Home Actuel (1) Honteux mensonges d’un putschiste au crépuscule de sa vie !

Honteux mensonges d’un putschiste au crépuscule de sa vie !

by Redaction LQA

Khaled Nezzar face à la justice Suisse : Le P-V d’audition

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

El Watan  24 et 25. 10.11

Durant deux jours, les 20 et 21 octobre passés, l’ancien ministre de la Défense (1991à 1993), Khaled Nezzar, a été auditionné par la procureure fédérale suisse, Laurence Boillat, suite à une plainte déposée contre lui pour «suspicion de crimes de guerre». L’audition a porté principalement sur le rôle du général à la retraite, sur le rôle de l’armée dans la gestion de la décennie noire et la lutte antiterroriste. Des questions également sur le départ de Chadli Bendjedid et le rôle du Haut-Comité d’Etat (HCE). El Watan publie, aujourd’hui et demain, l’intégralité du procès-verbal de l’audition.

Genève, Hôtel de police, jeudi 20 octobre 2011,
Se présente, amené par la Police judiciaire fédérale (PJF) sur mandat d’amener du 19 octobre 2011 du ministère public de la Confédération (MPC),
en qualité de prévenu  : Khaled Nezzar.
En présence de :
– Laurence Boillat, procureure fédérale suppléante, direction de la procédure
– Ludovic Schmied, procureur fédéral assistant
– Caterina Antognini, stagiaire-juriste, rédaction du procès-verbal
– Me Magali Buser, avocate à Genève, défenseur d’office
– Me Anthony Howald, avocat-stagiaire auprès de Me Szalai.

Vous avez le droit de faire appel à un défenseur ou de demander un défenseur d’office (art. 158 al. 1 let. c CPP). En vertu de l’art. 130 Iit b, vous avez l’obligation d’être assisté d’un défenseur dans le cadre de la présente procédure.

Note : sur demande du MPC, le prévenu a indiqué à la PJF au moment de son interpellation, qu’il ne connaissait pas d’avocat et qu’il s’en remettait au choix de la direction de la procédure. Le MPC a pris contact avec la permanence des avocats genevois à 9h35. Me Buser, avocate à Genève, désignée d’office, s’est entretenue avec son client avant l’audition, soit de 10h30 à 10h45.

Avez-vous besoin d’une traduction (art. 158 al. 1 let d CPP)?
Non.
Information sur vos droits
Vous êtes entendu en qualité de prévenu (art. 157ss CPP) dans le cadre d’une instruction ouverte à votre encontre par le ministère public de la Confédération, en date du 19.10.2011, pour un soupçon de crimes de guerre (art. 264b ss CP 1 art. 108 et 109 aCPM) commis en Algérie durant le conflit armé interne de 1992 à 1999.
Vous avez le droit de refuser de déposer et de collaborer (art. 158 al. 1 let. b CPP). Si vous déposez, vos déclarations peuvent être utilisées comme moyen de preuve. Vous êtes rendu attentif aux conséquences pénales d’une dénonciation calomnieuse (art. 303 CP) si vous dénoncez comme auteur d’un crime ou d’un délit une personne que vous savez innocente, d’une induction de la justice en erreur (art. 304 CP) et de la soustraction d’une personne à une poursuite pénale (art. 305 CP).
Avez-vous compris cette notification ?
Oui.
Avant de commencer, ëtes-vous d’accord de faire des déclarations ?
Oui, je suis tout à fait d’accord.

-1. Que signifie le passeport diplomatique algérien n°0015201 trouvé en votre possession ?
C’est un passeport qui permet de voyager n’importe où dans le monde sans avoir à demander de visa et qui ne donne pas le droit à l’immunité parlementaire. J’ai le droit de recevoir des autorités algériennes un tel passeport pour voyager.
Note : je vous informe que, contrôle fait auprès du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), vous ne bénéficiez d’aucun statut diplomatique ni accréditation en Suisse. Selon le DFAE, ce document ne crée aucune immunité mais vous attribue seulement des privilèges en matiére de transport.
-2. Pour quel motif êtes-vous actuellement présent en Suisse ?
Je suis en Suisse pour voir mon psychothérapeute, le docteur Bourgeois, pour arrêter la cigarette.
Note : je vous informe que, selon les explications du DFAE, vous ne bénéficiez en Suisse d’aucun privilège ni immunité dès lors que vous étiez ici à titre privé.
-3. Que pouvez-vous dire au sujet du conflit qui a touché l’Algérie durant les années 1992 à 1999 ?
D’abord j’aimerais savoir pourquoi je suis poursuivi puisque la Convention de 1984 dit textuellement que, en cas de crime de guerre, si quelqu’un n’a pas été poursuivi chez lui, il ne peut pas être poursuivi dans un état étranger.
Note : la procureure fédérale suppléante explique que selon la loi suisse, nous avons la possibilité de poursuivre quelqu’un pour crime de guerre, peu importe l’endroit où à été commise l’infraction.
Je ne suis pas concerné par ce conflit. Pourquoi vous me posez cette question ? Je ne suis pas celui qui a déclenché ce conflit. J’étais ministre de la Défense. Je dois savoir qu’est-ce qu’on me reproche. Des «suspicions», c’est un terme bien trop vague. Moi je n’ai pas les mains sales. Est-ce qu’il y a des plaintes à mon encontre ?
J’ai fait un procès à Paris en 2002 sauf erreur, suite à une attaque en justice d’un élément du Front islamique du salut (FIS). Cette personne a été poussée par les partisans de la politique du «qui tue qui ?», lesquels voulaient faire croire que c’étaient les différentes autorités en fonction qui tuaient les civils.
-4. Pour quelle raison ce conflit a-t-il été surnommé « la sale guerre» ?
Toute guerre civile est une sale guerre. Il y a des dépassements partout, c’est sûr. Beaucoup de civils sont morts pour rien. Cette guerre s’est déclenchée car le FIS à l’époque voulait le pouvoir, quitte à utiliser la violence. Il y·a eu un premier tour d’élections où le FIS, arrivé avec 26% des suffrages, a eu la majorité des sièges. Suite à cela, il y a eu la démission du Président. S’est posé le problème de savoir s’il fallait laisser le processus électoral continuer, auquel cas le pays serait allé vers la catastrophe, ou s’il fallait intervenir. Il y a eu arrêt du processus électoral de la part du Conseil de sécurité national ; c’était pour nous une réponse politique, alors que le FIS s’est lancé dans une guerre civile. Il y avait des attentats, c’était le chaos total. La violence a commencé avant, le FIS voulait la majorité alors qu’il n’avait eu que 21% des voix. C’était début 1992.
Il y avait de la violence quotidienne, des menaces ; les gens invoquaient la charia en tant que Constitution. Le FIS voulait changer la manière de se nourrir et de se vêtir. Le FIS était en fait un parti totalitaire qui voulait gouverner par la loi islamique.
-5. Quelles étaient vos fonctions en Algérie avant 1992 ?
J’ai été commandant des forces terrestres en 1988, sauf erreur, sous la présidence de Chadli Bendjedid et, à ce titre, adjoint du chef d’état-major. Je suis passé chef d’état-major de l’armée en 1991, toujours sauf erreur. J’ai fait toute ma carrière militaire en Algérie. J’étais officier de l’armée française, j’ai déserté l’armée française pendant la guerre d’Algérie en rejoignant les maquis.
Ensuite j’ai été ministre de la Défense vers fin 1991 début 1992. Je ne suis pas resté longtemps à ce poste, environ un an.
Sur question, je ne pense pas avoir été nommé ministre de la Défense le 27 juillet 1990, comme vous l’indiquez. J’ai été ministre jusqu’en 1993 et, à ce titre, membre du Haut-Comité d’Etat (HCE). Comme vous me l’indiquez, il est exact que j’ai quitté ma fonction de ministre et le HCE le 10 juillet 1993.
-6. Quelle était votre opinion au sujet du Front islamique du salut (FIS) ?
C’était un parti totalitaire qui prônait une loi que j’abhorrais. Je ne suis pas un éradicateur. Je ne partageais pas leurs opinions et leur manière de voir les choses, leur façon d’associer l’Islam à la politique. Sur question, je n’étais pas un militant politique, si ce n’est qu’avant 1989 j’étais membre du FLN, parce que nous étions encore sous le régime révolutionnaire. Lorsqu’il y a eu la Constitution de 1989, qui prônait le multipartisme, l’armée s’est retirée du FLN. Dès ce moment, je n’étais plus catalogué politiquement, mais en tant que citoyen algérien je n’appréciais pas la manière de voir du FIS.
-7. De quelle manière avez-vous participé au coup d’Etat du 11 janvier 1992 ?
Je ne suis pas d’accord de l’appeler «coup d’Etat». Chadli Bendjedid déclare encore aujourd’hui qu’il a démissionné. Personne ne l’a poussé à démissionner. J’étais ministre de la Défense, pourquoi l’aurais-je poussé à démissionner ? Je n’ai jamais revendiqué le coup d’Etat, ainsi que vous semblez l’avoir lu dans des sources ouvertes. J’étais parmi ceux qui prônaient l’arrêt du processus électoral, c’est vrai, ceci dans l’intérêt de mon pays, mais je n’ai rien à voir avec la démission de Chadli Bendjedid. D’ailleurs, si on avait arrêté Hitler à l’époque, on n’aurait jamais vécu tout ce qu’a vécu l’Europe depuis.
-8. Quelles étaient vos fonctions en Algérie pendant le conflit, soit durant la période de 1992 à 1999 ?
A cette période j’étais ministre de la Défense et membre du HCE jusqu’en juillet 1993. Sur question, je n’ai pas exercé d’autres fonctions. A cette période il y avait une présidence collégiale. Mohamed Boudiaf a été président du HCE. Sur question, je n’ai jamais été président du HCE.
Sur question, je précise que le comité était composé de différentes personnalités de la Révolution (des anciens du FLN), qui n’avaient pas de fonctions étatiques, sauf moi qui étais ministre de la Défense. Le Comité était composé de cinq personnes avec le Président. Ces personnes avaient été choisies par le Conseil de sécurité (chef du gouvernement, ministre de la Défense, ministre de la Justice, ministre de l’Intérieur, président du Conseil constitutionnel, sauf erreur).
Sur question, je précise que le Comité pouvait gouverner le pays. C’était une direction collégiale. Il s’agissait d’une période où il n’y avait plus d’institution.
Sur question, ce Comité a été en fonction pendant deux ans, soit depuis début 1992 jusqu’à fin 1993, moment où le nouveau président a été élu.
Sur question, je confirme que pendant deux ans j’ai fait partie, avec le Président et trois autres personnes, de la gouvernance collégiale qui dirigeait le pays à cette époque. Je précise qu’il y avait un gouvernement avec des ministres. Sur question, je précise que le ministère de la Défense avait été choisi pour faire partie du HCE parce que, dans des pays en voie de développement, l’armée est la seule institution fiable, car structurée et organisée. L’armée avait son poids dans tous les pays en voie de développement.
Sur question, je précise que le Comité prenait les décisions concernant le pays et ensuite le gouvernement les exécutait. Les trois autres membres du HCE, à part le Président et moi, étaient l’ancien recteur de la Mosquée de Paris qui est décédé depuis, le docteur Haddam ; maître Ali Haroun, ancien membre de la Fédération de France ; Ali Kafi, responsable des anciens combattants, ancien historicien de la Révolution. Toutes ces personnes étaient des révolutionnaires. A cette époque, la seule institution qui restait c’était l’armée. Chadli Bendjedid qui, à ce moment, était Président et Ministre de la Défense, venait de se désister de sa charge de Ministre de la Défense m’a nommé au poste de Ministre de la Défense.
-9. Pouvez-vous m’expliquer quel type de décision a pu prendre le HCE ?
Toute décision qui servait à gouverner le pays, pour le quotidien du pays, pour son avenir et les questions stratégiques. Je précise qu’il n’y avatt pas de Parlement. Pour les communes, il y avait des suppléants dans chaque localité ou ville importante. Ces représentants étaient des représentants locaux, ils étaient le point de contact avec la population. C’était comme des maires, on les appelait les DEC. Il n’y avait pas de relation directe entre les DEC et le HCE. Ces représentants remplaçaient les éléments du FIS dissous par une loi de justice.
Sur question, je précise que les autorités communales existaient. La politique et la conduite du pays étaient dans les mains du HCE, il n’y avait pas d’autre instance telle qu’une Assemblée. Le Comité était là pour suppléer la Présidence. Le HCE est l’équivalent d’un chef d’Etat d’un autre pays. Il y avait un Conseil de sécurité, la seule instance qui n’existait pas était le Parlement. Il a fallu attendre la réélection de l’Assemblée, ce qui a été fait deux ans après. Sur question, je précise que les décisions pour le pays étaient discutées au niveau du HCE et, comme dans n’importe quel autre pays, ces décisions ne sont pas contestées. Seules les décisions du gouvernement sont discutées devant le Parlement.

-10. Comment les décisions du HCE étaient-elles mises en œuvre Jusqu’aux instances politiques du bas de l’échelle?
Il y avait des rouages normaux. Bien que la situation était particulière, il y avait des instances administratives, des départements. Une décision du HCE passait au gouvernement qui lui-même communiquait la décision au ministère concerné. Ensuite ce dernier faisait passer ces  décisions  dans les départements et puis, au niveau local, dans les communes. Dans les communes, il y avait des gens élus. Toutes les places libérées par le FIS, qui a été dissous, ont été remplacées par les DEC. Sur question, je précise qu’au niveau communal, c’était le maire avec ses adjoints qui mettaient en œuvre les décisions.
Je précise que la seule particularité du système était qu’il fallait suppléer au Président qui avait démissionné. La solution d’une présidence collégiale a été préférée à un Président unique.

-11. Quelle était le rôle de l’armée dans le régime politique de 1992 à 1993 ?
Dans une situation de subversion, l’armée a été appelée par le HCE, comme les autres services de sécurité, à participer à la contre-subversion, soit à la lutte antiterroriste.
Sur question, l’armée m’était hiérarchiquement subordonnée. L’engagement de l’armée était décidé au niveau du HCE. Il a été décidé de créer des camps d’éloignement sous tutelle de la justice, dont certains étaient gérés par l’armée. Il devait y avoir quatre ou cinq camps. Pendant une période, ces gens étaient éloignés parce qu’ils créaient de l’insécurité. Les services de sécurité ou les enquêtes judiciaires déterminaient qui devait être éloigné. L’armée dans certains cas a été appelée à la rescousse, sinon ce n’est pas un service de police. Elle apportait son aide. Les gens mis dans les camps étaient arrêtés dans les rues. C’était la justice qui décidait systématiquement qui devait être placé en détention. Il s’agissait d’une justice nationale. Les juges dépendaient de tribunaux nationaux de première instance.
Sur question, je précise que certains ont été libérés, il y a eu des recours. Je ne peux pas vous dire pendant combien de temps ces gens étaient éloignés. C’était très difficile de se référer à des normes strictes dans une situation catastrophique comme celle qu’on était en train de vivre. Je n’aurais jamais pensé que les Algériens pouvaient attaquer d’autres Algériens et aller jusqu’où ils sont allés. Ce n’est pas une simple guerre civile. La conviction religieuse était à l’origine de tout ça, ces événements néfastes.
Sur question, je réponds qu’à la base de l’éloignement il y avait les lois en vigueur. C’était le tribunal qui décidait le temps d’éloignement. Je ne connais pas les lois. Je ne connais que les lois militaires. Lorsqu’en face de vous vous avez quelqu’un qui est armé, vous répondez de la même façon ! Il y a toujours des dépassements et c’est très difficile de les régler. C’était au-deçà des autorités. J’ai entendu des cas de dépassements. Sur question, je précise qu’un dépassement pouvait aller jusqu’à donner la mort. Que voulez-vous, quand des hommes arrivent dans un village où il y a eu une attaque, ils y trouvent des femmes éventrées, des bébés fracassés contre les murs, des cadavres démembrés, il arrive donc parfois qu’une personne réagisse mal.
Ce n’était pas quelque chose de généralisé. Ce sont des cas qui nous ont été signalés et qui remontaient parfois jusqu’au ministère. On remettait l’auteur entre les mains de la gendarmerie. Pour vous donner un exemple, un ancien militaire ayant commis des dépassements est seulement récemment sorti de prison. On peut comprendre ces dépassements, mais il faut quand même prendre des mesures. On veut faire croire que c’était les autorités qui étaient responsables. S’il y a eu des dépassements de la part des autorités, ça ne pouvait être que des dépassements d’individus isolés qui, une fois portés à la connaissance de l’autorité, étaient sanctionnés.
Tous les autres carnages sont le fait d’éléments du FIS qui, eux, ne sont pas sanctionnés. J’ajoute même qu’un de ces éléments se trouve en Suisse, à savoir M. Aït  Ahmed. J’ajoute que pendant la période difficile (les années 1990) j’ai été agressé à l’aéroport de Genève par un élément du FIS.

-12. Comment les décisions de l’état-major de l’armée étaient-elles mises en œuvre jusqu’au bas de l’échelle militaire ?
Il y avait des actions militaires de toute sorte, des opérations, des manœuvres, des ratissages pour essayer de capturer les terroristes. Les décisions prises au sein du HCE passaient par le ministère de la Défense, puis par le chef d’état-major, qui à cette époque était Mohamed Lamari. C’était la voie normale. En dessous du chef, il y avait des commandements régionaux. Il y avait des états-majors opérationnels, responsables de monter des opérations dans une région, par exemple lors de signalements de terroristes. Un chef d’état-major opérationnel n’était pas une fonction fixe. Les petits états-majors opérationnels étaient crées en fonction des besoins. Ils étaient dirigés par un militaire du rang de colonel, en général. Ça pouvait aussi être un général. Une fois que l’état-major opérationnel avait défini la mission, cette dernière était attribuée aux unités de terrain (régiment, bataillon), placées sous le commandement de leur propre chef qui pouvait être un chef de bataillon ou de régiment (lieutenant-colonel, commandant). Ces derniers sont les exécutants des décisions prises par l’état-major opérationnel.

-13. Comment expliquer que des personnes isolées, alors qu’elles étaient placées sous un commandement, aient pu commettre des dépassements ?
Je vais vous raconter une histoire. Il y avait un barrage sur la route. La majorité du groupe de personnes a été tué. Le chef d’unité a pris les gens blessés et les a amenés dans l’hôpital du village voisin. Mais entre temps, il a vu une personne habillée avec un habit islamique en train de rigoler. Il a pris cet homme et l’a abattu d’une rafale. Je le répète, ce sont des cas très limités. Pour tous les cas portés à notre connaissance, nous avons réagi.
Sur question, je précise qu’une unité ne peut pas avoir commis un dépassement en groupe. L’armée est issue du peuple. Je ne comprends pas comment les gens pouvaient être capables de faire ça.  Je suis passé en procès à Paris.
C’est moi qui ai voulu le procès. Je n’étais pas prévenu, c’était dans le cadre de la plainte qui avait été déposée à mon encontre. J’ai écrit un livre qui expliquait les événements. En raison de la Convention de 1984, le procureur français n’aurait pas dû accepter la plainte parce que je n’étais pas poursuivi chez moi, mais il l’a tout de même fait. Il y a des Algériens qui ont déposé plainte à mon encontre.
Sur question, je précise que j’ai porté plainte contre cette personne pour aller au tribunal, afin d’expliquer au monde entier ce qui s’est passé en Algérie. Nous étions parasités par les éléments du FIS et par vous, les Européens. Je voulais seulement que les gens m’entendent. Le procureur de la République a dit qu’il y avait deux visions des choses. Je savais très bien que les autorités françaises n’allaient pas prendre de décision politique. L’essentiel c’était de communiquer à la presse ce qui s’est passé en Algérie.
M. Gez, auuteur du livre La Découverte, est responsable de tout ça. Il s’est basé sur le «livre blanc» qui signalait les dépassements. Habib Souaidia, s’inspirant du livre de Gez, a dit qu’un enfant avait été brûlé par l’armée. Je déposé plainte contre lui et amené des témoins, notamment le père de l’enfant en question, qui a témoigné que son fils avait été tué par un islamiste qui lui avait interdit de vendre des cigarettes et non par l’armée. Tous ces témoignages sont faux. Sur question, je précise que les Français ne pouvaient pas trancher. Je veux savoir qu’est-ce qu’on me reproche. Prenez votre décision pour me poursuivre !
Note : la procureure fédérale suppléante explique que c’est justement pour décider de la suite de l’affaire qu’on est là.

-14. Pour quelle raison vous êtes-vous retiré de vos fonctions politiques en juillet 1993 ?
Une personne peut décider de son avenir ! Ce n’est pas mon métier d’être ministre. Sur question, je précise que j’ai tout simplement quitté ma carrière militaire. J’ai décidé de prendre ma retraite.

-15. Comment se fait-il que vous soyez resté membre du HCE après juillet 1993, alors que vous aviez quitté votre fonction ministérielle ?
Ce n’est absolument pas vrai. J’ai continué comme général, je suis encore resté quelque mois en fonction et puis je suis parti. Je suis resté mais sans fonction et c’était, soi-disant, pour ma sécurité. Je n’ai rien fait pendant cette période. Je précise que j’ai subi un attentat fin 1992, début 1993. Il s’agissait d’une voiture piégée qui a explosé au passage de ma voiture. Je n’ai pas été blessé, juste secoué. Sur question, je précise que j’ai été visé en tant qu’homme d’Etat. Il y a toujours des gens qui ne partagent pas nos opinions. L’auteur est en vie et est maintenant libre. En effet, comme il y a eu la concorde civile nationale à la fin de cette période, il a été libéré. L’autre attentat que j’ai eu c’était avant 1992. J’ai été visé parce que j’étais ministre de la Défense et que je pouvais m’opposer à leurs projets.

-16. Etes-vous resté actif dans la politique algérienne à partir de 1994 ?
Depuis, je défends mes idées dans la presse et dans les livres. Je précise, par contre, que je ne suis pas membre d’un parti et que je n’ai aucun lien avec le gouvernement ni les autorités politiques.  J’ai gardé très peu de contacts avec l’armée. Je préfère laisser les gens agir, prendre leurs responsabilités. Moi j’ai déjà joué mon rôle.

-17. Pour quelle raison écrivez-vous en 1999, dans vos mémoires, que c’est vous qui avez nommé Zeroual ?
Je précise que j’ai nommé Zeroual comme ministre de la Défense. Comme j’ai subi un attentat et qu’autour de moi il n’y avait personne pour me remplacer et qu’il n’était pas question que je redevienne ministre, j’ai préféré quitter et désigner un ministre de la Défense qui pouvait remplir cette charge. En fait, Zeroual avait eu la même carrière que moi. Je voulais que l’armée reste soudée, c’est pour cette raison que j’ai choisi Zeroual. Je n’ai pas désigné Zeroual comme Président. J’ai proposé son nom au HCE qui l’a avalisé.
Après relecture, je précise concernant les lignes 4-7 les éléments suivants : ayant subi un attentat en ne voulant pas revenir au poste de Ministre de la Défense, j’ai voulu désigner un remplaçant solide et j’ai quitté ma fonction de ministre.
J’aimerais savoir pourquoi vous me poursuivez maintenant, je ne comprends pas ce réveil tardif.
Note : la procureure fédérale suppléante explique que sa présence en Suisse nous a été communiquée seulement hier.
L’audition est suspendue à13h10. L’audition est reprise à 14h.

-18. Quels moyens le HCE a-t-il mis en place entre 1992 et 1993 pour lutter contre le terrorisme islamiste ?
Les moyens visaient à répondre à leur violence. On a mis en œuvre tous les moyens que l’on peut imaginer. L’Etat utilisait les mêmes moyens, il ne pouvait que se défendre. C’étaient les moyens sécuritaires : les services de sécurité agissaient dans les villes et l’armée dans les campagnes. Il y avait un service de coordination pour l’ensemble des services. La coordination était assurée par les représentants des différents services. Ces représentants étaient des personnes qui avaient des responsabilités importantes. Le service de coordination s’occupait de collecter des renseignements à fournir aux différents services et à l’armée. Le service de coordination était subordonné au chef du gouvernement, toute la politique de sécurité était mise en œuvre par le gouvernement, mais les décisions et la politique de sécurité générale étaient décidés par le HCE.
Sur question, je précise que lors d’une opération concrète, le service de coordination intervenait seulement s’il y avait différentes forces qui intervenaient. Coordonner signifiait gérer les informations. Les chefs d’opération, militaires, de la police ou de la gendarmerie dirigeaient les opérations. Le service de coordination ne faisait que leur donner des informations.
Sur question, lorsqu’il y avait plusieurs forces, le plus apte était désigné comme étant le chef de l’opération. Ce n’était pas systématiquement le chef d’un service plutôt qu’un autre.
Sur question, l’armée n’avait pas toujours le commandement suprême des opérations en présence de plusieurs forces.
Sur question, la lutte contre le terrorisme c’est de réduire le terrorisme avec des moyens politiques et bien sûr avec les armes. Le HCE a donné des orientations pour combattre le terrorisme, mais ensuite c’était à chaque commandement et chaque service d’agir, comme il est formé pour le faire.
Sur question, les orientations données aux forces de sécurité en matière de lutte contre le terrorisme  étaient de combattre le terrorisme avec les moyens dont ils disposaient. Sur question, je précise que le but était d’assainir la situation par tous les moyens, militaires ou politiques. Je vous ai cité la «loi du pardon» dont le but était d’essayer de ramener ces gens à la raison. On ne s’est donc pas contentés de les combattre par les armes, mais on a essayé d’assécher ce nid de terrorisme par tous les moyens.
Je vous cite un exemple, avant l’arrivée du Président, nous avons réussi à faire descendre du maquis 6000 terroristes qui avaient donc décidé de baisser les armes. Il ne leur restait plus que la couverture politique.
Sur question, je réponds que la politique de lutte contre le terrorisme était écrite noir sur blanc sur les ordres d’opération établis par les commandements locaux. Les commandements locaux ont agi sur la base des orientations générales du gouvernement et les ont traduites dans des ordres d’opération. Les orientations générales du HCE n’étaient pas écrites noir sur blanc, mais la position était claire. Si le HCE existait, c’était concrètement pour combattre le terrorisme. 

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

Sur question, ce n’était pas mon affaire de savoir comment les échelons en dessous de moi ont mis en œuvre les orientations données.

Parfois, j’étais au courant de ce qui s’était passé dans une opération. Il y avait systématiquement des comptes rendus du résultat des opérations, en particulier sur le nombre de morts, de blessés, de prisonniers. Ces comptes rendus étaient faits par les commandements chargés de l’opération. En ma qualité de ministre de la Défense, je recevais les comptes rendus, mais je ne les lisais pas toujours.Ces rapports étaient archivés et s’il y avait des mesures à prendre, elles étaient prises.

Sur question, je précise que les mesures à prendre pouvaient concerner la suite de l’opération ou des mesures prises à l’encontre de quelqu’un qui s’était mal comporté. Je recevais des comptes rendus lorsqu’il s’agissait d’opérations militaires. Sur question, je précise que chaque ordre d’opération était différent, je ne peux pas vous expliquer, il s’agissait de techniques spécifiques pour combattre le terrorisme. Sur question, les objectifs des opérations de terrain étaient trés clairs, il fallait réduire le terrorisme, soit les empécher de continuer à agir par tous les moyens ou de les faire rallier à notre cause.
Sur question, je précise que cela signifie neutraliser toute personne armée. On engageait des armes de tout genre et même des hélicoptères. On n’avait pas des enfants de chœur en face de nous. Ils essayaient de les ramener à la raison avant d’utiliser les armes.

Sur question, je réponds que, concernant les civils, il y en avait de deux sortes. Il y avait ceux qui soutenaient logistiquement le FIS (nourriture, logement, etc.) et ceux qui n’avaient rien à voir avec eux. Réduire le terrorisme, c’était aussi essayer d’assécher le soutien qui était donné au FIS ; c’était là la tâche de la police, de la gendarmerie et des services de renseignement.
Ces services identifiaient ces personnes, les arrêtaient et les déféraient devant la justice. Quand les éléments du FIS ont commencé à s’attaquer aux citoyens, il a fallu que les civils soit armés. Vous me demandez si j’ai vu des ordres d’opération pour ce type d’engagement, je vous réponds qu’il m’est arrivé d’en voir.

En tant que ministre de la Défense, je m’intéressais aux opérations qui avaient fait beaucoup de bruit ou de dégâts.
Sur question, je vous réponds qu’en général, les ordres d’opération étaient clairs. Vous me demandez si la question de l’usage des moyens était réglée, je vous réponds que les militaires savent comment utiliser leurs armes. Ils avaient toujours une conduite à tenir compte tenu de chaque opération, tout dépendait de l’opération. S’agissant de terroristes armés ne voulant pas baisser leurs armes, il fallait les abattre.

Vous me demandez qui décidait de la nécessité de l’opération, je vous réponds que les opérations étaient menées tant que les terroristes étaient au maquis et qu’ils attaquaient. Les opérations se montaient en fonction des informations que nous avions.
Sur question, je précise qu’il n’y a jamais eu d’opération de représailles, à ma connaissance.
19. Qui a participé à la mise en place de cette lutte contre le terrorisme islamiste ?

Toutes les instances gouvernementales, jusqu’au niveau local, ont participé à la lutte contre le terrorisme. Il y a même des citoyens qui ont participé à la lutte et qui ont demandé à étre armés. Le HCE a pris la décision de les armer, dès que ça a été demandé. Ces personnes étaient en groupe, autrement, on ne leur aurait pas donné des armes. Une personne était désignée en tant que chef, c’était des groupes rattachés à la police, à la gendarmerie. C’était des groupes mis à disposition, qui soutenaient ces services. Vous ne pouvez pas lutter, s’il n’y a pas le soutien de la population.

Sur question, je précise que tout le monde était mobilisé côté forces de sécurité : police, gendarmerie et armée.
Sur question, je réponds qu’il n’y avait pas des unités spéciales.
Sur question, je précise que des commandants de la mort n’ont jamais existé. Il n’y avait pas non plus d’unités militaires directement rattachées au HCE ou à des ministères. L’armée est composée des forces navales, aériennes, des forces terrestres et de la DCA.
Sur question, je réponds que la Sécurité militaire s’occupe de l’armée proprement dite. De plus, il y a la sécurité politique qui est rattachée au ministère de l’Intérieur. La sécurité militaire est un service qui fait du renseignement, mais s’occupe principalement de la sécurité de l’armée.
Sur question, je précise que durant cette période, la Sécurité militaire ne participait pas aux opérations, elle fournissait seulement les renseignements.
Sur question, en Algérie, il n’existe pas de police militaire.
Sur question, je précise que c’était le ministre de la Défense qui s’occupait de «faire le ménage» dans l’armée. Dans les villes importantes, il y avait des unités qui, toutes les 24 heures, désignaient des personnes pour aller ramasser des militaires qui se comportaient mal.

20.  Quel a été votre rôle, en tant que général-major, en tant que ministre de la Défense et en tant que membre du Haut-Comité d’Etat, dans la lutte contre le terrorisme islamiste ?

Le rôle de général-major n’entre pas en ligne de compte, car c’est seulement ce qui m’a permis de devenir ministre de la Défense.
Sur question, je n’ai eu aucune activité en tant que militaire durant cette période. Je suis resté général, mais sans fonction. En tant que ministre de la Défense, comme j’avais un état-major qui fonctionnait, moi je m’occupais du ministère de la Défense. Parfois, j’allais m’informer. Je ne donnais pas d’ordres à l’état-major, ils étaient à même de mener les opérations, ils étaient rodés. Je passais une moitié de la journée au HCE, l’autre moitié au ministère. J’étais informé de ce qui se passait, mais je ne vois pas en quoi je devais intervenir, l’état-major avait son rôle, moi le mien.

Vous voulez à tout prix savoir si j’ai mis la main à la pâte pour quelque exaction ! Le ministre de la Défense, dans les autres Etats, est toujours un civil ! Il ne donne pas d’ordres à l’état-major, le chef d’état-major était Mohamed Lamari. Si par malheur, il y a une guerre qui se déclenche dans un pays, c’est le chef d’état-major qui décide, le ministre de la Défense s’efface.
Sur question, je réponds que je n’ai jamais donné des ordres ; les ordres, de fait, venaient de moi car j’étais ministre et donc moralement responsable de fait. Dès le moment où je donnais des orientations claires avec le HCE, ils savaient que j’étais d’accord avec ces orientations, en dehors des débordements.J’ai écrit mes mémoires, car il le fallait. J’ai écrit six livres sur ma carrière, car il fallait laisser quelque chose. Moi, si j’ai quitté mon poste de ministre, c’est parce que je n’avais rien à me reprocher. D’ailleurs, quand je voyage, les gens viennent me serrer la main.

21. En quoi consistait le plan pour contrer l’islamisme dont il est question dans vos Mémoires publiés en 1999 ?
C’est le «plan des généraux», comme disent les gens. lorsqu’il y a eu la Constitution de 1989, qui prévoyait la formation de partis politiques, ils avaient accepté des partis islamiques. Donc en juillet 1991, il y a eu un état de siège, car l’islamisme avait créé des problèmes de sécurité. On voyait que les choses n’allaient pas dans le bon sens. Moi, en tant que ministre de la Défense, j’étais le conseiller du Président pour des questions de défense nationale. Donc, un groupe de réflexion que j’avais mis en place a fait des propositions visant à consolider le parti du FLN.
On n’était pas contre le FIS, l’essentiel, c’était qu’il n’ait pas de majorité. Il fallait un pendant au FIS. C’était un plan fait par l’armée pour ne pas laisser le FIS agir tout seul. Chadli Bendjedid n’en a pas tenu compte. Sur question, je réponds que l’armée n’avait pas d’autre plan opérationnel. Il y avait déjà des attentats, mais on n’avait pas fait de propositions à ce sujet. C’était le travail de la police et de la gendarmerie.

22. De quelle manière avez-vous contrôlé la mise en œuvre dans le terrain de la politique de lutte contre le terrorisme islamiste ?
Parfois, j’ai suivi moi-même la mise en œuvre en allant à l’état-major et en étant informé par les comptes rendus qui m’arrivaient.
Sur question, je me souviens que ceux qui combattaient à l’époque étaient des gens qui étaient mus par quelque chose d’assez particulier, soit une conviction extrême ; comme combattants, ce n’était pas des gens faciles, ils étaient prêts à tout. Ce qui m’est resté, c’est que l’armée a laissé beaucoup de plumes, parce qu’elle avait en face d’elle des gens animés par une telle conviction.

23. Vous est-il arrivé de vous rendre vous-même sur le terrain, auprès des autorités civiles ou militaires, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamiste ?
Je me souviens m’être rendu sur le terrain en ville, à 50 km d’Alger, lorsque j’étais ministre et membre du HCE.  Je suis allé pour féliciter les policiers et les gendarmes qui avaient réussi à faire sortir 10 otages d’une banque qui avait été prise par le FIS.
Sur question, je n’avais pas le temps d’assister à des opérations militaires sur le terrain. Je ne me suis jamais rendu sur place ni avant le déclenchement d’une opération ni après.

24. Quel était le fonctionnement et quelles étaient les tâches du Département du renseignement et de la sécurité (ORS) ?
Je vous en parlais tout à l’heure. De mon temps, il y avait un département de soutien logistique au service de sécurité.
Le DRS est une invention récente qui n’existait pas à mon époque ; d’ailleurs, c’est un département qui n’a jamais existé mais qu’on a inventé pour politiser les choses.Il y avait une direction au niveau de la Présidence, une direction qui dépendait du ministère de l’Intérieur et deux directions au ministère de la Défense, une dépendant de moi (sécurité des personnes et des biens) et une dépendant de l’état-major (pour les bureaux militaires).

25. Avez-vous connaissance de l’existence de camps de concentration durant la période de 1992 à 1999 en Algérie ?
Non. Par contre, il existait des camps d’éloignement comme je vous en ai déjà parlé. L’existence de ces camps était prévue dans des lois.C’est la loi d’état d’urgence qui existait bien avant les événements, depuis 1991, et qui a été supprimée récemment.
L’idée des camps d’éloignement n’est pas récente. Sur question, je précise que ces camps étaient des regroupements.
Les services de police prenaient dans la rue ces gens, lors de manifestations désordonnées ou lors d’occupation de lieux et les déféraient devant la justice, en application de la loi d’état urgence.Comme la police n’avait pas de locaux à disposition, ceux-ci ont été fournis par l’armée. Cette dernière assurait le gardiennage et l’alimentation. Les camps étaient gérés par la justice.
Sur question, je réponds que ces gens n’avaient aucune activité, passaient leurs journées à prier et faire des sermons, ils faisaient également grève.

26. Les forces de sécurité procédaient-elles à des interrogatoires dans ces camps ?
Absolument pas. Ces personnes étaient éloignées seulement parce qu’elles manifestaient. Sur question, je réponds qu’on avait d’autre chose à faire qu’auditionner ces personnes, il y avait d’autres personnes auxquelles s’intéresser, à savoir les personnes armées et plus impliquées, c’est-à-dire celles qui étaient dans le maquis.Sur question, je précise qu’il n’y a absolument pas eu de dépassements dans ces camps.

27. Avez-vous été impliqué, d’une quelconque manière, dans ces camps d’éloignement ?
En dehors de la décision d’octroyer des cantonnements et de leur création dans le cadre du HCE, non.

28. Avez-vous connaissance d’exécutions sommaires ou extrajudiciaires et de disparitions forcées de personnes arrêtées durant la période de 1992 à 1999 en Algérie ?

Quand j’ai fait le procès de Paris, j’ai essayé de voir toutes les familles qui ont été citées dans le «livre blanc». J’ai fait le tour de ces familles. Une seule a été très claire en désignant l’armée.

A l’époque, les gens enlevés l’étaient en général par des éléments du FIS.Une famille m’a presque convaincu que c’était l’armée, mais je n’ai pas de preuve concrète. J’ai quand même encore des doutes.
Sur question, je réponds que les gens qui dénoncent l’armée peuvent dire ce qu’ils veulent. Moi, je vous dis ce qui est vrai. Tout ce qui se dit sur l’Algérie, c’est faux. C’est toujours les mêmes histoires. J’en suis absolument certain.
Sur question, je n’ai pas fait d’enquête concernant cette famille. Lors du procès, j’avais déjà quitté l’armée.
Des cas de dépassements, c’est sûr qu’il y en a eu. Vous pouvez croire ce que vous voulez, moi je vous dis ce que je sais.
Je peux faire face à n’importe quoi. Si c’est nécessaire, je ferai le procès ici.

29. Avez-vous connaissance d’actes de torture pratiqués durant la période de 1992 à 1999 en Algérie ?
Je sais qu’il y en a eus. En 1988, j’en ai eu connaissance ; c’était lors des manifestations du 5 Octobre. Il y a eu 169 morts. J’étais alors adjoint du chef d’état-major et chef des forces terrestres. J’en ai été informé par des civils, qui ont approché un de mes amis.
Une vingtaine de personnes ont été enlevées de leurs maisons et torturées.
Des mesures ont été prises et des enquêtes ont été menées. Je ne sais pas par qui ces gens ont été torturés. Ce n’était en tout cas pas l’armée.

Sur question, je ne sais pas où ces gens ont été torturés ni qui a conduit l’enquête.
Sur question, honnêtement, je n’ai pas de connaissance d’acte de torture durant cette période, entre 1992 et 1999.
C’était d’ailleurs l’affaire des services de savoir comment ils obtenaient les informations. Je précise qu’un élément du FIS fait prisonnier lâche tout sans torture.
Sur question, je réponds que c’est très facile d’expliquer pourquoi les gens parlent de torture. L’Algérie a été colonisée et il se trouve qu’il y a des gens qui ne veulent pas que les relations s’améliorent avec la France.
Montrer une mauvaise image de l’Algérie c’est dans leurs intérêts.
La population de l’époque était partagée et continue à l’être aujourd’hui.
Les maquis existent encore.
Ce n’est pas parce que le HCE est parti que ces choses-là ont disparu.

30. Dans quelles circonstances le chef d’état-major en 1998, le général-major Mohamed Lamari, a-t-il ordonné à ses forces spéciales de ne plus faire de prisonniers mais de tuer les suspects ?
D’abord, en 1998, j’étais à la retraite. Moi, j’ai travaillé avec Lamari.
Vous croyez que c’est un homme qui ordonnerait de tuer des gens ? Je n’ai jamais entendu parler de ça, et je ne pense pas qu’un homme comme Lamari le ferait.
Un homme qui a fait descendre 6000 personnes du maquis ne ferait jamais ça.

31. Est-il exact qu’une politique d’usage systématique de la torture et d’autres exactions a été mise en place entre 1992 et 1999 à l’encontre des opposants politiques du régime ?
Faux. Totalement faux.
Je sais d’où ça vient, ça vient de certaines personnes du Parti socialiste, des Verts, et ça fait le tour de la terre.

32. Différentes informations ou rapports rendus publics font état d’exactions commises dans la localité de Blida, en particulier au centre de la Sécurité militaire. Que pouvez-vous dire à ce sujet ?
Je n’ai jamais entendu parler de quoi que ce soit, à Blida ou dans la région. Sur question, honnêtement, je ne sais pas ce qu’est ce centre à Blida.
C’est sûr, il y a des casernes militaires à Blida. Sur question, il y a des dépôts de munitions et de matériel. Je ne sais pas quelles troupes étaient stationnées à Blida. Les unités changent, elles bougeaient beaucoup.

33. Je vous informe que Ahcène Kerkadi a déposé plainte à votre encontre pour avoir été victime d’exactions de la part des services de sécurité dans la localité de Blida et à la caserne de sécurité militaire à Bouzaréah en 1993. Que pouvez-vous dire à ce sujet ?
Bouzaréah est un quartier d’Alger. Sur demande, je ne sais pas s’il y a un bâtiment militaire dans ce quartier.
Note : la procureure fédérale suppléante explique avoir lu des informations concernant des casernes sur des sources ouvertes.
Sur question, selon l’organisation militaire à Bouzaréah, il n’y a pas de caserne, du moins je n’en connais pas.

34. Avez-vous déjà fait l’objet de poursuites pénales dans un pays autre que la Suisse pour les crimes commis en Algérie durant la période 1992-1999 ?
Il y a eu le procès de Paris suite à une plainte contre moi pour crime de guerre en 2001.
Je me trouvais dans une salle de conférence et il y avait toutes les télévisions françaises. C’est un journaliste qui m’a appris qu’une plainte avait été déposée contre moi.
Je n’ai pas été entendu par le procureur car le gouvernement a réagi et m’a exfiltré. La police s’en est occupé. Je voulais rester, mais je ne voulais pas compromettre les relations entre l’Algérie et la France.
Par la suite, j’ai déposé plainte pour diffamation sur conseil de mon avocat. Autant aller au tribunal et parler.
Sur demande, je n’ai pas pris la fuite. Pourquoi j’aurais dû m’enfuir ?
Sur question, je ne sais pas pourquoi les Français m’ont sorti en catastrophe du pays. J’ai accepté, car il y a eu insistance, pour ne pas compromettre les relations entre les deux pays.

35. Quels sont vos liens avec la Suisse ?
Non. Je n’ai pas de lien avec la Suisse. Je viens en Suisse seulement pour passer quelques jours de repos à Evian.

Pourquoi vous ne m’avez pas pris avant, comme je passais souvent en Suisse ?
Sur demande, j’allais rentrer aujourd’hui à Paris. J’y resterai avec ma fille, car elle vient de commencer l’université dans cette ville.
Avez-vous autre chose à ajouter ?
Non, je n’ai rien d’autre à ajouter.
Me Buser, avez-vous des questions à
poser ?
Non, pour l’instant, avant la relecture, je n’ai pas de question à ajouter.

 

Relecture du P-V entre 17h15 et 19h.

Après relecture du PV, je considère que la mise en prévention en début d’audition est trop vague et ne permet pas à mon client de se déterminer en connaissance de cause.

Je vous informe qu’au terme de cette audition, je renonce à votre arrestation. Toutefois, aux fins de garantir votre présence aux actes d’enquête que j’envisage pour demain, vendredi 21 octobre 2011, à savoir l’audition de la partie plaignante qui s’est déjà manifestée ainsi qu’éventuellement l’audition d’une autre partie plaignante qui se serait manifestée aujourd’hui, j’ordonne, en vertu de l’art. 224 al 3 CPP et de l’art. 237 CPP, les mesures de substitution suivantes :
1- saisie de vos documents officiels, à savoir votre passeport diplomatique (il est pris note que vous n’avez pas d’autre document d’identité)  ;
2- assignation à résidence, à savoir votre chambre à l’hôtel Beau-Rivage où vous êtes tenu de passer la soirée et la nuit, sous surveillance, avant d’être ramené demain matin pour audition à 9h 30 à l’Hôtel de police à Genève.
Il est pris note que vous avez reçu des médicaments et que vous n’avez pas d’autres problèmes de santé à faire valoir en l’état.
Je vous signale que, dans le courant de la journée, Me Valticos, avocat à Genève, contacté par votre famille, s’est manifesté pour assurer éventuellement votre défense.
Il en va de même de Me Michod, avocat à Lausanne.
Votre ambassade s’est manifestée au travers du consul général, Brahim Younes.

You may also like

9 comments

BRAHIM 24 octobre 2011 - 16h54

A ce qu’on constate , un premier « bord » présumé responsable des tueries, des assassinats, des massacres et des tortures a été identifié et mis sous surveillance. Reste à passer au scanner « l’autre bord » présumé, lui aussi, responsable des tueries, des assassinats, des massacres et des tortures.
Il n’est pas question d’attendre que Dieu les juge le jour de la résurrection (youm el kiyama). Çà c’est de l’ordre du divan et çà n’a rien à voir avec la sentence terrestre. Il faut que tous les présumés soient traduits devant la justice terrestre pour les crimes qui leur sont reproché. La justice immanente est entre les mains de Dieu et personne ne peux connaître la sentence et çà c’est …. frustrant quelque part pour ceux qui ont vue leurs proches et leur amis ou qui ont subi eux-mêmes subir des atrocités !

===========================
Chiche, mon cher Brahim, que le régime illégitime et son abrutigentsia éradicatrice acceptent une commission d’enquête impartiale nationale ou internationale et le problème sera définitivement réglé et les criminels de tous bords clairement identifiés et jugés.
Salah-Eddine

Reply
Kamel Bouras 24 octobre 2011 - 16h55

Sans vouloir deshumaniser une personne, on ne peut tout meme s’empecher de s’exclamer: Quel haycha ce tueur!

Kamel

Reply
Nazim 24 octobre 2011 - 19h08

L’autoritarisme nous sert souvent de voile pour masquer notre profonde lâcheté.
Derrière chaque puissant «courageux», se cache un lâche «couard» qui se découvre dès que cesse sa puissance.
Chez nous cela porte un nom : «Hogra». Je ne trouve pas son équivalent dans d’autres langues. Peut-être en avons-nous l’exclusivité.

Reply
Mouloud Y 24 octobre 2011 - 19h18

Les élections approchent, encore un coup de PUB pour les Staliniens et les Théocrates de tout bord. Choisissez mes chers compatriotes !

Reply
elforkan 24 octobre 2011 - 19h20

@Brahim
« Il n’est pas question d’attendre que Dieu les juge le jour de la résurrection (youm el kiyama). »
Mais qui vous dit qu’il faut attendre youm el kiyama ??
Sachez mon cher que tout criminel a deux youm el kiyama, l’un ici dans ce bas monde, puis l’autre dans l’au-delà !
Les braves libyens, ils sont plus croyants que NOUS…mais ils n’ont pas attendu le youm el kiyama pour faire payer à Kadhafi et à ses proches leurs crimes !!
Seulement il ne faut pas se presser, ce jour arrivera et il arrivera, peut être dans un mois, peut être deux, mais jamais dans dix ans…à moins que les tyrans crèveront d’ici là, la peur peut engendrer diverses maladies qui peuvent être fatales aux tyrans..et malheureusement, et à ce moment et à ce moment seulement qu’on aura droit de parler du youm el kiyama de l’au-delà !! !!!

Reply
D B 24 octobre 2011 - 19h29

Et dire que ce Monsieur prétend être en accord avec sa conscience, et même qu’il écrit des livres, pour s’expliquer, comme le font les grands de ce monde. Quelle tristesse ! En parcourant ses déclarations, je m’attendais à trouver des déclarations pour le moins habiles,puisqu’elles ne peuvent pas être honnêtes. Je n’ai jamais pensé que les barons du régime étaient un tant soit peu intelligents, mais à ce niveau là, c’est le dernier sous-sol, pour rester poli.
On se rend compte, à lire ce ramassis d’inepties, de contre-vérités criardes, et de concentré de malhonnêteté, pourquoi l’Algérie est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. Voilà le niveau de ceux qui ont présidé à nos destinées ! Voilà pourquoi des dizaines de milliers de civils ont été assassinés, pourquoi la torture a été instituée en règle systématique d’interrogatoire, et de terreur aussi, voici ce qui explique comment des molosses ont été lâchés contre des gens désarmés. Lorsqu’on lit ce fatras, on cerne mieux la personnalité vraie de ces gens-là. On comprend mieux ce qui manque aux généraux: le sens de l’honneur ! Durant la colonisation, des officiers français se sont crus autorisés à franchir certaines lignes morales, et se sont compromis dans des méthodes qui juraient avec tous leurs principes procclamés. Ils ont fait torturer, et exécuter des combattants, et même des civils. Mais ils procédaient d’une aspiration à défendre leur patrie. Ils se sont déchaînés contre l’indigène, le colonisé, l’autre.
Et dans leurs confessions, rédigées bien plus tard, ils ont assumé leurs forfaitures. Ils ont tenté de justifier leurs actes, sans les nier. Et ne serait-ce qu’en cela, ils n’ont pas tué leurs victimes une autre fois. Parce qu’ils ont reconnu à leurs victimes le statut de victimes. Certains généraux français, comme le Général De Bollardière, Général illustre s’il en fut, grand résistant, comblé d’honneurs, n’hésita pas à quitter l’armée, avec grand fracas, pour protester contre la torture qui se pratiquait contre les Algériens. Il hurla, à la face de la France toute entière, sa colère contre ce qu’il considérait comme un déshonneur pour sa patrie, et il n’adressa plus jamais la parole à ses pairs qui s’étaient commis dans de telles pratiques, ou qui l’avaient couvertes de leur passivité. Mais il n’épargna rien à tous ceux qui avaient souillé l’honneur de son pays, du plus haut gradé au simple troufion qui avait joué de la gégène. Et il ne fut pas seul à avoir adopté une telle attitude. Au point où tous ceux qui s’étaient laissés entraîner dans la facilité ignoble de la torture et des exécutions sommaires en ressentirent le mépris cuisant. Rien de tel chez ces généraux algériens, qui ont pourtant été formés dans des académies et des écoles militaires françaises de renom, à l’instar de Nezzar. Ils n’en ont tiré que les titres pompeux, et vidés de toute noblesse. Nezzar aura beau dire, il a permis la torture, les exécutions sommaires, les enlèvements, les viols, et les vexations. Et il les a même imposés, comme méthode de lutte et d’intimidation des populations. Son pair, ou plutôt son compère, M.Lamari, a ordonné, devant des dizaines d’officiers, qui sont aujourd’hui témoins, de ne plus faire de prisonniers, et de les « exploiter » avant de les « périmer ». Jargon naturel de nos grands officiers. De la chienlit, pour ne pas dire de l’excrément. En d’autres circonstances, et s’il était question de répondre à des personnalités plus honorables, je me serais fait un devoir de répliquer, point par point, à ce soudard qui se la joue Officier de Devoir et d’Honneur. En la circonstance, je ne peux être que muet. Parce que, tout modeste citoyen que je suis, je ne peux m’abaisser à un tel cloaque, à un caniveau aussi répugnant. Mais je sais que le sang des victimes de cet homme, et de toute la meute que constituent ses complices, leur retombera sur la tête. Tôt ou tard. Et les cris des suppliciés, qui ont lézardé les murs épais de la peur, et qui pèsent sur ce pays comme autant de nuages de sang, deviendront cris de colère qui monteront du plus profond de cette terre martyrisée. Et ce jour là, ces généraux génocidaires, joufflus, fessus, ventrus, emplis de merde et de suffisance, ce jour là, nous leur ferons boire le calice jusqu’à la lie. Et nous inscrirons, en lettres de sang, leur grande « épopée » au fronton de nos édifices, pour que nul n’oublie. Et il sera inutile qu’ils tentent de faire croire qu’ils ne se sont résignés à de telles méthodes monstrueuses que pour « sauver la république » . Mensonge trop gros, pour être avalé par le plus naïf des Algériens. Ils ne se sont pas résignés à de telles méthodes, ils s’y sont rués. Parce qu’elles sont à l’image de leur nature profonde, soudards brutaux et incultes, jouisseurs, pilleurs et violeurs. Ils ne se sont ps portés au secours de l’Algérie aimée, comme ils tentent de le faire accroire. Ils ont commis leurs atrocités et leurs crimes innommables pour leur seul profit, pour mettre tout le pays en coupe réglée, pour se venger d’un peuple qui était trop noble pour eux, et qu’ils se sont hâtés de ravaler au rang de foule informe et moutonnière. Nezzar et ses acolytes sont la lie de ce pays. Ils en seront les plus mauvais souvenirs, et ils s’en iront par les égouts de l’histoire, rejoindre ceux qui les ont mis à la tête de ce malheureux pays.

Reply
balak 24 octobre 2011 - 20h00

voila un peuple intelligent mature et honnete(le peuple tunisien) qui respecte les regles du jeu, sans hypocrisie.Chez nous en algerie certains apparatchiks et les decideurs qui ont eu peur qu’ on leur demande des comptes(ou que leur confisque leur fortunes illicites) et qui sentaient menacés leur fortune baties sur la corruption et les passe droits et leur privileges ont vite inventé un pretexte pour annuler les elections par la force(ils ont utilisés l’ armée a des fins personnels).Ils ont inventés l’ argument imparable et fallacieux de » sauver la republique et de sauver l’ algerie » mais en realité ce sont leur privilèges et leur fortune mal aquise qu’ ils ont sauvés.CEUX QUI ont annulés le processus electorale ne l’ ont pas fait par amour de l algerie, l’ algerie c’ est leur dernier souci, mais uniquement par amour de l’argent et du pouvoir.La preuve il n y a qu’a voir leurs affaires florissantes, leur familles vivent a l etranger, ils se soignent a l etranger, ils detiennent le monopole de l import/ import leur train de vis scandaleux et ……la deliquescence des institutions et l anarchie qui regne dans tous les domaines socio conomiques, culturelles sanitaires educatives etc etc. alors pour pretendre avoir sauver le pays on voit bien que c est le contraire qui s’ est passé ou pres de 15 millions d’ algeriens vivent sous le seuil de pauvreté et ou les salaires des services de securité qui ont pour role essentiel de proteger le pouvoir ont augmentés de 100 %.L Algerien est le peuple le plus bète et le plus cupide de la planète , hacha li mi sthahlache, pardon a ceux qui ne le meritent pas.

Reply
medjeri 24 octobre 2011 - 20h34

quel culot a ce sinistre personnage dont le visage fait penser a un ourang outan ce minable qui ose critiquer le pere et le veritable precurseur de la revolution algerienne MR HOCINE AIT AHMED alors que le minus et quantite negligeable nezzar etait un petit caporal de l’armee francaise employe a nettoyer les toilettes de la caserne j’en veux enormement a boumedienne d’avoir accorde tant d’importance a tous ces daf responsables de la faillite du pays

Reply
aurélien 24 octobre 2011 - 23h23

Le trésor algérien est là pour prendre en charge les frais médicaux de nezzar à l’étranger ,comme durant ces voyages « médicaux » en amérique,où une prise en charge médicale a été mise à sa dispostion.
L’algérie dilapide son argent pour permettre à ce criminel d’un peuple désarmé de consulter à neuropsychiatre suisse pour arrêter de fumer..! Et pendnat ce temps des malades algériens sont privés de médicaments par le pouvoir illégitime de bouteflika.
Un membre de ma famille,chirurgien installé dans le canton de schaffhouse ,me disait hier ,au téléphone,que les tarifs d’un neuropsychiatre suisse avec un séjour à l’hotel revient à un minimum de 1250 chf(franc suisse) environ 1000 euros…
No comment…!!!

Reply

Leave a Comment

Le Quotidien d'Algérie

Tribune de l’Algérie libre

Newsletter

Subscribe my Newsletter for new blog posts, tips & new photos. Let's stay updated!

Nouevautés

@2008 – All Right Reserved. Designed and Developed by LQA