Un avant et un après l’été 2021

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Hakim Allouche

 L’enfer vécu cet été à la suite des incendies de forêt en Algérie notamment en Kabylie avec un bilan des plus dramatiques est au delà de toute fiction d’horreur. En effet, cette région a enregistré les plus grands feux et les plus grandes pertes humaines avec plus de 215 morts et des centaines de blessés. Des scènes de chaos avec des villages complètement ravagés et dévastés. Les dégâts sont considérables. On ne peut oublier ces longs moments tragiques.

Face au choc violent, la réflexion est désemparée laissant l’être profondément attristé et ému. Dans ces conditions pénibles, il y a lieu de prendre le temps et respecter le rythme de chacun pour faire le deuil. Nos pensées de paix à toutes les personnes décédées. Tout notre soutien à toutes les victimes blessées et également à tous les sinistrés. De tout cœur avec vous ! On ne peut oublier les images affreuses du crime barbare et abject de Djamel Bensmail, artiste, militant, humaniste engagé pour les bonnes causes, lynché à mort le 11 août à Larbaâ NATH IRATHENE .

Les mots ne sauront jamais assez forts pour condamner la barbarie. Nos pensées élevées à l’ange Djamel, paix à son âme. Les échecs flagrants des hauts responsables illégitimes en place ne peuvent malheureusement que favoriser, d’une manière directe ou indirecte, de telles séries cauchemardesques d’événements monstrueux. Les esprits sont bouleversés et ne peuvent échapper de subir de plein fouet ce traumatisme collectif.

Dans un contexte de fragilité, la voie est grandement ouverte plus à la diversion mortifère et à la manipulation diabolique qu’à la vérité des faits. Cependant, le temps est l’allié précieux de la vérité. Il faut donc du temps pour connaître celle-ci et tenter de guérir les âmes blessées. Il faut vraiment du temps pour retrouver le courage et le goût à la vie. Il faut aussi du temps pour reconstruire, restaurer la faune et la flore. Avec patience, le savoir et le savoir-faire de la main bienfaisante, la terre brûlée saurait sans doute transformer l’amertume des cendres pour la régénérer en espoir verdoyant. Par ailleurs, la machine mensongère des tenants du pouvoir continue sans cesse à crypter la réalité catastrophique de la crise pandémique Covid-19, les décès dus au manque d’oxygène dans les hôpitaux,….etc. L’opacité de la boîte noire du système totalitaire étouffe tous les domaines empêchant ainsi de voir les vrais chiffres.

Néanmoins, on peut prendre conscience de la gravité de la situation juste avec un seul indicateur qui résume à lui seul la situation sanitaire alarmante. C’est le nombre de décès du personnel soignant qui paye tragiquement un lourd tribut. En effet, l’Algérie a enregistré 460 décès parmi le personnel soignant dont 262 médecins depuis le début de la pandémie en février 2020. Il a eu 47 médecins qui ont péris en mois de juillet dernier suite à la contamination Covid-19. (Source: francetvinfo.fr) Au lieu de traiter les problématiques diverses et complexes (économique, sanitaire, sociale, climatique,…) en ouvrant la voie à la légitimité et la compétence, le système s’enfonce vers l’abîme en confirmant, de jour en jour, son caractère autoritaire et en réprimant davantage les opinions et les droits à la liberté.

En date du 25 août dernier, il y a eu 184 détenu-e-s d’opinion enregistrant une durée de détention cumulée touchant le seuil de 60 ans. (Source: CNLD & CHA) La progression de celle-ci est en moyenne de 12 ans par mois. Ce qui laisse prédire avec stupéfaction, d’ici la fin de l’année 2021, si les choses ne changent pas dans le bon sens, cet indicateur de la répression atteindrait probablement un siècle de détention injuste et inhumaine. Il y a sans doute un aveuglement inhumain face à la souffrance des prisonniers et également celle de leurs familles en pleine détresse, des enfants effrayés, des parents au bout de souffle, .. C’est plus que révoltant ! On peut dire en somme que c’est un bilan affligeant qui montre les faillites multiples de l’État. C’est criant de constater l’incapacité à anticiper, à gouverner et à protéger les citoyens. Il y a un avant et un après l’été 2021. Il n’y a point de place aux mensonges, rumeurs, mépris, haines,..dans cette Algérie méritant que l’épanouissement et le meilleur.

Chercher le bouc-émissaire et instrumentaliser telle région ou telle tendance idéologique est une peine perdue. L’aspiration citoyenne pour le changement pacifique en quête de la liberté, la démocratie, la légitimité et la compétence finira, tôt ou tard, par triompher.

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