Adel Herik
Les élections constituent le moyen le plus démocratique pour choisir des dirigeants. À condition qu’elles ne soient pas truquées. Le Hirak fait perdre du temps au pays et l’entraîne vers la catastrophe. Je veux bien le croire, mais…
Selon la Constitution, boutef devait faire deux mandats et prendre sa retraite en avril 2009. Il n’y avait pas de Hirak et « ils » ont tripoté cette cons-stitution afin de le remettre en selle pour un autre tour de manège. Puis il a eu un AVC invalidant en 2013. Tout le monde s’attendait à le voir partir à la fin de son 3ème mandat. Mais il n’y avait pas de Hirak et « ils » lui ont acheté un fauteuil roulant présidentiel et lui on dit: « Encore un p’tit tour de manège Sid Errayes! Vous verrez c’est très amusant ». (Il y avait encore beaucoup de $$$ à prendre). Et Le Cadre a dirigé un pays de 2.380.000 km2 et 40 millions d’habitants pendant cinq ans.
Et nous voilà en janvier 2019. « Ils » ramènent le clown de service, rameutent la grande tribu des Ben Chita et font chauffer le bendir tout en chantant les louanges du Cadre et en le suppliant de ne pas abandonner le peuple algérien et de continuer à le servir jusqu’à la mort. Le 10 février, la candidature du Cadre pour un 5ème mandat est annoncée officiellement.
Et le Hirak a surgi. Catastrophe! « آش نعمل، واش المعمول، واش من حيلة تنفعني معه ».
Mais ça ne figurait pas dans le scénario du feuilleton qu' »ils » avaient écrit. C’était de l’improvisation. Alors tout le monde s’est mis à improviser: à la Casa, aux Tagarins, à Aïn-Enaadja, à Dar-Eddiaf… Les portables sonnent sans arrêt. C’est l’affolement. « On balance la vieille vache galonnée et on ramène Zéroual ». Mais la « vieille vache » a mis tout le monde sur écoute. On est le 29 mars et le Hirak en est à son 6ème vendredi. Rien ne va plus. Le 2 avril, le vieillard qu' »ils » cachaient est traîné devant les caméras de la télévision et il présente sa démission. Voilà, la dent cariée a été arrachée. Tout ira bien maintenant. Mais le vendredi suivant, le Hirak est toujours là. Aux grand maux, les grands moyens: « ils » décident de nettoyer les écuries d’Augias et de remettre la bonne vieille machine en marche. « Ils » font une liste des joueurs à mettre sur la touche, les convoquent l’un après l’autre devant le juge et les dirigent vers El-Harrach. On va être enfin tranquille. Mais vendredi après vendredi, le Hirak revient, comme une migraine chronique qui vous empêche de faire la sieste.
« Ils » ont essayé de faire passer les élections le 27 avril, mais les candidats étaient absents. Et le Hirak en est à son 11ème vendredi. « Ils » prennent alors le taureau par les cornes et envoient à Blida saïd, toufik, tartag et louisa. Mais le Hirak revient. « Ils » reprogramment les élections pour le 4 juillet et les annulent. Ramadhan, Aïd-el-Fitr, canicule: le Hirak revient toujours chaque vendredi après la prière du Doh’r. « Ils » décident quand même de programmer les élections pour le 12 décembre et font battre le rappel des lièvres de service.
On est jeudi 31 octobre 2019. Demain le Hirak sortira pour la 37ème fois. Vont-« ils » enfin comprendre que la bonne vieille machine ne redémarrera pas, qu’elle est morte, kaput, HS?