Déclaration de l’association « Libérons l’Algérie »
Faisons de la marche de ce dimanche 4 juillet â Paris , que nous organisons la veille du 59e anniversaire de l’indépendance confisquée, un rendez-vous historique!
Disons à la junte militaire, à la police politique, à leurs chargés de mission et à leurs protecteurs que le peuple algérien ira toujours dans le sens de sa libération !L’Algérie n’a pas besoin du tutorat de Paris, de Moscou, de Washington, de Pékin, d’Ankara, d’Abou-Dhabi, de Riyad, du Caire et de Doha!
L’Algérie est algérienne dans sa diversité et sa pluralité. Ensemble, exigeons:
La libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d’opinion.
L’acquittement de tous les détenus d’opinion déjà condamnés!
L’arrêt immédiat du harcèlement juridique et policier des militants de la Silmiya.
La fin du protectorat informel des puissances étrangères sur l’Algérie.
La dissolution de la police politique.
Le démantèlement de la junte militaire.
L’ouverture d’une transition démocratique indépendante du système.
L’élection d’une Assemblée nationale constituante.
L’édification d’un État sécularisé, garant des Droits de la personne humaine, de la justice sociale et protecteur de toutes les communautés de vie sur le territoire national.
DÉCLARATION-APPEL
Alors que le pays s’apprête à célébrer le 59e anniversaire de l’indépendance confisquée, une escalade dangereuse d’arrestations arbitraires et de répression des militants politiques, des journalistes, des avocats qui défendent les détenus d’opinion, des femmes, des hommes, des personnes âgées, des malades, des personnes à mobilité réduite, des enfants, de toutes celles et de tous ceux qui militent pacifiquement pour un changement démocratique en Algérie, est constatée ces dernières semaines.
A ce jour, plus 304 détenus d’opinion sont répartis sur 36 wilayas, coupables d’être des militants de la Silmiya, la révolution pacifique du peuple algérien.
L’ESPAGNE AU SECOURS DE LA JUNTE MILITAIRE
A quoi jouent les autorités espagnoles? Interceptant une embarcation contenant 13 personnes, la garde-côtes espagnole les a remis à son homologue algérienne le lundi 28 juin 2021. Parmi ces personnes se trouvaient une maman, son enfant de 14 ans dont l’état de santé nécessite une prise en charge urgente à l’étranger et…l’activiste Brahim Laâlami. Selon une information publiée par le journaliste Saïd Boudour, sur sa page Facebook, ces personnes interceptées ont passé quatre jours sous la surveillance des autorités espagnoles avant d’être livrées à la marine algérienne, sur la côte de la wilaya de Aïn Témouchent, appartenant au territoire de la deuxième région militaire. Par la suite, elles ont été remises aux unités de la gendarmerie de la wilaya susmentionnée qui, à leur tour, les ont remis au tribunal territorialement compétent sur demande du procureur de la République. La même source précise qu’en compagnie de 11 personnes parmi celles qui ont été interceptées, Brahim Laâlami a été condamné à 3 mois de prison ferme sans mandat de dépôt et à une amende de 30 000 dinars, sans que le chef d’inculpation d’«immigration illicite» ne soit retenu contre les condamnés. A préciser qu’un membre de la protection civile de la wilaya d’Oran, impliqué dans cette affaire, a été condamné à 3 ans de prison ferme avec mandat de dépôt et à 100 000 dinars d’amende.
Les personnes interceptées et jugées ont été relâchées au terme d’une langue et harassante journée au tribunal…sauf Brahim Laâlami, transféré à la wilaya de Bord Bou Arreridj, et un autre jeune de la wilaya de Relizane poursuivi dans une autre affaire. En remettant Brahim Laâlami à la junte militaire algérienne, les autorités espagnoles ont agi en violation flagrante de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et des dispositions de la Convention de Genève de 1951.
En effet, l’article 14 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme stipule :
1. Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays.
2. Ce droit ne peut être invoqué dans le cas de poursuites réellement fondées sur un crime de droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies.
Or, Brahim Laâlami a été arrêté et torturé à plusieurs reprises! Pire encore, des membres de sa famille n’ont pas échappé aux arrestations et à la torture !! De plus, militant pacifique, Brahim n’a jamais commis de «crime de droit commun», pas plus qu’il n’a eu «des agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies» !!!Depuis deux ans, Brahim Laâlami subit une persécution de plus en plus inhumaine et déshumanisante. Pour se protéger et protéger les siens, il a été contraint de prendre le large dans le but de rejoindre l’Espagne, le pays où il espérait bénéficier d’un statut de réfugié, son cas répondant à la définition qui en a été faite par la Convention de Genève de 1951, notamment, le paragraphe 2 de l’article 1
-A qui dispose que le terme «réfugié» s’applique à toute personne :« Qui, par suite d’événements survenus avant le 1er janvier 1951 et craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner.»
La confusion que la police politique algérienne tente d’intensifier autour des conditions d’incarcération de Brahim Laâlami le met en danger! Cette dernière fait tout pour qu’il ne bénéficie pas du statut de détenu d’opinion. Sans relâche, elle s’emploie à lui fabriquer des dossiers pour empêcher faire échouer toute tentative de sensibilisation des ONG et des instances internationales sur son cas. Une fois de plus, Brahim Laâlami est exposé aux pressions psychologiques, à l’humiliation, à la torture. Les atteintes à son intégrité physique risquent d’être d’une gravité inouïe. Sa vie est en jeu! Pour tout malheur qui puisse toucher Brahim Laâlami, La présidence, le Commandement militaire, la police politique et la Justice en porteront l’entière responsabilité. Le gouvernement espagnole, quant à lui, aura à répondre de sa responsabilité pour complicité avec la soldatesque d’Alger.
QUAND L’ESPAGNE PROTEGE UN CRIMNIEL NOTOIRE
Pendant des mois, l’Espagne a reçu et protégé le général Khaled Nezzar et son fils Lotfi, au mépris de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (article susmentionné) et de la Convention de Genève dont l’article 1-F précise que:«Les dispositions de cette Convention ne seront pas applicables aux personnes dont on aura des raisons sérieuses de penser :
a) qu’elles ont commis un crime contre la paix, un crime de guerre ou un crime contre l’humanité, au sens des instruments internationaux élaborés pour prévoir des dispositions relatives à ces crimes;
b) qu’elles ont commis un crime grave de droit commun en dehors du pays d’accueil avant d’y être admises comme réfugiées;qu’elles se sont rendues coupables d’agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies.»
Pour rappel, le général Khaled Nezzar a été condamné à 20 ans de prison ferme par contumace au tribunal militaire de Blida pour «complot contre l’armée». Auteur de crimes contre l’humanité en Algérie, durant les années 1990, le général Nezzar a été accusé par son fils Sofiane d’avoir tué sa femme, Barket Fatma-Zohra.Ce criminel notoire a ordonné aux militaires algériens de tirer sur les manifestants en octobre 1988, faisant plus de 500 morts parmi la jeunesse algérienne à Alger. Figurant parmi les «janviéristes» qui ont commis un coup d’État contre le processus démocratique en janvier 1992, il porte une lourde responsabilité dans la guerre contre les civils qui a fait plus de 250 000 morts et de 20 000 disparus. A maintes reprises, il a été accusé par Nacer, le fils de Mohamed Boudiaf, le principal artisan du déclenchement de la Révolution de Novembre, d’avoir participé, avec le général Tewfik, à l’assassinat de son père le 29 juin 1992.Les 6 et 9 décembre, les 15 et 16 octobre 2019, le général Nezzar devait comparaître devant un tribunal suisse pour «crimes de guerre», Cependant, pandémie de Covi-19 aidant, l’ancien ministre de Défense était sous la protection de l’Espagne!
En avril 2001, ce tortionnaire a pris un avion spécial, à l’aéroport du Bourget en direction d’Alger, à minuit, pour fuir la justice français, suite à trois plaintes déposées contre lui pour «torture». Du 1er au 5 juillet 2002, Le général Nezzar intente un procès en diffamation, à Paris un procès en diffamation, contre l’ex-lieutenant Habib Souaïdia, l’accusant de l’avoir diffamé lors d’un passage à une chaîne de télévision où il a déclaré : « Chez nous, […] les hommes politiques sont des généraux, c’est eux qui décident. Il n’y a pas de président. Cela fait dix années qu’il n’y a pas de président, plus même. Il y avait des généraux, ce sont eux les politiciens, c’est eux les décideurs, c’est eux qui ont fait cette guerre. C’est eux qui ont tué des milliers de gens pour rien du tout. »Le général Nezzar sera finalement débouté!
Lors de ce procès, la sentence que feu Hocine Aït-Ahmed lui a lancée est restée gravée dans le livre ouvert de l’Histoire pour nous rappeler qu’entre la junte militaire et le peuple algérien, il y a un fleuve de sang!
Après un séjours en toute quiétude, passé sous la protection du gouvernement espagnol, le général Nezzar est rentré en Algérie à bord d’un avion présidentiel. Il a eu droit aux honneurs militaires avant de regagner sa maison, sans passer ne serait-ce qu’un instant en prison! Pour que son retour en Algérie soit possible, l’intervention de son ami Yves Bonnet, directeur de la DST de 1982 à 1985 ayant rejoint, récemment, le Rassemblement National de Marine Le Pen en Normandie, aurait été décisive. La complaisance de l’Espagne à l’égard de la soldatesque d’Alger n’est pas sans contre-partie, Ses dividendes se chiffrent aux dizaines de milliards d’euros de l’argent sale qu’investissent les généraux algériens au pays de la Corrida.
L’ESCALADE DES ARRESTATIONS
Au 59e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, la répression des manifestations pacifiques, la stratégie de tension mise en place par la junte militaire, la diabolisation des militants de la Silmiya par la police politique, la folie des arrestations et des condamnations tous azimuts rappellent que la libération du territoire algérien du joug colonial n’est, malheureusement, pas synonyme de liberté pour le peuple algérien. A ce jour, le droit d’avoir des adroits ne lui est pas reconnu! A ce jour, les Algériennes et les Algériens n’ont pas accès à la citoyenneté politique! A ce jour, l’Algérien ne peut ni penser, ni s’exprimer sans crainte d’être kidnappé ou arrêté, emprisonné, torturé et condamné à de lourdes peines! A ce jour, l’Algérien a de quoi se nourrit selon l’humeur des généraux de l’import-import. A ce jour, l’Algérien doit faire la chaîne pour avoir de l’eau!
En ces conditions, le peuple algérien est en danger! Frappée de schizophrénie, la junte militaire tente de lui faire vivre cet enfer à huis clos.La récente nomination de Hamid Louanouci, comme conseiller du désigné d’El Mouradia, Abdelamdjid Tebboune, comme conseiller chargé des organisations nationales, internationales et des ONG dénote l’obsession maladive du régime de mettre fin à la mobilisation de la diaspora algérienne à l’étranger pour le changement démocratique en Algérie.
Âgé de 15 ans, Saïd Chetouane est séparé de sa maman par une juge sans scrupules, comme si en Algérie, il est interdit à nos enfants de rêver! Femme battante, Ryma Zaidi est incarcérée à Sidi Bel Abbes, comme si porter le rêve d’une Algérie démocratique était une hérésie.
Poète de la Silmiya, Mohamed Tadjadit est incarcéré pour l’amour qu’il porte à l’Algérie, comme si l’Algérie, il ne faut ni l’aimer, ni chanter l’amour que notre cœur lui porte!
Amoureux de la photo, comme son père, le grand musicien Medjahed Hamid, l’est de la musique, Chafik est puni d’emprisonnement, comme si prendre des photos d’un peuple qui marche vers la liberté était illicite!
Membre du collectif de défense des détenus d’opinion et membre fondateur du mouvement Doustourouna, Maître Abderraouf Arslane croupit en prison à Tébessa, comme si un avocat ne devait ni être un militant politique, ni défendre les opprimés !
Coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Baïnam, comme si être faire de la politique était passible de justice!
Correspondant du quotidien Liberté à Tamanrasset, le journaliste Rabah Karèche est en prison depuis le 19 avril 2021, comme si un journaliste qui informe était un criminel!
Démocrate convaincu et coordinateur du RPK, Hamou Boumdine est écroué sous l’accusation dangereuse d’appartenance à une organisation terroriste, comme si créer un cadre politique et y militer pacifiquement était du terrorisme !Depuis l’élargissement de la définition du crime de terrorisme, opéré via l’ordonnance n° 21-08 introduisant deux paragraphes supplémentaires à l’article 87 bis du Code pénal, permettant de considérer «comme acte terroriste ou sabotage, tout acte visant la sûreté de l’État, l’unité nationale et la stabilité et le fonctionnement normal des institutions par toute action» visant à « œuvrer ou inciter, par quelque moyen que ce soit, à accéder au pouvoir ou à changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels» ou à «porter atteinte à l’intégrité du territoire national ou d’inciter à le faire, par quelque moyen que ce soit», des militants de plusieurs organisations, à l’instar du MAK et de Rachad désignés comme mouvements terroristes, sont arrêtés et accusés de terrorisme.
Pendant ce temps…Madani Mezrag, le terroriste barbu de la police politique, se permet des apparitions médiatiques où il fait le donneur de leçons!Abdelaziz Bouteflika, dont les secrets de santé sont détenus par l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, bénéficie d’un séjours médicalisé à la résidence présidentielle de Zéralda, sous le protectorat informel de la France. Chakib khelil, le tristement célèbre voleur, se la coule douce aux États-Unis, le pays qu’il a toujours servi. Le général Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée, continue à menacer le peuple algérien, à bomber le torse devant les djounoud et à prêcher la démocratie escortée, tout en multipliant les courbettes d’allégeance à ses maîtres, notamment ceux de Paris et de Moscou. Le général Mohamed Kaïdi, chef du département emploi-préparation de l’armée, prépare activement l’envoi des militaires algériens dans des guerres par procuration dans le Sahel et dans d’autres régions de l’Afrique. Le DGSN Farid Zineddine Bencheikh, continue à mettre en pratique les techniques de répression qu’il a acquises durant son cursus de formation comme policier en France. Le général Noureddine Gouasmia, commandant de la gendarmerie nationale, continue à gérer ses «affaires», tout en mobilisant les gendarmes contre le peuple!
La présidence de la République, le commandement militaire, la police politique (DRS affilié au général Tewfik, DCSA et autres), la DGSN et le commandement de la gendarmerie nationale portent l’entière responsabilité de tout basculement de notre pays dans la violence !
Cela dit, le peuple algérien ne permettra pas une telle dérive!
Ce peuple est le chef de son destin ! Il en est le concepteur et le constructeur!
Faisons confiance à sa jeunesse ! Elle saura offrir au pays un avenir radieux !
VIVE L’ALGERIE LIBRE, CITOYENNE, HUMAINE, PLURIELLE, DIVERSE ET HEUREUSE.VIVE LA SILMIYA.GLOIRE A NOS MARTYRS.