Kitouni Hosni
Échaudé par les réseaux sociaux je suis parti aujourd’hui à la manif avec la ferme intention de découvrir les fameux « Islamistes », leurs agents, leurs slogans et finalement comprendre quelle est vraiment leur influence sur le Hirak ?
J’ai scruté méticuleusement la foule nombreuse , très nombreuse, mais point de barbes hirsutes teintes au henné, point de fronts garnis de taches brunâtre, ce stigmate indélébile donnant aux visages un air de parchemin, point de tenues afghanes ce folklore de nos rues d’antan. J’ai beau cherché dans la foule, scruté attentivement chaque personne , mais nulle part je n’ai vu de femmes en « Jilbab », encore moins de carrés strictement féministes, encadrés par des mâles revêches et faussement protecteurs. Tous mêlés dans une mixité bonne enfant , des familles, des jeunes, des filles, chantant d’une même voix les slogans rieurs de cette semaine hirakienne.
Douteux encore , j’ai écouté attentivement les Slogans, si par hasard entre deux mots, ne se sont pas glissés quelque « Allah ou Akbar » vengeur ou des allusions traitresses pour tromper ma vigilance. Rien, ni « chariaa », ni « Doula Islamya » ni « démocratia Kofr » ne sont venus satisfaire ma curiosité pointilleuse. N’en croyant pas mes oreilles, alors j’ai essayé du côté des pancartes, des banderoles, là aussi tout était clean … Ah si , il y avait des femmes mères ou épouses de disparus, elles étaient trois ou quatre perdues dans la foule, avec sur la poitrine le portrait de leur proches et un appel à faire la vérité. Je ne sais pas si on doit les compter dans le clan « Islamiste » ou dans celui des démocrates, pour ma part, j’ai eu pitié d’elles comme j’en aurais eu pour toute mère cherchant après son enfant.
Très insatisfait de mon enquête, je suis allé au forum, le grand forum. Là aussi il y avait beaucoup de femmes mêlées aux hommes dans une mixité rieuse. Durant une heure de débat, je n’ai pas entendu une phrase qui aurait pu suggérer un discours « daachiste » ou « Nahdiste » appelant à un retour au rigorisme des années de plomb. Il est vrai , la majorité des participants avaient moins de 30 ans, et n’a par conséquent pas connu nos débats houleux et nos conflits sanglants. La plupart tenaient en main leur smartphone avaient l’air de vivre intensément leur Hirak.
Mon enquête ne m’a donc pas permis de dénicher d’ « Islamistes » ressemblant à ceux dont je garde un terrible souvenir, ceux-là qui m’ont pris mes amis Youcef Sebti et Hakim Taakoucht, et dont les actes ne sauraient être pardonnés.
Certes je n’ai pu entrer dans la tête de chacun, là sans doute, dans le secret intime , j’aurais découvert beaucoup de croyances, de pensées obscures, de conviction hasardeuses et peut-être même d’idées très proches de celles que certains nostalgiques des années 90 ne cessent de ressasser ? Mais est-il acceptable d’ empêcher les gens d’avoir leurs propres convictions dans une société aussi complexe avec une histoire aussi compliquée que las nôtres. Comment pouvoir revendiquer un État de droit, une justice indépendante, la souveraineté du peuple et dans le même temps reprocher à X ou Y d’avoir ses propres idées pour y parvenir, dans un pays privé de débat politique libre et depuis 50 ans. Est-il concevable de revendiquer l’État de droit, seule cadre garantissant le droit à la différence et dans le même temps exiger comme préalable l’interdiction de toute différence ? Quand on parle d’Islamisme est-ce qu’il s’agit de même concept utilisé par Macron et Le Pen en France ou en avons-nous notre propre définition tirée de notre propre réalité ?
Pour finir une anecdote : en remontant la cité des combattant, j’ai vu des dizaines de militants du Hamas revenant de la mosquée pour aller rejoindre la salle Malek Haddad où une affiche annonçait un meeting de Makri. Les islamistes hamassistes allaient en sens inverse du mouvement des hirakistes, chacun à son meeting. Makri a préféré réunir ses fidèles dans un forum paisible et « applaudissant » loin des hasardeuses rencontres du Hirak. C’est son choix de préférer !
Au fait une bonne nouvelle, les Baltaguia ont disparu comme n’est pas venu l’hélico nous privant d’entonner notre beau chant « Zoumi… zoumi »
1 comment
La politique de division de la societe ne donne plus de resultats ! les gens ont compris que le systeme est capable de tout pour poluer les revendications et reproduire les memes politiques qui ont mené le pays a cette situation….les grands acteurs de la deroute du pays sont encore libres (BOUTEFLIKA SIDI SAID OULID KADDOUR BELAIZ BEDJAOUI CHAKIB KHALIL..) a chaquefois on tente d effrayer la societe que les « » zouaves , les islamistes ou les kabyles » vont destabiliser le pays..ils ont epuisé toutes les recettes et ne veulent absolument pas parler de ce que pourrait etre le pays avec une justice vraiment independante et des institutions libres autonomes qui defendent leurs interets…on nous prive toujours sous de tres falacieux arguments des attributs d une presse vraiment independante qui puisse nous eclairer comment et pourquoi un nombre considerable de generaux encore en fonction detiennent sans aucune « incompatibilité » » des fortunes de reves ! ou par exemple que l on nous explique pourquoi ils ont arrete fodil boumala? on ne donne pas un an de prison pour des accusations de « » tentatives de destabilisations …ou….) que l on invite des avocats culturellement independants et des professeurs et qu ils nous expliquent qui est plus urgent a arreter oulid kaddour sidi said ou fodil boumala….deule une plus grande determination pour le transfert effectif du pouvoir peut etre la solution…..