De violentes émeutes ont éclaté, hier, entre des brigades antiémeute de la Gendarmerie nationale et des jeunes de Tizi n’Ali n’Slimane, un village situé à 3 km au sud de la ville de Bordj Menaïel, à l’est de Boumerdès.
Les affrontements ont débuté vers 8h, après le redéploiement des forces antiémeute au lieudit Vachet, pour permettre aux agents de la voirie de jeter les ordures ménagères dans la décharge sauvage, fermée par les villageois depuis plus d’une année. Les heurts se sont soldés par 25 blessés, dont 23 gendarmes, et 2 jeunes manifestants. Deux camions de la voirie communale auraient également été saccagés par les protestataires. Ces incidents interviennent après l’échec de l’administration à trouver un autre endroit pouvant abriter les tonnes d’ordures ramassées, chaque jour, à travers les différents quartiers de la commune. Hier, d’importants renforts des services de la Gendarmerie nationale ont été dépêchés sur les lieux pour disperser les villageois qui se sont déplacés en grand nombre pour préserver leur environnement.
Les échauffourées se sont déroulées près du lieu qui faisait office de décharge sauvage. Les manifestants ont, dans un premier temps, fait preuve d’une résistance inouïe, bloquant le passage aux engins de la voirie communale. Mais l’arrivée d’autres renforts des forces de l’ordre, les a poussés à battre en retraite, ce qui a permis aux camions d’y décharger les déchets. Les heurts d’hier font suite à la réquisition signée par le wali de Boumerdès concernant la réouverture de la décharge. Il y a dix jours, le chef de l’exécutif de la wilaya avait initié une opération de nettoiement général des quartiers de la ville. Cette opération, qui a failli tourner au drame, a été à l’origine de violents affrontements entre éléments de la Gendarmerie nationale et villageois. Certaines sources parlaient alors d’un gendarme poignardé par un jeune manifestant.
Décharge provisoire
La décharge est fermée par les villageois depuis septembre 2010 en raison des désagréments causés aux populations de la périphérie. Depuis, les habitants de la région ont engagé plusieurs actions de volontariat et ont pu nettoyer les lieux. Mais cela n’a pas été sans conséquences sur les responsables locaux, qui se sont retrouvés face à d’énormes difficultés, dues à l’absence de décharge contrôlée. Les services de la voirie parcourent parfois plusieurs kilomètres pour jeter les ordures. Et pour cause, le projet du centre d’enfouissement technique prévu à Zaâtra pour recueillir les déchets des communes de la daïra de Bordj Menaïel et ses environs n’est pas encore lancé.
Certains élus évoquent des manipulations et l’exploitation du problème à des fins politiques. Les différentes réunions tenues entre les représentants des villageois et les responsables de la wilaya n’ont pas abouti. Le wali aurait proposé récemment la réouverture de la décharge pour une durée de quatre mois, en attendant l’aménagement d’une piste et d’une décharge provisoire. Mais les habitants campent toujours sur leurs positions et ne croient plus aux promesses des autorités.
Ramdane Koubabi
4 comments
L’incapacité de gérer la cité est devenue une évidence depuis des lustres.Les villes sont toutes devenues des dépôts d’ordures.Le ramassage est mal organisé.La vie est devenue insupportable, particulièrement à Bordj Ménaiel et certaines autres villes du centre du pays qui vivent des problèmes identiques.Les gens chargés de la gestion de la ville et du bien-être des populations s’occupent de tout sauf des tâches pour lesquelles ils sont rémunérés ou élus.Leur incapacité est entièrement avérée et ils continuent à occuper leur poste.Faites une visite dans cette ville et vous verrez que vraiment il n’y a pas photo.Au grand jamais on ne dirait qu’on se trouve dans une ville.Point,je ne vais pas faire dans le détail.
La décharge en question ,lorsqu’elle était encore fonctionnelle était un véritable poison pour les populations environnante et pour tout le site.Non seulement on ne sait pas ramasser nos ordures ,mais on ne sait pas également les jeter et les éliminer.Les habitants du village ont eu le courage de stopper cette décharge et de faire les nettoyages nécessaires pour réhabiliter l’endroit et sans l’aide de l’état SVP.Le village existait bien avant la décharge et on n’avait pas trouvé mieux pour régler un problème de gestion banal que de créer un monstrueux problème sanitaire et de pollution environnementale .Seulement je me demande sur la base de quoi ces responsables locaux sont désignés:est-ce en fonction de la pertinence des nuisances et du mal qu’ils causent à leur population?Sur quelle base sont reconduits les élus locaux?Regarde-t-on uniquement la longueur de leur barbe et le nombre de fois qu’ils siègent à la mosquée?
Nos gouvernants nomment des responsables qui leur garantissent pérennité et sauvegarde de leurs intérêts,certes.Mais les électeurs,comment arrivent-ils à supporter les fosses sceptiques dans lesquelles on les plonge au point de reconduire les mêmes élus?C’est cela que je trouve bizarre.
« Regarde-t-on uniquement la longueur de leur barbe et le nombre de fois qu’ils siègent à la mosquée? »
En voilà de pauvres algériens qui, en vain, essaye de détourner le problème des algériens de ses véritables causes , comme quoi c’est l’Islam et la mosquée qui sont la cause de notre malheur et pourtant Dieu sait que les hauts fonctionnaires de l’état, les généraux etc…sont des lacs purs et durs !!
Ce n’est pas la mosquée qui a crée une compagnie aérienne et a mis sa fortune bien à l’abri à Londres !
Ce n’est pas la mosquée qui a assassiné Tounsi pour une affaire louche !
et ce n’est pas la mosquée qui a ruiné sonatrach et cache son magot à New York !
C’est vrai que notre lâcheté nous pousse à nous en prendre à la mosquée…….et jamais à la caserne !!!
Mais je dirai à ces gens là hasbouna Allah aleikoum !!
@elforkan
Libre à toi de faire la lecture que tu veux.
J’aurais préféré que tu interprètes le texte dans sa globalité.Pour ton information la majorité des élus de cette ville étaient soit FIS,soit MSP soit Nahda et sa famille.Ils faisaient tous leur campagne électorale à partir des mosquées en particulier.De là à te dire s’ils sont de véritables musulmans,je ne peux prendre aucun engagement,parce que je ne suis pas tellement sûr.Concernant la longueur des barbes,là je confirme.
Tout à fait d’accord avec vous @A.L lorsque vous évoquez cette incapacité des «élus» et autres (ir)responsables à gérer la cité. À mon avis, ils sont trop occupés à d’autres taches beaucoup plus payantes. Mais il n y a pas qu’à Bordj-Menaiel qu’on fonctionne ainsi. Dans la capitale, on a «organisé» des décharges officielles où on y brule à longueur de journée les ordures non triées qu’on a ramassées pêle-mêle un peu partout. Oued-Smar fut la première zone choisie. Elle a rapidement produit une véritable catastrophe écologique et sanitaire qu’aujourd’hui encore, les habitants riverains (Meftah, Eucalyptus, Cherarba,…) continuent de payer durement. Par la suite, dans un souci d’égalitarisme sans doute, on s’est occupé à reproduire le même désastre du coté Ouest (Ouled-Fayet, Baba-Hassen,….). Pour ne pas faire de jaloux, on assiste également partout dans le reste du pays au même phénomène. En fait, c’est toute l’Algérie qui est devenue une immense décharge. Partout, les plastiques, les bris de verre et toute sorte de déchets recouvrent le paysage. Nos campagnes sentent le détritus, nos villes puent les égouts, nos oueds ne charrient plus que des eaux usées et nos rivages sont infréquentables. Nous avons reçu un beau pays de nos parents, nous allons transmettre une poubelle à nos enfants.