Abdelaziz Belkhadem aura certainement vécu, en cette fin de semaine, les pires moments depuis qu’il a accédé à la tête du Front de libération nationale à la suite du coup de force de 2004. La conférence nationale des cadres du Mouvement de redressement et de l’authenticité du FLN, tenue jeudi dernier à Draria à Alger, a sérieusement ébranlé la direction nationale du parti.
Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Tout a commencé mercredi. Après un premier refus signifié par la Wilaya d’Alger à la demande d’autorisation de la conférence des redresseurs, ce sera, coup de théâtre, l’entrée en lice d’un acteur inattendu qui bouleversera les données : Daho Ould Kablia. Le ministre de l’Intérieur ordonnera en effet l’autorisation de la conférence. Cette implication aussi lourde dans les affaires internes du FLN, le pouvoir ne l’a faite qu’une seule fois de cette même manière. C’était en 2003 lorsque, comble des paradoxes, le mouvement de redressement que conduisait à l’époque… Abdelaziz Belkhadem était ouvertement soutenu par le ministère de l’Intérieur dans sa guerre contre Ali Benflis. Un rebondissement inquiétant pour l’actuelle direction du FLN et qui a mis Belkhadem dans tous ses états. Mercredi, une ambiance électrique régnait au siège du parti à Hydra. Belkhadem n’en revenait pas. Et après plusieurs tentatives de faire annuler la décision d’Ould Kablia, auprès de la présidence et du Premier ministre, le SG du FLN ordonnera, dans un accès de colère, de faire avorter la rencontre des redresseurs en faisant venir des militants de toutes les mouhafadas, nous confie-t-on de source sûre. «C’est à celui qui a autorisé cette rencontre d’assumer ses responsabilités », répliquera Belkhadem à tous ceux qui cherchaient à le dissuader de recourir à une telle extrémité. D’ailleurs, un groupe de personnalités du parti, conduit par l’ancien président de l’APN, Amar Saïdani, signeront une pétition dans ce sens adressée à Belkhadem où ils l’exhortent à éviter la confrontation, la rencontre étant de toutes les façons autorisée par les pouvoirs publics. Vainement. Le patron de l’ex-parti unique aurait même déchiré ce document ! «Celui qui ne se rendra pas demain à Draria est contre moi», aurait également répliqué le ministre d’Etat à d’autres interlocuteurs dans la journée de mercredi. Dans de telles conditions, le décor était planté pour un sérieux risque de confrontation physique, le lendemain jeudi. Le Mouvement de redressement, dont le siège se trouve dans une villa à Draria sur les hauteurs d’Alger, avait choisi comme lieu, pour tenir sa rencontre, une salle des fêtes se trouvant à près de 3 km de la villa. Distance sur laquelle il était toutefois impossible de circulait, jeudi dès les premières heures, en raison de l’impressionnant dispositif de sécurité déployé par Ould Kablia en vue de protéger la rencontre et de dresser un tampon entre les redresseurs et les pro- Belkhadem. L’accès au lieu de la rencontre n’était autorisé qu’à des porteurs de badges dûment estampillés «Mouvement de redressement ». La majorité des pro-Belkhadem, y compris des membres de la direction nationale, venus tôt le matin, finiront d’ailleurs par renoncer à la tentative d’empêcher la rencontre. Tous, sauf un petit groupe d’une vingtaine de personne emmené par un neveu et les deux fils de Abdelaziz Belkhadem et dont l’aîné sera même interpellé par la police avant d’être relâché. Pas d’incidents majeurs donc et la conférence prendra les allures d’une grande rencontre d’un FLN officiel ! Il faut dire que l’autorisation du ministère de l’Intérieur conférait à ce rendez-vous une légalité et une victoire symbolique pour les redresseurs qui ne manqueront pas de faire beaucoup de dégâts au FLN légal. Une année après sa naissance à la mi-octobre 2010, le Mouvement des redresseurs aura réussi, là, une gigantesque progression et menace sérieusement le règne de Abdelaziz Belkhadem. Ils étaient environ cinq cents délégués «cadres du parti» venus des quarante- huit wilayas ainsi que de l’émigration. On y comptait d’anciens ministres comme Salah Goudjil, Mohamed-Seghir Kara, Abderrachid Boukerzaza, Kamel Bouchama, d’ex-membres du bureau politique comme Abdelkrim Abada, Saliha Djeffal, etc, des dizaines entre anciens et actuels parlementaires, d’anciens hauts cadres de l’Etat comme le général à la retraite Abdelmadjid Chérif. «Il y a aussi ceux qui ne sont pas là, aujourd’hui», ironise le porte-parole du Mouvement, Mohamed-Seghir Kara. A titre d’exemple, le ministre de l’Enseignement supérieur, El- Hadi Khaldi. Ou alors l’ambassadeur d’Algérie au Caire, Abdelkader Hadjar, pour ne citer que ceux-là !
Belkhadem-Ould Kablia : le torchon brûle !
Il va sans dire que cette affaire des redresseurs, notamment la conférence autorisée de jeudi dernier, affaiblira considérablement Belkhadem. De l’aveu même d’un membre de la direction nationale du parti, «cette histoire est vraiment louche, inquiétante». Ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République, Belkhadem, considéré proche de Bouteflika, n’a pu renverser une décision défavorable du ministre de l’Intérieur. Bouteflika l’aurait-il lâché ? «Inévitablement, cela aura ses répercussions sur la base du parti, très sensible à de telles considérations », avoue encore notre interlocuteur. Rompu aux mœurs et tradition du pouvoir, notre interlocuteur est convaincu qu’«Ould Kablia, tout ministre de l’Intérieur qu’il est, n’aurait jamais pris une telle décision sans l’aval de Bouteflika». Tout comme cette guerre ouverte entre les deux hommes, Belkhadem et Ould Kablia au sujet de la nouvelle loi sur les partis politiques et l’agrément des nouveaux partis. En marge d’une récente réunion du gouvernement, affirme une source bien informée, Belkhadem a interpellé le ministre de l’Intérieur, lui reprochant sa déclaration où il affirmait être prêt à agréer les nouvelles formations politiques même sans l’adoption de la nouvelle loi. «On ne peut pas agréer de nouveaux partis dans une situation de vide juridique », aurait reproché Belkhadem à Ould Kablia qui aurait répliqué : «Eh bien, moi je vais appliquer l’actuelle loi, toujours en vigueur.»
K. A.
Revue de presse
Procès BDS de Bobigny : le « Défenseur des Droits » au secours du gouvernement israélien

COMMUNIQUÉ DE PRESSE LARGEMENT DIFFUSÉ AVANT LE REPORT
Procès BDS de Bobigny : le « Défenseur des Droits » au secours du gouvernement israélien
L’acharnement et l’intimidation contre les militants de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) se poursuivent malgré le jugement de la 17me Chambre correctionnelle du tribunal de Paris, qui a estimé, le 8 juillet dernier, parfaitement légal le boycott des produits israéliens*.
Mais le gouvernement français, sans doute mal à l’aise après un tel jugement, ne fut pas dépourvu quand la bise fut venue : pour le procès du 20 octobre prochain à Bobigny, il vient de faire entrer dans l’arène le nouveau « Défenseur des Droits » … au profit du gouvernement israélien !
Cette institution censément indépendante, dont la mission officielle est de protéger le citoyen contre l’arbitraire des pouvoirs politique, administratif ou économique, vient d’être appelée en renfort par le procureur du tribunal de Bobigny, afin d’obtenir la condamnation de Maha, Mohamed, Olivia et Ulrich, accusés de « discrimination contre la nation israélienne », pour avoir appelé au boycott des produits exportés par Israël dans différents supermarchés de la région parisienne début 2009, au lendemain du massacre de civils palestiniens par l’armée israélienne, dans la bande de Gaza.
Il est vrai que le patron de cet organisme n’est autre que Dominique Baudis, ex-parlementaire UMP, qui n’a rien à refuser ni au gouvernement ni aux officines israéliennes, puisqu’il fait partie, de longue date, du Comité d’Honneur de l’association France-Israël, présidée par l’avocat Gilles-William Goldnadel, elle-même partie civile contre les quatre militants qui comparaîtront à Bobigny la semaine prochaine.
Tout de même, cela fait désordre. D’autant que Monsieur Baudis n’a apparemment pas lésiné avec l’argent des contribuables.
Plutôt que de faire appel à ses propres juristes, il a en effet sollicité le cabinet d’avocats le plus cher de Paris.
Le cabinet Gide-Loyrette-Nouel, qui se flatte d’être le plus gros cabinet d’affaires de la place, avec 600 collaborateurs et 24 bureaux dans le monde, n’a pas pour vocation de défendre la veuve et l’orphelin, mais plutôt des multinationales ou des gouvernements, y compris parmi les plus sulfureux. On doit par exemple au cabinet Gide-Loyerette-Nouel le montage d’un financement de 600 millions de dollars au bénéfice de la famille de l’ex-dictateur tunisien Ben Ali, avant la chute de celui-ci.
Quant au collaborateur retenu par le cabinet pour assister le procureur à Bobigny, une recherche sur Google conduit à une page où il se présente comme un avocat spécialiste … « du droit franco-israélien ». Tout un programme.
Moralité ? N’en cherchez pas !
Ce sont les Palestiniens qui sont boycottés, assiégés, privés d’Etat, mais le gouvernement français choisit de poursuivre ceux qui dénoncent l’occupation et la colonisation. Il ne craint pas pour cela d’instrumentaliser les lois françaises sur les discriminations, pour tenter d’inverser les rôles et faire de l’Etat d’Israël la victime.
Non content de mobiliser des dizaines de tribunaux dans toute la France pour essayer d’empêcher le boycott du seul Etat d’Israël (on peut appeler sans risque au boycott du Mexique, de la Chine, de l’Iran ou de n’importe quel autre pays), Sarkozy fait appel à son ami qui avait juré ses grands dieux, en juin dernier, au moment de sa nomination quelque peu controversée, de faire preuve d’indépendance !
CAPJPO-EuroPalestine (Campagne BDS Internationale)
A la fin de 1992, les services secrets Algérien dirigé par le général Mohamed Médiene dit Tewfik, pensent qu’il est temps de lâcher le monstre, la décision de créér le GIA, fût prise par les membres du cabinet noir dirigé par Belkheir , Tewfik charge le commandant Guettouchi et le capitaine Djaafar, deux officiers du service manipulation et infiltration de la DRS, de former le premier noyau du groupe islamique armé, comme en témoignera, quelques années plus tard, le colonel Habib Semraoui sur la chaîne arabe EL Jazeera, le premier escadron du GIA, voit donc le jour, à l’intérieur de la caserne de Dely Ibrahim. les communiques des service de sécurité imputent a Mansouri Meliani, la création du premier noyau du GIA, ce dernier sera exécute après une condamnation a mort, en 1993, par la cour spéciale d’Alger.
L’enfantement…
Au milieu de l’année suivante, ces même services, recensaient plus de 700 éléments armée dans les maquis. le monstre qu’ils ont crée a enfanté d’autres monstres, quand aux autres groupes islamique armées, ils ont étés crées par des dirigeants du parti dissous ou par des élus, poussés a prendre les armes et a employer la violence, le plus important en nombre et en armement est l’Armée Islamique du Salut ( AIS ) dirigé par Madani Mezrag, ces groupes ou « Katibat » étaient autonomes au début, et ne possédaient pas de direction, chaque groupe était dirigé par un émir, assisté par des lieutenants et la plupart ne dépassaient pas en nombre plus de 30 à 35 éléments.
Les services des généraux Tewfik et Smain, ont depuis la victoire du FIS dans les élections locales, infiltré les groupes armés pour contrôler les opérations de représailles et la violence qui s’en découlera, ils savaient que ces groupes composés en majorité par des islamistes convaincus et farouchement opposés au régime militaire, devaient être surveillés et contrôlés, surtout pendant les premiers mois qui ont suivi le putsch ou la situation sécuritaire et politique n’était pas encore contrôlée par les généraux putschistes.
le général Smain, fut chargé par ses supérieurs hiérarchiques, de choisir parmi l’élite des membres des corps de sécurité, des hommes pour infiltrer les groupes armés, les plus dangereux de l’époque, les maquisards dirigé par Abdelhak Layada, qui était considéré, comme le deuxième émir du « GIA » après Meliani. mais après quelques mois d’activité terroriste , en 1993, il fut arrêté au Maroc et extradé vers l’Algérie la même année, lors de l’enlèvement des trois fonctionnaires du consulat de France en Algérie, en octobre 1993. Son successeur a la tête du GIA , a exigé sa libération, afin de relâcher les ressortissants Francais, le commandant islamiste, fut abattu après quelques jours, et Layada restait en prison. Cette opération a été organisée, en réalité, par nos services secrets pour mobiliser l’opinion internationale en leur faveur et surtout la classe politique Française, qui se méfiait a l’époque du régime Algérien.
Des émirs désignés...
Les premiers groupes du GIA, étaient, comme, on l’ a rapporté plus haut, autonomes et n’obéissaient a aucun chef, c’est pour cela, que les premiers attentats et opérations terroriste perpétrés contre les membres des services de sécurité, étaient revendiqués par plusieurs groupes ou cellules, mais parfois, n’étaient pas revendiques du tout. Il n’y avait pas durant les premiers mois de la crise, une direction au GIA. L’absence de hiérarchie et de structure organisée, facilita l’infiltration des services de sécurité, parmi les groupe armés, jusqu’a la désignation de Si Ahmed Mourad alias Djafar el Afghani a la tête du GIA en Mai 1993. les premiers communiqués du groupe islamique armé paraissaient a Londres, dans les colonnes du quotidien arabophone El Hayat. le journal du GIA avait pour titre « El Ansar », était signé a l ‘époque par cette émir, le quotidien siégeant dans la capital Britannique, continue toujours, a publier les communiqués du GIA, qui sont en fait des communiques du DRS.
Le général Lamine Zeroual fut désigné ministre de la défense, pour remplacer le Général Nezzar,(1991 -1993 ) qui souffrait d’un cancer des intestins et qui a du prendre sa retraite, en Juillet 1993. Dès sa nomination, Zeroual entreprit des contacts dans le secret, avec les dirigeants du partie dissous, à la prison militaire de Blida, en septembre, il adresse une lettre signé de sa main, au chef du GIA, où il lui demande de proclamer la trêve générale et sans conditions, préalables a tout dialogue politique. C’est le cheikh Hocine Slimani, un religieux respecté par toutes les factions des groupes islamique et résidant a Médéa, qui joue le rôle d’ intermédiaire dans cette correspondance entre Djaffar El Afghani et le ministre de la défense.
Selon , Ali Benhajar le chef de la LIDD, ( la ligue islamique pour la dawaa et le djihad ) l’émir du GIA, demande a son tour, au général Zeroual, d’ordonner la libération des dirigeants du Front Islamique du Salut , Abassi Madani et Ali Benhadj. le 30 janvier 1994, Zeroual est nomme président de l’état Algérien suite a une conférence nationale, le 22 février, Abdelkader Boukhamkham et Ali Djedi, sont libérés de prison, les négociations entre la présidence, une fraction de l’armée et l’émir du GIA commence a porter ses fruits, mais c’était compter sans les Belkheir & Co pour lesquels une résolution pacifique du conflit et la fin du terrorisme, n’arrangait pas les affaires, eux qui vivent sur les retombées de la violence et de la guerre.
le 26 février 1994, le chef du GIA, est encerclé dans une maison dans les hauteurs d’Alger et abattu par les forces de sécurité, mais les contacts entre les deux parties partie continuent jusqu’a l’été 1994, entre les dirigeants du FIS libérés de la prison militaire de Blida et le président Zeroual, même si Cherif Gousmi qui a succédé a Djafar el Afghani a la tête du GIA, ne reconnaissait plus le rôle dirigeant du parti dissous, il souhaitait que les négociations se fassent directement avec son « majliss el Chourra » du groupe armé. quelques mois après, les contacts cessèrent sous les pressions des généraux qui menaient des opérations anti-terroristes dans les maquis contre les groupes armées. en juin 1994, Gousmi fut abattu, a son tour, par les services de sécurité dans une opération minutieusement préparée par les services secrets dirigé par Tewfik et Smain ou plusieurs chef et lieutenants de Gousmi furent abattus sauf un, le N°3 du GIA fraîchement débarque au maquis, un certain Djamel Zitouni, la nouvelle recrue de la DRS.
D’indic à Emir…
Djamel Zitouni, a été repéré, parmi les milliers de prisonniers incarcèrés dans les camps de détention du sud, en 1994, les agents de Smain l’ont pris en flagrant délit de pratique homosexuelle. Ils menacent de le balancer au niveau du centre de détention, a moins qu’il accepte de coopérer avec les services secrets. Djamel Zitouni, un jeune islamiste de 25 ans, commence sa carrière d’indics, en informant les agents de la DRS, après avoir infiltré les groupes armées dans la maquis, il grimpe rapidement les échelons de la hiérarchie et devient, en un temps record, l’un des lieutenants de l’émir du GIA, Cherif Gousmi.
l’année 1994, a vu une recrudescence sensible des attentats terroristes et des opérations armées des groupes islamique, les civils, qui ont étés jusqu’a lors épargné, deviennent des cibles privilégiés pour les GIA, le peuple Algérien ne comprend plus ce qui se passe. Pris en otage entre la répression aveugle et disproportionnée des forces de sécurité et les groupes armés islamique, qui s’attaquent désormais a la population.
En Juillet 1994, les services de sécurité, portaient un coup dur a la direction du GIA en réussissant a abattre dans une opération prépare des mois a l’avance, l’émir du GIA et plusieurs de ces proches lieutenants, parmi les rescapés de cette opération, ou l’armée a mis tous ces moyens, on retrouve, comme par hasard, le jeune Djamel Zitouni, le N°3 du GIA, le miraculé s’autoproclame, quelques jours plus tard, émir national du Groupe Islamique Armée et aucun lieutenant n’ose l’affronter.
C’était un coup de maître des services manipulation et infiltration, de la DRS, qui avaient réussi a placer, en quelques mois seulement, un de leurs agents a la tête du groupe islamique armé, le plus féroce et le plus sanglant, qu’a connu le pays. si jusqu’a ce jour les groupes armés au maquis, était infiltres par quelques hommes de Tewfik et Smain, a partir de l’été 1994, les services secrets algérien, avait la main mise totale sur les GIA en Algérie. Djamel Zitouni recevait ces ordres de l’agent traitant qui lui a été désigné, un certain colonel Tartagu, qui était sous les ordres direct de Smain Lamari, chef de la DCE ( Direction du contre espionnage ) et sous directeur de la DRS.
Terroriser les populations…
Le nouveau chef du GIA, au service de la junte militaire, décida de faire le ménage chez lui, il ordonna d’abattre tous les chef du maquis, pour les remplacer par les hommes du service opérationnel de la DRS, il appliqua sans discuter, la stratégie des généraux : terroriser les populations par une violence aveugle pour faire baisser un rideau de plomb sur l’Algérie, et faire regner la terreur et la peu dans le coeur des Algériens les directives que recevait Djamel Zitouni était clair : imposer par la terreur. Le dictat des groupe armés, dans cette esprit, l’émir du GIA rendait licite, en Décembre 1994, part une fatwa spéciale, le sang des civils hommes, femmes et enfants sur tout le territoire, sous le prétexte que les Algériens soutiennent le pouvoir en place, les Algériens se retrouvaient tout a coup pris en étau entre les compagnes d’exactions et de répression des forces de sécurité d’un côté et les incursions meurtriers des éléments du G.I.A, de l’autre. Des milliers de civils furent égorgés, mutilés ou abattus par balles par les groupes islamiques armés ou par les membres des services de sécurité du COLAS ( Centre opérationnelle de la lutte anti-subversifs ) dirigé par le général major Mohamed LAMARI.
Le GIA en France !
Pour les généraux maffieux et criminels, la guerre contre le terrorisme, doit être exportée en France, pour des raisons évidentes: obtenir le soutien des dirigeants français. Ils voulaient faire impliquer la société française et particulièrement la classe politique française dans leur lutte contre le phénomène du terrorisme islamiste. En effet, si l’intégrisme islamiste menace tout le monde, un front international s’érigera contre cette menace, c’est dans cette objectif, qu’une opération préparée par Ali touchent, un autre agent islamiste au services de la DRS et exécuté, officiellement par le GIA de Zitouni, a été menée le 3 Août 1994, a la cité Ain Allah à Alger ou cinq gendarmes Français ont trouvé la mort.
le 26 Décembre 1994, un Avion d’Air France, a son bord 232 passagers, est pris en otage par un commando du GIA, sur le tarmac de l’aéroport Houari Boumediene, deux français et un vietnamien furent exécutés par les islamistes armée, avant que le groupe d’intervention français le G.I.G.N., prennent d’assaut l’Airbus d’Air France à Marseille et mettent fin a la prise d’otage, en abattant les quatre membres du commando, ce fût, la première et la dernière prise d’otage d’un avion dans un aéroport Algérien.
les Français, sont projetés de plein fouet dans le quotidien tragique Algérien, ils se sentent maintenant impliqués dans le drame qui se déroule de l’autre côté de la rive méditerranée, malgré cette vague d’attentats qui touchent les intérêts français et attribué aux islamistes, des intellectuels et des hommes de culture Français, se lèvent pour crier haut et fort, leur condamnation, des méthodes inhumaines et sauvages employés par le régime militaire au pouvoir en Algérie, ils désapprouvèrent les conditions inhumaines de détention dans les camps du sud et le non respect du pouvoir algérien des droit de l’homme. La société française a condamné l’emploi excessif de la force contre les islamistes, même si les hommes politique français, hypocrites et opportunistes dans leur majorité, soutenaient le régime des généraux putschistes. Les décideurs, non satisfait de la réaction de la société Française, décident de frapper fort en plein capital de l’hexagone.
le 11 Juillet 1995 : l’imam Sahraoui, de la mosquée de Paris, un des anciens dirigeant du FIS et exilé en France, est mitraillé dans une rue de Paris, le 25 juillet, une bombe explose dans une rame du RER à la Station St Michèle; en pleine capitale. Le bilan est lourd, 8 morts et plus de 150 blessés. Puis, ce fut l’attentat du RER à la station Musée d’Orsay, ensuite l’attentat raté contre le TGV Lyon -Paris en enfin l’attentat de la station maison- Blanche. La vague d’attaques durera jusqu’au mois d’octobre. Les attentas furent revendiqués des la fin du mois de juillet par le GIA, mais la DST ( Département du Surveillance du Territoire ) charge de l’enquête, sentait la manipulation et l’implication des services secrets Algériens, même si ces dernier proposèrent leur aide a leur homologues français.
Les enquêteurs de la DST et la DGSE ( Direction Générale de la Sécurité Extérieure ) identifièrent Boualem Bensaîd et Smain Ait Ali Belkacem Abdesslam comme les poseurs de bombe de la station St Michel et Ali Touchent comme le cerveau des attentats, mais ce dernier, se trouvait en Algérie et il était également recherche par les autorités de ce pays.
Après une chasse l’homme, qui dura presque trois mois,, les gendarme français ont réussi a démanteler le reste de la cellule terroriste, au mois d’octobre, en abattant Kamel Kalkal, le dernier membre du groupe envoyé par le chef du GIA pour commettre les attentas de Paris. les services secrets Francais, qui n’avaient pas de doute sur l’implication directe de la DRS, dans cette vague d’attentats, ont dès les premiers jours compris le message envoyé par Alger. Les généraux « insistaient » sur le soutien de Matignon à leur régime, sinon, il auront à déplorer d’autres victimes françaises. Mmoins d’une année plus tard, sept moines du monastère de « Tibhirine » dans la wilaya de Medéa (a 80 Klm au sud d’ALger ) furent enlevés, séquestrés puis décapités par un groupe armé. L’opération fut revendiquée, bien entendu, par l’émir du GIA, Djamel Zitouni.
Le peuple algérien pris en tenailles entre le DRS…et le DRS
Les généraux harkis et mafieux, forts du soutien de la France et de ses alliées, intensifièrent les opérations de répression envers les populations civiles et à sympathie islamiste. Les algériens ne comprennent plus ce qui leur arrive, malmenés d’un côte par les groupes islamiques armés et de l’autre par les forces de sécurité, le cauchemar algérien venait de commencer.
entre 1993 et 1997, plus de 100 000 morts, la plupart parmi les population civiles, des enfants, des femmes des vieillards, sans distinction d’âge ou de sexe, sans parler des milliers de disparus enlevés par les forces de sécurité. le GIA frappait partout dans les villes ( les attentats aux voitures piéges ) mais aussi dans les villages et les hameaux ( incursion terroristes, embuscades, routes et terrain miné ), c’était les années obscures et sanglantes du terrorisme en Algérie, le carnage se déroulait, aux nez et a la barbe de l’Europe, dont les état membres, soutenaient le régime militaire d’Alger.
I.S

Quelle politique étrangère pour l’Algérie ?
1- Le Maghreb :
– Nécessité absolue de travailler pour réaliser l’Unité du Maghreb.
– Accorder la priorité aux pays du Maghreb dans les échanges internationaux.
– Ouvrir sans délai les frontières entre les pays du Maghreb sans préalables.
– Encourager les citoyens du Maghreb à circuler librement entre les pays du Maghreb, et à investir prioritairement dans ces états.
– Dans ce cadre, mettre en place une Carte d’identité maghrébine qui remplacerait le passeport.
– Préparer la mise en place d’une monnaie unique pour les pays du Maghreb.
– Ordre devrait être donné aux gouvernements des pays du Maghreb de continuer à travailler pour la réalisation du Maghreb, et de poursuivre les échanges internationaux même en cas de problèmes politiques entre deux pays du Maghreb.
2- Les Pays Arabes :
– La réalisation de l’Unité du Maghreb pourrait être le précurseur de l’Unité des Pays Arabes.
– Favoriser la circulation des personnes et de leurs biens entre les pays arabes.
– Pour ce faire, supprimer les formalités de visa entre pays arabes.
– Les pays arabes accorderaient la priorité entre eux dans les échanges internationaux.
– Harmoniser les politiques des pays arabes dans tous les domaines militaires, éducatifs, économiques, financiers, culturels, sociaux, sportifs, etc…
– Afficher une position arabe commune dans les relations internationales, et en cas de conflits entre différentes parties.
– Ne jamais participer à une action hostile quelconque visant un pays arabe, ni autoriser une agression quelconque contre un pays arabe à partir de territoires arabes.
3- La Palestine :
– Les pays arabes devraient afficher une solidarité sans faille au peuple palestinien.
– Dans ce cadre, encourager les Palestiniens à resserrer leurs rangs, et solliciter les Pays arabes en cas divisions internes.
– Les pays arabes faciliteront la circulation des Palestiniens au même titre que pour tous les citoyens arabes.
– Les Pays arabes afficheront une même position pour la résolution du conflit israélo-palestinien, sur la base de la création d’un état palestinien ayant pour frontières internationales celles qui existaient avant la guerre de 1967.
4- Le Sahara Occidental :
– La question du Sahara occidental ne devrait en aucun cas entraver la réalisation du Maghreb.
– Inviter la presse des pays du Maghreb à ne plus jeter de l’huile sur le feu, mais au contraire à participer à l’effort de règlement du problème par des études mettant en avant la solidarité des pays du Maghreb à travers l’Histoire, et leur complémentarité pour les réalisations du futur.
– Mettre en place un groupe de réflexion maghrébin qui devrait proposer une solution graduelle entrant dans la perspective de la réalisation du Grand Maghreb.
– En attendant, rejeter officiellement et définitivement tout recours à la violence pour résoudre cette question.
5- Le Printemps Arabe :
– Considérer les manifestations du Printemps Arabe comme un appel pacifique à une meilleure gouvernance dans un espace démocratique.
– Encourager ces mouvements à privilégier le dialogue, et la voie pacifique pour les changements de régimes.
– Rejeter toute ingérence étrangère qui n’aurait pour seule finalité que d’affaiblir les pays arabes en vue du pillage de leurs richesses.
– Dans ce cadre, rejeter toute agression étrangère qui aurait pour but de favoriser une partie au détriment d’une autre.
– Dans toutes les hypothèses, inviter les populations arabes à éviter la scission qui risquerait de déboucher sur une guerre civile opposant les enfants d’un même peuple.
6- Les Pays Musulmans :
– Travailler à resserrer les rangs avec les pays membres de la Conférence Islamique.
– Dans ce cadre, supprimer les formalités de visa entre pays musulmans.
– Dans l’ordre de priorités dans les échanges internationaux, tous les pays musulmans devraient bénéficier d’un avantage sur les pays se situant hors de la zone arabe, cela dans le cadre de la solidarité entre Musulmans édictée par le Saint Coran.
– Harmoniser les positions politiques au niveau international entre Pays Arabes et Pays Musulmans.
– Dans ce cadre, exiger un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU pour les Pays membres de la Conférence Islamique.
– Harmoniser les pratiques religieuses, et mettre un terme à la cacophonie lors du choix des dates religieuses : Ramadhan, Aïd El Fitr, Aïd El Adha.
– Encourager la recherche scientifique par la création de centres de recherches et de laboratoires financés par les Pays de la Conférence Islamique.
7- Les Pays du Sud :
– Les Pays du Sud, Afrique Noire, Asie, Amérique Latine, viennent au quatrième rang dans l’ordre préférentiel en matière d’échanges internationaux.
– Encourager le développement des relations de toutes natures avec les Pays du Sud, par l’incitation à la découverte des richesses culturelles de ces pays qui ont subi comme nous les affres de la colonisation.
– Rechercher l’appui des Pays du Sud pour consolider le poids des pays du Tiers Monde dans l’échiquier international.
– Exprimer notre solidarité sans faille aux Pays du Sud en cas de conflits internationaux.
8- La France :
– Considérer la France comme un partenaire commercial sans plus.
– Les échanges commerciaux devraient tendre vers l’équilibre de la balance commerciale.
– Dans ce cadre, exiger des contreparties lors de la signature d’accords quels qu’ils soient.
– Exiger notamment de la France le respect des droits des Maghrébins vivant sur son sol.
– Exiger le développement de l’enseignement de la langue Arabe en contrepartie de l’enseignement du Français dans les Pays du Maghreb.
– Travailler à implanter des Centres Culturels Maghrébins dans les principales régions d’immigration maghrébine.
– Mettre un terme définitif à la zizanie entre représentants du Culte Musulman en France, en encourageant tous les Musulmans de France à travailler en harmonie et dans un esprit de solidarité islamique.

LA NATION
Ahmed Selmane
Mardi 4 Octobre 2011
L’ouverture de l’audiovisuel serait la « grande réforme », le « grand signal » de l’ouverture. Pourtant, les premiers éléments de cette présumée ouverture montrent qu’elle serait bien verrouillée. Le pouvoir se donne déjà les moyens légaux de filtrer les indésirables et de ne permettre que les télévisions « amies ». Décryptage de la nouvelle « réforme » destinée à faire diversion et à faire oublier les « fondamentaux » du blocage algérien.
Après avoir tenu pendant plus d’une décennie un discours ridicule sur l’immaturité des algériens à accéder au pluralisme de l’audiovisuel, le pouvoir algérien fait mine d’ouvrir les vannes. Le ministre de la communication annonce même qu’il y aura une télévision privée en 2012. Quand on a organisé la misère et le sous-développement technique des métiers de l’audiovisuel en Algérie et quand on est déjà en retard d’une dizaine d’année sur le Maroc de Mohamed VI et même sur la Tunisie de Ben Ali, la « prouesse » mérite-t-elle d’être soulignée ? Oui, si l’on se rappelle qu’en mars 2011, le même ministre de la communication déclarait qu’à sa « connaissance l’ouverture du champ médiatique n’est pas encore à l’ordre du jour». Mars, ce n’est pas loin. Et personne ne peut croire que le régime algérien a subitement « compris » qu’il faut ouvrir et libérer un champ audiovisuel, interdit de facto aux algériens. Ce qui n’empêche pas des chaines étrangères de faire des algériens une « cible » et de générer des revenus. « L’ouverture » – à l’épreuve de faits, de l’expérience et jusqu’à preuve du contraire – fait partie de la recherche des effets d’annonce à destination de l’extérieur. Il s’agit de donner l’illusion du mouvement alors que tout reste immobile.
Un élément de plus dans le décor du faux pluralisme
Il y aura peut-être des « télévisions privées » en 2012, mais dans la démarche de préservation d’un régime obsolète, cela ne sera qu’un élément de plus dans le mauvais décor du faux pluralisme mis en place depuis deux décennies. Et même si le régime n’a rien d’un puriste en matière de respect des Constitutions et des lois, dans ses annonces à usage extérieur des « réformes » il prend, en direction de « l’intérieur », des garanties pour n’avoir que des télévisions « amies » dans le paysage. Il y a déjà, selon un décompte non officiel, une dizaine de projets adossés à des journaux existants ou des hommes d’affaires qui sont dans l’intime proximité des princes. Et, alors qu’on attend la loi « spécifique » sur l’audiovisuel, le communiqué officiel très généraliste qui l’a annoncé pose déjà les limitations. Il ne suffit pas d’être algérien, de respecter un cahier de charges, pour entrer dans les « happy few ». Ainsi, le « privé » algérien – pardon d’abuser des guillemets mais comment faire autrement pour rappeler que la télévision « publique » est privatisée par le pouvoir ? – qui aspire à lancer une télévision doit passer un double écueil. Non seulement, il doit conclure une convention avec une Autorité de régulation des médias audiovisuels qui sera mise en place. Cette Autorité, censée être « indépendante, jouissant de la personnalité morale et de l’autonomie financière » reste encore indéfinie pour sa composition, son fonctionnement et ses attributions. Il est bien entendu improbable que la formule « indépendante » recouvre le sens « non spécifique » qui lui est universellement donné. Mais qu’à cela ne tienne, il y a un autre grand verrou. La signature d’une convention avec ladite Autorité de régulation ne constitue pas un ticket d’entrée dans le paysage audiovisuel. Il faudra en effet ensuite une autorisation délivrée par le pouvoir. Himself ! Gageons que ce ne sera pas une simple formalité !
Une pour toi, une pour moi : Ne deviens pas « citizen-kane-dz » qui veut !
Les « décideurs » ou les détenteurs d’actions dans la SPA du système algérien filtreront ou bien feront dans le style très local du partage des domaines de la rente, ce sera du « un pour toi, un pour moi ». Ceux qui ne sont pas de la « maison » – en général ils ne sont pas très argentés ! – n’ont pratiquement aucune chance de passer les filtres. Ne deviens pas citizen-kane-dz qui veut ! Il n’y a de la place que pour les amis. Monter une télévision demandera donc de l’argent, c’est une évidence. C’est nécessaire – et encore des TV affligeantes et au rabais sont possibles – mais pas suffisant en démocratie spécifique. Il faudra, pour utiliser le jargon des politologues, de la « ressource politique » qui, en Algérie, où la société est interdite de création politique, ne dépend que des appareils du pouvoir. Il ne sert à rien à expliquer à ceux qui considèrent que la société est menace et son expression, pacifique mais libre, est de la subversion que les télévisions « amies » qui vont naître ne seront pas meilleures que leur « Entv ». Et qu’une duplication à l’infinie de celle-ci, même avec l’octroi d’une « liberté de ton » aux nouvelles chaines amies, n’y changera pas beaucoup. Le champ de l’audiovisuel est l’exemple même où le verrouillage n’a ciblé que les algériens et a empêché de développer des métiers. Cet appauvrissement général sera d’ailleurs la chose la plus «visible » en cas d’arrivée de chaines TV ou alors il y aura un recours à la « coopération technique » étrangère pour le masquer. Le pire est que cet appauvrissement et cette stérilisation n’a pas empêché des chaines étrangères – arabes, européennes et même maghrébines- de cibler pour des buts commerciaux et politiques le public algérien.
Les algériens exclus, les chaines étrangères ne demandent pas d’autorisation
La privatisation de fait de l’Entv par le pouvoir a eu pour conséquence d’exclure les algériens et de permettre à des non-algériens d’être présents et de faire cette « politique » qui est interdite aux algériens. Tel que c’est parti, le régime aura ses « télévisions amies » liées aux actionnaires de la SPA du régime. Sans changer réellement la donne. Et cela sera ainsi sans changement politique qualitatif. Celui qui donnerait, enfin, à la notion de service public sa juste place et mettra fin à l’interprétation tordue d’un système tordu qui a inventé l’aberration de la « ligne éditoriale de l’Etat » ; et où le chef de l’Etat a pu dire – et ce n’était pas qu’une boutade – qu’il était le red-chef de l’APS et des médias publics. Multiplier le nombre de télévision – comme on a multiplié le nombre des partis croupions – est dérisoire quand on connait la multitude des « offres » en direction du public algérien. Il est très clair également que ce seront les « contenus » qui peuvent créer une différence et permettre de reconquérir une audience déjà branchée ailleurs. Car il ne s’agit pas seulement de l’info, source de l’obsession compulsive du contrôle du régime. Il faut offrir des télévisions avec des grilles de programmes avec contenus attractifs. Cela demande de la créativité, de l’inventivité et de la qualité. Cela exige du droit qui met fin à la précarité. Et surtout cela implique un projet politique et culturel fondé sur une société de femmes et d’hommes libres. L’imperturbable immobilisme permet de dire, sans risque, qu’on est loin. Et on peut même penser que les futures TV sont pensées comme des instruments de diversion qui n’assureront même pas le divertissement mais qui peuvent servir à l’occasion à des missions de basse politique comme on a pu le voir dans la presse écrite. On risquera, peut-être, de regretter cette ENTV qui ne dit rien.
Source :
http://www.lanation.info
La crise de l’hiver 1948-1949 révéla les limites du mouvement national à aborder les soubresauts susceptibles de le secouer. Bien que les militants, dans leur ensemble, lutassent pour la fin du joug colonial, le manque de débat fragilisa indubitablement la cohésion du parti. Hélas, dans cette configuration, le contrôle du parti revient au groupe le plus important. Et les adversaires sont systématiquement éliminés. En dépit de l’adhésion populaire massive au PPA-MTLD (Parti du Peuple Algérien –Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques) depuis son rapatriement au pays, la direction fut minée par les luttes de leadership. En fait, les dirigeants du parti, ayant à leur actif plusieurs années de militantisme, ne voulurent pas concéder plus de responsabilités aux adhérents affluant en masse au parti. Selon Amar Ouerdane, dans « La crise berbériste de 1949, un conflit à plusieurs faces », cette crise fut avant tout une crise générationnelle : « Sensibilisés par les anciens, une pléiade de jeunes Kabyles, lycéens (Ali Laimeche, Amar OuldHamouda, Hocine Ait Ahmed, Rachid Ali Yahia…) et étudiants (Omar Oussedik, Yahia Henine, Mabrouk Belhocine, Sadek Hadjerès, Saïd Oubouzar) affluent dans les rangs du PPA au cours de la seconde guerre mondiale. Issus des couches sociales populaires, d’origine paysanne, la jeunesse et le radicalisme caractérisent cette nouvelle vague de militants nationalistes». Cela dit, malgré la détermination de cette jeunesse à raccourcir la durée de vie du colonialisme, le parti ne fut pas capable de relever le défi en définissant une stratégie idoine. Du coup, cette crise, dite berbériste, handicapa le seul parti nationaliste prônant ouvertement l’indépendance nationale. Cependant, contrairement à ceux qui voyaient dans cette crise un affrontement pur et simple entre berbérophones et arabophones, le manque de débat, au sein du parti, freina son évolution démocratique. En effet, le point de départ de la crise fut l’exigence de plus de démocratie dans le parti. Dans une contribution à la revue « Peuples Méditerranéens », Mohamed Harbi explique la crise en notant à juste titre : « La bataille eut pour point de départ la remise en cause du fonctionnement antidémocratique du parti, s’étendit au rejet de la conception arabo-islamique de l’Algérie et posa enfin, sous couvert de pluralisme culturel, la question de l’organisation territoriale du parti sur la base du critère linguistique. La crise résolue bureaucratiquement prit fin par l’exclusion des principaux porte-parole du mouvement berbère». Ainsi, bien que le parti ait été radical de par sa conception, l’élimination des activistes paraissait bizarre. Fut-ce un jeu de la direction ? En préconisant l’indépendance, comment se fait-il qu’il s’en sépara de ces partisans activistes. Cela dit, en choisissant la lutte armée comme moyen d’y parvenir à l’indépendance, les activistes pensèrent à l’après colonialisme.
Cependant, bien que la voie électoraliste ait été le point d’achoppement entre le courant activiste et le courant réformiste, la participation aux élections locales d’octobre 1947 consacra la prééminence du PPA-MTLD. Cette voie fut choisie lors du congrès de février 1947. Elle fut défendue notamment par Messali. A la fin de ses travaux, le congrès entérina la proposition de Messali par 29 voix contre 26. Cette stratégie de la direction penchant pour le réformisme est ainsi résumée par Amar Ouerdane : « on ne peut admettre la thèse qui attribue la crise berbériste à la seule motion de Rachid Ali Yahia du mois de novembre 1948, préconisant l’égalité des langues berbère et arabe. En fait, cette motion se conjugue à l’hostilité de la direction à la perspective d’un déclenchement rapide de la lutte armée. Elle s’y était déjà opposée au congrès de 1947. Et l’abstention de Messali lors du vote sur le rapport du chef de l’OS, en décembre 1948, semble être un indice des liens très étroits qu’il avait noués avec les milieux réformistes panarabes ». Tout compte fait, ces hésitations ne furent pas les premières. En effet, lors des évènements de mai 1945, la direction n’avait pas été à la hauteur des demandes de la base. Bien que le district du Djurdjura ait soutenu une insurrection généralisée, la direction avait été dans l’expectative. Pire encore, la direction avait été incapable d’assumer ses ordres. Pour Amar Ouerdane : « la répression conjuguée à l’échec de la direction dans son projet insurrectionnel (ordonné après les massacres et annulé la veille, le 22 mai) ont soulevé des interrogations sur les méthodes d’organisation et de fonctionnement du parti parmi les militants kabyles ». Quelque temps plus tard, les militants de Kabylie ont demandé l’unification des deux Kabylie. Dans « les mémoires d’un combattant », Ait Ahmed, témoin direct de cette période, rend compte de la réponse de la direction qui fut sans équivoque : « ordre formel de ne pas vous occuper de la petite Kabylie ». En fait, cette méfiance datait de l’époque de l’ENA (Etoile Nord-Africaine). Pour Omar Carlier, dans« Histoire sociale des radicalismes algériens » : « le nationalisme étoiliste, ce radicalisme indépendantiste algérien des années vingt et trente, où les Kabyles ont une part essentielle, puisqu’il est lié à la migration vers la France, est à la mesure de cette violence historique, et notamment à la profondeur traumatique d’une acculturation inséparablement incorporée et combattue ». Toutefois, ne pouvant pas imposer un projet de société au sein du parti, les militants de Kabylie avaient intérêt à ce que le parti se démocratisât. « Promouvoir la pensée révolutionnaire et les pratiques démocratiques c’était une façon de réhabiliter la culture berbère », écrit Ait Ahmed. Hélas, cela ne pouvait se faire vue le poids politique de Messali. Homme charismatique, il sut jouer les hommes pour éliminer ses adversaires du moment. Et ses alliances n’ont jamais été dictées que par le souci d’avoir une emprise sur le parti. Sa tactique fut d’écouter les autres sans répondre sur le champ. Ainsi, en évitant de prendre part au conflit, Messali choisit la voie antidémocratique, la force. « La direction règle donc la question sans la traiter, et se sert de sa victoire pour en régler d’autres », écrit Omar Carlier. Cette façon de gérer le parti eut des répercussions négatives sur le projet insurrectionnel. Après ces événements, les décisions engageant l’avenir du parti furent prises en dehors des instances. Du temps de Messali, la relation du parti avec ses homologues étrangers fut meilleure. Mais, à l’intérieur du parti, la multiplication de mini-crises créa un climat vicié. Du coup, Messali opta pour des concertations avec les étrangers. En effet, la première participation du PPA-MTLD avait été recommandée par le secrétaire général de la ligue arabe, Azzam Pacha. Mais, si cette politique fut gobée en Algérie, il n’en fut pas de même au sein de la Fédération de France du PPA-MTLD. A Paris, la contestation vint d’un groupe de militants prônant le changement de la ligne du parti. Ils proposèrent que le parti se préoccupât de l’Algérie. Dans le premier temps, ce fut Brahim Maeza qui incarna cette politique. Selon Omar Carlier : « La Fédération de France est d’autant plus travaillée par l’idéologie socialiste que l’adhésion des Algériens à la CGT est massive, comme en 1936. Or cette sensibilité de gauche est également perceptible au pays. L’orientation vers la Ligue Arabe est peu attractive pour la majorité des militants confirmés ». Bien que ces derniers aient eu plusieurs années de militantisme derrière eux, la direction n’eut cure de ce qu’ils pensèrent. Pour marquer leur opposition, ce groupe de militants ne se reconnut plus dans les prises de position, au sein de la Fédération de France, de M’barek Filali et Chawqui Mostefai, liés à la direction. Le désaccord fut encore exacerbé après la mort de Brahim Maeza. Pour Omar Carlier, cette mort « est perçue par certains comme étrangère au mouvement émigré ou insuffisamment représentative de ses préoccupation et ses caractéristiques. C’est dans ces conditions, semble-t-il, que Bennai Ouali et Amar Ould Hamouda envoient Rachid Ali Yahia à Paris. Nous ne sommes pas en mesure de dire si ce dernier a outrepassé ou non les directives des cadres de « Grande Kabylie ». Il est sûr, en revanche, que l’initiative stratégique est venue de là, et qu’elle ne pouvait se réaliser qu’à Paris. Mais les conditions mêmes de la réussite du « plan »n’en font que davantage ressortir sa fragilité. Car si la sensibilité proprement « berbériste » est forte à Paris, elle reste limitée en « Kabylie », très faible à Alger, nulle ailleurs ».
En effet, pour qu’une telle entreprise réussisse, il fallait une adhésion massive de la base. Or le territoire de ce courant fut limité.Son espace géographique ne fut, non plus, pas vaste. Politiquement, il fut limité à la catégorie de cadres. Bien que l’espace géographique ait touché le Djurdjura, la Soummam et Guergour, la crise de 1949 ne connut un développement important qu’à Michelet (Ain El Hammam) et Fort National (LarbaaNathIrathen). Ce développement fut dû à l’engagement de deux militants de ces régions, Amar Ould Hamouda et Ali Ferhat. Selon Omar Carlier : « Plus homogène à Michelet où elle est « positive », et à Draa El Mizan où elle est « négative » ; plus contrastée à niveau faible à Guenzet, à niveau fort à Fort National. Le berbérisme de 1949 n’est donc pas sans territoire, mais sa mosaïque subtile est particulièrement difficile à explorer ». Dans ces conditions, l’entreprise fut d’emblée vouée à l’échec. « Mal engagé par ses promoteurs, en Kabylie même, et jugulée à temps par la direction, l’offensive « berbériste » ne s’y développe pas de manière ostensible, comme à Paris, et ne provoque pas de véritable scission, bien que les conséquences de la crise y seront très importantes », écrit Omar Carlier. Cela dit, bien que l’ampleur de la crise fût mineure, le choix de l’affrontement fut chèrement payé. La direction saisit alors l’occasion pour régler ses comptes avec les activistes. Le cas de Lamine Debaghine fut à ce titre explicite. Non berbérophone, il paya son désaccord avec Messali en étant évincé du parti. En Kabylie, le parti fut confié à des militants plus fidèles à Messali. « En termes de pouvoir, l’équipe de Krim Belkacem remplace en Kabylie le groupe de Ben Aknoun, évincé du terrain et de la direction. La gauche du PPA, piégée, est écrasée sinon détruite », écrit encore Omar Carlier. Ainsi, la direction a attendu l’adoption de la motion de Rachid Ali Yahia préconisant l’égalité des langues Arabe et Berbère pour assener un coup dur à ce courant. Dans la foulé, il s’ensuivit la dissolution de la Fédération de France du PPA-MTLD. En somme, sans difficulté, la thèse de l’Algérie arabo-musulmane emporta une victoire sur la thèse de l’Algérie algérienne. Plus dramatique fut la manière avec laquelle la direction a réglé ses comptes avec les partisans de l’Algérie algérienne. Selon Amar Ouerdane : « En Algérie, les Renseignements généraux arrêtent successivement tous les responsables de la Kabylie : Amar OuldHamouda, Saïd Oubouzar, Omar Oussedik et Omar Boudaoud. Seul Belaid Ait Medri échappe au coup de filet. Lui, les responsables et les dirigeants exclus de la Fédération de France ainsi que de nombreux militants sont convaincus qu’ils ont été livrés par la direction aux forces répressives coloniales ». Certains militants furent tout bonnement pourchassés par la direction. En Kabylie, la nomination de KrimBelkacem répondit au souci du parti d’éliminer ses adversaires. Ali Ferhat paya cher du coup son opposition à Messali. Afin de le neutraliser, Krim tira sur lui à bout portant. Il le blessa grièvement. Ne content du ratage de sa mission, il le poursuivit à l’hôpital en vue de l’achever. Quant aux marxisants du parti, tel qu’Omar Oussedik, ils laissèrent la tempête passer. Dans le souci d’éviter les luttes fratricides, ils rejoignirent le PCA (Parti Communiste Algérien). Mais ceux qui voulurent rester dans le parti, la direction a opté pour une méthode machiavélique. En effet, elle a accusé les militants kabyles de vouloir créer un parti kabyle, le PPK. D’ailleurs, cette thèse fut reprise par deux historiens de renom, Mohamed Harbi et Mahfoud Keddache. Mais ces derniers tinrent leur analyse sur la base d’un document dont ils disposèrent. Or, selon un témoin de la crise, Ali Yahia Abdenour, « Il n’a jamais été question de créer un PPK, qui n’a existé que pour les besoins de la cause, que dans l’esprit des dirigeants du parti, qui ont fait chorus avec le colonialisme français, soucieux tous deux, de diviser pour régner. La lettre attribuée à Ouali Bennai, photocopiée et distribuée aux militants qui s’interrogeaient sur le bien-fondé des accusations, était un faux réalisé par un dirigeant du parti, juriste de surcroit ».
Pour conclure, il va de soi que la crise de 1949 a consacré la victoire du courant réformateur au détriment du courant activiste. Sur le plan idéologique, la direction a opté pour une orientation arabo-musulmane. Bien que, dans la thèse de l’Algérie algérienne, la dimension arabe et musulmane n’ait pas été remise en cause, la direction a choisi une acception réductrice de l’Algérie. Dans cette bataille, Messali et ses acolytes avaient pour souci d’éliminer les cadres activistes. Ces derniers furent remplacés par des militants dociles. Désormais, le parti était entre les mains de la direction. Quiconque voulant la critiquer fut taxé de marxiste ou de berbéro-matérialiste. Toutefois, en privilégiant cette méthode, le parti n’était pas à l’abri des conflits internes. Cinq ans plus tard, le parti s’est retrouvé totalement bloqué. Les luttes intestines provoquèrent alors la scission du parti. Ce fut l’occasion pour les activistes de redresser la barre. Le 1er novembre 1954, les activistes detoute l’Algérie s’unirent pour passer à l’action tant attendue.
Tibhirine : « Plus que l’ombre d’un soupçon sur l’armée algérienne »
Le Progrès.fr
Publié le 18/09/2011 à 22:41
Canal + diffuse lundi 19 septembre le documentaire de Jean-Baptiste Rivoire, « Le crime de Tibhirine ». Un livre paraît, sous le même titre, jeudi 22 septembre, aux éditions La Découverte. Après dix-huit mois d’enquête, le journaliste spécialiste des affaires algériennes a réuni de nouveaux témoignages qui accusent la sécurité militaire algérienne d’avoir enlevé, puis fait exécuter, les sept trappistes français, au printemps 1996 en Algérie.
Entretien
Au printemps 1996, sept trappistes français sont enlevés du monastère de Tibhirine en Algérie, avant d’être exécutés, quelques semaines plus tard. Un communiqué attribué au Groupe islamique armé (GIA) revendique cet assassinat. Mais votre enquête accuse la sécurité militaire algérienne. Pourquoi aurait-elle monté une telle opération ?
Il faut rappeler que dans les années quatre-vingt-dix, l’Algérie était en pleine guerre civile. Or, pendant cette période, les moines ont soigné discrètement les insurgés islamistes qui avaient pris le maquis autour de Tibhirine. Et cela va même plus loin : des témoins nous affirment que les religieux les laissaient parfois se « planquer » (dans l’enceinte de la propriété).
> Vous dites que les moines ont été complices des islamistes ?
Non! Ils étaient en empathie avec les familles du secteur. On disait à ces insurgés : «Venez (au dispensaire) avec les autres mais discrètement». Du point de vue des moines, c’était de l’humanitaire, de la charité et cela n’avait rien d’un soutien idéologique : pendant la guerre d’Algérie (entre 1954 et 1962), le monastère avait soigné de la même manière des combattants du FLN (Front de Libération Nationale). Mais pour l’armée algérienne, cette attitude «humanitaire» (avec les islamistes) était très difficile à accepter, selon les repentis de la sécurité militaire que nous avons rencontrés.
> Mais n’y avait-il pas plus simple que d’organiser un enlèvement ?
Les autorités algériennes ont convoqué à plusieurs reprises le prieur du monastère, Christian de Chergé. Toutes les demandes officielles pour que les moines partent – y compris celle adressée au Vatican – sont restées vaines. Donc, d’après les témoins interviewés, le général Lamari (ex-directeur de la sécurité intérieure, décédé en 2007) a envisagé de faire enlever les religieux par un commando militaire mais il y a renoncé car cela n’aurait pas été très discret. D’où un second scénario : il a demandé à trois agents infiltrés de monter une opération d’enlèvement, avec un commando mixte composé notamment de quinze islamistes qui n’étaient au courant de rien. Selon ce qu’expliquent les témoins, il ne s’agissait pas de tuer les moines mais, premièrement, de les faire partir pour qu’ils arrêtent de soigner des islamistes; deuxièmement, de discréditer les islamistes; et troisièmement, d’obtenir les remerciements de la France – les religieux auraient ensuite été relâchés et expulsés. L’Algérie se débarrassait ainsi de témoins gênants.
> Cela peut paraître tortueux…
Non, cela paraît assez cohérent. En 1993, des Français, les époux Thévenot, avaient été enlevés à Alger. Le scénario avait été le même : un faux enlèvement islamiste destiné à faire monter la pression en France. Les otages avaient été traités très correctement et relâchés après acceptation des demandes algériennes. Ils avaient été envoyés aux îles Fidji. On n’y avait vu que du feu.
> Sauf que dans l’affaire de Tibhirine, les otages ont été tués..
Parce que tout ne s’est pas passé comme prévu et que les militaires auraient eu peur d’être démasqués. D’abord, deux moines avaient été « oubliés » au monastère au cours de l’opération d’enlèvement : il y avait le risque qu’ils parlent, d’autant plus que le chef des islamistes dans la région du monastère, Ali Benhadjar, avait diffusé un communiqué où il disait en gros : « je ne suis pour rien dans l’enlèvement, et tout ça, ça sent mauvais les services algériens ». Fin avril 1996, les responsables des ravisseurs apprennent que la France a envoyé un de ses agents pour essayer de négocier avec Djamel Zitouni (suspecté de collaborer avec les militaires, il est un chef du Groupe islamique armé (GIA) dont un communiqué avait revendiqué l’enlèvement des moines-NDLR). C’est là que les responsables des ravisseurs auraient décidé de l’exécution, dans une caserne secrète à Blida.
> Justement, il existait des rivalités entre islamistes. L’enlèvement des moines peut très bien avoir été orchestré par certains insurgés pour affaiblir le camp d’Ali Benhadjar dans la mesure où ses hommes se faisaient soigner au monastère.
Cette hypothèse est actuellement relayée par la sécurité militaire algérienne, car elle présente l’avantage de tenir compte de la proximité désormais avérée entre Benhadjar et les moines. Et, de fait, le groupe GIA de Djamel Zitouni s’opposait alors aux hommes de Benhadjar depuis plusieurs mois dans la région de Tibhirine. Seul problème, cette hypothèse omet un fait essentiel ; entre octobre 1994 et juillet 1996, le GIA de Djamel Zitouni est contrôlé, au niveau de sa direction, par la sécurité militaire et plus précisément par le général Smain Lamari. Certaines notes confidentielles laissent supposer que Zitouni était utilisé pour « éclaircir le terrain » et « éliminer des groupes concurrents ». Alger continue à laisser entendre aux journalistes que les moines furent tués par Zitouni, mais sur la base de quels témoignages, de quelles sources, de quels indices ? Aucun, sinon une version officielle jamais documentée et comprenant de nombreuses failles. Pour ma part, après dix-huit mois d’enquête, je n’accorde plus aucune crédibilité à la version officielle d’Alger, celle du « crime islamiste ». Il y a plus que l’ombre d’un soupçon sur l’armée algérienne.
> La décision d’exécuter les moines peut laisser supposer que ceux-ci connaissaient la véritable identité des ravisseurs.
Avaient-ils compris que c’était une histoire de manipulation, une affaire d’Etat? C’est une vraie question. Je pense souvent aux hésitations de frère Luc, sur la bande sonore diffusée par les ravisseurs : « Je suis en otage par… comment ça s’appelle, la… Jemma… Islamiya ». ça, ça m’a toujours intrigué. Certains des moines parlaient arabe depuis trente ans, ce n’est pas neutre. Selon Karim Moulay (repenti de la sécurité militaire), ses chefs craignaient que les religieux aient compris des choses.
> Seules les têtes des moines ont été retrouvées. Pourquoi les corps n’ont-ils pas été rendus ?
Parce qu’il existait un risque d’autopsie qui aurait pu venir contredire la version officielle.
> Karim Moulay, l’un des témoins que vous interrogez, affirme que les moines ont été torturés – et que c’est pour cette raison que les corps n’auraient pas été rendus, car cela aurait pu mettre sur la piste de l’armée. Mais ce point soulève un gros doute. Pourquoi donc l’armée aurait-elle torturé des moines ?
Vous avez raison, on peut se poser la question. C’est un point que je n’ai pas trop voulu développer, par respect pour les familles. Cependant, l’hypothèse évoquée à ce stade par Karim Moulay, c’est que l’armée aurait fait appel à un escadron pour être sûr qu’aucun militaire ne parle. Et ces escadrons, dit-il, étaient capables de tout.
> Ce qui est embarrassant, c’est que nous n’avons pas, dans votre enquête, la version des autorités algériennes. Vous dites qu’elles n’ont pas répondu à vos sollicitations. Comment l’expliquez-vous ?
Nous avons envoyé des fax très polis en leur disant que nous étions très embêtés, car d’anciens officiers algériens mettaient en cause des gens très précis. Nous voulions confronter ces accusations avec leur point de vue. Mais il n’y a eu aucune réaction. Je ne comprends pas que les autorités algériennes puissent laisser publier de telles choses. Ce régime est assez autiste dès lors qu’il est question d’évoquer de possibles turpitudes de l’armée.
> Je vais faire de la provocation mais est-ce que vous « rêvez » d’un procès en diffamation pour connaître leur point de vue ?
Je ne rêve pas que l’on me fasse des procès. Pour le livre, comme pour le documentaire sur Canal +, nous avons évidemment fait attention (à la formulation). Je ne crois pas du tout que le général Mohamed Mediene, dit « Toufik », qui dirige la sécurité militaire depuis vingt et un ans en Algérie, fera un procès. Il n’en a jamais fait et ne s’est quasiment jamais exprimé. A Alger, le niveau de paranoïa est pire qu’à l’époque de la République démocratique allemande avec la Stasi.
> Dans votre enquête, vous faites témoigner anonymement « Rachid », un membre présumé du commando auteur de l’enlèvement des moines. Quelle garantie que cette personne et d’autres ne vous manipulent pas ?
Il y a eu un très gros travail de vérification en posant des questions piège. Nous avons mis trois mois à nous procurer des cartes d’état-major algériennes, dont la diffusion est interdite en France, pour vérifier point par point le parcours du commando auteur de l’enlèvement. Nous avons d’autres informations, que nous ne donnons pas, pour préserver la vie de ce témoin. J’en sais plus que ce que je dis – sur ses accointances, sur ce qu’il faisait et sur ordre de qui. Je connais la composition du commando et je vois la place qu’il y occupait. Mais si je dis un mot de trop sur lui, demain, il a une balle dans la tête. Si la justice française lui donnait un statut protégé, il parlerait davantage. Il aurait des chances d’être mis en cause et de faire de la prison. Mais il ne m’a pas donné l’impression de se rendre compte de la gravité de ses actes.
> Est-ce lui qui est venu frapper à votre porte ou vous qui êtes allé le chercher ?
Aucun des deux. Et c’est ce qui a pesé dans la balance de leur crédibilité. Lui, comme les autres témoins, sont des personnes qui ont contacté des organisations des droits de l’Homme, et pas forcément pour parler des moines au départ : « Rachid » avait des choses à dire sur le Groupe islamique armé, Karim Moulay, ex-membre de la sécurité militaire, voulait parler de l’assassinat d’un recteur de la faculté en 1994. Si quelqu’un était venu me voir pour cette enquête, je me serais méfié. J’ai toujours peur qu’ « on » m’envoie un faux témoin, et qu’« on » me glisse des peaux de banane sous les pieds.
> Dans votre documentaire, les ex-membres de la sécurité militaire parlent à visage découvert. Cela peut alimenter des doutes sur leur sincérité.
S’ils parlent sans se cacher, c’est pour sortir de ce système étouffant. Le printemps arabe les incite à le faire davantage : ils espèrent que les choses vont tourner. A un moment, ils ont vécu tellement de crimes, qu’ils se disent : « c’est trop ». Ils ont fui il y a plusieurs années en Europe et il faut bien comprendre qu’ils ont tout perdu : leurs familles, leurs amis. Donc, ils n’ont aucun intérêt à témoigner, si ce n’est pour se mettre en danger de mort. Karim Moulay est réfugié en Ecosse et il existe un risque qu’il soit assassiné, même si les autorités britanniques veillent de près à ce qu’il ne lui arrive rien. Moulay annonce la sortie d’un livre dans lequel il pourrait donner les noms des quatre qui auraient fait partie du commando d’élimination des moines. Le juge français Marc Trévidic (chargé de l’instruction) peut entendre ce témoin qui souhaite parler à la justice.
> Des islamistes peuvent avoir intérêt à salir l’armée algérienne…
Non. Il y a eu des lois d’amnistie après la guerre. Benhadjar par exemple, l’ex-chef islamiste de la région de Tibhirine qui témoigne dans cette enquête, vit aujourd’hui tranquillement à Médéa. Il a toujours dit que de vrais islamistes faisaient partie du commando qui a enlevé les moines. Il ne cherche pas à dédouaner son camp.
> Nous sommes en 2011. Les moines ont été assassinés il y a plus de quinze ans et on ne connaît toujours pas avec certitude les vrais responsables. Pourquoi la recherche de la vérité est-elle aussi longue?
Cela ne devrait pas être aux journalistes de creuser pour retrouver les coupables. Notre travail est une enquête journalistique qui n’est pas une vérité judiciaire. Nous ne sommes pas là pour dire que tel ou tel témoin a raison, mais qu’il est nécessaire que, pour ceux qui ne l’ont pas encore été, ces témoins soient entendus par la justice d’une manière honnête. Dans cette affaire, la justice française n’a pas enquêté avant 2003, quand une famille des moines et Armand Veilleux, ex-procureur général des Trappistes, ont porté plainte. Cela fait quinze ans que la France officielle protège les assassins de Tibhirine. Pourquoi? Je ne peux pas répondre à cette question. Je peux simplement faire des suppositions. Une coopération étroite existait entre les services français et algériens pendant la « sale guerre » pour une bonne raison : lutter contre islamistes – ce qui a été en partie efficace. Quand la France s’est aperçue que les services algériens eux-mêmes avaient pu organiser des attentats ou opérations pour faire pression sur elle, on a préféré couvrir cette affaire de Tibhirine d’un voile pudique… Le résultat, c’est que l’ensemble des Algériens portent indistinctement ce crime. Souvenons-nous de ce que le prieur de Tibhirine, Christian de Chergé, avait écrit dans son Testament spirituel : « Je ne vois pas comment je pourrais me réjouir que ce peuple que j’aime soit indistinctement accusé de mon meurtre ». Quand un crime est commis, les personnes impliquées doivent répondre de leur crime.
Entretien réalisé par Nicolas Ballet (nicolas.ballet@leprogres.fr)
> Pour aller plus loin, notre dossier sur Tibhirine (mars 2011), avec le témoignage du frère Jean-Pierre, dernier moine rescapé du drame
> NOTE
« Le crime de Tibhrine» : un documentaire de Jean-Baptiste Rivoire diffusé ce lundi 19 septembre à 22h35 sur Canal + (en crypté). Cette enquête paraît jeudi 22 septembre sous le même titre aux éditions La Découverte (328 pages, 20 euros).
D’une misère à une autre. Mais elle a su comment bien élever ses enfants avec dignité, telle est l’image authentique de Zahia», a laissé entendre une de ses connaissances pour, dit-elle, résumer en une phrase la vie de Zahia Kaci, victime, dimanche dernier, d’une bavure militaire.
Agée de 55 ans, la défunte a, malgré le poids des conditions sociales difficiles, réussi avec l’appui de son mari à gérer une famille nombreuse de 14 enfants, 9 filles et 5 garçons. Elle est ravie aux siens au moment où elle s’apprêtait à célébrer le mariage de l’aîné de ses garçons. Zahia, avec son abnégation inouïe, arrive toujours à concilier l’éducation de ses enfants et le travail extérieur, l’élevage et l’agriculture, seules sources de revenu pour sa famille. «C’était une femme pleine de qualités. Sa disparition nous laisse vraiment un vide immense que personne ne pourra combler», nous disent ses belle-sœurs. Elle a su épauler son mari dans les moments difficiles, notamment dans la construction de la maison familiale en 1983.
En somme, la défunte était, selon les témoignages de ses proches, une femme exemplaire dans la mesure où elle avait bravé toutes les conditions de vie pour inculquer une éducation saine et exemplaire à sa progéniture. «Elle a beaucoup d’enfants, mais ils ont tous reçu une éducation remarquable. Ses enfants sont toujours cités en exemple dans la cité.» Les moments difficiles, elle en a subis beaucoup. Il y a six mois, elle venait de perdre l’un de ses enfants dans un accident de la circulation. Cette disparition subite l’a vraiment marquée, dit-on. La vie de Zahia était parsemée ainsi de moult difficultés.
C’était une femme très calme et pas exigeante. Elle se contentait du minimum. Son bonheur : voir toujours ses enfants grandir dans la sérénité. La défunte avait souvent un sourire timide, ajoute-t-on. Aujourd’hui, elle repose dans un bout de terre ombragé par des oliviers au cimetière du village Taguersift, à une dizaine de kilomètres de la ville de Fréha, aux côté de son fils qu’elle a rejoint quelques mois après…
Hafid Azzouzi
Ce qu’a fait la voyoucratie de notre peuple : Les Algériens, des «analphabètes trilingues», selon les diplomates américains !!!!!
Les Algériens, des «analphabètes trilingues», selon les diplomates américains
«L’Algérie traverse une crise de langue unique dans le monde arabe.»
L’ancien ambassadeur américain, David Pearce, décrit dans un câble datant du 16 octobre 2008, avec stupéfaction l’indigence linguistique des Algériens. «Le groupe 20-40 ans, qui sont aujourd’hui candidats à l’embauche, parle un mélange confus de langue française, arabe et berbère, que certains chefs d’entreprise jugent ‘’inutile’’. Ils ne peuvent se faire comprendre par n’importe qui, sauf par eux-mêmes», souligne-t-il.
Intitulé : «Analphabètes trilingues : crise de la langue en Algérie», le télégramme en question reprend une discussion tenue lors d’un dîner (iftar) à la résidence de l’ambassadeur vers la fin du Ramadhan, en présence d’hommes d’affaires algériens. L’ambassadeur américain s’étonne notamment de ce qu’ils appellent le «collage» des langues. «Les diplomates qui viennent en Algérie après avoir été dans la région sont surpris de voir que les Algériens terminent rarement une phrase dans la même langue», rapporte-t-il.
Cela est d’autant plus dangereux, à ses yeux, que cela pourrait permettre à «l’extrémisme de prendre racine». Pour remédier à cette situation, l’ambassadeur écrit à Washington que l’Algérie a besoin d’un «plan Marshall» – selon l’expression d’un représentant du ministère de l’Enseignement supérieur – pour la langue anglaise. Dans la mesure où le français fait indéniablement partie de l’identité algérienne, estime-t-il, l’Algérie a besoin d’une langue «neutre».
Amel Blidi
L’opinion nationale a été choquée d’apprendre que la famille de Mouammar El Gueddafi était entrée en Algérie avec l’accord des autorités d’Alger. Le ministère algérien des Affaires étrangères a été obligé d’annoncer la nouvelle après avoir informé ses partenaires étrangers. Ce même ministère, qui peut être cité comme modèle en matière de communication nulle, a multiplié les démentis au point de susciter des doutes. Des démentis relatifs aux informations se rapportant aux relations entre le pouvoir algérien et le régime finissant d’El Gueddafi. Le département de Mourad Medelci n’a-t-il pas nié l’entrée d’un convoi de voitures blindées par les frontières terrestres algéro-libyennes, tel que rapporté par l’agence de presse égyptienne, avant de le reconnaître implicitement ? Ce convoi était bel et bien celui de la famille du dictateur libyen.
Les Algériens, qui suivent de près l’actualité libyenne grâce aux chaînes de télévision arabes et occidentales, ont été les derniers à être au courant. Comme d’habitude. Certains ont pu être sensibles à l’argument officiel des autorités mettant en avant «les raisons humanitaires». Il est vrai que la famille d’El Gueddafi ne peut pas être tenue pour responsable des agissements criminels du tyran, même si Aïcha et Hannibal ont les mains sales. Aïcha a même qualifié ceux qui s’opposent à son père de «rats» qu’il faut exterminer. Le Conseil national de transition (CNT) libyen a tout à fait le droit de vouloir juger certains des membres du clan El Gueddafi. Mais au-delà des aspects «humanitaires» invoqués à Alger, des interrogations s’imposent d’elles-mêmes : l’Algérie a-t-elle élevé, une seule fois, la voix pour dénoncer les viols collectifs, les accouchements prématurés, les disparitions forcées imputables aux milices du dictateur libyen de Tripoli ?
L’Algérie, qui a critiqué l’action de l’OTAN en Libye, a-t-elle demandé au régime d’El Gueddafi de ne pas envoyer des missiles Scud sur les villes telles que Brega, Misrata et Ras Nalout ? Contrairement à la Tunisie, l’Algérie n’a pas montré la même générosité avec les réfugiés libyens qui fuyaient les combats au début du conflit, et qui se présentaient aux frontières sud ? A un moment donné, on a même tenté de fermer ces frontières terrestres. A décharge de l’Algérie, des aides alimentaires et médicales ont été expédiées en Libye. Mais dans quel cadre ? Pas d’indications. Comme pour Aïcha El Gueddafi, les autorités algériennes permettront-elles aux centaines de femmes libyennes, aujourd’hui dépourvues de toit et de moyens de subsistance, d’accoucher en Algérie ? Soutiendra-t-elle les milliers d’enfants sans famille qui errent dans les rues dévastées des villes libyennes ?
Au-delà du discours exagéré, amplifié par les milieux officiels à Alger, sur la supposée présence d’Al Qaîda parmi les rebelles libyens, la diplomatie algérienne, dont l’indolence est devenue historique, doit aujourd’hui, et pas demain, clarifier la position politique et stratégique de l’Algérie en tant qu’Etat. C’est probablement le seul moyen pour éviter de répondre crûment demain à la question de savoir si Alger est contre ou pour la nouvelle Libye ? L’histoire n’attend pas les retardataires.





