Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 09/09/2011 à 13:03, mis à jour à 15:17
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Après une semaine de répression, notamment dans la ville de Homs, les Syriens interpellent à nouveau la communauté internationale, ce vendredi: « Où est la communauté internationale face à tout ce qui se passe? »
Depuis la mi-mars, les manifestants syriens lancent des appels à la communauté internationale. Après le vendredi de la persévérance et de la patience, les activistes syriens choisissent d’interpeller directement la communauté internationale. « Où est la communauté internationale face à tout ce qui se passe? », demandent les contestataires sur leur page Facebook The Syrian revolution 2011, appelant à une mobilisation sous le slogan « Vendredi de la protection internationale ».
« Les Syriens demandent à l’ONU d’adopter une résolution pour une mission d’observateurs permanents en Syrie », ont-ils écrit jeudi. « Nous réclamons l’entrée d’observateurs internationaux, nous réclamons l’entrée des médias internationaux, nous réclamons la protection de civils ».
Ce vendredi, de nombreux groupes Facebook comme The Syrian revolution 2011 appellent à manifester. « La révolution vit sa dernière phase, celle de la victoire pour nous tous. (…) Les manifestations s’organisent dans toutes les villes syriennes. (…) Le peuple ne reviendra pas sur ses demandes. (…) Et il ne fait aucun doute que nous marchons dans le bon sens », peut-on lire sur la page Facebook.
Cette vidéo postée sur Facebook montre une manifestation à Der’aa, le foyer de la contestation à la mi-mars. « Degage Bashar », scandent les manifestants, parmi lesquels figurent de nombreux enfants.
Violentes opérations contre les manifestants et les déserteurs
L’armée, chargée de mater la contestation en Syrie, a lancé ce jeudi une nouvelle opération dans le nord-ouest. Sur le terrain, les opérations de sécurité ne faiblissent pas, selon les militants. « Des soldats et des membres des forces de sécurité à bord de sept véhicules blindés et de dix jeeps 4X4 ont lancé un assaut contre la localité d’Abline à Jabal al-Zawiya (nord-ouest) pour pourchasser des personnes recherchées », a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne, évoquant des tirs nourris, notamment à la mitrailleuse.
Trois soldats « insoumis » ont été tués lors de cette opération, a affirmé le président de l’Observatoire Rami Abdel Rahmane. « Les trois militaires ont été tués lors d’une perquisition au domicile du frère de l’officier déserteur Hussein Harmouche » et deux autres ont été arrêtés, a-t-il dit. L’officier Hussein Harmouche avait annoncé sa désertion de l’armée dans une vidéo diffusée début juin par plusieurs sites internet et chaînes de télévision satellitaires arabes, en l’expliquant par son « refus de tuer des civils sans armes ». Il avait alors annoncé la formation des « Officiers libres syriens ».
L’agence officielle Sana a présenté une toute autre version, citant une source militaire. Selon cette source, « trois membres des forces de sécurité ont été tués et trois autres ont été blessés » lors d’une opération menée jeudi matin à Abline, au cours de laquelle « des membres de groupes terroristes armés » ont été arrêtés.
Les réactions de la communauté internationale
Face à la poursuite de la répression, les réactions de la communauté se font plurielles, d’où l’absence d’une résolution de l’ONU condamnant « l’effusion de sang en Syrie ». La France, par la voix d’Alain Juppé, a accusé Damas de « crimes contre l’humanité » ce mercredi.
Mais la menace d’un veto russe pèse toujours sur le Conseil de sécurité. La Russie qualifie certains opposants de terroristes et d’extrémistes. « Ceux qui scandent des slogans anti-gouvernementaux, sont des gens très divers. Certains d’entre eux sont, clairement, des extrémistes. D’autres peuvent même être qualifiés de terroristes », a jugé le président russe Dmitri Medvedev dans un entretien sur la chaîne Euronews.
Ce mercredi,le patriarche maronite libanais, Mgr Béchara Boutros Raï a exprimé son soutien à Bachar al-Assad et sa « crainte d’une transition en Syrie », dont les chrétiens d’Orient pourrait être les premières victimes. « J’aurais aimé qu’on donne plus de chances à Bachar al-Assad pour faire les réformes politiques qu’il a commencées » en Syrie, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à la Conférence des évêques de France.
De son côté, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué le régime de Damas. « Celui qui fonde son pouvoir sur (l’effusion du) sang finira par partir dans le sang », a-t-il dit. « Des ombres planent sur la légitimité du président Bachar al-Assad et son régime », a-t-il ajouté, selon la chaîne qatarie Al-Jazira.
Ce samedi, le chef de la ligue arabe Nabil al-Arabi devrait se rendre à Damas. Le secrétaire général de la Ligue arabe devait se rendre mercredi dans la capitale syrienne pour présenter une proposition de treize points formulée par les pays arabes, au nombre desquels figurent des demandes telles que l’arrêt de la répression et l’organisation d’un scrutin présidentiel en 2014.
1 comment
Il faut que l’opposition syrienne s’unisse d’avantage pour ne pas tomber dans des division aussi stupide qu’inutile.Ceci donne du souffle au criminel de damas pour continer à massacrer les syriens.