LE MONDE MAGAZINE | 09.09.11 | 19h05
Pour Francis Fukuyama, politologue théoricien de la « fin de l’histoire », la démocratie américaine est paralysée par une grave crise de gouvernance.
Professeur Fukuyama, les attentats du 11 septembre 2001 hantent-ils toujours les Etats-Unis ?
Francis Fukuyama : Les attaques ont marqué le début de la fin de l’hégémonie des Etats-Unis sur le monde de l’après-guerre froide. Lorsque George W. Bush entra à la Maison Blanche quelques mois avant les attentats, rien ne semblait pouvoir entraver la puissance de l’Amérique. En politique étrangère, elle n’avait aucun rival sérieux. La bulle Internet venait à peine d’éclater et ne semblait pas devoir perturber durablement l’économie américaine qui sortait d’une décennie de croissance exceptionnelle marquée par de formidables innovations technologiques. Le Y2K, le bogue de l’an 2000, n’avait pas eu lieu et son unique conséquence, positive, fut le remplacement des vieux ordinateurs par de nouvelles machines.
Les attaques du 11 septembre 2001 ont porté un coup d’arrêt dramatique à cette période. Elles ont ouvert une décennie catastrophique pour l’Amérique, sur tous les plans : diplomatique, militaire et économique. La guerre en Irak a montré que l’Amérique n’avait pas les moyens de régler unilatéralement les problèmes du Moyen-Orient. L’Amérique a inconsidérément usé de son « hard power » et sous-estimé les difficultés financières que pouvaient engendrer ses actions militaires ainsi que la montée d’un très fort anti-américanisme dans le monde entier. Economiquement, non seulement les rivaux des Etats-Unis se sont considérablement renforcés ces dernières années mais le modèle américain néo-libéral est officiellement en crise depuis 2008.
L’Amérique est devenue vulnérable depuis le 11-Septembre ?
Depuis dix ans, elle a perdu de sa superbe. Ses choix de politique étrangère et de politique économique se sont révélés erronés. Le modèle de croissance américain s’est avéré très fragile et les attaques terroristes ont servi de révélateur à la vulnérabilité du pays. Cependant, le malaise américain ne remonte pas au 11 septembre 2001. Il date d’au moins un quart de siècle, depuis que le pays a commencé à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une génération, les Américains vivent à crédit grâce à un dollar faible et parce que les autres nations ont accepté de leur prêter de l’argent.
Quelles traces ont laissées les attaques dans la psyché des Américains ?
Une certaine islamophobie s’est développée au sein d’une partie de la droite américaine. C’est un sentiment latent chez certains Américains qui peut aisément être exploité par les politiciens car le thème demeure mobilisateur. Plus généralement, je dirais qu’à présent que les Etats-Unis retirent leurs troupes d’Irak et d’Afghanistan, deux guerres en relation directe avec les attentats du 11-Septembre, cette date va devenir au fil des ans un jour de commémoration des victimes américaines et plus encore de l’Amérique comme victime. Mais dans la psyché américaine contemporaine, il me semble que la peur du terrorisme, très présente au cours des années qui ont suivi les attaques, a cédé la place à des préoccupations plus terre à terre et plus tangibles : le chômage, le déficit, la précarité de l’économie et des finances de chaque foyer et du pays tout entier.
Au lendemain de la chute du mur de Berlin, vous avez écrit un article fameux – puis un livre – sur « la fin de l’histoire », à savoir le couronnement a priori définitif de la démocratie libérale de marché après la chute des régimes communistes. L’histoire s’est-elle remise en marche depuis les attaques du 11 septembre 2001 ? N’avez-vous pas péché par optimisme ?
Je ne le crois pas : aujourd’hui comme il y a vingt ans, il n’y a pas meilleur modèle d’organisation politique que la démocratie libérale dans le cadre d’une économie de marché. Personne n’a envie de copier les modèles d’organisation politique iranien ou afghan. Le modèle chinois, dynamique économiquement, pourrait constituer une alternative mais politiquement, je ne pense pas qu’on puisse imiter ce système, fruit d’une histoire plurimillénaire. Par conséquent, je considère toujours qu’il n’y a pas d’alternative à la démocratie libérale de marché. Néanmoins, le plus grand défi n’est pas de proclamer la démocratie mais de constituer des institutions démocratiques pouvant fonctionner sur le long terme. Or, au fil du temps, le bon agencement des institutions peut s’enrayer et paralyser une démocratie.
C’est le cas des Etats-Unis aujourd’hui ?
Je le crains. Au-delà de la crise économique actuelle ou d’une éventuelle nouvelle attaque terroriste, je crois que l’Amérique traverse une crise de gouvernance très grave. Le gouvernement est censé fonctionner grâce au système des « checks and balances » (des contrôles et contrepoids), or, aujourd’hui, les contrepoids sont trop nombreux et trop puissants. Aussi, le pouvoir est morcelé, le gouvernement ne peut plus agir, le pays est paralysé et la démocratie balbutie.
Pour quelles raisons ?
A cause de la polarisation extrême de la classe politique américaine, polarisation considérablement renforcée ces dernières années par la blogosphère et la montée en puissance des chaînes du câble partisanes comme Fox News. L’incivilité augmente ainsi que la pression sur les élus au point que la classe politique américaine est plus divisée que jamais, dans un climat proche de l’hystérie. De fait, elle n’est pas à la hauteur des défis actuels du pays. C’est sans doute l’élément le plus inquiétant de la crise actuelle.
La population ressent-elle les choses ainsi ?
Les Américains ont conscience de leur fragilité. Ils perçoivent que la reprise est très lente, que le chômage demeure fort, que l’économie stagnera ces prochaines années, d’autant que le marché immobilier se porte toujours mal et qu’il faudra au moins dix ans encore avant qu’il ne retrouve ses niveaux d’avant la crise. Beaucoup de gens ont perdu leur maison, beaucoup s’inquiètent pour leur retraite et constatent la baisse de leur niveau de vie, une précarité grandissante, notamment parmi la génération des baby-boomers. Ils ont perdu leurs illusions. Et pendant ce temps-là, les politiciens se disputent à Washington et les banquiers engrangent à nouveau des fortunes ! Tout cela alimente le pessimisme…
Le pessimisme ou la colère, notamment chez les partisans des Tea Party ?
Les deux. Les Américains se sentent floués par leurs élites de Washington et de Wall Street qui n’ont jamais été si mal perçues dans l’opinion publique. Les institutions sont bloquées. Elles n’ont pas seulement échoué à prévenir puis à enrayer la crise. Elles étaient directement impliquées dans la bulle financière et dans la crise qui a suivi son éclatement. Les institutions ont laissé faire et certains à leur tête se sont même considérablement enrichis sur le dos de l’Américain moyen. Puis elles ont renfloué les responsables de la catastrophe financière. Le populisme et la colère croissent, non seulement parce que le chômage ne baisse pas mais parce qu’un sentiment d’impuissance et d’abandon gagne une majorité de la population.
Diriez-vous que, dix ans après les attaques du 11-Septembre, les Américains considèrent que leur pays n’est plus exceptionnel ?
Je ne le crois pas. Ils sont toujours persuadés d’appartenir à une nation exceptionnelle, détentrice d’une mission universelle. « L’exceptionnalisme » américain ne signifie pas un taux de croissance remarquable ou un niveau de richesse plus élevé que celui des autres pays. Il est plus lié à nos institutions, au niveau de liberté dont tous les citoyens devraient bénéficier et aux possibilités offertes à chacun dans ce pays. Seulement, les Américains ont le sentiment que les élites ont fait main basse sur « l’exceptionnalisme » de leur nation.
En filigrane de notre conversation transparaît l’échec de la présidence de Barack Obama. A vous écouter, il ne serait pas parvenu à rassurer les Américains…
L’élection de Barack Obama fut le fruit de circonstances particulières, notamment de la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers à quelques semaines de l’élection présidentielle et du dégoût de l’électorat centriste pour George W. Bush et les républicains. Cependant, son élection n’a pas ouvert une nouvelle ère de domination démocrate, elle n’a pas constitué une élection de réalignement, c’est-à-dire une période où, pendant une génération, un parti domine la scène politique comme les démocrates après l’élection de Roosevelt en 1932.
Or je crois qu’Obama et son entourage ont interprété son élection ainsi, d’autant qu’elle a eu lieu dans des circonstances assez proches de celles de l’avènement de Roosevelt. C’était une erreur de croire que le conservatisme américain était mort pour longtemps après les errements des deux présidences Bush parachevées par la pire crise financière depuis la Grande Dépression. En réalité, les Américains ont d’abord voté contre les républicains en 2008. Ils n’ont pas voté pour un programme de gauche. Or Obama a cru qu’il disposait d’un tel mandat et qu’il avait du temps devant lui : au lieu de se concentrer sur la crise financière et le chômage, il a lancé sa grande réforme de l’assurance maladie. Immédiatement après, dès le début de sa présidence en fait, ses ennuis ont commencé.
Vous aussi êtes déçu de sa présidence jusqu’à présent ?
Oui ! Il n’a pas fait preuve d’un grand leadership, notamment à l’occasion des deux actions les plus importantes de son mandat : sa politique de relance et sa réforme du système de santé. Il a donné trop de latitude et de pouvoir au Congrès et n’a pas assez porté personnellement ses deux réformes : il n’en fut pas le moteur. Pour sa politique de relance, il n’aurait jamais dû confier tant de responsabilités à Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants de l’époque. Fondamentalement, je ne le trouve pas très bon politique. Il est beaucoup moins charismatique à la Maison Blanche que lorsqu’il était candidat.
Il a aussi commis des erreurs : il a attendu deux ans et demi pour rencontrer en tête-à-tête John Boehner, le chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, devenu son président depuis les élections de novembre dernier. Ronald Reagan l’aurait fait ! Bill Clinton aussi. A la différence de ses deux prédécesseurs, Obama est trop froid, trop intellectuel et trop réfléchi. De par son éducation élitiste, à Columbia et à Harvard, et son enfance à Hawaï, à la marge du pays, il semble déconnecté de la société, des petites villes du Middle West par exemple. Il ne comprend pas les gens des Tea Party, ils lui sont étrangers. Bill Clinton avait étudié à Georgetown mais était ensuite retourné en Arkansas. Il était plus attentif à l’Amérique profonde car il la connaissait mieux.
Vous n’êtes pas tendre avec le président Obama…
En effet. Plus fondamentalement, je lui reproche d’avoir raté une chance historique : la réforme de l’industrie financière. En 2009, les démocrates contrôlaient les deux Chambres du Congrès et les Américains auraient suivi Obama dans le sillage de son élection et de la crise financière. L’arrogance des Etats-Unis de l’après-guerre froide a été incarnée dans les années 1990 par Larry Summers, chantre – avec Robert Rubin – de la dérégulation financière sous Bill Clinton, puis dans les années post-11-Septembre par Paul Wolfowitz, le théoricien néo-conservateur et cerveau de la guerre en Irak. Wolfowitz a été puni par l’histoire mais Summers a été choisi par Obama pour diriger son conseil économique national jusqu’à son départ en novembre 2010 ! Or Larry Summers, lorsqu’il était secrétaire au Trésor à la fin des années 1990, a fait adopter le Gramm-Leach-Bliley Act qui mit fin aux principales mesures de la législation Class-Steagall Act du New Deal qui séparait les activités de banques commerciales et d’investissements. C’est lui aussi qui a présidé à la libéralisation du marché des contrats dérivés. Et c’est par ces deux biais que la crise financière est arrivée.
Pourquoi Obama a-t-il choisi Summers ?
Je ne sais pas. Larry Summers a une aura de gourou et il a longtemps présenté l’économie comme une science vaudou, c’est-à-dire non rationnelle. Il faut être culotté et très sûr de soi pour affirmer à quelqu’un d’aussi intelligent et roué que Summers que sa vision de la finance est fausse. Par ailleurs, Thimothy Geithner, le secrétaire au Trésor, était aussi un protégé de Larry Summers dans l’administration Clinton. Il présidait la Réserve fédérale (Fed) de New York lorsque la crise a éclaté. Or la Fed de New York est historiquement très proche de Wall Street. En somme, pour sauver l’économie américaine et réformer son système financier, Obama a choisi deux hommes adorés par Wall Street et impliqués dans les réformes et la politique qui ont permis ses abus puis provoqué sa chute.
Comment expliquez-vous alors que Barack Obama soit traité de socialiste et même de marxiste ou de communiste par ses détracteurs de droite ?
C’est paradoxal en effet mais l’opposition est stupide et opportuniste. Pour disqualifier Obama, elle est prête à lui reprocher tout et son contraire. Pourtant Geithner et Summers n’ont jamais songé à revenir au Class-Steagall Act ! Ils ont préféré assumer les pertes de l’assureur AIG afin qu’il puisse payer ses créanciers. Pourquoi le gouvernement a-t-il fait cela ? Ses créanciers étaient Goldmann Sachs et d’autres investisseurs du même type. Il eut été sensé de leur dire : « Ecoutez les gars, vous avez acheté ces créances douteuses et risquées alors assumez ! » S’il avait démantelé les grands conglomérats financiers « trop gros pour disparaître », Obama aurait au moins fait taire certains de ses détracteurs qui accusent son département du Trésor d’être trop favorable à Wall Street. Mais je crois que son administration ne voulait pas le faire.
Wall Street est intouchable ?
Il y a la nouvelle législation Dodd-Frank qui prévoit notamment une meilleure protection des consommateurs de crédit mais au fil des mois ses prérogatives et ses moyens sont rognés. Wall Street a constitué un lobby très efficace et très bien organisé. Le secteur financier en a les moyens : 1 % de la population détient 24 % des richesses nationales – contre 7 % en 1970 – et parmi ce 1 %, à l’exception de quelques génies de la Sillicon Valley, beaucoup appartiennent au monde de la finance. Mais plus globalement, qu’il s’agisse des syndicats, des médecins ou des agriculteurs, toutes les corporations disposent quasiment d’un droit de veto sur les législations les concernant et toutes font prévaloir leurs seuls intérêts. C’est l’une des raisons pour laquelle le système politique américain ne fonctionne plus correctement.
Je vous sens inquiet, presque désemparé. Vous êtes à ce point pessimiste quant à l’avenir des Etats-Unis ?
Si vous ne soignez pas une maladie, elle empire et quand elle se manifeste une seconde fois, ses effets sont plus dramatiques encore. Jusqu’à ce que le patient n’en puisse plus et décide de se traiter s’il n’est pas trop tard. Je pensais que la crise de 2008 aurait un impact favorable sur les républicains et qu’ils changeraient d’opinion quant à la nécessité de mieux réguler le marché financier et encadrer ses risques. Or les républicains sont plus fondamentalistes que jamais ! Pour quelles raisons ? F.F. | Il faut croire que la crise n’a pas été assez sérieuse à leurs yeux. L’action du gouvernement américain et des autres nations a empêché une nouvelle grande dépression. Alors, les choses peuvent continuer comme avant. Mais je pense au contraire que nous nous enfonçons dans un marasme de plus en plus profond. Peut-être faudra-t-il une nouvelle crise, extérieure cette fois, comme le crash du dollar, ou une autre récession pour que les choses changent. Et encore, ce n’est pas sûr : le Japon est en crise depuis vingt ans mais faute de leadership et de volonté politique, il n’en est jamais véritablement sorti.
PARCOURS
1952 : Francis Fukuyama naît le 27 octobre à Chicago (Illinois).
1992 : Parution de La Fin de l’histoire et le dernier homme.
2004 : Il intègre le Conseil présidentiel de bioéthique.
2005 : Il est professeur d’économie politique internationale à l’université Johns Hopkins de Washington.
2010 : Il rejoint l’Institut Freeman Spogli pour les études internationales.
Propos recueillis par Olivier Guez
21 comments
Regarder cette video publier sur le site egaliteetreconciliation.fr le vendredi le 9 septembre comme ca vous aller vous faire une idée sur ce qui c’est passé le fameux 9/11 :http://www.egaliteetreconciliation.fr/Les-Americains-savent-qu-Israel-est-derriere-le-11-Septembre-8058.html ça fait froid dans le dos franchement ……..
On aurait aimé que M. Foukouyama soit un peu plus prolixe sur les vrais bénéficiaires de la « faillite » frauduleuse de la Banque sioniste Lehman Brothers – couverte par le gouvernement du criminel de guerre G-W Bush et l’association de malfaiteurs qui lui servait de gouvernement – en particulier du transfert de tous les actifs de cette banque, avant sa mise en faillite, vers sa filiale d’Israël et qu’il nous révèle dans la foulée, le chiffre exact des fonds arabes « privés » qui avaient été estimés en Janvier 2009, à plus de 545 milliards de dollars et qui sont partis se loger dans les coffres d’Israël ! D’autant plus que cette information ne risque pas d’être fournie par les déposants arabes corrompus des monarchies du Golfe ou même de nos régions….
La seule solution pour sortir de la crise financière, c’est le recours à la finance islamique : les dirigeants du G-8 le savent, mais ils n’ont pas le courage d’affronter les lobbies des banques et de la finance internationale.
Tous s’attendent à une crise majeure pour taper le poing sur la table et mettre un terme aux économies fictives et spéculatives basées sur les produits financiers sans contrepartie productive.
Question:
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1 – Comment s’appelle l’homme à la cape Bleue qui survole les Twin Towers?
Réponse: superMAN.
2 – Comment s’appelle l’homme au filet Noir qui gravit les Twin Towers?
Réponse: spiderMAN.
3 – Comment s’appelle l’homme à la djellaba verte qui passe à travers les Twin Towers?
Réponse: musulMAN…..
Pour bien comprendre le systeme financier capitaliste, meditez cette histoire :
Bonne lecture à tous !
A méditer,
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La crise des ânes
Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village. Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien peu étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie. Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 EUR par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 EUR et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants. Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 EUR dans huit jours et il quitta le village.
> >
Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 EUR l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 EUR dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous
empruntèrent.
> >
Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés
jusqu’au cou, ruinés.
> >
Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt. Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier.
Celui-ci pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune.
> >
Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement.
Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu les mêmes infortunes.
> >
Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale… On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes
> > d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts. C’était, disait-on, inévitable mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes.
> >
Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les
frères Marchés.
Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants.
Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois.
Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place ?
Que ferez-vous ?
merci abdelkader ,il faut precise aussi l affaire madoff qui a profite aussi a israel. et que le probleme des etats unis est purement economique, et qu il dur d avant le 11 septembre. toutes les grandes firmes ameriquaine aller vers une faillite annoncee mais le 11 septembre fut la seule et unique solution l amerique devait exporter ces problemes.les etats unis ne souffre pas d une crise morale puisque elle on a pas .merci monsieur francis fukuyama vous venez de nous le demontrer
Il n’y a que les demeurés mentaux ou les médias imbéciles, manipulés par les lobbies sionistes à travers le monde, qui ont cru à la thèse de l’attentat « terroriste islamiste ».
Des centaines de livres et des milliers d’articles et de vidéos ont dénoncé le complot du 11 Septembre.
Voici une vidéo datée du 9 Septembre 2011 et donnant un point de vue intéressant de René Naba.
http://www.youtube.com/watch?v=d_ZgsNJJiaU&feature=player_embedded
@ — SAID.
Il y aurait plusieurs solutions. Entre autres :
1.- Déposer plainte au drs, avec le fol espoir qu’ils se précipiteront tous à la nage aux iles Bermudes pour aller racketter les voleurs ;
2.- Faire intercéder telle zaouia de Tlemcen, auprès de Bouteflika, pour l’obtention – aux frais du Trésor Algérien – d’un confortable dédommagement de toutes les victimes ;
3.- Prendre exemple sur les villages voisins qui venaient de s’affranchir les uns après les autres, de la mainmise des maires, des banquiers et des escrocs, sur les hommes et les richesses de leur village.
@ Mr.Dehbi
Merci pour ce point de vue de René Naba, il est clair comme l’eau de roche.
Nous sommes le 11 septembre 2011, dix ans après le «crime terroriste» survenu au même jour en 2001. Le jour où la planète (celle qui compte) s’est écriée d’une seule voix : « nous sommes tous des Américains». Cela n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisque l’événement est aujourd’hui célébré partout dans le monde comme élément fondateur d’un nouveau monde dicté par l’Amérique. Alors ! Peut-on dire vraiment que l’Amérique a perdu de sa superbe ?
Je veux bien le croire, du moment que des «experts reconnus» l’affirment. Pourtant à regarder de plus prés, l’Amérique n’a jamais été aussi arrogante, dédaigneuse, orgueilleuse et imbue de sa supériorité. Jamais elle n’a été aussi prête d’imposer son nouvel «ordre» mondial. Évidemment avant d’assoir son ordre, il faut d’abord instaurer (ou aggraver) le désordre partout ailleurs et user de chantage pour le restant. Les pays Européens conscients de leur rapport de force défavorable, se sont alignés docilement et font même du zèle parfois en faisant le sale boulot pour le maitre. Restent quelques fragiles ilots de résistance (comme Cuba, l’Iran, le Venezuela et la Corée du Nord notamment) qu’on préservera aussi longtemps qu’ils resteront sans réelle capacité de nuisance et qu’ils pourront servir de repoussoir aux autres. Quant aux nouvelles «puissances» que sont l’Inde et la Chine, leur rôle se limite pour le moment à produire les biens que les autres consommeront. En cas d’insoumission à l’ordre établi, on peut toujours déclencher une petite guerre entre les deux. Bien-sûr, on «promeut» partout la démocratie et on tolère la critique, mais il ne faut jamais toucher aux fondamentaux que sont l’obéissance aux maitres du monde et l’allégeance à leur Dieu-Dollar. Ce qui me ramène chaque fois à ce que nous vivons dans notre pays : on peut critiquer (mais pas trop) le système, à condition de ne jamais toucher à ses «Tawabit». Houspiller mais ne jamais toucher, critiquer mais ne jamais ébranler.
Assalam;
Je cite si Abdel Kader Dehbi;
» Abdelkader DEHBI dit :
11 septembre 2011 à 13 h 10 min
Il n’y a que les demeurés mentaux ou les médias imbéciles, manipulés par les lobbies sionistes à travers le monde, qui ont cru à la thèse de l’attentat « terroriste islamiste ».
Des centaines de livres et des milliers d’articles et de vidéos ont dénoncé le complot du 11 Septembre.
Voici une vidéo datée du 9 Septembre 2011 et donnant un point de vue intéressant de René Naba.
http://www.youtube.com/watch?v=d_ZgsNJJiaU&feature=player_embedded
Fin de citation.——————-
Voici 12 questions auxquelles la commission d’enquête présidée par le sioniste Kissinger, certainement l’un des « cerveaux du complot du 9/11 » et l’un des cerveaux qui ont promu « l’idiot UTILE, G. W. BUSH, à la présidence des USA » pour lancer la guerre contre les peuples musulmans, n’a évidemment pas répondu.
Bien entendu, alors que les USA ont dépensé 600.000 USD, sur l’enquête du 11/09, ont par contre dépensé 40.000.000 USD, à propos de « l’affaire CLINTON-MONIKA LEWINSKY »… pour ouvrir la voie au robot BUSH, et à la guerre de civilisation, pour ne pas dire la CROISADE du XXIè siècle.
Pour comprendre, visionnez cette VIDEO, qui vous permettra de voir à la 25è minute, la correspondante de la BBC, annoncer avant que ne se produise l’effondrement des la Tour, 20 minutes avant que ne se produisent les effondrements « ORGANISES par les PUTSHISTES US »… :
http://www.youtube.com/watch?v=hxG8xViLjrk&feature=related
Encore à ce jour, les USA, et leurs soutiens en Europe,demeurent MOBILISES pour le contrôle des richesses minérales et d’hydrocarbures du Moyen Orient, qu’Allah a situées en « terre d’Islam », terres saintes, évidemment, qui semblent susciter la hargne des milieux conservateurs et intégristes avides pourtant de richesses terrestres, aux antipodes des richesses spirituelles que procureraient un soit-disant contrôle des « lieux saints » comme durant les croisades du pape Urbain II…
Ce pontife, sollicité par l’Empereur Alexis Comnène et par le patriarche Siméon, ordonna au pèlerin Pierre l’Ermite de parcourir toute l’Europe, et de préparer les peuples à la « guerre sainte ». L’enthousiasme qu’excita partout cet ardent apôtre de la croisade avertit Urbain que l’heure du signal était arrivée.
Après avoir tenu un premier concile à Plaisance, pour s’assurer des dispositions du clergé, des seigneurs et du peuple, Urbain convoque une seconde assemblée à Clermont en 1095, où la croisade est décidée. La première croisade dura de 1096 à 1099, alors que celles des BUSH père et fils dure depuis déjà 20 ans..
@Nazim,
Bonjour,
Vous dîtes :
« Restent quelques fragiles ilots de résistance (comme Cuba, l’Iran, le Venezuela et la Corée du Nord notamment)… »
Je présume que vous êtes volontaires pour aller vivre en Corée du Nord, pays du parfait bonheur! 🙂
Allons donc, cher compatriote, la critique, pour être efficace se doit d’être radicale et sans concessions pour la bêtise, de quelque bord qu’elle soit.
Si l’Amérique capitaliste a montré depuis longtemps ses limites et ses errements, l’alternative marxiste stalinienne a également montré les siennes et un régime qui se dit « démocratie populaire » et dans lequel le pouvoir se transmet de père en fils ne peut nullement constituer une meilleure solution et un exemple à suivre.
La Corée du Nord, un ilot de résistance? Résistance à quoi? Je me le demande…
Cordialement
@Adel,
J’ai surement mal exprimé ma pensée concernant la phrase à laquelle vous faites référence. Quoiqu’en me relisant, je ne trouve nulle trace d’un propos disant que je voulais vivre en Corée du Nord. Pays où je n’ai jamais mis les pieds et dont j’ignore complètement le niveau de développement et la qualité de la vie. C’est aux citoyens de ce pays de nous le dire, encore faut-il qu’on leur permette (de part et d’autre) de s’exprimer.
Je n’ai jamais dit non plus que le système communiste possédait des vertus particulières et qu’il constituait une alternative préférable au système capitaliste-libéral ; son échec étant, à mon avis, définitivement consommé.
Dans mon texte, j’ai simplement dit que l’Amérique est en train d’imposer son hégémonie à l’ensemble de la planète. Maintenant, je rajouterais : par la propagande (Hollywood et consort), la manipulation (medias, information), par l’intrigue (coups fourrés) et par la force s’il le faut (Irak, Afghanistan,…) et que le processus s’est accéléré depuis l’acte fondateur du 11 sept 2001.
Mon commentaire (qui n’engage que moi) est uniquement descriptif d’une situation que je crois percevoir à travers les brides de renseignements qui me parviennent. C’est un simple constat et nullement un jugement de valeur.
Dans ce vaste programme planétaire, il y a les pays qu’on range dans l’axe du bien (celui de l’Amérique, bien entendu) et les autres(dont la Corée du Nord) qui incarnent le mal et dont la liste reste largement ouverte à tout éventuel récalcitrant. Cette liste-là est (à mon avis) tactique avant tout, car elle permet en pratique d’ostraciser qui on veut et en théorie d’assoir l’idée de «bien» qui ne peut exister que par confrontation avec le «mal». Le bien ne peut exister en dehors du mal donc, autant ranger dans cette catégorie des spécimens à la fois «diaboliques» et inoffensifs. Tout cela pour vous dire mon cher ami que vous présumez (j’aurais voulu reproduire ici votre smiley, mais je ne sais pas le faire) un peu trop vite. Je n’ai nullement l’intention d’aller vivre en Corée du Nord et je suis loin de prendre en exemple ce pays ou un autre. Il y a tant à faire dans le mien. Mais en raisonnant comme vous essayer de le faire dans ce cas précis, on peut se demander aussi pourquoi tant de nos «bons» musulmans choisissent souvent de vivre dans l’occident« mécréant» plutôt que de s’installer en terre sainte ou dans un autre pays appliquant la Charia ou de rester simplement chez «eux».
Enfin, pour redevenir sérieux, je partage tout à fait votre point de vue concernant la critique qui ne peut être efficace que si elle sans concession pour la bêtise de quel bord qu’elle soit.
Cordialement.
Juste pour compléter le commentaire de M. Abdel Madjid AIT SAADI – que je salue au passage – je voudrais rappeler aux visiteurs de ce site, cet épisode invraisemblable – Novembre / Décembre 2000 – des interminables comptages et recomptages des voix respectivement obtenues par les candidats Georges W Bush et son adversaire Al Gore, pourtant arrivé en tête. — C’était comme si le clan Bush devait arracher la victoire coûte que coûte, pour être en accord avec un sinistre scénario qui commençait déjà à se dérouler et qu’on ne pouvait plus arrêter !
@ si AEK
L’ideal serait la troisième voie ! Pourrions-nous le faire comme « les villages » d’à coté ??
@ — SAID :
On ne pourra jamais mieux définir que nos aînés, l’Algérie à laquelle ont toujours aspiré et aspirent encore à ce jour, tous les citoyens algériens : Une Algérie démocratique et sociale, dans le cadre des principes de l’Islam, ainsi qu’il est clairement stipulé dans l’Appel, du 1er Novembre 1954 :
« « 1) La restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques.
2) Le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions. » »
Des principes clairs et sans équivoque, qui font l’unanimité de la nation, mais dont l’esprit et l’éthique ont régulièrement été instrumentalisés, violés, trahis, voire reniés par la classe politique algérienne dans son ensemble, pouvoir comme opposition.
A @Abdelkader DEHBI,
Il faut juste ajouter :
– lutte pour la renaissance d’un Etat Algérien sous la forme d’une république démocratique et sociale et non la restauration d’une monarchie ou d’une théocratie révolues.
– La base est incontestablement de caractère national, politique et social.
– Elle n’est inféodée ni au Caire, ni à Londres, ni à Moscou, ni à Washington.
Mes respects,
Mes respects,
@ Batni :
Il n’y a pas lieu à chaque fois de se référer à un document qui a été abrogé. Je tiens à vous signlar que la Plate-forme politique de la Soummam n’a pas fait long feu : elle a été enterrée une année après son adoption par le CNRA d’août 1957 qui a tenu compte de la réprobation de l’ensemble des cadres de la Révolution selon Krim Belkacem.
Cependant, le CNRA s’est entendu sur une formule médiane au sujet du cadre islamique ou non de l’état algérien, formule qui est la suivante et qui amende la Proclamtion du 1er Novembre :
« Un état qui ne soit pas en contradiction avec les principes de l’Islam. »
J’espère que cette formule vous agrée aussi. Je pense que c’est un minimum incontournable.
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Je suis désolé, mon cher compatriote, mais l’Appel du 1er novembre et la Plateforme de la Soummam sont les textes fondateurs de la Révolution nationale. Ils sont indissociables. Ce qui s’est passé avec le néo-CNRA à partir de 57 relève de la logique de la force et rien d’autre. Cela a aboutit à l’élimination d’Abane Ramdane, Rahimahou Allah et à l’ouverture des portes du banditisme politique qui sévit à ce jour. Depuis 57 et l’élimination des principaux acteurs POLITIQUES du Congrès de la Soummam, tout a baigné dans l’illégitimité révolutionnaire qui a été « transformée » en 62 en fausse légitimité révolutionnaire par les imposteurs des frontières.
Cordialement.
Salah-Eddine
Cher Salah-Eddine :
En vous lisant, je suis tombé des nues. Vous récusez le CNRA dont tout le monde reconnait la représentativité et le fontionnement démocratique, un CNRA qui a conduit à bon port la Révolution jusqu’à son terme ultime avec l’approbation des Accords d’Evian à une grande majorité moins quatre voix (celles des membres de l’Etat-major).
Le CNRA est une institution du Congrès de la Soummam : c’est à ce titre et à celui de l’organisation générale des instances de le Révolution (ALN, FLN) qu’on qualifie la Plate-forme de la Soummam de document fondateur de la Révolution algérienne. Abbane Ramdane, lui-même, qui a pâti du CNRA d’août 57 dans lequel il a été mis démocratiquement en minorité, n’a émis aucune critique à son sujet.
Entre le fonctionnement du CNRA durant la guerre et celui de l’APN de l’après 62, il n’y a pas photo : tout démocrate sincère ne peut qu’être fier du CNRA, une institution démocratique du Congrès de la Soummam, il faut quand même le souligner.
Ce qui a été abrogé du Congrés de la Soummam, c’est sa Plate-forme politique y compris par les membres vivants du Congrès de la Soummam, excepté Abbane, et encore, je n’en suis pas sûr : Abbane a bien voté avec Sadek Dehiles contre l’abrogation du principe de la primauté du politique sur le militaire et contre l’abrogation du principe de la primauté de l’intérieur sur l’extérieur.
Mais, il n’est pas certain à ma connaissance qu’il ait voté contre la résolution relative à ce que l’état algérien ne doit pas être en contradiction avec les principes de l’Islam.
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Non, mon cher Ami, je ne recuse pas le CNRA issu du Congrès de la Soummam. Je critique ce qui est advenu du CNRA à la fin de l’année 57 où des décisions unilatérales et arbitraires ont été prises. Sous pretexte de remplacer le regretté Mohamed Larbi BenM’Hidi assassiné par la soldatesque coloniale, Krim et Boussouf convoqueront une réunion du CNRA avec l’arrière-pensée de remanier le CCE et affaiblir Abane, l’homme politique. Ce CCE fut porté à 9 personnes effectives (5 colonels et 4 civils) avec l’élimination de Dahlab et Benkhedda, pour affaiblir Abane. Adieu la primauté du politique sur le militaire !!Du 1er CCE ( 5 membres) qui était pratiquement politique en dehors de Krim, on est passé à un 2e CCE avec 5 militaires !!!! Quelle est la raison objective de l’élimination de 2 éminentes figures politiques que sont Dahlab et Benkhedda? Krim et Boussouf ne donneront jamais les raisons. Il ne faut pas se faire d’illusions, mon cher Ami, le CNRA n’était qu’un pouvoir apparent dont se jouaient les 3B, comme aujourd’hui d’ailleurs Savez-vous que ce n’est pas ce pouvoir apparent qu’était le CNRA qui avait désigné le 1er gouvernement? C’est le CCE « remanié » durant l’été 57 qui se transforma d’autorité en GPRA.
Savez-vous que depuis ce « remaniement » de force, les colonels ne respectaient plus les décisions de ce CNRA?
Qui avait décidé de liquider Abane et de quel droit? Le CCE? non ! Le CNRA? non! C’étaient les 5 colonels du CCE et eux seuls, sans consulter les civils de la même instance qui avaient décidé de liquider un membre de ce même CCE !!! Quelle fut la réaction du CNRA? Aucune !
Ce CNRA disparaitra de la scène de décision jusqu’en décembre 59 quand il sera « convoqué » ….à Tripoli par les conseils militaires des wilayas réunis à Tunis durant plus d’un mois avec bien sûr les 3B !!!!!!!Il s’agissait plus de grenouillage qu’autre chose.
Seul le CNRA d’août 61, « désignera » le nouveau GPRA présidé par Benkhedda après d’âpres tractations entre les 3B et des désaccords avec l’Etat-Major des frontières qui commençait à sortir du bois.
Je ne parlerais pas du congrès du CNRA de Tripoli de mai 62 qui ne fut qu’une grossière manoeuvre de Ben Bella , l’éphémère zaïm devant l’Eternel, avec l’appui de l’Etat-Major des frontières, pour prendre le pouvoir et en excrétant la fumeuse Charte de Tripoli qui imposait au peuple algérien un socialisme importé des pays totalitaires du bloc soviétique. Un congrès où des zaîms se sont comportés comme des voyous au langage ordurier et où des potentats n’ayant tiré aucune cartouche contre l’armée coloniale, posaient leurs PA sur la table pour intimider les politiques !!
Oui, le CNRA issu du Congrès de la Soummam était une instance démocratiquement élue par les Congressistes. Le remaniement de force du CCE par le CNRA en 57 n’a jamais été réalisé démocratiquement mais imposé par Krim et Boussouf.
N’est-ce pas du banditisme politique ? Et dont nous payons aujourd’hui le prix fort.
Il faut avoir le courage et l’honnêteté, mon cher compatriote, de dépoussierer l’Histoire et de lever le voile sur les zones sombres de notre révolution. C’est grâce aux sacrifices de notre peuple et l’Aide de Dieu que notre indépendance fut arrachée et rien d’autre.
Fraternellement.
Salah-Eddine
@Nazim
Bonjour,
Merci pour vos clarifications.
Pour ma part, bien qu’étant en principe favorable à une société de type socialiste dans laquelle l’argent jouerait un rôle moins important et l’être humain serait encouragé à développer ses qualités les plus nobles et non pas à devenir un robot qui produit et consomme sans fin avec acharnement, je préfère l’Amérique avec tous ses défauts à la Corée du Nord.
Ce sont des régimes comme celui qui sévit en Corée du Nord qui ont sali l’idéal socialiste et qui font que le capitalisme continue à rester attractif pour la plupart des gens. Le régime de ce pays (et non le peuple n est pris en otage par une caste militaro-bureaucratique, comme l’est le peuple algérien) constitue la négation de tout ce qui est humain. Pour moi, tout régime politique qui met toute son énergie et tous ses efforts dans la transformation de tous les citoyens en soldats et du pays en immense caserne à ciel ouvert, faisant défiler des dizaines de milliers de robots derrière des missiles balistiques, est destructeur de l’être humain et ne peut nullement être cité comme un exemple de résistance, même lorsqu’il s’agit de résister à l’impérialisme américain.
Quand on résiste, on propose mieux, pas pire.
Cordialement
Cher Salah-Eddine :
Je voudrais attirer votre attention sur le fait que les 3B regroupaient à eux trois l’ensemble des cadres de l’ALN sans compter l’appui des cinq dirigeants emprisonnés. Tout ce beau monde représentait réellement la Révolution algérienne et tiraient leur légitimité de l’acte fondateur du 1er Novembre : c’est cette légitimité qui a manqué à Benkhedda et aux centralistes. C’est un fait et on ne peut rien y faire. Le premier des politiques lui-même, à savoir Messali Hadj, a été écarté pour ce motif.
Ceci pour conclure que le CNRA a été l’émanation démocratique de la Révolution : personne n’obligeait ses membres militaires ou politiques de voter dans un sens ou dans un autre.
Pour finir, les 3B n’ont eu leur influence au sein de la Révolution qu’en l’absence des cinq emprisonnés : dès que ceux-ci ont été libérés, ils ont disparu de la scène politique.
Ce n’est pas parce que le CNRA reflétait la tendance lourde novembriste de la Révolution qu’il n’est pas démocratique : le CNRA n’a rien à voir avec les coups de force militaires qu’on a connus après l’indépendance. C’est une injustice que de le faire croire et il est contreproductif pour la compréhension de notre histoire.
C’est un peu décousu, je m’en excuse, pris par le temps.