Home Zoom Qui a dit que le combat pour la démocratie et l’État de droit ne comportait aucun risque?

Qui a dit que le combat pour la démocratie et l’État de droit ne comportait aucun risque?

by Redaction LQA

 

Adel HERIK

J’aimerais, si vous le permettez, revenir sur la question du CNT libyen en relation avec les frappes aériennes de l’OTAN.

Il faut d’abord souligner qu’aucune personne sensée et ayant un minimum d’esprit patriotique ne souhaiterait voir les puissances occidentales intervenir dans son pays.

En ce qui concerne la situation en Libye, la question n’est pas aujourd’hui – et elle ne l’était pas également après le début des frappes aériennes de l’OTAN – de savoir si les Occidentaux voulaient sincèrement aider les Libyens ou s’ils avaient des motivations beaucoup plus matérielles – se poser cette question, c’est faire preuve pour le moins de beaucoup de naïveté –, mais plutôt de savoir si le CNT avait une légitimité ou non.

Bien sûr, la réponse à cette question exige de prendre parti, au nom de certains principes. Faut-t-il renvoyer le CNT et Kadhafi dos-à-dos? Ceci reviendrait objectivement à soutenir Kadhafi, qui était en mesure d’écraser les insurgés en quelques heures. Dire que les membres du CNT, à partir du moment où ils ont demandé à la communauté internationale de sauver les populations de Benghazi, Tobrouk et Al-Bayda d’un massacre quasi-certain (souvenons-nous de Hafedh-Al-Assad et les insurgés de Hama, Saddam et le soulèvement du Sud de l’Irak, étaient devenus des traîtres, c’est se placer objectivement du côté du boucher, qui aiguisait ses couteaux et se préparait à mettre à exécution ses menaces de nettoyer ces villes «zenga, zenga, dar, dar».

Ce qui se passe en Libye est, selon moi, une authentique révolution, planifiée et menée par des Libyens. Elle s’est déroulée selon le schéma classique d’une guerre populaire révolutionnaire. Lorsqu’il devint clair que le pouvoir de Kadhafi n’était pas disposé à accepter que des manifestations pacifiques en faveur d’un changement démocratique aient lieur, les organisateurs de ces manifestations prirent la décision de s’emparer des symboles du pouvoir dans la région Est de la Libye et de résister. Cette région devint de fait une région libérée et un pouvoir parallèle y fut établi, avec un gouvernement provisoire (le CNT) pour gérer la situation. Plusieurs personnalités civiles et militaires de haut rang, ainsi que des diplomates en poste à l’étranger, firent défection et se rangèrent du côté des insurgés.
C’est à ce moment-là que se posa la question cruciale pour tous les patriotes du Monde Arabe épris de liberté et désireux d’en finir avec les régimes illégitimes, tyranniques et corrompus qui maintiennent leurs peuples dans un état de servilité et d’humiliation permanents . Quel parti devaient-ils prendre, selon, vous? Où était leur devoir? Leur devoir n’était-il pas de se ranger résolument aux côtés des insurgés et du CNT, contre le tyran de Tripoli?

Malheureusement, les «frères» arabes et musulmans, restèrent silencieux…

Que devait faire le CNT, selon vous? Laisser Kadhafi massacrer les populations civiles de Benghazi, Tobrouk et Al-Baydha qui avaient osé défier son autorité, lui le Roi des Rois d’Afrique, le Guide génial et bien-aimé de tout le peuple libyen?

Selon moi, les leaders du mouvement populaire prirent la bonne décision. Ils firent ce que tout leader d’un mouvement révolutionnaire populaire désarmé aurait fait à ce moment-là : sauver les populations civiles et la révolution populaire, quitte à s’allier avec le diable.

Mais, il me semble que ce débat est aujourd’hui dépassé. La jeunesse libyenne, grâce à son courage, sa détermination, sa persévérance et grâce aux énormes sacrifices qu’elle a consentis, a chassé le tyran. Celui qui voulait attraper les insurgés comme des «rats» est aujourd’hui en fuite, se cachant dans un trou et cherchant désespérément une issue.

Le CNT est à Tripoli, se préparant à mettre en œuvre son plan de gestion de la transition afin que la Libye se remette debout après la terrible épreuve que Kadhafi et ses sbires viennent de lui imposer. Que faut-il faire encore une fois? Continuer, comme le fait l’État algérien, à dénigrer les membres du CNT, mettant en doute leur patriotisme et leurs intentions, les traitant d’agents de l’Occident, de nouveaux Karzaï et Chalabi?

Comme si nos boutef, toupik, ouyahia, belkhadem, medelci et consorts étaient des patriotes sans reproches! Comme si l’OTAN était indésirable chez nous! Comme si les sociétés occidentales ne se sucraient pas depuis longtemps en Algérie! Comme si les fortunes des barons du régime algérien entassées dans les banques occidentales étaient le fruit de leurs efforts et de leur travail honnête!

Depuis que les grands bouleversements que connaît le Monde Arabe ont commencé, beaucoup de nos compatriotes concentrent leurs analyses sur les agissements des puissances occidentales et ne s’intéressent qu’à ce qu’elles font ou ne font pas. C’est là, à mon sens, une attitude totalement en contradiction avec les principes que nous défendons. Car le plus important aujourd’hui n’est pas l’attitude des puissances occidentales – qui ne peut être que conforme à la vision du monde des leaders politiques des pays capitalistes occidentaux. Le plus important est ce que font les PEUPLES et les forces vives en leur sein qui se battent pour chasser les dynasties illégitimes, tyranniques et corrompues qui les vampirisent et leur imposent leur diktat depuis si longtemps.

La tâche historique que doivent accomplir tous les patriotes du Monde Arabe aujourd’hui est de chasser les pouvoirs despotiques et instaurer l’État de droit. Cette tâche, les patriotes libyens, avec à leur tête le CNT, sont en voie de l’accomplir avec succès.

Quant aux puissances occidentales, comme je l’ai déjà dit, leurs leaders politiques obéissent à la vision du monde qui est la leur : celle du libéralisme (au sens large), doctrine philosophique et politique de la bourgeoisie capitaliste depuis 200 ans. Les think tanks et stratèges américains et européens élaborent des politiques et prennent des décisions qui protègent leurs intérêts dans le monde et s’inscrivent dans cette vision du monde qui est la leur. Jusqu’en 1989, ces stratèges avaient concentré tous leurs efforts sur l’ennemi d’alors, le communisme. Depuis 1989, et surtout depuis 9/11, l’ennemi, c’est l’Islam. Dans leur vision du monde, il n’y a aucune différence entre Al-Zawâhiri, Tayyip Erdogan, Târiq Ramadan et Cheikh Al-Qaradâwi : ce sont tous des «islamistes» dont le seul objectif est de détruire l’Occident et sa civilisation, même si le premier est le chef d’une organisation terroriste déterritorialisée et internationaliste, le second, chef d’un gouvernement élu par la majorité du peuple turc, le troisième, un intellectuel établi en Occident, et le dernier, un respectable théologien d’EL-Azhar.

Si les intérêts économiques des pays capitalistes sont dictés par des considérations de contrôle de ressources et des marchés à l’échelle mondiale, la vision du monde des leaders politiques occidentaux est quant à elle susceptible d’évoluer en fonction des évènements. Bush et son équipe de néo-cons pensaient que la population irakienne allait accueillir les soldats américains qui avaient chassé Saddam en libérateurs, comme le fit celle de Paris en août 1944. Ils avaient compté sans un facteur d’une extrême importance : le nationalisme viscéral des masses arabes. De la même manière, ils n’avaient pas pris en compte les fractures qui existent dans la société irakienne et que le régime de Saddam, par sa politique clientéliste, tribale et autoritaire avaient maintenues et accentuées : la division du pays entre Kurdes et Arabes d’une part, et entre chiites, démographiquement majoritaires et opprimés sur le plan politique, et sunnite, détenteurs de la quasi-totalité du pouvoir, de l’autre.

Qu’en est-il aujourd’hui? Les Occidentaux ont-ils changé d’attitude? Je ne saurais le dire. Je pense, cependant, que la rue qui gronde dans le Monde Arabe leur dit ceci : « Jusqu’à présent, vous avez protégé les tyrans qui nous oppriment et leurs clans corrompus et prédateurs, pensant qu’ils étaient les gardiens de vos intérêts et le plus sûr rempart contre ceux que vous désignez comme vos ennemis irréductibles, les islamistes. Nous vous proposons un marché : laissez tomber les tyrans et acceptez la démocratisation du monde arabe et nous vous garantissons que vos intérêts économiques n’en seront pas plus menacés.»

C’est ce que disent les représentants du CNT libyen : « Les Occidentaux ont besoin de notre pétrole et nous avons besoin de leur technologie pour construire la nouvelle Libye et en faire un pays prospère.» Pari risqué? Peut-être. Mais qui a dit que le combat pour la démocratie et l’État de droit ne comportait aucun risque? Tout combat est incertain et son issue dépend, jusqu’à la fin, du courage, mais aussi de l’intelligence et de la sagesse de celui qui le mène.

On a accusé le CNT libyen se tous les maux : agents d’Al-Qâida – Abd-El-Jalil n’a-t-il pas une tache sur le front? – et de l’Occident, en même temps. Islamistes et alliés des nouveaux Croisés… L’appareil de propagande de Kadhafi n’avait pas chômé. Celui de l’État algérien non plus, d’ailleurs. Mais il me semble que parmi la jeunesse et les intellectuels libyens qui ont chassé le régime pourri de Kadhafi, il y a tous les courants et toutes les tendances qui traversent la société libyenne : des barbus et des rasés, des modernistes et des conservateurs. Tous veulent une Libye débarrassée de la tyrannie et du mensonge que Kadhafi a érigés en principes de gouvernement durant 41 ans.

Les peuples tunisien, égyptien et libyen ont réussi à briser le mur de la peur et à prendre leur destin en main, ce que le peuple algérien n’arrive pas encore à faire. Mais de quelle peur s’agit-il? Cette peur est d’une double nature.

La première, la plus évident est, bien sûr, la peur du gendarme, du policier, de l’agent secret qui est partout. La peur de perdre la vie. La peur de la prison et de la torture. La peur de perdre sa situation, aussi misérable soit-elle. Mais est-ce là la seule peur qui empêche le peuple algérien de sortir dans la rue pour dire au pouvoir : « Dégage» ? Non. Car, il y a une autre peur plus insidieuse, mais tout aussi paralysante.

C’est la peur des « islamistes ». Il est en effet clairement admis par tout le monde, qu’en l’état actuel des choses dans le Monde Arabe, toute ouverture démocratique réelle serait à l’avantage de ces derniers. Il y a de très fortes chances que des élections transparentes et ouvertes à tous les courants politiques soient remportées par une coalition de partis « islamistes ». C’est pour cette raison que les « modernistes » algériens se sont rangés du côté des généraux putschistes en 92 et qu’ils continuent encore et toujours de leur servir de paravent «démocratique» et de faire-valoir.

Les Occidentaux ont-ils compris le message de la rue «arabe»? L’islamophobie ambiante en Europe et en Amérique finira-t-elle par renoncer aux clichés concernant l’islam et à faire la différence entre Al-Zawâhiri et Erdogan ou Târiq Ramadhân? Le« islamistes» eux-mêmes ont-ils compris ce message? Ont-ils compris que la rue «arabe», lorsqu’elle dit «Dégage» au tyran, ne veut pas avoir à la place les Talibans ou al-Zawâhiri? Les «modernistes » algériens ont-ils compris le message du Printemps Arabe? Arriveront-ils à vaincre leur peur?

Là est le véritable débat, cher compatriote.

Cordialement

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27 comments

BRAHIM 12 septembre 2011 - 20h12

Si je prend cette phrase de Adel HERIK « Lorsqu’il devint clair que le pouvoir de Kadhafi n’était pas disposé à accepter que des manifestations pacifiques en faveur d’un changement démocratique aient lieur, les organisateurs de ces manifestations prirent la décision de s’emparer des symboles du pouvoir dans la région Est de la Libye et de résister » cela signifie que demain le peuple algérien va binetôt suivre ses frères lybien.
Inchallah ! On attend toujours …Godot
En Algérie où sont les leaders ??????????

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W A H I D 12 septembre 2011 - 23h11

Salut Adel

J’ai un sentiment, je l’ai eu le jour ou le CNT ( ce n’est pas une decisison democratique et ce CNT n’est pas le porte parole du peuple Libyen, il etait trop jeune comme conseil pour pouvoir fédérer les Libyens derrière cette décision. la décision de recourir a était prise par Shalkam et Jebril a New york) a pris la décision de se défendre par les armes, alors que au même moment les Yéménites malgré que la majorité des tribus et le peuple est armée sans oublier que le Yémen est un peuple qui a une long expérience dans la lutte armée non pas eu la tentation de recourir a la violence pour se débarrasser de Saleh. J’ai aussi le sentiment que le missile tiré sur la résidence du président Saleh est l’ouvre d’agents manipulateurs.

Le même piège a rat pour Sadame: L’encourager a envahir le Koweit pour commettre le crime et le liquider légalement, la même chose pour Ghaddafi, il est facile de se débarrasser de lui autrement sans recourir a la force, seulement la tentation de s’accaparer du contrôle des ressources énergétique était plus forte, alors comme le regime de Guaddafi est stupide, arrogant il était facile a manipuler, le pousser a tirer sur sa propre population et offrir l’opportunité aux occidentaux d’intervenir, de mettre la main sur le pays et du coup sécurisé les gisements de pétrole et d’uranium en créer une situation propice a l’intervention et l’implantation des bases militaires dans le grand Sahara.

Qui a votre avis a financer cette guerre, les USA qui sont lourdement endetté, les européens financièrement déroute et appauvris, je dirais les compagnies pétrolières en premier et les pétrodollars Arabe en second lieu.

Il y a six mois sur LQA il y avait un débat sur les basses Américaines au GRAND SAHARA, et des doutes sur le sujet aujourd’hui c’est un réalité.

La leçon a tirer.

Il faut faire confiance au peuple, j’ai beaucoup d’admiration pour le peuple égyptien. Un exemple a méditer. OUM EDOUNIA et j’en doute pas.

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fateh 12 septembre 2011 - 23h59

Il est vraiment decevant de lire encore des gens qui parlent de manipulation et autres ,,,En verite en terme de manipulation ce sont d’abord ces pouvoirs criminels qui brutalisent leurs peuples etles reduisent a de simples tubes digestifs…Nous avns vu comment cet ignare de gaddafi brandir la menace de detruire son peuple en citant des exemples de repression en russie en chine a falougga etc….et apres on vient parler de vols des richesses tout en oubliant que ce criminel de saddam avait offert aux americains tout le petrol qu’ils voulaient et que gaddafi a signer des contrats superiewur a $ 100 billion …
Alors de grace essayons d’abord d’etre des hommes et de rester debout en defiant ces criminels et non en parlant d’agenda occidental …
Je conclus en vous racontant cette petite histoire:
Un ami a rencontre une vieile anglaise -vraiment tres agee- sur une de terrasse de cafe alors qu’il lisait le GARDIAN, la vieille dame l’apostropha sur la libye et au fil de la discussion elle lui dit sechement : COMMENT SE FAIT -IL QUE CET HOMME AIT PU GOUVERNER LE PAYS PENDANT 42 ANS SANS QUE PERSONNE NE S’Y EST OPPOSE…N’Y AURAIT IL PLUS DE GENS DIGNE DANS CE PAYS?????
ET on comprend parfaitement ce qu’ils pensent de nous comme espece humaine…

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Vigilance 13 septembre 2011 - 0h27

Le CNT peut se tromper même si ses membres sont intelligents et stratèges, car les occidentaux vont imposer maintenant la ligne directrice de la nouvelle Libye: accepter Israel en tant qu’état légitime, voilà le mal. Le pétrole sera vendu non pas en baril mais en concession comme au temps du bédouin-roi
Al -Saoud, qui a vendu ses gisement aux Anglais ensuite aux Americains.
où est l’indépendance après toutes ces chaines ?
on passe là d’un tyran à un autre ,plus diabolique…
affaire à suivre, Allah yestar

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W A H I D 13 septembre 2011 - 3h20

Adel

Le conflit en Libye a tourner en une guerre diplomatique, politique puis militaire entre le régime Ghaddafi et l’Otan. Ce qui s’est passe en Libye n’a rien avoir avec les révolutions dans le Monde Arabe. Les premiers qui ont pris la décision de se débarrasser de ce tyran ce sont ces amis, les représentants de la Libye a l’ONU, Abdul-Rahman Shalgam et ex au poste de Ministre des affaires étrangères et son nouveau ministre des affaires étrangères Moussa Koussa, ex chef des services secrets, puis la diplomatie française a pris les devant juste après la nomination de Alain juppé en remplacement de Alliot marie pour préparer la chute du régime de Ghaddafi, en s’appuyant sur le CNT. L’Otan a fait durer la guerre pour avoir une idée précises sur les membres du CNT en Libye car les autres acteur du FILM Ghaddafi zenga zanga été bien connu, comme par exemple Dr Mahmoud Jibril un résident au USA, Phd de l’université de Pennsylvanie. je crois celui qui a jouer un role important dans ce conflit et qui dérangeait plus c’était le général Younes cher des rebelles, ex ami et ex ministre de l’intérieure du regime qui a subit un sort similaire a Abanne Ramdane. Juste après son assassinat le Dr jibril allait être dégommé y compris le conseil exécutive du CNT dont il est le chef. Par contre, Abdel-Hafiz Ghoga et Mustafa Abdel djellil ce sont des personnalités très sage, timides et un peu naïves. Il y a aussi un autre personnalité je crois un écrivain connu pour son opposition au régime de Ghaddafi depuis des années, qui depuis la chute du régime ont n’entent plus parle de lui.

Je voudrais ajouter une chose les services Marocains ont joue un rôle important a cote de ceux de la France, ils ont pu manipule des informations sur le soutien de l’Algérie au régime de Guaddafi. Es ce que c’est de la bonne guerre, je ne sais pas, une chose est sure ces mêmes services sont derrière les message de soulèvement en Algérie du 17 septembre.

Relisez mes posts sur LQA, Vous connaissez mes position sur le régime de guaddafi j’ai toujours dit qu’il va finir comme le président du sierra lionne ou du Panama le jour ou il a utiliser la violence comme moyen immédiat de la répression des émeutiers.

J’ai cessé d’exprimer mes avis quant Napoléon Bonaparte a fourré son nez en Libye via Alain juppé, Sarko est un accident de parcours pour la république française, (car celui qui est supposé être le président de la France est belle et bien Juppe malheureusement pour lui l’affaire Chirac lui a été fatal) par contre Obama a préférer une attitude moins musclé a l’opposé de Bush fils dans le traitement du dossier Irakien.

J’ai beaucoup de la sympathie pour les libyen, n’empêche ce qui s’est passe chez nos frères et voisins va être une exception a la règle du printemps arabe. La diplomatie Algérienne a été pris par la rapidité des évènements et notre président malade est devenu très long dans la prise de décision, ce qui nous rend vulnérable, s’ajoute a ces problèmes de gouvernance, il y a la passivité des Algériens.

Bouteflika, celui qui prétendait que Mohamed 6 n’a pas d’expérience en politique s’est avéré une erreur de jugement grave et nous allons subir les conséquences de l’arrogance notre vieux lion qui a perdu la vitalité de la jeunesse.

Egypte et la révolution égyptienne sera l’espoir et le modèle et la référence aux pays arabes qui aspirent a la liberté.

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Larbi Anti-DRS 13 septembre 2011 - 11h52

Les Americains, Europeens n’ont rien fait pour le peuple Tunisien, Egyptien idem dito pour le peuple Libyen . Kadafi est un fou, tous le monde le savait depuis 1975, les rapports des services de securities avaient des etudes psychologique succin sur touts les dirigeants (parasites) Arabes et autres. Kadafi a ete maintenu dans son “role de chien aboyant”, le faisant passe’de terroriste a abatre a un leader frequentable recevant les visites de Blair, sarkozy, Bush et tous le ballet de clowns, bien sur après avoir paye’(Lokerbie) et donner (conscession Total, Shell, Exon, Chinois, Russe, etc) tous ce qu’ils desiraient.
Le CNT est jusqu’a maintenant un organe nationale, nationaliste et revolutionaire. Ce qu’a fait Sarkozy (en fait Juppe’) et que Sarkozy (Juppe’) est un bon point qui change de ce que nous somme habitué!. Les Americains ont impose’ L’OTAN a la France via leurs pays satellite en Europe qui sont la Hollande, le Danemark, la Norvege qui ont refuse’de laisser leurs avions et soldats sous le drapeau “de la coalition pour liberer la libye”.
Les Americains a travers l’OTAN et Africom on une visee’ sur le sahal. Ce qu’ont compris les Algeriens et ont dits aux Americains on est d’accords pour Africom et l’Otan en Algerie (le chef de Africom en Algerie et les propos de Messahel le petit minister des affaires etrangere pour l’Afrique).
Les Americains ne veulent pas de printemps Arabes ou Africains. Ils sont pour une domination via une colonization directes (Irak, Afghanistan, Palestine) ou indirecte via leurs dictateurs (Arabie seoudite, Yemen, Algerie, etc).
En Algerie, il n’y a pas de modernistes il y a des suiveurs aveugle bete et mechants meme barder de pseudo-diplomes obtenu je ne sait comment de pseudo-grandes ecoles. Comment aider soit meme et son peuple a faire une vraie revolution est la vraie question.

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Mohamed YAHIAOUI 13 septembre 2011 - 13h44

Assalamo Aleikoum

Le CNT ,ne sera pas ce qu’espère les occidentaux et premier lieu SARKOZY le patron de la France-Israel

Les Libyens sont tout d’abord Musulman , et dans l’article 3 de leur nouvelle constitution la CHARIA est insrite officiellement .
La réference au CORAN et à la SUNNAH de notre Saint Prophète (Salutations et Bénedictions sur lui) a été un choc non seulement pour les laicards islamophobes , mais surtout pour l’entitée sioniste qui s’attendait par la demarche de Bernard HENRY LEVY
à une reconnaissance de l’Etat d’Israel.
Malheureusement tous ces calculs seront voués à l’echec , des contacts ont été pris depuis longtemps par la branche militaire du CNT , non seulement avec les Palestiniens du HAMAS , mais aussi avec les Frères Musulmans Egyptiens , et même avec des anciens cadres du FIS Algérien.
Nos frères Révolutionnaires libyens ont combattus au cri d’ ALLAH OU AKBAR , nous les avons vus faire les prières avant ou entre chaque combat , alors je ne crois pas que l’occident et le sionisme réussirons à les manipuler , l’avenir nous donnera raison ,
J’espère que ce commentaire ne sera pas censuré , car il semble que LE QUOTIDIEN D’ALGERIE n’est pas neutre ideologiquement

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Si respecter les valeurs civilisationnelles de la Nation, les fondements indissociables de notre identité, les libertés démocratiques, la dignité de tous les citoyens sans exclusion, quelque soit leur appartenance politique est une forme d’idéologie, eh bien LQA n’est pas effectivement neutre idéologiquement.
La Rédaction LQA

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balak89 13 septembre 2011 - 17h46

eptembre 2011 à 15 h 44 min

On ne sait plus qui est qui et si finalement on faisait une omelette en cassant des oeufs ? UNE revolution ne se fait pas sans qu il y ait des victimes..Et si on les prenait a leur Propre jeu en sortant tous dans la rue , qu ‘avons nous a y perdre? Mais alors dites moi pourquoi ces mouvements financiers et transfert d’importantes sommes d’ argent d’ algerie vers le proche et moyen orient?Dires moi aussi pourquoi toute cette effervescence sur la toile des partisans du pouvoir qui sont devenus subitement fous et quasiment enragés , ils ont perdu TOUS la tete ,ils tiennent des propos indecents ,injurieux, vulgaires.s ils ne se sentaient pas menacés ils ne reagiraient pas si brutalement e cette façon, ça prouve qu’ ils ont peur du 17 septembre le temps de rendre des comptes est arrivé.!! ! ! ! !VOS valises sont pretes, les avions aussi, sauve qui peu ! ! ! bon debarras.

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jamil 13 septembre 2011 - 19h27

Bonjour,

Nous continuons notre délire qui consiste a croire que l’occident est en guerre contre l’islam . Mon cher adel,l’occident est pragmatique,ses caisses sont vides . Le mur de Berlin s’est déplacée,il se trouve actuellement entre Baghdad et Téheran . A l’est du nouveau mur,c’est a dire a l’ouest de Baghdad,les occidentaux s’interssent de plus en plus à nos reserves en énergies et en devises . A l’est de Baghdad,les chinois se sont positionnés dans le but de profiter des espaces et de l’energie qui leurs manquent . L’arrivée des occidentaux en Libye entre dans une stratégie de partage d’un monde malade mais riche et possédant de trés vastes espaces . Aussi bien en Chine qu’en occident,il s’agit de purs intérets économiques et géostratégiques . Nous sommes tellement obsédés par la religion au point de prendre notre délire mystique pour des réalités géostratégiques . Cher Adel,avant les attentats du 11 septembre ,le lobby musulman été le deuxieme lobby aux U.S.A aprés le lobby sioniste . Le délire mystique dont souffre le monde musulman,nous empeche de raisonner et d’avancer . Le modernisme chinois et occidental leur permet d’avancer au moment où notre délire mystique nous enfonce un peu plus .

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Mouloud Y 14 septembre 2011 - 14h48

D’accord avec Jamil

Reply
Adel 14 septembre 2011 - 17h32

@jamil

Bonjour,

L’idéologie dominante en Europe et en Amérique aujourd’hui est celle de l’hyper-libéralisme, qui considère toute société humaine comme une collection d’individus totalement libres et autonomes.

Bien que les intérêts économiques jouent un rôle important dans la définition de la stratégie à long terme des puissances occidentales, il me semble que l’idéologie dominante joue aussi un rôle non moins important. C’est elle qui détermine le « style » et la « couleur » de l’action de ces puissances, l’emballage et le marketing, en quelque sorte.

La culture dominante et la religion (l’hyper-libéralisme est une sorte de nouvelle religion de l’Occident) interviennent pour beaucoup dans la façon dont les peuples perçoivent leur passé, leur présent et leur avenir. Le nationalisme, par exemple, est une donnée fondamentale dans la culture des peuples du monde arabe aujourd’hui et c’est pour cela que les Américains se plantent lorsqu’ils veulent « vendre » aux peuples de la région la démocratie sans le nationalisme. La religion (l’islam) tient elle aussi une place non moins importante. Ce sont d’ailleurs ces deux éléments (nationalisme et islam) qui ont été à la base de l’idéologie du mouvement nationaliste algérien durant l’époque coloniale.

Aujourd’hui, l’idéologie hyper-libérale dominante en Occident perçoit les peuples arabo-musulmans comme les derniers barbares de la planète. L’image de l’individu que façonne cette idéologie est celle d’un individu totalement libre. Cette image est encore plus exacerbée lorsqu’il s’agit des femmes. Une femme « libérée » en Occident se sent terriblement « agressée » lorsqu’elle voit dans son pays une femme musulmane qui porte le hidjab. Pour elle, cette femme est le symbole de l’asservissement. Vous aurez beau lui expliquer que cette femme a choisi librement de porter le hidjab, elle ne vous croira pas. Pour elle, ce ne peut être que sous la contrainte qu’elle le fait.

Cet exemple – et on pourrait en donner beaucoup d’autres – illustre parfaitement la situation. L’islam est globalement perçu aujourd’hui en Occident par l’idéologie dominante comme le règne de la barbarie. Il est clair pour nous que ce jugement est erroné et qu’il est le fruit de l’IGNORANCE.

Cette ignorance est alimenté par le refus de connaître la culture de plus d’un milliard de personnes, préférant la stigmatiser globalement et sans nuances. Bien sûr, cette ignorance a aussi son pendant dans certains mouvements politiques extrémistes dans les pays musulmans. De la manière manière, ces derniers considèrent tous les Occidentaux comme des débauchés n’ayant aucune valeur morale. Nous avons affaire au choc de deux ignorances – l’expression est de Mohammed Arkoun, je crois.

L’idéologie hyper-libérale dominante en Occident vient en renfort pour justifier moralement et intellectuellement l’agressivité des lobbies militaro-financiers. Bien évidemment, les peuples du monde arabe, prisonnier depuis longtemps de clans mafieux sans foi ni loi, n’ont pas grand chose à opposer à l’Occident à part leur ténacité et leur refus obstiné se renoncer à leurs croyances et leurs habitudes culturelles. Ni science, ni technologie, ni production, ni même une application consistante des principes religieux. C’est ce qui rend le combat inégal.

Il ne s’agit donc pas de mystique religieuse, mais de confrontation entre deux univers culturels. Le dépassement de cette situation de confrontation ne se fera pas en un jour. Le processus sera long et douloureux, et nécessitera une prise en compte de la réalité des deux côtés. Ainsi, pour les musulmans, tout repli sur soi et tout refus de prendre en considération la supériorité manifeste de l’Occident dans les domaines des sciences et des techniques ainsi que dans celui des institutions ne peuvent que les condamner à un plus grand échec. D’autre part, il apparaît clairement aujourd’hui que l’hyper-libéralisme est en train de mener les sociétés occidentales vers le vide et de, ce point de vue-là, il me semble que les musulmans ont quelque chose à leur apprendre (ou réapprendre) afin que l’individu retrouve dans ces sociétés le sens de la communauté et du lien social.

Il me semble clair que les intellectuels musulmans ont un rôle crucial à jouer dans la bataille en cours. Il leur est demandé de relire la tradition à la lumière des données du 21ème siècle. Ainsi, si le Coran et les Hadiths restent les textes fondateurs de la culture islamique, il me semble qu’il est nous est demandé aujourd’hui de faire l’effort intellectuel de les relire avec l’esprit de notre époque et non pas uniquement en reproduisant les dires et commentaires des pieux Ancêtres des siècles passés. Nos philosophes et autres anthropologues ont du pain sur la planche. Attention, cependant, à ne pas confondre nouvelle lecture et esprit critique avec un rejet pur et simple, comme le fait Taslima Nareen, par exemple, qui dit textuellement ceci :

« Il faut critiquer l’islam. C’est un acte utile pour ceux qui vivent dans ces pays. Sous l’islam, ni la démocratie, ni les droits de l’homme, ni les droits de la femme, ni la liberté d’expression ne peuvent survivre. Ce dont les pays islamiques ont le plus besoin, c’est d’introduire la laïcité, d’abolir d’urgence les lois islamiques pour sauver les femmes. Si vous voulez réellement le bien aux pays islamiques, vous devez combattre l’islam. »

(Extrait d’une interview donnée au Nouvel Observateur en 2002. Cité par Mohammed Arkoun dans « La question éthique et juridique dans la pensée islamique »)

Cordialement

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jamil 14 septembre 2011 - 19h30

Bonjour,
Parlons de marketing,une petite entreprise comme philips par exemple,a une meilleur politique de marketing que l’ensemble des musulmans . Philips et d’autres entreprises,font un effort pour plaire alors que de trés nombreux musulmans,n’accordent aucun intérêt à l’image qu’ils véhiculent et font l’inverse en se spécialisant pour certains dans la provocation. L’inconscience de certains est remarquable . Des joueurs de football comme Madjer ou comme Zidane ont fait pour l’Islam ce que aucun daaia egyptien n’a fait en 200 ans . Ces daaias(prédicateurs),mal formés et sans connaissance du monde exterieur et particuliérement du monde occidental,nuisent inconsciement à l’Islam et ne pensent jamais à soigner leurs images .
Pour ce qui est de la géostratégie,la Chine a 24 % de la population mondiale alors qu’elle n’a que 7 % des territoires du globe . Le déséquilibre est de 17% . La Chine aura donc de plus en plus besoin d’éspace et d’énergie . Il est à constater que des pays comme l’Algérie ou l’Arabie Saoudite,ont des territoires immences,beaucoup d’énergie,assez de réserves en devises et surtout beaucoup de faiblesse et de lacunes . Ces données font de notre pays et de certains pays de la région,de potentiels candidats à d’éventuelles occupations étrangères . Dans 20 ans,les chinois en manque de terroitoires et d’énergie,ne vont pas jeter leurs enfants à la mer . Ils seront obligés de jeter les petits algériens à la mer pour leur prendre leur territoirs et leurs énergies . La question qui se pose est la suivante: qu’avons nous prévu pour éviter ce probable sénario?
Je constate malheureusement,qu’on continue à aborder des sujets dogmatiques qui relévent de la crise identitaire alors que nous sommes de plus en plus menacé dans notre existance .

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hamid 14 septembre 2011 - 21h09

Il ont dit que l’etat d’urgence est levé. Il ont dit que l’algerie est une republique democratique.Il ont dit que l’algerie est en reconciliation nationale.Il ont dit que l’algerie a des institutions.Pourquoi parlons de risque à manifester dans cette algerie democratique et de liberté. Pourquoi palons nous de risque à exercer un droit constitutionnel, celui de manifester.Pourquoi parlons nous de reformes politiques qui auraient du debuter il y a 20 ans, puisque’on est une republique democratique.Prenons les aux mots.
Et……..vous trouvez toujours, mais…toujours des gens qui voient le complot en france, dans aljazeera, en europe, en amerique, en israel, dans la planete mars, à jupiter, dans les extraterrestres. mais le complot n’est pas en algerie.Pas au palais d’elmouradia, pas à benimessous, pas à benaknoun. Les compplots traversent toujours la mediterannée. Ce n’est jamais à l’interieur. C’est aljazeera qui tué la femme à freha, à cherchel,à sidi rais, à remka, à bentalha. C’est aljazeera qui arreté le processus electoral en janvier 92.Ceux qui defendent l’indefendable sont eux même le complot.Si on avait des gouvernants saints d’esprit et qui aiment leur peuple et connaissent la valeur de ses sacrifices consentis depuis des lustres, ce sont eux qui devraient encourager les gens à manifester afin de canaliser les revendications de la sociétés et afin qu’elles se fassent dans un cadre democratique, et pacifique et d’une maniere civilisée.

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Ya Sidna II 15 septembre 2011 - 12h42

@Jamil.
Ben finalement et à bien penser; c’est peut être pas une si mauvaise chose que l’Algérie devienne la Chine demain ! et pourquoi pas ! l’on sera du coup débarrassé de toutes ces tares qui plombent notre pays depuis maintenant plus de 49 ans et à commencer par ces « dirigeants » mafieux. Bien sûr la Chine n’est ni un modèle de démocratie ni un modèle de liberté, c’est comme demander de choisir entre la peste et le choléra, mais lorsque l’on voit les progrès réalisés par cette nation depuis maintenant 20 ans alors moi de n’hèsite pas à voter pour que l’Algérie devienne la Chinalgérie. vous savez mon cher Jamil et très sûrement pour ne rien vous apprendre : il y a quelque temps des femmes et des hommes très honorables se posaient la question de savoir s’il ne valait pas mieux « louer » l’Algérie à un pays tiers puisqu’ils (les dirigeants algériens) étaient et sont toujours incapables, incompétents de gérer le pays de manière efficiente ! ne parlons du reste, le vol, la corruption, le mensonge, le viol des libertés, la menace, l’emprisonnement, l’aliénation mentale, l’aribtraire …..Maintenant si la Chine vient chercher ses 17 % de territoire manquants chez elle, en Algérie comme vous semblez le prédire – oui mille fois – car peut être de cette mixité naîtra enfin une véritable nation. Au pays des rêves et de la complaisance tout est permis……

Bien fraternellement.

Reply
Adel 15 septembre 2011 - 15h17

@jamil

Bonjour,

Je suis d’accord avec ce que vous dîtes concernant l’incapacité des musulmans à promouvoir aujourd’hui leur image en Occident, notamment.

Cela ne sera possible que le jour où apparaîtra dans les pays musulmans une nouvelle génération d’intellectuels qui n’auront aucun complexe par rapport à l’Occident et sa culture d’une part et par rapport à la culture islamique, de l’autre. Il y a aujourd’hui soit des intellectuels totalement tournés vers l’Occident et qui rejettent l’islam, le considérant comme un facteur d’arriération, soit des intellectuels (ou prédicateurs) profondément enracinés dans la culture islamique, mais qui sont coupés de la culture occidentale moderne et qui la refusent. Les deux positions sont malheureusement improductives.

L’histoire de notre pays depuis l’indépendance montre clairement que toute action de transformation de la société qui ne tienne pas compte de la réalité vécue par la grande masse du peuple est condamnée à l’échec, même si elle poursuit des objectifs louables en théorie. L’islam occupe une grande place dans cette réalité et ignorer ce fait ne peut que mener à des impasses.

Les sociétés musulmanes traversent une période de crise profonde. Il me semble, toutefois, que la résolution de cette crise ne pourra se faire que par une démocratisation de l’espace politique et l’émergence d’une véritable société civile, indépendante de l’État. C’est à partir de là qu’une nouvelle conscience islamique prendra forme.

Nous nous rappelons tous très bien comment le climat idéologique a changé du tout au tout durant le petit intermède démocratique de 1989 que notre pays a connu. C’était comme si l’air était devenu tout à coup plus respirable. Imaginons que ce processus ait pu se fortifier et que tous les courants de pensée aient pu s’exprimer librement et sans contrainte, que nos philosophes, sociologues et anthropologues de toutes les écoles aient rivalisé dans la production d’articles, de livres et d’analyses sur la société, la culture, la religion.

Vous me direz que l’islam ne permet pas cette liberté et que tout État islamique est négateur de la liberté de penser. Là est justement le malentendu, qu’il faut dissiper, par une nouvelle lecture de la Tradition, notamment.

Cordialement

Reply
Mouloud Y 15 septembre 2011 - 15h55

Encore Merci à Jamil, pour cet éloquence,

Pourquoi revenir au moyen âge à chercher à opposer la culture occidentale à celle de l’orient ou les civilisations. La libre circulation des biens et des personnes est un acquis pour l’ensemble de l’humanité, bien sûr avec des règles qu’ils faut inventer (par des humains et non par des écrits sacrés). Tant que l’on pense en musulmans, on aura l’opposant chrétien qui penserait différemment et qui dénigrera ce marketing religieux islamique modèle 21ème sicle dont on n’a pas cesser de ressasser l’écho. Ce chemin, donc nous emmènera donc inéluctablement aux conflit moyen-âgeux. La globalisation ne permettra pas le partage du monde en territoire chrétien ou musulman ou autre, mais plutôt en terme de société hétérogène(multiculturelle, multiethnique …)

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LB 15 septembre 2011 - 22h38

Bonjour Adel,
L’expression Clashs des ignorances est d’Edward Said. Tariq Ramadan que vous citez dans votre article parle de clashs de perceptions : « Les perceptions disent plus que l’ignorance: elles peuvent certes en être la conséquence, mais elles expriment un rapport à soi et à autrui qui ne relève pas seulement du savoir. Il est question de sentiments, d’émotions, de convictions et de psychologie…(L’autre en nous, pour une philosophie du pluralisme, 2009, p.9)
Très cordialement

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Adel 16 septembre 2011 - 16h56

Bonjour,

@LB

Merci pour cette précision.

@Mouloud Y

C’est justement parce que le monde est devenu un village et que les barrières de tous ordres qui séparent les pays tombent l’une après l’autre que le problème se pose. Les cultures et religions ne se mettront pas à dialoguer pacifiquement et à s’accepter mutuellement spontanément ou par un coup de baguette magique. Le processus sera lent et douloureux et ce d’autant plus qu’il y a un rapport de domination. Le phénomène de repliement sur la tradition observé dans les pays musulmans est un réflexe d’autodéfense. Il y a une terrible souffrance alimentée par la nostalgie de la communauté protectrice solidaire et unie par la foi.

Dans le processus historique, il y a des gagnants et des perdants. Lorsque les perdants se comptent par centaines de millions, la situation devient explosive. Les perdants en Occident ont inventé l’utopie communiste et se sont battus pendant un siècle pour faire triompher leur cause. Ceci pour dire que le monde tel qu’il est aujourd’hui ne fait pas que des heureux. Les musulmans, bien qu’entraînés dans le mouvement général de l’économie mondiale depuis le premier choc colonial du 19ème siècle, ne sont pas encore parvenus à trouver un nouvel équilibre, après avoir subi la domination. Les sociétés de ces pays ont été profondément déstructurées par la colonisation et par les politiques volontaristes des États nationaux après les indépendances. Il en a résulté une situation de profond désarroi.

Permettez-moi de reproduire ici une longue citation tirée du livre du Pr Lahouari Addi, Les mutations de la société algérienne (Éditions La Découverte, 1999), qui pose clairement le problème pour le cas de notre pays :

« L’Algérie politique, c’est, schématiquement, une idéologie nationaliste apparue en réaction à la domination coloniale, qui se structure en mouvement de libération nationale, arrachant l’indépendance et s’organisant en pouvoir central faisant fonction d’État. Cet État continue l’œuvre de déstructuration sociale amorcée par la colonisation et emprunte les modes formels de la hiérarchie administrative occidentale et les attributs physiques de la modernité. Mais il bute sur le rapport avec la société, en raison de son incapacité à institutionnaliser le pouvoir, à lui donner un caractère public et un fonctionnement impersonnel, et surtout à le soustraire aux logiques clientélistes et claniques.

Le projet du mouvement de libération, mis en œuvre à l’indépendance, était de constituer une société apolitique pour former une communauté égalitaire où le politique ne diviserait pas au détriment des faibles et des opprimés. Le jeune État a alors interdit le conflit politique – ou plutôt son expression – et s’est attelé à satisfaire les besoins sociaux de la majorité de la population, ce qui l’a amené à jouer un rôle de redistributeur de richesses dans une situation où le pouvoir exécutif a assumé les fonctions législative et judiciaire. Le personnel détenant des parcelles d’autorité a dérivé naturellement vers l’arbitraire et la corruption, moyen d’accumulation de fortunes privées. L’État était devenu un passage obligé de constitution des richesses, ce qui a discrédité son personnel, devenant, par la force des choses, protagoniste de la guerre de tous contre tous. Incapable d’incarner l’intérêt général, le personnel dirigeant n’a pas su construire l’État dont avait besoin la société nouvelle pour son intégration. Cet échec a favorisé la permanence de l’habitus communautaire qui s’oppose à la différenciation des champs sociaux : politique, économie, religion…

Né en réaction contre la domination coloniale, le nationalisme algérien s’était verbalement radicalisé, promettant de construire une nation moderne réunissant des hommes et des femmes politiquement libres. Pourquoi n’est-il pas allé au bout de sa dynamique après l’indépendance ? En fait, il a réalisé son objectif premier, à savoir libérer les Algériens de la domination coloniale étrangère. Quant à l’objectif de les organiser dans le cadre d’un État de droit, de toute évidence, il n’en avait pas les moyens, et les élites qui l’exprimaient n’en avaient pas la volonté. En dehors de la situation coloniale, le nationalisme algérien n’est pas révolutionnaire, dans le sens où il n’a pas su forger les outils intellectuels de la critique du lien social dans ses aspects idéologique et historique, alors que, dans le discours, il promettait de construire une société moderne. Telle est la principale contradiction de l’idéologie politique de l’État postcolonial, condamné à défendre la tradition servant de fondement au nationalisme qui lui a donné naissance.

Le nationalisme se sert de la tradition, de la religion et des allégeances ethniques pour s’affirmer et se renforcer. Il soumet l’individu à ces forces du passé, à l’inverse de la nation qui le libère des anciennes fidélités communautaires. » Fin de citation.

Si l’objectif de l’organisation des Algériens dans le cadre d’un État de droit reste toujours à réaliser en 2011, qu’en est-il des moyens ? Quels sont-ils ? Moyens humains ? Ressources ? Existent-ils aujourd’hui ? Les élites qui expriment cet objectif ont-ils aujourd’hui la volonté de le réaliser ? Les outils intellectuels qui ont fait défaut par le passé peuvent-ils être forgés aujourd’hui ?

Ces questions méritent assurément d’être débattues et c’est en m’inscrivant dans ce cadre que je parle de relecture de la Tradition. En effet, il est clair que tout groupe qui voudra orienter l’idéologie dominante dans un sens donné devra d’abord bénéficier d’une certaine légitimité auprès de la population, sinon cette dernière opposera toujours une résistance, même passive. Connaissant la faveur dont bénéficie le courant « islamiste » dans la société depuis plus de 20 ans, il me paraît clair que toute politique ou débat qui ignorera ce courant sera inévitablement condamné à l’échec. Toute avancée démocratique ne pourra se faire qu’avec lui. Cela signifie que les intellectuels et idéologues du camp adverse devront affronter ce courant sur le terrain des idées, laissant le peuple décider qui a été le plus convaincant. Si le courant qui est pour l’État de droit et l’émergence d’une véritable société civile, celle de citoyens parfaitement égaux en droits et en devoirs, veut mener cette « bataille idéologique » dont dépend l’avenir du pays et la gagner, il devra le faire sur le terrain de la culture islamique, dans un repère islamique. Ceux qui utilisent le langage de Taslima Nasreen, que j’ai cité dans un précédant commentaire, ont peu de chances d’être entendus par la masse du peuple.

Cordialement

Reply
jamil 17 septembre 2011 - 13h11

@Adil,bonjour,

La relecture de la tradition consiste en un retour au bon sens . L’islam n’a pas crée el kholok (les bonnes maniéres) . Le prophére (sws),dit : boiithto li otamima el kholok(on m’a envoyé pour mettre une derniére retouche à l’éducation et aux bonnes maniéres) .
L’islam est l’équivalent de la cerise sur le gâteau . Il ne s’est jamais considéré comme le gâteau . Pour qu’un gâteau soit vendable et consommable,il faut que le pâtissier crée le gâteau et apporter une derniére retouche qui consiste à mettre en dernier cette fameuse cerise . Le probléme du monde musulman est qu’il croit posséder le gâteau en ayant uniquement la cerise . Aujourd’hui seule la Tunisie de Bourguiba et la Turquie de Ataturk,ont le gâteau . Les islamistes tunisiens et turques peuvent finir le travail des deux grands réformateurs contestés qui sont Bourguiba et Ataturk en mettant la cerise . Les pays qui n’ont pas connus de projets de modernités tels que la tunisie de Bourguiba et la Turquie de Ataturk,se contenteront de la cerise et n’auront jamais le gâteau ,pire l’islamisme sans modernité ne débouchera que sur des guerres civils . Je propose,une mutation pacifique qui consiste à moderniser les sociétés musulmanes avant de leur proposer l’islamisation . Cette mutation nous la voyons tous les jours avec Erdogan et nous la verrons en Tunisie . L’Egypte,la Lybie ,sans projets de modernité préalables,vont sombrer dans d’interminables guerres civilS .

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LB 18 septembre 2011 - 0h12

Bonjour,

Voici tout d’abord le hadith du prophète (SAAWS) auquel vous faites référence:
« إنما بعثت لإتمم مكارم الاخلاق » ou « Je n’ai été envoyé que pour parfaire les bonnes conduites morales ».

Par ailleurs, je suis choqué que quelqu’un comme vous qui souhaite le changement et le départ des dictateurs a comme modèle d’avenir deux dictateurs : Atatürk et Bourguiba. Même Abdelwahab Meddeb, qui utilise le même langage que Taslima Nasreen, ne dirait pas cela aujourd’hui! Votre discours a toutes les chances pour plaire aux occidentaux, mais ne peut être audible pour la majorité du peuple algérien. Revenons aux principes fondamentaux qui constituent la base du FCN!

Enfin, il faut admettre peut être que nos frères égyptiens sont en train de préparer eux même leur gâteau à la cerise et nous ont donné à tous une bonne leçon de modernité?

Cordialement

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jamil 18 septembre 2011 - 15h56

Bonjour LB
Bourguiba et Ataturk,ont effectivement instauré chez eux des dictatures que je condamne et que je ne souhaite pas aux algériens . Ce qui est par contre remarquable chez ces deux leaders,c’est le projet de modernité qu’ils ont réalisé et qui donne aujourd’hui ses fruits . Au jour d’aujourd’hui,les seuls islamistes du monde musulman qui reconnaissent la démocratie et la réclament sont les islamistes turques et tunisiens . L’islam n’est qu’une cerise sur le gâteau . Le gâteau le vrai c’est les bases qu’on nous inculquent en famille,à l’école selon un programme moderne qui fait la différence entre la tradition du prophète et le conservatisme destructeur . Les programmes scolaires,dans de nombreux pays musulmans,se réduisent à une morale enseignée par des instituteurs ayant mal compris l’islam . Notre sous développement,nous le fabriquons tous les jours dans nos propres écoles grâce à ces programmes mal réfléchis et confus qui préparent des cadres incompétents et parfois extrémistes .

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Adel 18 septembre 2011 - 23h19

@jamil

Bonjour,

Je suis d’accord avec vous sur le fond.

Pour moi, la seule valeur de base qui fait la force d’une nation aujourd’hui est le TRAVAIL, qu’il soit manuel ou intellectuel. C’est l’effort généreux qui s’applique avec persévérance afin de réduire les difficultés de toutes sortes, produire des richesses et construire des édifices. C’est d’ailleurs le plus grand reproche qu’on doit, selon moi, adresser aux régimes de Ben Bella et Boumédiène : ils ont tué le travail et fait croire aux Algériens que notre pays pouvait devenir un pays prospère et puissant sans se lever à 4 heures du matin pour cultiver son champ.

C’est par le travail que l’Allemagne et le Japon, brisés par la guerre, sont devenus en quelques années des puissances encore plus redoutées que par le passé. C’est par le travail que les révolutions socialistes en Russie et en Chine, à leurs débuts, ont construit une solide base économique. Malheureusement, notre «révolution socialiste» a promu la fainéantise et le heff et3ich au rang de vertus cardinales.

Nous devons donc retrouver la passion du travail et de l’effort, si nous voulons remonter la pente. Mais pour faire cela, nous devons partir de la réalité existante. Celle de l’Algérie de 2011.

« Ce sont les masses qui font l’histoire ». Cette thèse marxiste est d’une brûlante actualité. Au 21ème siècle, plus qu’à toute époque passée, aucune élite, quelque soit son programme et son idéologie, ne peut espérer modifier en profondeur une société donnée si elle ne s’appuie pas sur de larges couches de la population, en particulier ceux qui sont au bas de l’échelle sociale.

Aucune action ne peut aboutir aujourd’hui dans le monde musulman si elle ignore le facteur islam. Il ne s’agit pas, cependant, de verser dans une apologétique stérile, mais de redonner vie et sens aux vraies valeurs de l’islam, leur redonner leur efficacité dans le temps présent. Il ne s’agit de brasser des «idées mortes» – pour reprendre la terminologie de Malek Bennabi -, mais de trouver la méthode et le mode opératoire qui permettent de lancer la dynamique de progrès dans la société musulmane. Il ne s’agit pas de demander aux musulmans de se renier mais de casser la gangue qui les emprisonne et leur permettre d’affronter la réalité, loin de tous les discours creux et mystificateurs.

Le deuxième fléau qui tue nos sociétés à petit feu est le despotisme et le culte du zaîm. Fort heureusement, les peuples du monde arabe ont pris conscience de ce mal et ils se lèvent aujourd’hui pour dire non au despotisme et à la tyrannie. C’est certainement le début d’une nouvelle ère.

Cordialement

Reply
ahmed 21 septembre 2011 - 11h48

Bonjour B.D,Adel,jamil et tout le monde,

Djamel Abdenasser a dominé trois pays qui auront du mal à se relever . Il s’agit de l’Egypte,le Soudan et l’Algérie . Ces trois pays ont connu une évolution commune marqué par leur tiraillement entre le nationalisme arabe et l’islamisme excéssif . L’Egypte a certes renversé le régime de Moubarek,comment fera elle pour renverser la mentalité conservatrice de 85 millions d’égyptiens ?
L’égyptien moyen confond islamisme et arabisme . La société égyptienne souffre d’un délire de grandeur remarquable . Au moment où le pays manque de tout et survie grace aux aides américaines et occidentales,les égyptiens continuent à croire qu’ils sont le centre du monde . L’origine de ce mal sont Djamel Abdennasser et Sayed Kotob . Le premier a entretenu le délire au nom du nationalisme arabe . Le second a fait la même chose en changeant juste les slogans . Le résultat est devons nous,le pays est divisé entre fréres musulmans,salafistes,sofistes,nasseriens,libéraux…La situation égyptienne,rappelle celle qu’ona vécu en Algérie à la fin des années 80 et qui s’est terminée par une guerre civile . Je craint une longue guerre civile en Egypte comme je craint aussi le retour à un régime militaire autoritaire semblable à celui de Abdennasser .
Au Soudan,la situation n’est pas meilleur . Les islamistes soudanais ont réussi ce que l’occupant anglais n’a jamais pu réaliser . Ils ont réussi par leur extrémisme et leur médiocrité à diviser le pays en deux et bientôt en trois et peut être en quatre . Djamel Abdenasser a dominé ce pays africain pour en faire contre tout bon sens un pays arabe !
L’arabité forcée du Soudan par sa violence culturelle,idéologique et sociale a conduit ce pays africain vers l’incertain . Aprés de longues années de guerre civile,coûteuse en vie humaine et très déstabilisatrice,le pays se retrouve divisé . Les islamistes qui rêvaient d’appliquer la charia aux chrétiens du sud,se retrouvent avec un sud du soudan indépendant ,riche en pétrole et établissant des relations diplomatiques et surement militaires avec Israel !
L’échec des politiques nasserienne et islamistes,on le retrouve en Algérie . L’éviction de Farhat Abbas et du gouvernement provisoir,s’est faite avec l’aide des services égyptiens envoyés par abdenasser pour noyauter la jeune république algérienne . Le résultat est devant nous . Malgré nos réserves en énergie et en devises,malgré la jeunesse de notre population dont une grande partie est formée en europe . Malgré nos trés nombreux atouts,nous n’arrivons pas à démarrer . Le frein est idéologique . Certes l’armée qui est la colonne vertébrale du régime a une grande responsabilité,mais soyons réalistes,il n’y a pas que l’armée qui freine le pays . Notre conservatisme,notre pensée dogmatique,nos références idéologiques douteuses,bloquent l’Algérie et nous empéchent d’entamer un véritable débat .

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Afulman 3 octobre 2011 - 23h09

Le modèle turc n’est pas transposable dans les pays arabes.La Turquie a connu un processus de modernisation tout azimut « forcé » mené par un grand homme d’Etat,Ataturc,qui n’a été entrepris par aucun pays arabe,y compris Bourguiba.La laïcité,pilier de l’Etat démocratique est rejeté,diabolisé,dans toutes les sociétés arabes,y compris au niveau des dirigeants et des élites.Il n y a de despote arabe éclairé!
Je pense en toute modestie que Bernard Lewis,a raison quand il dit « que les sociétés arabes doivent être dés-islamisés pour entrer dans la modernité »
Sans séparation du politique du religieux,je reste sceptique quant au passage à une réelle démocratie.Ce débat de fond,occulté pour le moment,finira tôt ou par resurgir.Chassez le naturel,il revient au galop.
La Turquie pays laïque est le pays le plus démocratique du monde musulman.Et pourtant les idéologues arabes ne semblent pas s’en inspirer,justement à cause de cette laïcité, perçue,à tort comme la peste.

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