novembre 2022
SADEK HADJERES : UN HOMME GRAND PAR SON COMBAT, SA CULTURE, SA SAGESSE ET SA MODESTIE
Abbes Hamadene
Je n’oserais pas me présenter comme un ami de Sadek Hadjeres, car la distance imposée par le respect d’un si grand homme fut chez moi trop grande.
Je ne vais pas évoquer le parcours riche et exceptionnel de ce grand dirigeant du parti communiste algérien et acteur majeur du mouvement national. D’autres l’ont fait et le feront beaucoup mieux que je ne saurais le faire.
MA PREMIÈRE RENCONTRE AVEC SI SADEK SUR LES BANCS DE LA SORBONNE
C’était en 1994, que je le voyais pour la première fois, il était assis devant moi dans une salle de cours à l’université de la Sorbonne (Paris 3).
D’abord je n’y ai pas cru en me disant : que peut faire, l’un des dirigeants les plus emblématiques du mouvement national et de la gauche algérienne dans un séminaire universitaire au milieu de quelques étudiants et jeunes chercheurs ?
Nous étions un petit groupe à suivre un séminaire portant sur le mouvement des réformistes de l’islam animé par le professeur Ali Merad.
Ce dernier était un remarquable érudit, polyglotte et fervent défenseur du rapprochement des religions et dont la pensée était nourrie de deux mots : effort scientifique et altérité.
À la pause, je suis allé voir Si Sadek pour me présenter à lui, il m’accueillit avec un large sourire qui conférait à son visage jovialité et bienveillance.
Mon étonnement de le voir venir suivre ce cours à l’université, s’est vite dissipé. Assurément, Si Sadek, en plus d’être un médecin et un dirigeant politique historique, appartenait à cette catégorie d’intellectuels pour lesquels, le temps qui passe est joyeusement utile quand on choisit de toujours apprendre .
Il avait une conviction que les efforts vers le savoir et la connaissance améliorent la condition des hommes.
C’est ainsi que j’avais pris l’habitude de le rencontrer avec le même empressement et le même engouement après chaque cours hebdomadaire.
Nous avions eu de belles conversations qui prolongeaient souvent les thèmes abordés par Ali Merad à l’exemple du célèbre échange entre Ernest Renan et Djamel Eddine Al Afghani et de la question de l’altérité culturelle, sujet central du séminaire.
Il allait de soi que nos discussions débouchaient toujours sur la tragique situation politique de notre pays, les souffrances de notre peuple, la crise du militantisme et bien d’autres sujets.
L’IMAGE QUE JE GARDE DE SI SADEK
De ma première rencontre avec lui jusqu’à la dernière discussion téléphonique, le 16 septembre dernier, je garderai de Si Sadek, l’image d’un éminent dirigeant du mouvement national et de la gauche algérienne, d’un patriote dévoué à son pays, d’un ardent défenseur de la justice sociale et des causes justes, d’un intellectuel clairvoyant qui regarde le monde avec un mélange de détermination et de sagesse.
Dans tous ses écrits, ses paroles et ses actes, je sentais une si merveilleuse humanité et un remarquable esprit d’ouverture et de tolérance.
Ses prises de position émanaient de cette plénitude de vie accumulée à travers des décennies de lutte pour l’indépendance et pour sa défense de la liberté, de la démocratie et de la justice sociale.
Je garderai à jamais le souvenir de cette joie irradiante qui faisait briller son regard lorsqu’il évoquait ses souvenirs au lycée de Ben Aknoun, assis à la même table que Hocine Ait Ahmed. Les deux n’étaient pas dans la même classe, mais partageaient le même cours d’arabe.
Ils appartenaient au fameux groupe de Ben Aknoun (1944-1945) dont les membres allaient jouer un rôle primordial dans l’histoire du mouvement national .
Alors qu’ils avaient emprunté des chemins différents pour poursuivre leur combat, ils avaient gardé l’un pour l’autre, un respect fratenel et une profonde estime en public et en privé, j’en suis témoin.
Merci de tout cœur, Si Sadek pour tout ce que tu as apporté à notre pays et à notre histoire.
Merci d’avoir été un si grand homme homme, bon, soucieux des autres, libre, noble, généreux et humble.
Puisse ton combat exemplaire, tes valeurs humaines et ton esprit de tolérance
continuer à inspirer les jeunes générations de militants.
Je suis persuadé que tous ceux qui veulent rester fidèles à ta mémoire vont continuer à te faire vivre parmi eux .
Mes sincères condoléances à ton épouse et camarade de combat aliki papadomichelaki ainsi qu’à tous tes proches.
Un grand adieu, un grand salut ému et triste pour toi Si Sadek.
Repose en paix.
Après six ans d’un mandat marqué par la banqueroute du pays, l’échec d’une révolte populaire et l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth, le général Aoun a quitté la présidence du Liban fin octobre. Reste à savoir qui le remplacera, alors que les négociations avec le FMI sont au point mort.
ÉCONOMIE > POLITIQUES > HENRI MAMARBACHI > 4 NOVEMBRE 2022
https://orientxxi.info/magazine
En cette fin d’octobre, le Liban a clos un nouveau chapitre, peu glorieux, de son histoire, avec la fin du mandat de son chef de l’État. Dimanche 23 octobre 2022, Michel Aoun a quitté le palais présidentiel pour sa résidence privée au nord de Beyrouth sous les hourras de ses partisans. Alors même que son pays est en banqueroute financière et politique et navigue désormais avec un gouvernement démissionnaire et un parlement paralysé.
Il laisse un pays à genoux, balloté par une classe dirigeante qui se refuse à l’action, semblant lui préférer ses querelles intestines et l’immobilisme. Au même moment, l’inflation est estimée à 161,9 % en rythme annuel fin août (selon l’agence Bloomberg), le système bancaire et financier est « en faillite », le chômage galope et une partie de la population est forcée à l’exil, notamment la plus jeune et la plus diplômée. Mais des Libanais pauvres commencent également à quitter le pays au péril de leur vie, au moyen d’embarcations de fortune, comme d’autres migrants d’Afrique et du Proche-Orient touchés par la misère.
Depuis la crise politico-financière et la colère de la rue contre la corruption qui l’a engendrée qui perdurent depuis 2019, le PIB libanais a été divisé par quatre et vaudrait actuellement moins de 20 milliards de dollars (20,28 milliards d’euros). Quant à la dette publique, elle a atteint un nouveau record : 101,1 milliards de dollars (102,5 milliards d’euros), selon les chiffres publiés en avril 2022 par le ministère des finances.
Concrètement, les clients des banques vivent un enfer quotidien. Ils se disent victimes d’institutions qui leur refusent l’accès à leur argent, ne leur laissant retirer que des sommes minimes. Pour symboliques qu’ils soient, on assiste depuis des mois à des braquages de leur propre compte par certains clients qui n’hésitent plus à utiliser des armes à feu pour obtenir leur dû.
Dans ces conditions, de quoi sera fait demain, après la fin du mandat de Michel Aoun, un général de 89 ans au parcours rocambolesque ? « J’attends avant tout qu’il quitte une bonne fois pour toutes son infernal palais, le reste viendra ensuite », confie Camille Chalabian, un gros commerçant, à Orient XXI.
Le reste, c’est-à-dire des négociations financières avec le Fonds monétaire international (FMI) qui réclame des réformes, mais qui sont constamment retardées par l’absence de volonté des parties libanaises. Au grand désespoir des « amis du Liban », en tête desquels la France, mais aussi nombre de pays occidentaux.
LA MENACE D’UN « CHAOS INSTITUTIONNEL »
Comme pour redonner du cœur ou de l’espoir à ses compatriotes, Michel Aoun a déclaré samedi à l’agence Reuters, à la veille de son départ, que le Liban pourrait sombrer dans un « chaos constitutionnel », sans que personne ne soit en mesure de lui succéder à la magistrature suprême, alors que le gouvernement de Nagib Mikati est uniquement chargé d’expédier les affaires courantes depuis le 22 mai, après les élections législatives de la mi-mai qui ont donné naissance à un parlement sans majorité, très fracturé et dominé par les vieux partis.
Le gendre du chef de l’État et son héritier putatif Gebran Bassil, qui a été placé sur une liste de sanctions par les États-Unis en 2020 pour corruption présumée, a des ambitions présidentielles, bien qu’il le nie. Aoun a soutenu le 30 octobre que ces sanctions ne l’empêcheraient pas d’être éventuellement candidat à la présidence. « Une fois qu’il sera élu (président), les sanctions disparaîtront », a-t-il ajouté, sans plus de détails. Il a ainsi mis au clair les ambitions de son gendre, qui préside aux destinées du Front patriotique libre (FPL) créé par son beau-père. Pour compliquer les choses, Michel Aoun a signé, dimanche, un décret « acceptant la démission » du gouvernement intérimaire de Nagib Mikati. Mais ce dernier a récusé d’avance sa propre démission, estimant qu’en cas de vacance présidentielle, les prérogatives du chef de l’État seront transférées au gouvernement actuel. Mikati est un homme politique sunnite de Tripoli et ce richissime entrepreneur est un adversaire du chef de l’État sortant. Il est également proche des monarchies du Golfe alors que le vieux général et le FPL sont des alliés de la principale force politico-militaire libanaise, le Hezbollah chiite pro-iranien.
UN ACCORD QUI BUTE SUR LES RÉFORMES
Alors que l’exécutif est paralysé, l’espoir de voir un accord poindre avec le FMI n’enregistre pas de véritable avancée. On pouvait pourtant se montrer quelque peu optimiste lorsque le 7 avril 2022, FMI et dirigeants libanais se félicitaient tour à tour de la conclusion d’un accord préliminaire (Staff-Level Agreement). Le FMI s’engageait à débloquer 3 milliards de dollars (3,04 milliards d’euros) sur 4 ans si le Liban lançait une première salve de réformes dûment identifiées. Le FMI avait l’espoir qu’un accord soit signé une fois passée l’échéance électorale de mai. Or rien de tout cela n’a abouti, et la délégation de l’institution monétaire venue à Beyrouth en septembre est repartie sur un constat amer, en l’absence de progrès réels, notamment pour mettre fin à la gabegie de l’État et restaurer la confiance. « Malgré l’urgence d’agir pour résoudre la profonde crise économique et sociale du Liban, les progrès dans la mise en œuvre des réformes convenues dans le cadre de l’accord de stabilisation et d’association d’avril restent très lents », avait indiqué le FMI dans un communiqué.
De fait, l’institution internationale avait demandé l’adoption de dix réformes essentielles, dont la parité unique de la livre libanaise (qui en a trois actuellement), un contrôle des capitaux, un audit des principales banques commerciales, un aménagement du fameux secret bancaire (fierté du pays) et la mise en place d’une stratégie de restructuration de la dette publique à moyen terme. Dans un pays qui importe la quasi-totalité de ce qu’il consomme, la parité de la monnaie constitue un indice essentiel pour mesurer le niveau de vie. Or, la livre libanaise arrive troisième parmi les devises qui ont le plus perdu de valeur face au dollar américain depuis 2020 (chute de 91,96 %).
Pour le ministre démissionnaire des Finances Youssef al Khalil, membre de la délégation libanaise aux négociations avec le FMI, le Liban est comme « un patient qui a besoin d’une opération à cœur ouvert, alors qu’il souffre d’hémorragie et de malnutrition », a-t-il affirmé le 26 octobre dans une conférence de presse.
Il a notamment prôné la restructuration le secteur bancaire « en encourageant les fusions et les acquisitions entre les banques », notant que les banques devront mettre la main à la poche afin de supporter une partie des pertes que le pays doit absorber. Il a insisté sur la réforme du secteur de l’électricité (autre pré-requis du FMI) un boulet qui pèse dans le déficit public, et qui privé des millions de Libanais l’électricité.
« Nous devons être conscients que l’’institution publique a besoin d’une (…) transformation profondes », a martelé le ministre, en reconnaissant s’il en était besoin que le Liban est victime d’un « système politique menotté par le confessionnalisme qui contrôle toutes les décisions ».
L’ACCORD MARITIME AVEC ISRAËL
Dans ce climat de naufrage, on peut douter que l’accord maritime libano-israélien sur un partage futur d’hydrocarbures au large de la frontière de ces deux pays puisse apporter un quelconque espoir avant plusieurs années. Scellé le 27 octobre, il a été salué par le premier ministre sortant israélien Yaïr Lapid comme une « reconnaissance » d’Israël par le Liban, alors que les deux pays sont toujours techniquement en guerre.
Si le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, farouche adversaire d’Israël, a salué une « victoire pour le Liban et pour la résistance », le président sortant — qui tenait plus que tout à la conclusion de cet accord avant la fin de son mandat — n’a pas hésité à affirmer que « le Liban est devenu un pays pétrolier. Ce qui était un rêve hier est aujourd’hui une réalité », a-t-il lancé en ajoutant : « J’espère que cela constitue un début prometteur, une pierre de fondation pour le redressement économique dont le Liban a besoin ». Sages paroles ou confirmation du proverbe qui assure qu’« au royaume des aveugles, les borgnes sont rois » ?
En Algérie, les dirigeants arabes tiennent leur premier sommet en trois ans
Le conflit israélo-palestinien et la situation en Syrie, en Libye et au Yémen figurent notamment à l’ordre du jour de la réunion de la Ligue arabe.
Le Monde avec AFP
1er nov 2022
Les dirigeants arabes tiennent mardi 1er novembre en Algérie leur premier sommet en trois ans, sur fond de divisions persistantes sur les conflits qui agitent la région, notamment la Syrie et la Libye, et le rapprochement de certains Etats avec Israël.
La Ligue arabe, qui regroupe vingt-deux pays, s’était réunie pour la dernière fois à un tel niveau en mars 2019 à Tunis, avant la pandémie de Covid-19. Depuis, plusieurs membres de ce bloc, qui a historiquement placé le soutien à la cause palestinienne et la condamnation d’Israël en tête de son agenda, ont opéré un rapprochement spectaculaire avec l’Etat hébreu.
Lire aussi Avec la Ligue arabe, l’Union européenne bute sur la question des droits de l’homme
Les Emirats arabes unis ont ainsi normalisé leurs relations avec Israël en 2020 dans le cadre d’une série d’accords, dits d’Abraham, négociés par Washington. Bahreïn, le Maroc et le Soudan leur ont emboîté le pas.
Ce rapprochement est d’autant plus significatif dans le contexte du sommet que son hôte algérien est un farouche soutien des Palestiniens. Alger a parrainé à la mi-octobre un accord de réconciliation entre factions palestiniennes rivales, même si les chances de le voir se concrétiser sur le terrain paraissent faibles.
Bienvenue aux « frères arabes »
La coopération sécuritaire nouée par le voisin marocain avec Israël après la normalisation de leurs relations a exacerbé les tensions entre les deux frères ennemis du Maghreb, déjà vives en raison de profonds désaccords sur le Sahara occidental, ayant conduit à la rupture de leurs relations diplomatiques en août 2021, à l’initiative d’Alger.
L’Algérie déploie une diplomatie de plus en plus offensive depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune fin 2019, après des années d’immobilisme sous son prédécesseur grabataire Abdelaziz Bouteflika. Elle a mis les petits plats dans les grands pour offrir une réception distinguée aux participants au sommet, qui doit s’ouvrir à 18 heures locales (17 heures GMT) et s’achever mercredi en début d’après-midi. Lire aussi Article réservé à nos abonnés A Charm El-Cheikh, un sommet euro-arabe loin des sujets qui fâchent
Les principales artères de la capitale ont été ornées de drapeaux des pays arabes et des affiches souhaitant la bienvenue aux « frères arabes » ont été placardées sur d’énormes panneaux publicitaires. « La politique étrangère de l’Algérie est passée à l’offensive sur les plans régional, africain et arabe », estime Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam) à Genève.
Si le conflit israélo-palestinien et la situation en Syrie, en Libye et au Yémen figurent bel et bien à l’ordre du jour du sommet, les dirigeants arabes et leurs collaborateurs devront se livrer à de véritables acrobaties diplomatiques dans la formulation de la déclaration finale, adoptée à l’unanimité, pour éviter de froisser tel ou tel poids lourd de l’organisation.
Sous le signe du « rassemblement »
Selon des sources à la Ligue arabe, les ministres des affaires étrangères travaillant sur la déclaration finale tentent notamment de parvenir à un compromis sur la façon d’évoquer les « ingérences » de la Turquie et de l’Iran dans les affaires arabes. Certains membres exigent qu’Ankara et Téhéran soient cités nommément, alors que d’autres s’y opposent.
« C’est le paradoxe de ce sommet qui se tient sous un label de la coordination commune alors que chaque Etat arabe affiche un agenda et des objectifs propres à ses intérêts. En somme, la Ligue arabe est le miroir parfait de la politique étrangère arabe », souligne M. Abidi.
L’Algérie a placé ce sommet, le 31e de l’organisation panarabe, sous le signe du « rassemblement », mais plusieurs pays, notamment du Golfe, n’y seront pas représentés par leur chef d’Etat. Ainsi, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, dirigeant de facto du royaume, ne se rendra pas à Alger, officiellement en raison d’un problème d’oreille. Selon la presse arabe, les dirigeants du Maroc, des Emirats et de Bahreïn seront également absents. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Bachar Al-Assad toujours au ban de la Ligue arabe
L’Algérie, encouragée par Moscou, a cherché en coulisses à mettre à profit le sommet pour réintégrer Damas au sein de la Ligue arabe, dont la Syrie avait été exclue fin 2011 au début de la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad, mais y a finalement renoncé, officiellement à la demande du régime syrien lui-même.
« Damas a dû se résoudre à l’évidence. La guerre civile se poursuivant, un retour victorieux du président Assad au sein de la Ligue était illusoire. Moscou avait pourtant misé sur ce scénario. Là encore, le pragmatisme l’a emporté. La Russie renonce à un passage en force qui aurait affecté ses relations avec des pays arabes déjà très échaudés par l’impact économique du conflit ukrainien », estime Pierre Boussel, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) en France.
Le Monde avec AFP
Abderrezak Krouri
C’était le 1° Novembre 1954 et j’avais 8 ans
C’était un lundi et les premières balles ont résonné dans nos montagnes
Je jouais insouciant dans la vaste plaine du Cheliff
Avec les bergers allant pieds nus ou en sandales faire abreuver nos moutons dans l’oued
C’était le 1° novembre 1954 et soudain les oiseaux se sont tus au-dessus de nos douars
Nous n’entendions que les paroles sombres et farouches venant de nos montagnes
Un murmure terrible et un cri rédempteur lancés des monts du Zaccar et de l’Ouarsenis
Il résonne en moi le chant de Hadda Beggar s’élevant des Aurès
J’entends ce chant d’airain et frémis sur « djoundi khouya » , soldat mon frère
A la gloire des combattants de la Liberté face à la mitraille
Ali et Si M’Hamed ont scellé leur sang
L’un était de Miliana , l’autre de Khemis-Miliana
Ils sont là sous mes yeux , les Six !
Il est là celui qui nous a demandé de défendre sa mémoire s’il venait à mourir
Il est là le « bandit d’honneur » de la Kabylie qui a hanté l’Akfadou avant novembre
Il est là ce « bandit d’honneur » du Djurdjura qui a signé pour nous
Face à l’ennemi , notre Liberté
Il est là celui qui a voulu faire la Révolution avec les singes de la Chiffa
Il est là le Sage des Aurès , le lion du Chelia , mort dans les bras de la Kahena
Il est là celui qui a fait retentir les premières balles de Ouled Bouachra à Bouzegza
Et elles sont là sous mes yeux
Hassiba , Malika , Djamila , Louisa, Zohra et tant d’autres
Elles sont là ces martyres et ces survivantes
Elles sont là , elles ont défié le feu de l’Enfer et Abraham était à leurs côtés
Il résonne en moi le cri de petit Omar
Il est là , sous mes yeux le testament de Pierre Ghenassia mort au maquis à l’adolescence
Il avait dix sept ans et était « fier d’être un juif indigène algérien »
Il résonne en moi le cri de Zabana et de Fernand Yveton montant à l’échafaud
« Tahya al djazaïr » « Vive l’ Algérie » étaient leurs dernières paroles
N’oublions pas .
Dr.Krouri Abderrezak
le 31 Octobre 2022
Nadjib Belhimer
حكم البراءة لمعتقلين قضوا شهورا طويلة في الحبس المؤقت امتحان أخلاقي لمحترفي السياسة الذين يخترعون العبارات الجوفاء لإنكار وجود معتقلي رأي في الجزائر , وهو أيضا مساءلة جدية لكل أولئك الذين شككوا في براءة هؤلاء المظلومين وغيرهم ممن يقضون أياما لا تعوض من أعمارهم في سجون ما كان لهم أن يدخلوها.
كيف يحدث هذا ويتكرر وهؤلاء الذين يحملون صفة « مثقف » يلتزمون الصمت ومثلهم جحافل من أساتذة القانون ومحترفي المحاماة لا يجرؤون على فتح نقاش حول وضع القضاء وحال الحقوق والحريات المكرسة في النصوص القانونية المعتمدة.
الصمت حيال ما يجري علامة إفلاس أخلاقي يضاف إلى قائمة طويلة من المصائب تفرض أسئلة جدية حول جدارتنا بالكرامة والحرية.