pas que plusieurs autres malades sont portés sur une liste d’attente. «Pour le moment, nous avons 269 malades qu’il faut prendre en charge et le comité médical du CPMC a décidé de traiter uniquement ces malades pour avoir de meilleurs résultats. Ces patients nécessitent un traitement de 18 séances avec trois ampoules tous les 21 jours.
Les nouveaux cas doivent attendre le prochain arrivage de médicaments. Il ne faut pas oublier que la PCH a d’énormes problèmes financiers. A cela s’ajoute la lettre de crédit», réplique-t-elle. Une situation qui vient compliquer sérieusement la prise en charge du cancer en Algérie, puisque la chaîne des soins est souvent interrompue ou quasiment inexistante, telle que la radiothérapie.
La décision a été levée, hier en fin de matinée, par le chef de service d’oncologie, le professeur Bouzid, suite à une réunion avec le directeur du CPMC qui s’est engagé à soumettre le problème à la tutelle et à établir la liste de tous les produits actuellement en rupture de stock au CPMC et d’expliquer les raisons de cette rupture.

Djamila Kourta

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8 comments

Nazim 6 septembre 2011 - 17h26

Pour les «privilégiés», il y a les soins modernes et performants outre-mer. Pour tous les autres, il reste les herbes du 3achab qui soignent tout, sans oublier la Hidjama pour évacuer le mauvais-sang et la Rokia pour chasser les djinns et les démons. Ainsi va le pays de H’mida (l’3ab et recham en même temps)
Pour faire philosophe, je dirais que dans tous les cas : la mort est l’issue inéluctable vers laquelle nous nous dirigeons tous et que nous atteindrons un jour quels que soient les soins appliqués. «Sa3dek ya f3al el khir» comme disait ma grand-mère, Allah yerhamha.
Pour redevenir l’incurable sceptique que je suis, j’ai tendance à penser qu’au-delà des individus, c’est la société entière qui est atteinte. Notre pays est gravement malade et c’est sa disparition qu’il faut craindre faute de soins adéquats. Je voudrais dire aussi, qu’à mon avis les «guerres» et les «soulèvements» anarchiques ne sauraient être des remèdes dans ce cas précis. Mais laisse-t-on aux gens d’autres choix?

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FATEMA 11 septembre 2011 - 1h40

le toubib ould abbes paiera pour son faux diplôme et pour tout ce qu’il a détourné

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anissa 13 septembre 2011 - 23h12

le cpmc alger une grande catastrophe le personellle est horrible docteur kara une femme sans sentiment ni aucune compation je vous lacherez pas madame

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cpmc morgue algérienne 13 septembre 2011 - 23h29

le dr bouzid qui se révolte tros drole es il est présent au moins dans le service jamai un service sale un personelle incompétant sachez dr bouzide vous et votre stafs que vous aurez sur la conscience la more de tous les cancéreux mal pris en chaarge svp aidez moi a creé un assos contre le cpmc

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Nazim 14 septembre 2011 - 5h51

@Anissa,
Je ne sais ce que vous a fait cette Doctoresse que vous désignez du haut de votre anonymat par son nom et qui officie si j’ai bien compris dans l’établissement «catastrophe» que vous nommez. Madame Anissa, vos propos sonnent à mon oreille comme des menaces même pas voilées à l’égard d’une personne dont vous ignorez certainement tout en dehors du fait qu’elle n’a pas répondu à vos attentes. Vous me faites penser à ces insatisfaits qui insultent une pauvre postière qui plus d’argent dans sa caisse, à ce mauvais payeur qui menace le guichetier de Sonelgaz parce qu’on lui aura coupé l’électricité, etc.
La catastrophe Madame, ce n’est pas (ou seulement) la personne qu’on a en face de nous. La «grande catastrophe» pour vous paraphraser, c’est le système qui fait que de telles situations soient aussi courantes et aussi banalisées. Mais La vraie catastrophe à mon avis, c’est cet aveuglement qui nous rend si agressifs et si peu respectueux les uns des autres. Un aveuglement qui nous empêche de voir ne serait-ce que juste derrière notre interlocuteur d’en face. On nous a depuis longtemps conditionnés à accabler le planton de nous empêcher d’entrer et à oublier qu’il reçoit ses ordres de celui qui n’hésite pas à jouer l’effarouché lorsqu’enfin, par des voies détournées on accède à lui.

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Hamid 14 septembre 2011 - 14h22

Étant un membre au sein d’une équipe de soin en hématome-oncologie au Canada, nous avons reçu quelques enfants algériens diagnostiqués quelques mois après leur immigration. Prise en charge impeccable, équipe multidisciplinaire, des soins humains ( Paradis)…Notre première inquiétude demeure celle de l’amélioration des services (soins) auprès du patient ( « patient » inclut famille dans ce concept)(On ne parle pas de pénurie) Les commentaires des parents de ces enfants font chaud au cœur et font monter les larmes à toute l’équipe.Effectivement je parle d’une dimension autre, aucune comparaison. À mon humble avis, Mr Nazim l’a bien expliqué. Notre société est malade.Respect, respect même dans l’adversité.
Avec tous mes respects à tous et à toutes, sans oublier les malades qui souffrent en silence et qui sont oubliés. Que Dieu les protèges.

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Nourredine BELMOUHOUB 14 septembre 2011 - 16h32

C’est déplorable, et dire que le droit aux soins et un des devoirs essentiels des pouvoirs publics, à la place, ces derniers se fâchent, qu’on je dis haut et fort que nos hôpitaux, sont pour nos malades, ce que sont les cimetières des éléphants au Kenya Autre chose avant que je ne l’oublie, les internés des camps du sud, ne bénéficient d’aucune couverture médicale, combien même ils sont en majorité victimes de maladies radios induites dues aux irradiations nucléaires,

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anissa 14 septembre 2011 - 23h55

@nazim:je ne sais pas si vous connaisez le personelle du CPMC alger mais sachez mr que le mot catastrophe est bien adapter le dr K. est un medecin enfin un cas d’école de la personalité des medecins avec aucunne humanité sachez mr nazim que l’empathie dans la relation de soin signifie une attitude générale et plutôt constante du médecin, caractérisée par une plus grande attention au malade, par l’accent davantage mis sur le dévouement, par le désir d’assumer des responsabilités, par une certaine chaleur dans la relation, par une attitude d’écoute et de disponibilité. Les médecins désignés comme les plus empathiques semblent globalement plus altruistes et poursuivent moins de buts personnels – carrière, prestige – que les autres. Par ailleurs, une majorité de patients souhaitent une relation de type humain avec leur médecin et sachez mr nazim aussi que ce que j(ai vécu au cpmc alger ce n’est pas le manque de médicament ou bien létat non présent mais labsence dune équipe médicale compétante.

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