LOGS22/09/2019
https://www.huffpostmaghreb.com/

- Amin Khan
Ecrivain

1. La majestueuse journée du vendredi 31èmeest une nouvelle leçon magistrale du peuple algérien qui donne à entendre aux plus sourds et à comprendre aux plus bornés que, non seulement, le peuple algérien est une entité politique réelle, active, pertinente, mais qu’il s’impose, dans la phase actuelle de la révolution, comme la force ascendante et potentiellement dominante du champ politique.
2. Depuis sept mois, un «dialogue» stérile mais néanmoins effectif a lieu entre le régime, maître de la force armée et de l’argent, et le peuple, maître de la politique et de l’espace public. Ce «dialogue» a abouti au départ du président de la République, à la mise en échec de deux élections présidentielles, à la ghettoïsation du gouvernement.
3. Ce «dialogue» a révélé au grand jour la faillite des «institutions», l’insuffisance intrinsèque des «élites» politiques ou intellectuelles et le décalage entre elles et le peuple. Il permet également de préciser, jour après jour, les enjeux de la révolution populaire pacifique et la nature et le rôle des différents protagonistes.
4. Aujourd’hui, il est nécessaire, et de plus en plus urgent, d’aller à un compromis entre Algériens, et ce par le moyen d’un processus politique qui permette la réalisation des objectifs de la révolution populaire pacifique. Ce processus devrait consister à :
5. Créer notamment un nouveau cadre constitutionnel qui, d’une part, confirmerait les principes fondamentaux de l’Etat, et, d’autre part, procèderait au rééquilibrage des pouvoirs exécutifs et législatifs.
6. Puis, après avoir, aménagé en conséquence les cadres juridiques et administratifs de la compétition électorale, organiser les élections présidentielles et législatives, le même jour éventuellement.
7. Le compromis n’est pas à réaliser dans les formes uniquement, mais doit se construire sur la base de la confrontation sur le fond des programmes de gouvernement des forces en présence. Or, de tels programmes, pour être efficaces et légitimes, ne peuvent émaner que des nouvelles forces issues du, ou régénérées par le mouvement populaire. Ceci ne pourra advenir du jour au lendemain et prendra donc un certain temps.
8. Si la volonté politique des Algériens est de construire effectivement l’Etat de droit et un régime démocratique capable de défendre et de promouvoir l’intérêt général du peuple algérien, il faudra se donner le temps et les moyens d’élaborer des règles pérennes, une nouvelle Constitution, dans la perspective du développement de l’Algérie et de l’épanouissement de ses citoyens.
9. Loin de toute précipitation, et loin des solutions factices, il faudra, comme depuis sept mois, rester nombreux, pacifiques, déterminés, lucides et courageux. Pour le peuple algérien, la jeunesse en particulier, il n’y a pas d’autre issue en vérité.
2 comments
Chapeau bas pour Salima Ghezali.Il parait qu’elle a demissione du « Parlement ».C’est elle qui devrait diriger le FFS apres Ait Ahmed.Salima l’inoxidable.
le rouleau compresseur est deja en action pour l election d un president! c est comme une fille a marier qui n a comme choix qu un mariage de raison qui fait d elle un en-jeu pour maintenir de fragiles equilibres….